L’imposture de la retraite des agriculteurs

L’imposture de la retraite des agriculteurs

Le relèvement à 1 000 € mensuels de la retraite minimum des agriculteurs leur est présenté comme un des effets bénéfiques de la réforme en cours des régimes de retraite.
Cette présentation est destinée à susciter leur accueil favorable de la réforme et y parvient, malgré une réalité qui révèle une tromperie manifeste dont ce gouvernement est coutumier.
Il doit être rappelé qu’une proposition de loi, adoptée à l’unanimité de l’Assemblée nationale, le 2 février 2017, a porté le minimum des pensions de retraite agricoles de 75 % à 85 % du SMIC, soit 1 000 € mensuels à compter du 1er janvier 2018.
Or, c’est le gouvernement d’Éd­ouard Philippe qui, après en avoir retardé l’examen par le Sénat à mai 2018, a introduit un amendement en suspendant l’entrée en vigueur jusqu’en 2025, en contrepartie de l’adoption docile de la réforme à venir des retraites.
Ce blocage gouvernemental a pour effet de maintenir le minimum des pensions agricoles, en 2019, à un montant mensuel de 902,19 € au lieu des 1 022,48 € correspondant aux 85 % du SMIC votés en 2017. Ainsi, l’offre mensuelle de 1 000 € en 2025 met-elle en évidence une triple imposture portant sur :
1) L’insignifiante augmentation du minimum de pension fixé à 1 000 € en 2025, au regard de la simple actualisation du montant en vigueur en 2019, puisque, en retenant, pour son actualisation, un taux d’inflation de 1,5 % par an, ce dernier atteindrait 986,47 € en 2025. La plus-value ne serait donc plus que de 13,53 € par mois.
2) Une amputation majeure du pouvoir d’achat. L’actualisation, sur les mêmes taux d’inflation, du minimum de pension voté en 2017 avec effet en 2018 aboutirait à un montant minimum de pension de 1 118,24 € en 2025, soit une perte de pouvoir d’achat de 12 % par rapport aux 1 000 € promis.
3) Enfin un manque à gagner abyssal sur la période. En effet, le report à 2025 du minimum de pension aboutit à une perte mensuelle de revenus qui, de 2019 à 2025, s’élève progressivement de 120,30 €, la première année, à 131,77 € en 2025. Au total, la perte cumulée sur sept ans s’établit à 9 141,12 €.
Ce calcul peut certes paraître fastidieux. Il met cependant en évidence le mépris de ce gouvernement, vis-à-vis du suffrage universel et du Parlement qui l’incarne, mais aussi, « en même temps », des Français que le rouleau compresseur de la propagande mensongère doit endoctriner, avant que les derniers rebelles ne soient matés par les forces de l’ordre, comme dans n’importe quelle république bananière.

Partager cette publication

Comments (1)

  • BRENUS Répondre

    Conclusion a cet article : aux prochaines élections – de tous types – virez tous ceux qui vous font cocus. Pas d’autre solutions : les armes ou les attentats ça ne marche plus.
    Ou alors, adoptez cette formule arabe “baise la main que tu ne peux pas couper”.

    8 janvier 2020 à 23 h 35 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *