L’Inflation est « tirée » par l’insuffisance de l’offre

L’Inflation est « tirée » par l’insuffisance de l’offre

Quand la demande est supérieure à l’offre, les prix grimpent, c’est l’inflation. Jusqu’à ce jour, aucune observation n’a démenti ce phénomène économique connu depuis des millénaires. Il existe depuis que la monnaie existe.
Toutes les analyses actuelles de plus en plus précises le confirment totalement. C’est le libre-échange économique dans le marché qui rétablit automatiquement l’équilibre entre l’offre et la demande. Le prix d’équilibre est la résultante d’innombrables choix individuels. C’est le prix le plus juste possible, établi démocratiquement. Dans une économie fermée, un gouvernement peut s’opposer à l’inflation par le contrôle des prix et la fermeture économique des frontières. Ceci lui permet de distribuer les salaires qu’il désire, donc d’augmenter la masse monétaire comme il veut. Deux exemples d’un tel comportement peuvent être donnés.

Dans les régimes communistes, c’est le plan qui décide des prix de ce que l’on peut acquérir, quelle que soit la pression de la demande. Celui qui n’obéissait pas, en URSS, allait finir ses jours dans un goulag en Sibérie. De ce fait, l’inflation est inexistante, même quand l’offre reste très faible du fait de la nationalisation totale de l’économie. Comme la demande reste en permanence plus forte que l’offre, la « pénurie » remplace l’inflation. On fait la queue dans les magasins. Un régime policier sévère est par ailleurs nécessaire pour interdire le marché noir.

Dans la France des 30 glorieuses, un contrôle des prix très souple s’opposait à l’inflation. Par contre, les frontières étaient efficacement bouclées économiquement. Augmentations de salaires et augmentations des avantages sociaux étaient très largement accordées. La faible efficacité du contrôle des prix à la française a finalement laissé passer une importante inflation et 15 dévaluations du franc ont marqué ces 30 années. Mais elle a été suffisante pour maintenir la demande en permanence, à un niveau un peu supérieur à l’offre. Une faible pénurie a ainsi été observée. Pénurie qui a été un signal poussant les entreprises privées françaises à investir pour augmenter l’offre, sans pratiquement prendre de risque.

Le PIB a grimpé de 5,9 % en moyenne par an. La surchauffe a contraint la France à importer massivement de la main-d’œuvre étrangère. Il existe encore dans le monde des responsables politiques qui ne semblent pas avoir compris ce qu’est l’inflation. Et même, Robert Mugabe, l’actuel dirigeant du Zimbabwe, semble avoir battu en 2006 tous les records d’inflation : 1593 % en un an. Le prix d’un pain valant début janvier l’équivalent d’1 euro a été payé fin décembre environ 16 euros. Ce brave dictateur marxiste a parfaitement associé deux mesures inflationnistes. Il a d’abord nationalisé toutes les exploitations agricoles du pays, tenues par des fermiers « blancs ». Pour ensuite généreusement distribuer leurs terres à leurs anciens salariés et à ses amis politiques. Toute la production agricole du pays a totalement été perturbée, alors qu’elle représentait au Zimbabwe plus de 90 % de l’économie et le pays était gros exportateur de nourriture.

L’offre a vertigineusement chuté. Puis Mugabe a fait marcher la planche à billets pour payer tous ses nombreux partisans. Pour calmer son peuple mourant de faim, il avait besoin d’une armée puissante et d’une police politique nombreuse et bien payée. La demande a grimpé. Une inflation de 1 593 % a rééquilibré offre et demande. Si la communauté internationale n’avait pas envoyé d’urgence des aliments au Zimbabwe, des millions d’habitants y seraient morts de faim. Cet épisode africain rappelle curieusement le grand bond en avant de Mao en 1969. Il avait aussi nationalisé toutes les exploitations agricoles et transformé en fonctionnaire tous les paysans. La famine a tué des millions, peut-être même des dizaines de millions de Chinois… Quand actuellement un candidat propose une augmentation de la demande sans mettre en face une augmentation équivalente de l’offre, il ne propose qu’une mesure inflationniste réduisant automatiquement le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population…

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Comments (7)

  • Jaures Répondre

    A Fred Bastiat: Je persiste et incite les lecteurs à se référer aux chiffres de l’Insee. Seuls les salariés que j’ai cité ont bénéficié de l’augmentation maximale. Ceci étant, vous avez raison sur un point: les smicards ont vu leur revenu augmenter plus vite que les autres salariés parceque celui ci est encadré par la loi. Les autres salariés ont dû se contenter de la portion congrue accordée par les actionnaires.

