Les parités fixes vont faire exploser l’euro

Les parités fixes vont faire exploser l’euro

Mon dernier article m’a valu de nombreuses réactions, sur la parité fixe en particulier. Et des chiffres terribles pour la France sont tombés cette semaine.

Le déficit de la balance commerciale a atteint au mois de mai 7,42 milliards d’euros. Depuis 2002, il s’aggrave un peu plus chaque mois. Nos exportations diminuent, alors que le prix de nos importations augmente. Nos entreprises fuient à l’étranger.

Les marchés réagissent et mon ami Jean-Pierre Chevallier signale qu’en 24 heures, entre le 6 et le 7 juillet, les intérêts que doit payer la France pour obtenir de l’argent, ont fortement et brutalement augmenté. Avant le 6 juillet, la France payait déjà à ses prêteurs des intérêts plus élevés de 14,4 % que ceux que paye l’Allemagne.

Le 7 juillet à 15 heures, ils avaient grimpé à 18,5 %. 3,1 points en 24 heures. Cette hausse montre que ceux qui prêtent de l’argent à la France (les banquiers internationaux) commencent à douter de ses capacités à respecter sa parole…

Depuis 1945, le comportement des Français est nettement plus inflationniste que celui des Allemands. Ils croient en effet qu’on peut travailler 35 heures payées comme 39 ou prendre sa retraite à 60 ans au lieu de 65, tout en conservant le même pouvoir d’achat.

Ils croient au père Noël… Quand tout le monde travaille moins longtemps, le gâteau à se partager est automatiquement plus petit.
De 1945 à 1999, une parité fixe a pratiquement toujours lié le franc et le mark. Aussitôt que le franc était surévalué, l’activité économique quittait la France pour l’Allemagne. Le chômage menaçait la France. Les banquiers commençaient à spéculer. Une dévaluation tous les trois ans environ a rétabli la réalité monétaire. Et, chaque fois, l’économie française redémarrait.

Après une longue négociation, le 31 décembre 1999, les pays européens créateurs de l’euro ont déterminé les valeurs relatives des monnaies nationales qu’ils allaient abandonner. Et, depuis cette date, une parité fixe lie les anciennes monnaies entre elles.
Or, depuis 1999, cette parité fixe n’a pas été modifiée, alors que le comportement des Alle­mands et des Français continue à être le même. Dès 2002, le déficit de la balance commerciale entre la France et l’Alle­magne est apparu. Et il ne fait que s’aggraver depuis. Ce qui est parfaitement normal.

Or, les créateurs de la monnaie unique n’ont absolument pas envisagé les conséquences prévisibles, inévitables, de cette parité fixe et l’évolution normale de notre économie : d’abord vers le chômage, puis, dans un deuxième temps, vers une crise économique et monétaire grave.
Le contraire aurait été un véritable miracle…

De plus, actuellement, alors que nous sommes en pleine crise, personne, que ce soit au gouvernement, à la radio, à la télévision ou dans la presse écrite, ne fait allusion à cette parité fixe prolongée bien trop longtemps. Donc personne ne parle du seul remède logique à appliquer à notre économie : modifier la parité liant le franc (ou la drachme…) au mark.

On conserve donc la même parité et la situation ne peut que s’aggraver.
On soutient financièrement les pays qui sont en rupture de paiement, comme la Grèce, depuis des mois. En leur prêtant de l’argent à bas prix, ou même en leur en donnant.

Ce choix ne peut donc mener qu’à l’éclatement de l’euro et au retour aux monnaies nationales. Et le poids financier de la France et de l’Allemagne est bien trop petit pour pouvoir lutter contre les banquiers internationaux.

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Comments (4)

  • Florin Répondre

    Ecoutez, prions pour un crash rapide de l’euro, avant ces satanés élections, afin que chaque citoyen, même non-énarque, puisse renifler la m…. dans laquelle nous sommes. On bombe le torse contre "l’ami" kadhaf (reçu avec pompe et faste il y a deux ans, et à qui on tente aujourd’hui de donner de coups de … pompe, mais à crédit !!!! à 330 000 euros le missile téléguidé, on verra bien qui crève le premier, l’expéditeur ou bien le destinataire de ladite marchandise).

    On gaspille le pognon de mille et une façons, et – sans façon – : ça ne peut plus durer !

    et surtout : ça NE DOIT PLUS durer !!!!

    Pendant ce temps-là, nos voisins travaillent !

    SUISSE : chômage : 2,8 %, en baisse constante ! Le franc s’apprécie de jour en jour, les frontaliers se frottent les yeux (et surtout les mains !), et malgré les salaires démentiels versés, les patrons suisses restent imperturbables : les analystes prévoient une croissance supérieure à 2% cette année ainsi qu’en 2012. LA BONNE MARCHANDISE SE VENDRA TOUJOURS, même étant chère, même venue d’un pays "hors UE".

    Responsables pour notre situation, les politiques biensûr, mais encore davantage, le patronat (dont la suffisance arrogante et l’infinie cupidité n’a d’égale que son absence d’idées et de vision d’avenir).

