L’Europe peut encore sauver l’euro

L’Europe peut encore sauver l’euro

Le 25 mars 1957, avec le traité de Rome, est créé le Marché commun entre les pays européens. Les droits de douane sont supprimés. Chaque pays a son propre comportement inflationniste. Les prix augmentent, par exemple, plus rapidement en France qu’en Allemagne, de 3 % tous les ans. Au bout de 3 ans, les prix sont donc de 10 % plus élevés. Les consommateurs français achètent des produits allemands. Les investisseurs de tous les pays investissent en Allemagne.

Les banquiers, constatant ces comportements, sentent qu’une dévaluation devient nécessaire. Ils vendent donc leurs avoirs en francs et achètent des marks. Consommateurs, investisseurs et spéculateurs ont un comportement logique.

L’intervention brutale des spéculateurs pousse les gouvernements à modifier la parité liant les deux monnaies. Une dévaluation de 10 % du franc rendra les produits allemands 10 % plus chers. Les entreprises françaises redeviendront compétitives.
Un peu plus d’une dévaluation du franc tous les trois ans a ainsi marqué la vie du Marché commun.

Il est évident que celui qui promet de donner plus à ses électeurs a plus de chances d’être élu. On augmente donc le SMIC, on diminue l’âge de la retraite ou on oblige les entreprises à payer 35 heures comme 39. Un tel comportement produit automatiquement de l’inflation. Certains fonctionnaires travaillant à l’Assemblés nationale grecque toucheraient par exemple non pas 12 mois de salaires, mais 17…
Depuis que la monnaie existe en Europe, depuis 650 ans avant Jésus-Christ, des centaines de dévaluations ont ainsi marqué la vie des peuples et de leurs gouvernements.

Les crises succèdent aux crises.  La crise asiatique survient le 2 juillet 1997. Le 31 décembre 1998 à 12 h 30, 11 gouvernements européens, parfaitement informés de ces réalités monétaires, ont décidé de créer une monnaie unique, l’euro. Les responsables de cette décision sont en France, Lionel Jospin, Premier ministre, et en Allemagne Gérard Schröder.

Un taux de conversion des 11 monnaies nationales en euro est alors décidé : par exemple, 6,55957 francs valent un euro. Cette parité très précise est qualifiée d’« irrévocable ».

Les hommes politiques européens ont donc créé à cette date une monnaie unique, en sachant parfaitement que le comportement inflationniste variait avec chaque peuple. Ils ont mis en place des traités obligeant les États à s’opposer au comportement inflationniste. Mais, curieusement, ils n’ont absolument rien prévu pour le cas où ce comportement persisterait…

La création de l’euro n’a pas modifié le comportement des peuples et de leurs gouvernements. Ce qui était totalement prévisible.
En plus, tandis que les gouvernements allemands diminuent les charges de leurs entreprises pour les rendre plus compétitives, les gouvernements français n’hésitent pas à les augmenter.

Les pièces et les billets en euro sont mis en circulation le 1er janvier 2002. Les échanges augmentent brutalement entre les pays européens. Dès le mois de juin 2002 la balance commerciale française commence à devenir négative, alors que la balance allemande devient positive. Depuis, pratiquement chaque mois, la dégradation s’accentue.

La balance des investissements suit la même courbe. On délocalise de la France en Allemagne. Les spéculateurs pensent donc que ça ne peut plus durer. Consommateurs, investisseurs et spéculateurs sont logiques. La situation est encore pire en Grèce, au Portugal, ou en Espagne.

Tout pousse à penser qu’il faut modifier les parités liant les monnaies nationales à l’euro. Il ne faut pas dévaluer le mark, mais il faut dévaluer un peu le franc ou beaucoup la drachme.
Il y a plusieurs façons de le faire. Soit en faisant sortir provisoirement de l’euro la drachme pour laisser au marché le soin de fixer la nouvelle parité. Soit en faisant comme le 31 décembre 1998, une réunion pour fixer les nouvelles parités, selon les renseignements fournis par les spéculateurs.

Le changement de parité relancera l’économie, comme il le faisait avec les parités fixes.

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Comments (3)

  • christian pène Répondre

    surtout ne rien faire pour sauver l’euro : calamité mitterrandienne ; philippe séguin avait raison…..aucune raison qu’à cause de l’euro , on aille sauver les Grecs , puis les Portugais , puis ….

    les Français d’abord…

    16 mai 2010 à 13 h 56 min
  • Jaures Répondre

    Que veut dire "sauver l’euro" ? A 1,24 dollar, il est encore très surévalué. Laissez le encore descendre, même si ça ennuie les Américains qui surfent sur un dollar faible. La livre sterling est encore plus basse que l’euro. Que faire pour la sauver ? Baisser sa valeur à Liverpool et l’augmenter à Manchester ?

    15 mai 2010 à 15 h 50 min
  • sas Répondre

    Quels points communs entre:

    – la faillite spéculative européene

    -la destruction ,l invasion et le pillage de l IRAK

    -le clan bush

    -le saccage et la pollution geante du sud des usa….puis la faillite économique…coresponsable sur les plateformes pétrolières de BP…..puis de la faillitte américaine qui monte…

    Halliburton…….

    ha bon…..

    sas

    VOILA DE VERITABLES PREDATEURS MONDIAUX…halliburton, Carline….

     

    15 mai 2010 à 13 h 30 min

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