L’euro ne résistera pas à la crise

L’euro ne résistera pas à la crise

Il y a des jours où on préférerait avoir tort que raison. C’est précisément mon cas concernant l’analyse de la crise économique dans laquelle nous sommes maintenant installés. Je me réjouirai que tous ces plans de relance produisent l’effet attendu. Mais je suis obligé de dire que je suis de plus en plus persuadé du contraire…

Ce n’est ni le capitalisme ni les lois du marché qui sont responsables de la crise, mais bien au contraire les pouvoirs publics, avec les différentes politiques mises en œuvre pour réglementer, contrebalancer ou contourner ces lois, dont le principal inconvénient est de ne pas obéir aux hommes politiques ! C’est en tout cas la thèse que je défends depuis plusieurs mois (voir mon blog www.dumait.fr).

On parle des excès du capitalisme. Mais je ne vois que des ratés du dirigisme ! Prenons deux exemples parmi cent. On parle d’une régulation insuffisante. Mais les moins régulés des organismes financiers que sont les hedge funds sont aussi ceux qui ont le moins de responsabilités dans la situation présente. Et je remarque que les entreprises les plus caractéristiques du capitalisme traditionnel, les entreprises moyennes patrimoniales, cotées ou non, sont aussi celles où il y a le moins de problèmes avec les parachutes dorés et autre primes au mérite…

Si ce point de vue est exact (et les marchés financiers semblent le penser très fort !) les plans de relance et le retour de l’État ne feront qu’ajouter de la crise à la crise.

La seule relance possible, c’est la baisse des impôts !

La seule façon « d’aider » les entreprises à passer le cap de la crise, ou « d’inciter » les ménages à consommer davantage, est de baisser les impôts et les taxes, ce qui redonne immédiatement du pouvoir d’achat aux uns et des marges de manœuvre aux autres. Alors que les aides « ciblées » sont par définition inégales et injustes. Elles introduisent le désordre économique.

Une telle baisse des prélèvements publics pourrait être d’autant plus importante que la situation financière de l’État considéré est solide, à savoir qu’il est le moins endetté possible. Au contraire, si un tel État aborde la crise avec une situation d’endettement à la limite de ses possibilités, il ne pourra pas faire grand-chose, sauf à transformer ses déficits en gouffres. Et c’est exactement la situation où se trouve l’État français ! Il n’a pas voulu assainir son bilan depuis plus de trente ans ; il a préféré accumuler les déficits sans autre raison que l’entretien d’une sphère publique hypertrophiée ; il s’est comporté comme la cigale de la fable ; et maintenant il ne peut plus faire ce qu’il serait devenu opportun de faire, à savoir du déficit public, par la baisse des impôts !

Le gouvernement – celui-ci comme ses prédécesseurs – s’étant, par imprévoyance, laxisme ou démagogie, privé de la disposition de cette arme anti-crise (la relance par la baisse des impôts), il ne lui reste que deux solutions : ne rien faire, ou en faire trop, par rapport à des marges de manœuvre insignifiantes, et prendre alors le risque de mettre en cause le crédit de la signature de l’État français.
Ne rien faire serait peut-être dans la nature de certains ministres, voire du premier d’entre eux, et ce serait sagesse… Mais ce n’est pas exactement l’image que le président Sarkozy veut donner de lui. Il y a donc aujourd’hui un risque plus important encore que la crise financière et économique, c’est celui de la banqueroute de l’État français.

Déjà, à travers le monde, une vingtaine de pays se sont déclarés incapables de rembourser leurs dettes en faisant face à leurs échéances.
Au sein de la zone euro elle-même, des pays comme la Grèce, l’Espagne le Portugal et l’Italie ne trouvent à emprunter qu’en promettant une prime, qui donne à penser que la monnaie européenne n’est pas si solide que ça, et que les fantaisies budgétaires de certains États (dont la France), ajoutées aux déficits structurels des balances commerciales (comme celle de la France) pourraient avoir bientôt raison de cette construction artificielle et 100 % technocratique qui s’appelle l’euro.

Qui ne voit en effet que, dans certaines situations, l’ajustement par le cours des changes est une nécessité ? Pour l’Allemagne, la monnaie unique européenne est sous-cotée. Mais, pour plusieurs autres pays de la zone euro, elle est trop chère. D’au moins 15 % dans le cas de la France.

La Banque centrale européenne sera-t-elle garante de la dette grecque et des autres pays du « Club Med » ? L’euro pourra-t-il supporter une remise en cause des parités originelles ? On peut en douter…

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Comments (12)

  • Ben Répondre

    J’ai toujours pensé que l’Allemagne serait la première à se retirer de la combine euro, parce que son euro est sous-évalué et celui d’autres pays moins industrieux est surévalué. Je m’étonne qu’elle ne l’ait pas fait plus tôt; les peuples sont bien trop patients avec le mal qu’on leur fait.

