L’euro nous étrangle

L’euro nous étrangle

Tous nos hommes politiques déplorent la désindustrialisation de la France, son faible taux de croissance, son chômage élevé et son fort déficit commercial.

Dans le même temps, ils proclament leur attachement à l’euro.

Cherchez l’erreur !

Certes, l’euro n’est pour rien dans le fait que la France n’a pas procédé aux réformes structurelles indispensables.

Mais l’impossibilité de modifier la parité de la monnaie empêche notre économie de compenser la perte de compétitivité due à l’absence de réformes.

Cet aveuglement conduit à la ruine de notre industrie – et du pays tout entier.

Une « dévaluation externe » étant impossible, la seule variable d’ajustement pour rétablir notre compétitivité est une « dévaluation interne », c’est-à-dire une politique d’austérité conduisant à baisser les salaires du privé, les traitements des fonctionnaires, et les pensions de retraite.

C’est le drame qu’ont vécu les Grecs, au prix d’énormes sacrifices, et c’est ce qui nous attend.

« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », disait Bossuet.

Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Économie 2001, a publié en septembre 2016 un document dont les médias se gardent bien de parler : « L’euro, une menace pour l’avenir de l’Europe ».

Il démontre, après de nombreux économistes chevronnés, que la zone euro n’étant pas une zone économique homogène, les performances des divers pays ne cesseront pas de diverger, les pays à forte productivité verront leur avantage s’accroître aux dépens des pays à faible productivité, jusqu’à l’implosion de l’euro.

Et il prédit : « Ceux qui partiront les premiers sont ceux qui s’en sortiront le mieux. »

Mais le système est verrouillé à double tour.

D’une part, selon le traité de Lisbonne, il n’est pas possible de sortir de l’euro sans sortir de l’Union européenne.

D’autre part, le traité de Maastricht ne comporte aucune clause prévoyant une sortie de l’Union européenne.

Dans une interview récente, Jacques Attali déclare y avoir veillé personnellement lors de la préparation du traité.

Le fronton des bâtiments de l’Union européenne, à Bruxelles, à Francfort, à Strasbourg, devrait arborer la phrase terrible qu’on peut lire aux portes de l’Enfer dans la Divine Comédie : « Abandonnez toute espérance, vous qui entrez ! »

De fait, la France poursuit son inexorable descente aux enfers.

Pour la France, être actuellement dans l’euro, c’est participer au jeu du foulard sans pouvoir dire « j’arrête » !

Un moyen d’éviter le drame de l’implosion de l’euro serait de créer :
– une zone « Euro fort » regroupant les pays à fort excédent commercial autour du tandem Allemagne-Autriche,
– une zone « Euro faible » regroupant les pays du Club Med, France comprise.

L’heure des comptes finira par sonner, en euros comme en toute autre monnaie.

Il est urgent d’agir !

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Comments (4)

  • Bernard Mitjavile Répondre

    Le problème fondamental n’est pas l’Euro supposé nous étrangler mais notre niveau de dépense publique et en conséquence notre niveau de prélèvements obligatoires, le plus élevé au monde peut-être après le Danemark mais là, la dépense publique est mieux utilisée, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, ou de l’emploi. Il vaut mieux s’attaquer aux véritables causes de nos problèmes en faisant des réformes courageuses réduisant la dépense publique comme l’on fait la plupart des grands pays (USA, Allemagne, UK) et même la Grèce après avoir flirté avec une sortie de l’Euro plutôt que de trouver un bouc émissaire comme l’Euro.

    14 mars 2019 à 16 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      déplorons une fois encore le peu d’ intérêt ( et donc de contributions ) sur ce blog aux problèmes économiques qui nous … étouffent eux véritablement

      16 mars 2019 à 8 h 23 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    NON ET NON !

    ce qui nous … étouffe c’est une dépense publique *** … improductive !

    *** mais qui fait la richesse des banques grâce aux charges de la dette

    une fois que les Français auront compris cela ils ne voteront plus ” socialiste ” ( y compris R.N. ! )

    12 mars 2019 à 13 h 34 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      je dirais même DOUBLEMENT IMPRODUCTIVE puisque d’ une part elle détourne l’ argent de l’ investissement ce qui est le fait d’ un Etat CUPIDE , et que d’ autre part elle nourrit une flopée d’ incapables dont l’ activité se concentre à vous mettre des bâtons dans les roues ce qui est le fait d’ un Etat dirigiste

      14 mars 2019 à 12 h 59 min

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