    Je conteste évidemment le soi-disant surcoût de la sécu française. Comparez avec la sécu anglaise par exemple en tenant compte de la qualité. Certes pour un riche, pas de différence: il peut se faire soigner à l’étranger (souvent en France d’ailleurs). Quant au reste, je vous laisse les commentaires du genre "les bas salaires sont trop élevés" qui feraient un tabac en pleine campagne électorale et vous rappelle que ceux qui touchent l’ARS ont des enfants à éduquer, à habiller et à nourrir et ce n’est pas de la tarte! Quand on voit le plafond des revenus concernés, on se demande comment feraient les gens pour s’en sortir sans cette allocation. Encore une fois tentez le coup! Etre un salarié au "bas salaire trop élevé" et allocataire à l’ARS semble vous tenter.

    13 mars 2007 à 14 h 18 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    A Jaurès. Les chiffres cités concernent le SMIC pour 35 heures de travail par semaine soit 151,67 heures de travail mensuel. Je vous rappelle (apprend ?) que les différents SMIC ont été harmonisés par le haut (par exemple en 2005 le SMIC pour 169 heures de travail mensuel était déjà à 1357,07). Ne vous en déplaise la hausse du SMIC depuis 20 ans a été beaucoup plus rapide que celle des autres salaires. Or la masse salariale n’étant pas extensible cette augmentation vertigineuse se fait essentiellement au détriment de l’encadrement. Lorsqu’on a augmenté le personnel d’exécution de 3, 4, voire 5% il ne reste souvent que de 0,5 à 1% de hausse pour les cadres. Je vous met en lien les chiffres officiels de l’INSEE pour approfondir (ou peut être commencer à envisager) le problème. http://www.insee.fr/fr/indicateur/smic.htm En ce qui concerne la redistribution toutes les sommes prélevées ne sont pas versées intégralement à des bénéficiaires, vous oubliez (volontairement ?) le coût du système de plus d’un million (au bas mot) de bureaucrates dont il faut payer rubis sur l’ongle les traitements. (Rien que pour la collecte de l’impôt le coût de la collecte est supérieur de 60% en France à celui de la plupart des pays occidentaux). Les chiffres étant têtus, c’est bien un manque à gagner de 50% qu’à le Smicard par rapport à son coût total employeur. Voilà pour corriger vos allégations mensongères, passons maintenant à la vision que je développe. Il n’y a pas en France un problème de rémunération mais un problème de prix. Dans l’absolu votre fameux « 980 euros » ne veut rien dire, il faut s’intéresser d’une part au pouvoir d’achat de la monnaie (rogné à cause du coût de la protection sociale : un franc de 1960 c’est à peu près un euro d’aujourd’hui) et d’autre part à la structure des prix. La France est un pays cher pour deux raisons les bas salaires sont trop élevés et les taxes sans bornes. Avec un SMIC à 1500 euros Bruts le problème ne fera que s’aggraver. Par exemple si une caissière gagne 1500 euros nets par mois (projet de Mme Laguiller) je ne vous donne pas six mois pour que se développe les caisses automatiques et donc le chômage des caissières et donc l’accroissement des taxes pour payer les caissières au chômage. Cercle infernal qu’il faudrait briser. Il faut également être honnête seuls les smicards célibataires sont vraiment à plaindre. Les autres disposent d’une foultitude d’aides (Allocations familiales, allocations de rentrée scolaires, livres gratuits, et même des allocations logement qui payent le crédit). Une étude récente montre d’ailleurs que tous ces dispositifs sont désincitatifs au travail à cause des effets de seuil. (pour 50 euros gagnés en plus, c’est toute une partie de l’aide providentielle qui s’envole). Ayant échoué comme système de production , le communisme se mue en système de prédation se limitant à ponctionner toujours davantage et comme au bon temps de l’URSS toujours au bénéfice des apparatchiks. Tout cela avec en façade Robin des bois. Si l’on m’accorde comme Marie Ségolène Royal le droit de tricher sur ma déclaration de patrimoine je veux bien adhérer au PS. Quant à lutte ouvrière tant que Madame Laguiller gagnera plus à la retraite que moi en activité, avec qui plus est un diplôme minable il y a peu de chances.

