Les monnaies n’ont pas à être régulées !

Les monnaies n’ont pas à être régulées !

La monnaie doit être stable et c’est cette stabilité qui permet les échanges parce qu’elle permet la confiance dans les transactions (rappelez-vous : unité d’échange, unité de compte et réserve de valeur).

Si vous faites jouer à la monnaie une autre fonction, vous aurez les effets inhérents : hausse des prix des échanges et perte de confiance.
Il faut donc interdire aux gouvernements de manipuler les monnaies avec leurs politiques de relance et d’endettement, ainsi qu’avec la fixation du prix de la monnaie par les banques centrales, le taux d’intérêt ne pouvant être que le prix du temps et de la solvabilité de l’emprunteur.

Prenons un exemple actuel, les pays du sud de la zone euro
ont des difficultés monétaires, puisqu’ils ont financé à crédit des biens tangibles, surtout l’immobilier (en Espagne actuellement). Ces biens immobiliers ne trouvant pas preneurs, leur prix baisse jusqu’à ce qu’ils ne valent plus rien dans les bilans des banques prêteuses. Les banques de détail devront passer les provisions nécessaires. S’il n’y avait pas eu de politiques gouvernementales incitatives, soit disant pour résorber le chômage (emplois non qualifiés principalement) et financer le bâtiment (important intrant du PIB), il n’y aurait pas eu de production anormale d’immeubles au-delà des biens nécessaires par leurs utilisateurs et de hausses de prix par la disponibilité de masse de crédit faisant croire aux « investisseurs » qu’ils pouvaient s’enrichir avec le différentiel entre le coût de l’argent emprunté et la hausse continue des prix des immeubles : le second a failli, mais les dettes restent.

Le 29 juin, nos « responsables » politiques ont transféré à la BCE le pouvoir d’intervenir sur les dettes des banques
(mais que faisait-elle avec sa politique de réserves et de fixation des taux d’intérêts ?) et ils ont donné au FESF et au MES la possibilité d’acheter la dette des pays endettés (ce que ne pouvait pas faire la BCE, selon les articles 102 du Traité de Maastricht et 123 du Traité de Lisbonne… qui ont été concoctés par les mêmes politiciens !).

Albert Einstein ne disait-il pas : « Un problème ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé » ?
Ces deux organismes supra-nationaux, le FESF et le MES, doivent trouver le crédit sur les marchés et leurs prêteurs doivent rechercher les garanties auprès des États sous-jacents déjà super, hyper, ultra-endettés (comment faut-il l’écrire ?).
Cela finira très mal, c’est tout. Le fédéralisme eurolandais n’est qu’une poudre aux yeux pour les contribuables européens qui attendent trop des politiciens et devront payer l’addition au final.

Rappelez-vous que cela fait 31 mois que la Grèce est entrée dans la mécanique (elle a cependant compris avant tout le monde qu’elle ne rembourserait rien) et que cela fait 19 sommets « de la dernière chance » pour sauver l’euro !

Maintenant, les politiques auraient trouvé une solution : le fédéralisme. Mais le fédéralisme ne servirait in fine qu’à mutualiser les dettes nationales de pays individuellement endettés qui pourraient emprunter moins cher. Et pourquoi emprunter moins cher ? Tout simplement pour emprunter encore plus !

La solution monétaire pour l’euro serait de quitter son mode unique et d’en faire une monnaie commune
– ce qui n’est pas la même chose. D’ailleurs, c’est ce qui avait été prôné par les Anglais dès 1992, mais nos politiques français pro-européens (Mitter­rand, Chirac, Delors), opposés à tout ce qui vient de la « perfide Albion », ont imposé la monnaie unique. La solution de la monnaie commune serait paneuropéenne, voire mondialisable, et impliquerait de retrouver nos monnaies nationales sans artifice, sans contrainte, donc avec changes flexibles qui, seuls, peuvent mesurer la valeur de réserve de celles-ci par confrontation à l’état de leurs économies réelles.

Mais il faut concomitamment retirer la création monétaire des mains des gouvernements, des banques centrales et des organismes monstrueux en cours de création (en 1944, le FMI a été créé pour éviter les crises financières et la Banque mondiale pour financer les pays qui en avaient besoin… À quoi cela a-t-il servi de payer ces armadas de fonctionnaires internationaux pour de tels résultats ?).

Faute de quoi les crises monétaires, financières et économiques continueront à se succéder jusqu’à la prochaine guerre.

C. Fouche

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    encore un excellent article ( courrier ) dans le domaine de l’économie … continuez comme ça … car là vous êtes crédible !

    5 juillet 2012 à 13 h 37 min

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