    25 janvier 2009 à 21 h 48 min
  • Pierre Répondre

    A Arold,

    L’idée de gouvernement (qui sera en fait une dictature) n’a jamais été autant d’actualité et est  l’idéologie dominante de  notre caste politique  que les français ont élue :

    "La multiplication des crises et la montée des défis globaux ont mis en lumière le dérèglement du monde en même temps qu’elles ont révélé l’insuffisance des règles et des institutions internationales héritées d’une autre époque. Nous avons la responsabilité aujourd’hui d’inventer rien de moins qu’une nouvelle gouvernance mondiale." (Nicolas Sarkozy, discours à la "World Policy Conference", à Evian, le 8 octobre 2008)

    "La crise mondiale, il faut que nous lui apportions une réponse mondiale. J’en appelle à tous les
    gouvernements. Aucun d’entre nous n’en sortira en faisant sa propre politique dans son coin, isolé de
    ce que font les autres. Aucun. Nous avons besoin du dynamisme de chacun pour deux choses.
    La première : trouver un nouveau système de régulation. Ce sera l’enjeu du Sommet de Londres. Je
    puis vous dire une chose : l’Europe aura une position commune et forte. Je puis vous dire une
    deuxième chose : nous n’accepterons pas un Sommet qui ne décidera pas. Je puis vous dire une
    troisième chose : on ira ensemble vers ce nouvel ordre mondial et personne, je dis bien personne, ne
    pourra s’y opposer." (Nicolas Sarkozy, Présentation des voeux du Corps diplomatique
    Palais de L’Élysée – Vendredi 16 Janvier 2009)

    A Nicolas Bonnal,
    >>les pays prétendument libéraux sont-ils mieux gérés ? 
    NON évidemment, étant donné que la situation des Etats-Unis, avec sa dette gigantesque, est comparable à la notre, et qu’ils seront amenés comme nous, à faire faillite ou alors à vendre tous les biens de l’Etat (parcs, forêts, routes…) à ceux qui tirent les ficelles. Comme nous.


    PS  a l’attention des 4 vérités : si la création d’un gouvernement mondial est l’obsession de notre caste politique et en particulier du premier d’entre eux, ce serait bien que vous en parliez de temps en temps.

     


    24 janvier 2009 à 12 h 26 min
  • Anonyme Répondre

    THOMAS “on peut dès lors imaginer, révolte, incident diplomatique, guerre mondiale ” Malheureusement il a souvent été entendu que pour la relance économique d’un pays se faisait mieux après une “bonne ” guerre !!!!! Sommes nous en préparation d’un tel projet ? Vu les taches que nous avons à la tête des pays européens .

    23 janvier 2009 à 10 h 13 min
  • pi31416 Répondre
    Pierre

       mercredi 21 janvier 2009 14:37 de —.dotasia-domains.org


    Pour empêcher la faillite de l’Etat français, il n’existe qu’un seul moyen :

    – La France doit sortir de l’Euro, dévaluer sa monnaie, et augmenter l’inflation pour diminuer le montant de la dette.

    Quelle solution splendide !  Et à portée de main : mettons le bon Dr Gideon Gono à la tête de la Banque de France. Il est en ce moment gouverneur de la Banque du Zimbabwé et, question dévaluation et inflation, il a fait ses preuves. Voyez : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hyperinflation_au_Zimbabwe.

    En France on n’a pas de président noir, non, mais on aura un grand argentier noir, ah, mais !

    23 janvier 2009 à 1 h 44 min
  • ozone Répondre

    Article et analyses érronés de mon point de vue (modeste)
    Dédouaner les hedge funds et célebrer le capitalisme patrimonial me semble un "peu" contradictoire.

    A ce moment crucial de l’Histoire on se paye les pires dirigents qu’il y avait a disposition,quelle scoumoune.

    A lire aussi le petit livre du maitre spéculateur James Goldsmith "le piége",quelques verités de base,il etait contre l’euro.

    22 janvier 2009 à 23 h 49 min
  • THOMAS Répondre

    Soyons sérieux, si la France fait faillite, c’est l’Europe toute entiére qui suivra, et même le Monde entier, on peut dès lors imaginer, révolte, incident diplomatique, guerre mondiale sans précèdent, espérons que nos gouvernants dans leurs plans franc-maçonnique aient pris en considération ces conséquences, pour nous et pour eux, car une telle issue ne garantira certainement pas leur propre intérêt.

    22 janvier 2009 à 15 h 33 min
  • nicolas bonnal Répondre

    les pays prétendument libéraux sont-ils mieux gérés ? Ont-ils de meilleues monnaies >? Voir l’Angleterre, l’Islande et meême les USA qui tiennent par le miracle nippon et asiatique confinats, mais pòur combien de temps en la "monnaie-refuge"?