    13 mars 2007 à 12 h 22 min
  • Jaures Répondre

    Cher Fred Bastiat, je vous avais répondu mais mon post a dû rester dans les tuyaux. Je reprends.

    On n’apprend pas au vieux syndicaliste à faire la grimace. L’augmentation dont vous parlez concerne ma partie la plus basse des smic (il en existe 6 liés à l’application des 35h), soit 2 millions de salariés. Les autres n’ont bénéficié que d’une augentation légale modulée selon leur entrée dans les 35h.

    Ensuite, si vous retirez aux salaires les cotisations sociales, il faut pour être juste, ajouter la redistribution de ces cotisations: retraite, remboursements sécu, veuvage, allocations familiales, etc. A moins que vous ne supprimiez tout cela, ce qui est un choix.

    Enfin, en gagnant 980 euros net, combien pourrez vous épargner ? Et pour quel revenu différé. Essayez, vous verrez.

    Pour finir, si vos critères de choix pour les élections sont les revenus et le patrimoine des candidats, vous rendrez votre carte de l’UMP et prendrez celle de Lutte Ouvrière, si vous ètes de bonne foi.

    12 mars 2007 à 14 h 13 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    A Jaurès. Heureusement que dans ce pays des gens comme vous défendent les plus démunis contre les attaques fascistes des libéraux. Afin que cela ne reste pas un vœu pieux, je vous prie de bien vouloir noter ces quelques remarques : Smic horaire 1996 (en euros) 5,78. Smic horaire 2001 (en euros) 6,67 On doit (ils doivent) à Monsieur Jospin 15,4% d’augmentation du SMIC Smic horaire 2001 (en euros) 6,67 Smic horaire 2006 (en euros) 8,27. Soit + 24% attribuables à Messieurs Raffarin et De Villepin. Compte tenu de la rigueur intellectuelle qui vous caractérise et de la bonne foi qui est pour vous une seconde nature, je ne doute pas un instant que vous déchiriez sur le champ votre carte du PS pour adhérer illico à l’UMP. Passons au deuxième point : Les 980 euros auxquels vous faites allusion correspondent en fait à 1254,28 euros pour 151,67 de travail mensuel. Sans les « cotisations salariés », chaque salarié payé au SMIC gagnerait chaque mois environ 22% de plus. Pour arriver au coût total employeur il faut rajouter environ 27% au salaire brut soit 1592,93. Pour être très clair, un salarié payé au SMIC coûte 1593 euros à l’entreprise et ne reçoit que 980 euros. Soit presque 1,5 fois moins que ce coût. Cet écart faramineux est du au pseudo système de sécurité sociale dont vous vous faites l’ardent zélateur à longueur de posts. Passons au troisième point : Les dividendes versés ne reviennent pas majoritairement à quelques « picsous » sans le cœur mais à de petits épargnants qui ont souscrit, par exemple, une assurance-vie. En effet la plupart des firmes sont désormais la propriété des banques ou des fonds de pensions qui reversent les dividendes à leurs adhérents sous forme de rente. Petit détail pour finir la retraite de Mme Laguiller, causette du peuple est de 2276 euros mensuels soit plus de 2,2 fois le SMIC. Peut-être est on moins sectaire dans la Finance qu’à la gauche de Dieu.

