L’euro-acharnement est incompréhensible

L’euro-acharnement est incompréhensible

Nicolas Sarkozy s’est déplacé à Davos, pour y rencontrer les responsables économiques du monde entier. Il a eu raison de le faire, car la mondialisation de l’économie est une réalité depuis une trentaine d’années.

Et il a affirmé, en accompagnant ses paroles d’un geste de la main identique à celui du professeur qui enseigne à ses élèves une vérité importante : « Je peux vous assurer que, aussi bien Madame Merkel que moi-même, jamais, jamais, nous ne laisserons tomber l’euro, jamais ! »

L’euro sera donc maintenu, puisque les deux principaux États membres de la zone euro l’ont décidé. Et que, dans ces deux États, les partis politiques favorables au maintien de l’euro sont encore largement majoritaires.

Mais, actuellement en France, une frange de plus en plus importante de la population, rend l’euro responsable du chômage et de la pauvreté qui envahissent notre pays. Jean-Luc Mélenchon, à gauche, et Marine Le Pen, à droite, canalisent sur leur nom ces mécontents. Un tel courant est aussi observé dans de nombreux autres pays européens, comme l’Autriche ou la Roumanie.

Les responsables économiques, politiques et médiatiques favorables à l’euro qualifient ce comportement de « populiste ». Nos responsables, étant persuadés d’avoir raison, donnent un qualificatif péjoratif à ceux qui ne pensent pas comme eux. Ils espèrent ainsi perdre moins d’auditeurs ou d’électeurs.

La pauvreté et le chômage sont de moins en moins bien tolérés dans le monde entier. Actuel­lement, les responsables des pays arabes comme la Tunisie, l’Égypte, le Yémen, ou même l’Arabie Saoudite le savent parfaitement. Ils sont obligés d’utiliser l’armée ou la police politique pour calmer le peuple en révolte. Mais, aux États-Unis, dans l’État de Californie en particulier, ou en Angleterre, en Grèce, en Espagne, de tels troubles apparaissent. La France n’est pas à l’abri et il est évident que le feu couve dans certaines banlieues.

Or, pour mon ami Jean Pierre Chevallier, il est évident que l’euro est actuellement le grand responsable du chômage et de la pauvreté dans de nombreux pays européens. Ses courbes le prouvent sans aucun doute possible. Pour lui, l’euro-acharnement des hommes politiques allemands et français est totalement incompréhensible.

Si l’euro n’avait pas existé, si le mark et le franc étaient encore là, le déficit commercial de la France ne serait pas devenu un gouffre sans fond. Car, en pratique, une parité fixe les aurait unis. Et, tous les 3 ans, une « dévaluation compétitive » aurait remis les pendules à l’heure.

C’est le comportement des acheteurs européens qui est responsable des bénéfices que font ou ne font pas les entreprises européennes. C’est aussi le comportement de l’ensemble des consommateurs du monde entier qui détermine les valeurs relatives du blé ou d’une chemise. À moins qu’un État modifie volontairement cette valeur relative pour rendre ses propres entreprises compétitives. Ainsi une véritable guerre monétaire risque d’opposer la Chine, les USA ou l’Europe.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy veulent conserver l’euro. Soit. Ils ne peuvent pas ignorer que les coûts de production ont augmenté depuis 10 ans et augmentent encore plus rapidement en France qu’en Alle­magne. C’est cette différence qui est responsable du chômage et de la pauvreté qui s’est installée en France.

Ils doivent donc d’abord trouver un moyen de corriger les conséquences désastreuses de la monnaie unique pour l’économie française depuis 10 ans. Ils n’en parlent absolument pas.

Ils doivent aussi pour le futur aligner les comportements des médias, des syndicats et des gouvernements des deux pays.

Malheureusement, il semble qu’on soit, aujourd’hui, à des années-lumière d’un tel comportement…

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Comments (5)

  • Florin Répondre

    Jaurès, votre acharnement à défendre l’euro est carrément suspect, pour tout vous dire.

    Le "prolétaire" que vous êtes "censé" défendre (sous toute réserve, bien entendu …) vit NETTEMENT mieux dans des pays qui :

    – ont gardé une monnaie nationale

    – sont restés maîtres chez eux

    – ont gardé un minimum de protection du marché du travail (même en protégeant MOINS les salariés).

    – pratiquent encore ce délice d’un autre âge : les taxes douanières …

    Comparez les salaires suisses et français, pour un même job (tiens, infirmière !) – vous nous en direz des nouvelles …

    PS : à toute chose, malheur est bon : les salaires en France deviennent tellement misérables, qu’aucun immigré ne songera plus à venir chez nous.

    Ensuite, il suffira le moment venu de couper le RMI et les allocs – et les rats quitteront le navire, sans demander leur reste.

    Tout compte fait, p’tet bien que je voterai socialo en 2012 … Paris vaut bien une messe, comme disait l’autre.

    6 février 2011 à 18 h 44 min
  • OLIVIER Répondre

    Le chômage de masse à débuté en France au début des années 1970, l’euro a été institué en 2002, donc l’euro a provoqué le chômage de masse.

    3 février 2011 à 20 h 30 min
  • Jaures Répondre

    C’est l’acharnement de Tremeau contre l’euro qui est comique.

    Maintenant qu’il n’a plus l’Irlande, il s’est trouvé un autre jouet.

    Sans l’euro, tout serait tellement mieux ! Il n’y a qu’à voir les pays qui ne l’ont pas comme le Royaume Uni ou l’Islande. Certes des pays disposant d’une monnaie nationale sont plus performants. J’en conclus que ce qui compte n’est pas la monnaie mais la politique économique suivie.

    Et la dévaluation réclamée à toute fin par Trémeau représente exactement le degré zéro de la politique économique.

    3 février 2011 à 16 h 01 min
  • IOSA Répondre

    Un exemple de l’effet Euro sur l’économie :

    Les pâtes alimentaires vont augmenter de 20 centimes d’euro au kilo…soit environ 1,30 francs.

    Si avec celà vous ne comprenez comment on vous baise par l’euro, c’est que vous êtes comme ma grand-mère qui croit que c’est du pareil au même… sauf pour les glandus du gouvernement UMPS.

    IOSA

    2 février 2011 à 23 h 48 min
  • ozone Répondre

    Les allemands ont bien compris l’avantage pour eux qu’est l’euro,une économie a dominante industriélle s’arrange bien avec une monnaie forte,qui plus est si cette industrie se place dans des sécteurs vent en poupe en ce moment,machine outi et grosses bagnolles de prestige.
    Ayant éliminé la concurrence de change avec les autres pays de la zone euro pour eux c’est Noél,cette situation éblouie des dirigents français pommés et réduits a suivre cmme des caniches la panzer politique Teutone.

    2 février 2011 à 20 h 10 min

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