Les réformettes en marche !

Les réformettes en marche !

Faut-il que nos patrons de PME soient résignés à ne plus rien attendre de nos politiques, pour qu’ils s’é­merveillent des mesures que le gouvernement Macron nous annonce, alors qu’elles ne sont qu’un timide rapprochement vers ce que la plupart des autres membres de l’UE ont adopté depuis belle lurette !

Lorsque je lis le « Figaro économie » du 1er septembre qui énumère « Les 6 mesures les plus chocs », les bras m’en tombent !

1. Périmètre d’appréciation du motif économique des licenciements ramené au niveau national et non plus mondial. Comme la plupart des pays européens. Combien d’années de retard sur nos voisins ? Et que l’on m’explique l’intérêt pour une PME ou une TPE : je n’en connais aucune qui possède des unités dans le monde entier !

2. Participation financière de 20 % du conseil social et économique (l’instance fusionnant CE, délégués du personnel et comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) au coût des expertises.

Il est aberrant de faire payer l’entreprise pour des décisions relevant du seul fait des syndicats. Alors exiger de ces derniers qu’ils n’en financent que 20 % me semble inconvenant, surtout lorsque sont exclus les plans sociaux ou les risques graves qui doivent être la majorité des cas.

3. Instauration d’une rupture conventionnelle collective pour définir un cadre commun de départ strictement volontaire.

Si quelqu’un a compris, qu’il m’explique ! Mais, de toute façon, cette rupture doit être validée par l’administration…

4. Consultation des salariés par référendum à l’initiative de l’employeur dans les entreprises de moins de 20 salariés.

J’ai géré une PME de 30 personnes pendant 40 ans. Lorsque je voulais consulter mes employés, une réunion du personnel suffisait et une décision était prise dans la foulée. La mise en place d’un référendum ne change pas grand-chose, sauf de la paperasse en plus.

5. Réforme des règles de licenciement permettant que les vices de forme ne l’emportent plus sur le fond.

C’est la seule mesure de bon sens dans ce projet, mais que de dégâts auraient pu être évités ! J’en ai été victime, ainsi que de nombreux collègues, dont certains ont dû fermer boutique pour une simple « virgule » mal placée.

6. Possibilité de négocier des accords avec un élu du personnel non mandaté (par un syndicat) dans une entreprise de moins de 50 salariés.
Redondant avec § 4.

Chez nos amis allemands, la « révolution » du marché du travail a eu lieu avec les lois Hartz, II, III et IV. Dans notre pays, nous ne sommes qu’au « Macron I », mais, comme il a déjà dit que ça s’arrêterait là, ne croyez pas que nous obtiendrons les mêmes résultats !

  • Les réformes oubliées :
    Abolition définitive des 35 heures. Même contournée, cette loi reste un marqueur négatif pour notre économie.
  • Ne garder comme cotisations patronales que celles dont l’entreprise est responsable. Je n’en vois qu’une : celle concernant les accidents du travail, toutes les autres devraient être financées par la collectivité (CSG + TVA), leur gestion étant mise en concurrence avec le privé.
  • Réduction drastique du Code du travail à une centaine de pages maximum qui ne traitera que les bases des relations patrons-salariés. Laissons les détails aux accords d’entreprise.
  • Libéralisation totale du licenciement qui aboutira à court terme à une diminution du chômage. En effet, un patron ne licenciera que s’il n’a plus de travail (en sauvant les emplois restants) ou s’il n’est pas satisfait de son salarié – qui, le sachant, va assumer son poste et donc pousser son patron à le retenir.
  • Primauté à l’accord d’entreprise sur les accords de bran­ches, qui doivent se regrouper pour en diminuer fortement le nombre (passer de plus de 500 à une vingtaine maximum).
  • Suppression des prud’hommes.
  • Révision des seuils.
  • Suppression de toute gestion paritaire.
  • Suppression du compte pénibilité.
  • Retraite à 65 ans avec cotisation obligatoire, uniforme et minimum sur salaires (réévalués au préalable) + complémentaire facultative et ouverture aux fonds de pension.

Ce serait là la véritable « révolution libérale » attendue !
Bien entendu, au préalable, une baisse drastique des dépenses publiques passant sur 5 ans de 57 à 40 % du PIB. C’est la seule façon de relever notre pays et se sortir d’un système financé à crédit sur le dos de nos propres enfants.

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Emmanuel Macron me fait penser sociologiquement et politiquement à Hillary Clinton

    11 septembre 2017 à 13 h 25 min
  • Bordenave-Gassedat Répondre

    Le retour de Fillon? Non pitié.
    Tous nos politicards, je dis bien tous ( sauf de rares exceptions) à la poubelle.
    Non mais, quelqu’un peut me dire ce que Fillon a fait de positif dans sa longue carrière politique?

    11 septembre 2017 à 10 h 23 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      je me suis mal fait comprendre et cela est entièrement de ma faute ; ce dont je voulais parler c’ est du programme de Fillon , mais encore faudrait il trouver un leader qui l’ assume !

      11 septembre 2017 à 13 h 23 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ce jour titre de ” l’ Opinion ”

    ” alerte sur la dérive des dépenses publiques ”

    comment peut il en être autrement avec un … énarque ?

    faisons en sorte que François Fillon revienne rapidement dans … l’ arène politique !

    8 septembre 2017 à 20 h 38 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la réalité triviale, c’ est qu’ il n’ y a pas et qu’ il ne peut plus avoir de P.M.E. productrices de richesses réelles en France : en Allemagne , en Suisse, en Italie cela est encore possible …

    8 septembre 2017 à 12 h 41 min

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