    9 mars 2007 à 17 h 16 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    08/03/07    – "Les 4-Vérités" –

    Bernard TREMEAU pourra nous affirmer  – et, avec lui, tant d’autres économistes qui en sont restés à l’époque où le "marché" était à l’époque celui où les marchandises se vendaient entre pays ayant le même standard de vie, ou bien se troquaient avec des peuples exotiques ne fabriquant pas les mêmes produits que ceux de l’Occident –  que "l’inflation est "tirée" par l’insuffisance de l’offre", les faits sont têtus, et le problème de "l’inflation" n’est qu’un "sous-problème" au regard de ceux qui accablent la France.

    Le problème de l’Occident – et particulièrement celui de la France – n’est pas "l’inflation" ou "l’insufficance de l’offre", mais bien plutôt l’ "invasion" de notre pays par des marchanises produites dans des pays à main d’oeuvre sous-payée, et pratiquement d’aussi bonne qualité que celles fabriquées par nos propres ouvriers. Il faut que nos prétendus "économistes" (de salon", ceux, particulièrement des Palais gouvernementaux) se mettent dans la tête que si l’offre augmente, et par conséquent réduit l’inflation, ce sera celle de pays émergents qui sont en train de mettre à bas des pans entiers de notre économie. 

    Et plus les achats de produits étrangers augmenteront, moins nos usines tourneront, moins les salariés de nos manufactures (les seules entreprises, avec celles de "matière grise", concurrencées largement par celle de la CHINE ou de l’INDE, à créer des richesses théoriquement exportables) trouveront du travail.

    Alors, au lieu de voir ce qui se passe du côté de chez Mugabe (celui-ci, pour fêter son 83ème anniversaire, vient de dépenser la bagatelle de 1,2 million de $ !)(1), au lieu de parler d’inflation regardons plutôt les problèmes de la FRANCE :

        – la dette, le déficit du budget, celui de la sécurité Sociale ou de la SNCF, l’EDUCATION NATIONALE incompétente à former des gens capable d’affronter la concurrence du "marché", l’appauvrissement général, les problèmes liés à l’immigration, etc.

    Et ne nous imaginons pas que, en produisant davantage français (slogan d’une campagne présidentielle de Georges MARCHAIS naguère !), en augmentant l’offre, nous résoudrons les problèmes de la France. Ce n’est pas en tout cas en fabriquant des produits invendables sur le "marché" aussi bien français qu’international,  parce que jugés trop chers que l’on résoudra la question d’une inflation "rampante", et encore moins les problèmes de la France.

    Il est temps de remettre tout sur la table, et non de regarder par le petit bout de la lorgnette !

           Cordialement, Jean-Claude THIALET 

     

    (1) lesquels, se considérant comme "sous-payés" sont en mal de "pouvoir d’achat", cause de l’inflation nous assurent les experts !

    (2) les princes qui nous gouvernent et qui se gobergent aux frais des contribuables n’en sont pas encore là, mais ça pourrait venir dans une France en voie d’appauvrissement !

     

    8 mars 2007 à 17 h 49 min
  • Jaures Répondre

    Encore une fois, il va falloir que Trémeau explique aux 17% de smicars (980 euros/mois) qui comptent chaque soir sou après sou pour nourrir et habiller correctement leurs enfants, que quelques euros supplémentaires, s’ils leur étaient accordés, provoqueraient inflation et recession.
    Alors que les 75 milliards d’euros de dividendes distribués aux actionnaires n’ont que des effets positifs.
    Mais puisque c’est scientifique …

    8 mars 2007 à 10 h 59 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Irvin FISHER n’a t’il pas écrit que MV = PT (Avec M = stock de monnaie en circulation, P = niveau des prix, V = vitesse de circulation de la monnaie et T = volume des transactions). On traduit donc MV = flux de monnaie dépensé, et PT = valeur nominale des paiements (transactions) En simplifiant, on peut écrire que M = P, que plus le stok de monnaie augmente, plus les prix augmentent et inversement. à bientôt

    7 mars 2007 à 13 h 36 min

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