Les retraites françaises face à l’Europe

Les retraites françaises face à l’Europe

Les syndicats et une partie de l’opinion contestent la réforme des retraites voulue par le gouvernement français et récusent le passage de 60 à 62 ans du départ à la retraite.

Que se passe –t-il en réalité et qui est heureusement incontournable ? Depuis un demi siècle notre espérance de vie augmente de trois mois par an et cette courbe bénéfique semble vouloir durer. En 2010 un retraité français profite en moyenne durant 24 ans de sa retraite contre 20 ans pour les autres Européens.

En 2010, l’âge légal de cessation d’activité était de 60 ans en France contre 65 ans en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en Italie.

Que se passera-t-il en 2020 ? L’âge légal de départ serait de 62 ans en France, de 67 ans en Allemagne et en Espagne, de 68 ans au Royaume-Uni et de 69 ans en Italie. Les plus de 60 ans, qui représentent déjà 20 % de la population, seront plus de 25 % en France, 30 % en Allemagne.

Si l’arithmétique démographique est incontournable pour l’ensemble des Européens, la question de fond est bien entendu celle du financement, puisque dans tous les systèmes de répartition nous avons de plus en plus de retraités. Il n’existe donc que deux solutions : augmenter la durée de cotisations ou fiscaliser les déficits, qui atteignaient déjà plus de 30 milliards d’euro en 2010 chez nous.

En France, l’opposition réclame de ressources nouvelles provenant du secteur financier. La fiscalité ne doit pas être écarté à priori, mais à une condition : qu’elle ne soit pas confiscatoire et surtout qu’elle ne paralyse pas les secteurs productifs, agriculture et industrie, qui fournissent à la fois l’emploi et la vraie richesse, les deux mamelles d’une fiscalité productive nécessaire au paiement des retraites

Malheureusement, nous conjuguons quatre handicaps :

  1. Une désindustrialisation qui nous a fait perdre 1,5 millions d’emplois en 25 ans. Notre industrie pèse désormais à peine 50 % de celle de l’Allemagne.

  1. Des prélèvements les plus élevés d’Europe avec 45 % du PIB.

  1. Des déficits budgétaires structurels supérieurs à 5 % du PIB et un déficit de la balance commerciale de 2 % du PIB.

  1. Une fuite des capitaux et des élites intellectuelles qui préfèrent partir vers des cieux fiscaux moins confiscatoires.

Cela nous amène à demander d’abord deux priorités : restaurer notre système productif et faire comprendre à nos concitoyens que notre système de retraites ne peut récuser une évidence admise par tous les Européens.

Nous vivons mieux et plus longtemps : tant mieux, mais acceptons-en les conséquences.

Partager cette publication

Comments (6)

  • François Répondre

     Il y a des mots qui ont le don de hérisser le poil, de faire se recroqueviller les orteils dans les godasses ou de faire grincer des dents tant ils ont été dévoyés, galvaudés et détournés de leur sens. Ce sont ( liste non limitative):
       – Solidarité
       – Diversité
       – Multiculturalisme
       – Racisme
       – Fascisme
       – Egalité
       – XXXphobie
       – Ecologie
       – Citoyen
       – Responsable
      J’en oublie sûrement mais il y en a marre du Gloubi Boulga politiquement correct et intellectuellement indigeste!…

    31 décembre 2011 à 22 h 09 min
  • Anonyme Répondre

    Il ne faut pas dire du mal du système par répartition, car il assure la SOLIDARITÉ entre tous.

    Par exemple, moi, Jean, actif (prénom modifié) je cotise trois fois plus pour Pierre, retraité, (prénom modifié) que pour Paul, retraité (prénom modifié).

    Pourquoi? Parce que Pierre a gagné trois plus que Paul durant sa vie active, voilà pourquoi. C’est ça, le système par répartition, un brillant exemple de justice, que le monde nous envie, car il nous force à la SO-LI-DA-RI-TÉ (du latin solidus "sou").

    31 décembre 2011 à 8 h 53 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Quand on y réfléchit le système par répartition c’est à peu de chose près le "système Madoff" aggravé par le fait que nombreux sont ceux qui sans avoir "mis au pot" touchent la "répartition" !

    28 décembre 2011 à 10 h 07 min
  • midal45 Répondre

    La retraite par « tout répartition » est devenue un non sens économique et démographique. C’est à se demander si à l’ENA (et dans les autres écoles fréquentées par nos élites), on apprend à compter.

     

    En effet, ce système est basé sur le paiement des retraites par les cotisations des actifs, en temps réel. (En 2005 (chiffres de l’INSEE), il y avait 2,2 actif pour un inactif de plus de 60 ans). (Je ne parle pas bien en tendu des retraites des régimes spéciaux et de la fonction publique).

     

    Le calcul est simple :

    Si nous avons 2,2 actifs pour 1 retraité, lorsque ces 2,2 actifs seront à le retraite, il faudra donc 2,2 x 2,2 = 4,84 actifs, qui, lorsqu’à leur tour, ils seront à la retraite nécessiteront 4,84 x 2,2 = 10,65 actifs !… Et ainsi de suite.

    C’est ce qu’on appelle une progression géométrique de raison = 2,2, tout simplement (il y a évidemment dans le temps des corrections à apporter, mais ça ne change pas le principe).

     

    Le système par répartition nécessite donc une inflation des actifs, qui pousse les politiques à recourir aux flux migratoires, lesquels nous conduisent tout simplement dans le mur, car la population d’un pays (et de la planète) ne peut augmenter à l’infini.

     

    Il faudra donc bien trouver tôt ou tard un système permettant le financement des retraites dans une situation démographique stabilisée (capitalisation, fiscalisation ?…) Mais, hélas, tout ce beau petit monde attend que ce soient les « petits copains » qui fassent le travail, car électoralement ça n’est pas facile à expliquer et à vendre, et la transition entre les 2 systèmes sera explosive… Seulement ça finira de toutes façons par exploser.

     

    Y aura-t-il un jour, un « artificier » assez courageux pour désamorcer la bombe avant l’explosion ? Là est toute la question…

    27 décembre 2011 à 15 h 48 min
  • Toni Répondre

    En France nous ne pouvons pas vivre dans notre bulle et ignorer l’évolution du monde. Une partie de la société Française et de la classe politique n’a pas compris cela.

     

    26 décembre 2011 à 21 h 50 min
  • IOSA Répondre

    Il suffirait de mettre tout le monde au même tarif retraite et de cesser de donner notre pognon à ceux …

    1- Qui ne cotisent pas

    2-Qui ne sont pas français.

    IOSA

     

    26 décembre 2011 à 20 h 33 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *