L’impossible relance par la consommation

L’impossible relance par la consommation

Pour le nouveau gouvernement, la priorité des priorités est clairement annoncée : il faut supprimer le chômage. Bravo ! Et l’on nous annonce que le chômage sera supprimé dans les 5 ans qui viennent, même s’il augmente en 2012 et encore en 2013.

Pour supprimer le chômage, il faut rendre la France « compétitive ». Et, pour rendre la France compétitive, il existe un moyen en apparence infaillible : l’État doit dépenser plus qu’il ne gagne. Il donne alors de l’argent au consommateur-électeur.

Depuis 40 ans, tous les ministres des Finances ont essayé de relancer l’économie ainsi.

Tant que les gouvernements étaient responsables de la création monétaire, une telle relance par la consommation a toujours été un échec : comme la demande devenait rapidement supérieure aux capacités de l’offre, une inflation apparaissait. Et, pour lutter contre cette inflation, il fallait prendre des mesures rétablissant l’équilibre entre l’offre et la demande. Ces mesures ont toujours aggravé le chômage.

Comme l’inflation française a presque toujours été supérieure à l’inflation allemande, une dévaluation « compétitive » survenait tous les deux ou trois ans.

Puis, avec la mise en marche du Marché commun, les gouvernements européens ont abandonné à leur banque nationale le soin de créer de la monnaie. Ils n’ont donc plus été responsables d’inflation. Mais ils ont continué à relancer l’économie en distribuant généreusement plus d’argent qu’ils n’en gagnaient.

Ne pouvant plus faire marcher la planche à billets, les gouvernements français ont été obligés d’emprunter.

La relance par la consommation n’a jamais marché, ni en France, ni dans aucun autre pays d’ailleurs. Et, aujourd’hui, la France est couverte de dettes, qu’elle doit rembourser.

Telle est notre triste réalité monétaire actuelle.

Comme la relance par la consommation n’a jamais marché, il faut utiliser une autre relance pour supprimer le chômage. C’est la relance par la production, qui est tout à fait possible. Un gouvernement ne doit plus favoriser les consommateurs, mais les producteurs. Une entreprise qui devient compétitive retrouve des clients. Elle doit augmenter le nombre de ses salariés. Le nombre des chômeurs va diminuer.

Dans une première étape, il est très facile en France de rendre les entreprises compétitives.

Il suffit de cesser de les opprimer. Il faut supprimer une grande partie des centaines, des milliers, de contraintes réglementaires, légales, fiscales, ou sociales qui pèsent sur elles.

Ces contraintes sont tellement complexes que, souvent, elles se contredisent. Un petit entrepreneur n’a ni le temps, ni la formation juridique nécessaires pour savoir ce qu’il doit faire. Il est donc obligé d’avoir recours à des conseillers juridiques spécialisés, ce qui augmente ses frais généraux. Il est un peu moins compétitif.

Il faut aussi que ces contraintes ne soient pas modifiées sans arrêt par une nouvelle réglementation. Les entreprises ont besoin de stabilité.

Dans une deuxième étape, même dans le cadre du Marché commun ou de la monnaie unique, un gouvernement a toujours les moyens d’aider une entreprise à devenir plus compétitive. Les collectivités locales savent très bien comment attirer une entreprise ; il faut les imiter !

Enfin, il est impossible de parler de la compétitivité de nos entreprises sans aborder le problème de la parité fixe qui unit les anciennes monnaies européennes.

Depuis 1945, pour diverses raisons, les coûts de production augmentent plus rapidement en France qu’en Allemagne. Entre 1 et 2 % tous les ans. Une dévaluation tous les deux ou trois ans remettait les pendules à l’heure. Une quinzaine de dévaluations ont donc eu lieu.

La dernière parité fixe a été choisie en août 1999, six mois avant la création de la monnaie unique. Et aucune dévaluation n’a eu lieu depuis, alors que les prix français à la production continuent toujours à augmenter plus rapidement que les prix allemands. Les prix à la production français sont aujourd’hui supérieurs de plus de 15 % aux prix allemands. Certains avancent même des chiffres encore bien plus élevés.

Si une telle mise à jour n’a pas lieu, la non-compétitivité des entreprises françaises ne peut que s’aggraver : la zone euro va donc éclater.

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Comments (3)

  • IOSA Répondre

    Pour supprimer le chomage il n’y a qu’un seul moyen….supprimer les chomeurs !

    Quoique dans l’administration française, supprimer les postes qui ne servent à rien et ceux qui ne servent strictement à rien, reviendrait à augmenter l’effectif des vrais chomeurs issus du privé, voir même le tripler.

    Simple remarque…. lorsqu’il a fallut augmenter le prix du gazoil pour le rendre moins compétitif à l’essence, l’ETAT n’a pas hésité ( ben oui le fric ) et depuis, il n’a de cesse d’augmenter sous le prétexte des coûts de fabrication.

    Il faudrait cesser de nous prendre pour des blaireaux, car même en payant le baril de pétrole deux fois plus cher, ce n’est pas ça qui rend les coûts de fabrication deux fois plus cher.

    Bon, pour revenir au sujet de cet article aberrant pronant une relance par la production en espérant des bénéfices futurs sur des hypothétiques acheteurs, qui apparemment seraient extérieur au pays et incapables de se passer de nos produits…

    Celà soulève tout de même quelques questions:

    1- Quels produits vendre ?

    2- A qui vendre ce que nous savons pas nous même ce que l’on va produire?
    ( surement pas européens au vu de l’endettement des membres de l’UE, les US non pas besoin de notre camelote et les chinois non plus puisqu’ils savent le faire en mieux.
    Zut, il ne reste plus aucun pays dans le ciblage…. sauf peut être les pays arabes.

    Je me demande si ils acceptent encore les babioles et autres verroteries?

    IOSA

    2 décembre 2012 à 0 h 23 min
  • goufio Répondre

    O pointé

    25 novembre 2012 à 20 h 06 min
  • QUINCTIUS CINCINNATUS Répondre

    pour relancer l’économie par l’offre encore faudrait il avoir les moyens de produire … cela demandera ( ou demanderait si tel était le choix des gouvernants , ce dont je doute ) un effort PERSEVERANT d’au moins DIX ans !
    à ma connaissance un seul mouvement a cette ambition : D.L.R. , car l’électorat ( surtout populaire ) du F.N. est lui férocement consumériste ( à prix low-cost )

    21 novembre 2012 à 21 h 42 min

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