    Comprenez bien : lorsque l’on vend de la camelote de base, y’a intérêt, soit à être VRAIMENT moins cher que les concurrents, soit à être VRAIMENT au top, techniquement.  Nos patrons (et leurs laquais au palais) SAVENT qu’ils ne seront jamais au top, et donc visent le "moins cher" …. mort de rire !!! à croire qu’un Européen, vivant jusqu’à 85 balais, sera un jour moins cher que l’asiat, qui crèvera, lui, à 60, après avoir bossé pendant 50 ans !!!

    Après ça, ils osent nous parler de "concurrence libre et non faussée" … de "liberté du commerce" …

    16 juillet 2011 à 1 h 38 min
  • Daniel Répondre

    ozone:
    "Les "uropistes" vont tout faire pour arriver aux éléctions sans crash,a gauche et a droite en passant par le centre au cas ou cela se produit ils seront tout simplement tenus pour responsables pour tous les mensonges avec lesquels ils ont mené a bien leurs projets."

    Tenus pour responsables légalement par les tribunaux du peuple qu’il va falloir se décider à réorganiser.

    15 juillet 2011 à 22 h 27 min
  • ozone Répondre

    Tous comptes faits c’est le programme économique de Marine le Pen qui est le plus sensé

    Les "uropistes" vont tout faire pour arriver aux éléctions sans crash,a gauche et a droite en passant par le centre au cas ou cela se produit ils seront tout simplement tenus pour responsables pour tous les mensonges avec lesquels ils ont mené a bien leurs projets.

    13 juillet 2011 à 21 h 29 min
  • sas Répondre

    TRES BONNE ANALYSE……que je partage totalement et en plein

    faut pas être grand clerc pour comprendre que c est extrêmement planifié….et que ca correspond pile poil aux protocoles des sages de sion…POUR L INSTALLATION DU GOUVERNEMENT MONDIAL ON DETRUIT DONC LES NATIONS METHODIQUEMENT/

    La situation de l’Italie est à cet égard exemplaire. Depuis une semaine, notre voisin fait l’objet d’attaques spéculatives comme jamais. « Nous avons identifié 4 comptes actifs qui attaquaient notre dette durant la semaine. Vendredi, seulement un seul d’entre continuaient avec des moyens gigantesque », analysait un haut responsable du Trésor Italien, selon nos informations. Pourtant, la dette italienne avec presque 1 900 milliards d’euros en circulation est si large (on dit profonde en finance) que les spéculateurs sont contraints de mobiliser d’énormes ressources pour tenter de faire bouger les prix. C’est cependant ce qu’ils ont réussi à faire, forts des immenses liquidités qu’ils ont déjà récupérées sur les papiers grecs. 

    Avec une double stratégie. La dégradation des conditions de financement de l’Etat italien a pour conséquence de dévaloriser la valeur des titres. On encaisse donc une prime en jouant à la baisse. Pire, la dette italienne étant détenue grosso modo à 75% par les banques de la péninsule, celles-ci sont à leur tour fragilisées, et leurs actions en bourse décrochent. Et beaucoup plus rapidement que les obligations de l’Etat. D’où un second magot en « shortant » les titres bancaires italiens : -8% pour Unicredit pour la seule journée de vendredi. C’est ce qu’on fait toute la semaine de nombreux Hedge Funds. De sorte que le régulateur Italien a strictement limité les ventes à découvert, principal levier actionné par les Hedge Funds dans ce genre de stratégie. 


    Restructuration inévitable

    Dans le maelström général, ce sont toutes les banques de la zone qui, disposant de papiers grecs, italiens, portugais, espagnoles sont fragilisées, et avec elles l’ensemble du système financier de la zone euro. Lundi, les banques françaises ont perdu entre 6 et 8 % en une seule journée au CAC 40 ! Autre signe de cette tempête qui couve, le taux interbancaire a eu une poussée de fièvre. Ce taux traduit la confiance que les banques ont les unes vis-à-vis des autres, et comme ce fut le cas lors de la crise de 2008, plus il est haut, moins la confiance règne.

    La situation semble inextricable. Ou bien, première solution, on se dirige vers un « défaut organisé, maitrisé » de la Grèce et, avec elle, éventuellement de certains autres états européens, défaut caché sous le terme de restructuration. Auquel cas les banques souffriront et devront essuyer de grosses pertes avec le risque pour les états d’assumer un nouveau plan de soutien, eux qui ont déjà payé de 20 points de PIB d’endettement supplémentaire la crise précédente. Ou bien, seconde solution,  rien n’est fait : on laisse les spéculateurs s’engraisser et un jour ou l’autre on revient à la solution 1, dans un contexte dégradé.

    Voilà qui tombe mal. Vendredi 15 juillet, seront publiés les stress tests censés mesurer la solidité des banques européennes. Ce rendez-vous devait en théorie redonner confiance sur leurs capacités à absorber des chocs comme celui de la faillite de Lehman Brothers ou ceux fondés sur des scénarii proches de celui qui se déroule sous nos yeux. A la différence que, comme toujours, l’imagination des banquiers est toujours très limitée. Dans leur scenarii, la dangerosité des situations et surtout leur enchainement ressemblent davantage aux romans à l’eau de rose façon Barbara Cartland qu’aux romans noirs alcoolisés à la Bukowsky. 

    SAS

    13 juillet 2011 à 14 h 41 min

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