    Oui un effondrement global est bien probable et avec lui une monnaie mondiale et un siècle de misère sur fond d’apocalypse démograhique.

    22 janvier 2009 à 15 h 07 min
  • sas Répondre

    Rappelez vous des prédictions de georges souros le prédateur….dès sa cration il a ecrit un livre sur l europe bien avant Masstrricht……déclarant qu’elle se ferait et se deferait

    lui sait de quoi il parle….

    sas

    22 janvier 2009 à 12 h 42 min
  • Arold Répondre

    On reviendra bientôt au Franc.

    Attendons sereinement.

    Arold.

    A Pierre:

    Le gouvernement mondial gouverne depuis 40 ans.

    2008 a été la CHUTE du gouvernement mondial qui va se poursuivre en 2009, 2010, etc.

     

    22 janvier 2009 à 10 h 28 min
  • HEFF Répondre

    Le retour à notre monnaie nationale et la restauration de notre indépendance monétaire nous coûteront moins cher au final que tous les plans bidons élaborés par le gouvernement qui vont ajoutés de la dette, des déficits, de nouveaux mammouths, et inévitablement de multiples nouveaux impôts et prélèvements. C’est la mort assurée pour de nombreux actifs, salariés, retraités, et entreprises. Encore une fois, cette classe politique abrutie par les dogmes du socialisme apatride, nous ressort les mêmes recettes pour écraser et asphyxier l’économie et pour tuer toute liberté sociale.

    Au nom du super-Etat européen soviètoïde, Sarkozy et Fillon vont sacrifier des millions de Français à la misère et au desepoir. A ce rythme, la France n’est pas prête de voir la sortie du tunnel avant trés trés longtemps, au contraire, c’est la nuit noire, la nuit de tous les cauchemars qui commence, avec son lot inombrables de cadavres.

    Je ne donne pas plus de 6 mois à ce gouvernement d’imbéciles qui n’a pas anticipé cette méga crise qui ne fait que débuter pour se maintenir en place.

    22 janvier 2009 à 0 h 49 min
  • Pierre Répondre

    Pour empêcher la faillite de l’Etat français, il n’existe qu’un seul moyen :

    – La France doit sortir de l’Euro, dévaluer sa monnaie, et augmenter l’inflation pour diminuer le montant de la dette.

    – Mettre fin à la propriété de la banque centrale par des intérêts privés, placer la banque centrale sous le contrôle de l’Etat français, de manière de ne pas payer un intérêt sur l’argent "emprunté"

    Cette solution ne sera pas appliquée puisque la France est dirigée depuis prêt de 40 ans par une caste de politiciens incompétents, démagogues, corrompus, qui plus est plus ou moins marxistes. La France fera donc faillite et des millions de français se retrouveront à la rue, mais notre caste politique conservera ses prébendes – tout va bien pour eux. Et tout cela permettra de mettre en oeuvre leur rêve qu’ils poursuivent depuis longtemps, dans leur loges maçonniques et leurs sociétés secrètes, à savoir leur gouvernement mondial privé et dictatorial.
     

    "Je pense que nous assisterons, avant la fin de ce siècle, à l’émergence d’un gouvernement mondial. Toute la question est de savoir si cela se fera ou non dans la douleur. » (Jacques Attali, L’Express (n°2866), 8-14 juin 2006)

    "Aujourd’hui on sait très bien ce qu’il faut faire : (…) il faut mettre en place tout un système d’état de droit qui contrôle, mais ça, ça veut dire un vrai, j’ose dire le mot, gouvernement mondial au moins dans le domaine financier." (Jacques Attali, sur France 2 au journal de 20h, le 11 novembre 2008)

    21 janvier 2009 à 14 h 37 min
  • Bruno Répondre

    Mais oui, bien sûr!

    Sans vous en douter, vous avez mis le doigt sur la motivation profonde de notre agité de l’Elysée, quand il lui prit fantaisie de nous concocter son "Union de la Méditerrannée".

    C’est en effet dans le "Club Med" et sa monnaie en colliers de jetons que la France va se situer de plus en plus, en compagnie des pays que vous venez de citer, et autres clients sérieux du genre Turquie, Syrie, Algérie, Albanie, Kosovo, Egypte, Hamastan.

    Nous quitterons subrepticement l’Euro pour le "Trigano", ni vu ni connu, et nous frétillerons dans la joie, non plus seulement des 35 heures, mais d’éternelles vacances, puisque toutes les entreprises mêmes individuelles seront en faillite définitive.

    Les gentils organisateurs Besancenot, Hamon, Thibaut, Jack, Bertrand, Marie-Georges, Martine, Ségolène nous trouveront, grâce à leur imagination débordante,  des activités récréatives pour tous les soirs.

    Car nous serons tous pieds nus en pagne et sur le sable.

    21 janvier 2009 à 13 h 21 min

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