L’inquiétant revirement d’Emmanuel Macron

L’inquiétant revirement d’Emmanuel Macron

Pendant quarante ans, nos hommes politiques de tout bord ont «biberonné» les Français à coups de déficits qui portent notre dette au niveau astronomique de 2 260 Mds€.

On peut ajouter à cette somme la dette que j’appelle «hors bilan» du coût des retraites en cours et à venir des fonctionnaires – non budgétisée –, ainsi que les divers engagements pris par l’État.
Soit un total dépassant les 6000 Mds€.

Ces dettes, qui ne sont pas, pour la grande majorité, des investissements d’avenir, bien entendu, ce sont nos enfants et petits-enfants qui en assumeront le remboursement.

Elles continuent d’ailleurs à augmenter, ce qui prouve clairement que nous avons décidé de ne pas les rembourser de notre vivant.

Cette «folie» a permis, pendant toutes ces années, de faire croire aux Français que tout allait bien, que la France était un pays riche qui pouvait se permettre de dépenser, voire de gaspiller, à tout va.
Le problème est que nous arrivons au bout d’un système qui ne peut, avec cette fuite en avant, que s’écrouler.

Un peu comme le Vénézuela actuellement, avec des réserves de pétrole considérables qui sont devenues leur malédiction.

Les Vénézuéliens ont vécu sans effort sur une rente qui, à cause de la politique gauchiste de Chavez (reprise par Maduro), a abouti à une catastrophe telle que beaucoup ne mangent plus à leur faim et que, à part l’armée, plus aucun service ne fonctionne.

Nous, avec une politique dénuée de sens économique, notre malédiction sera d’un autre genre mais tout aussi néfaste.

Cette malédiction tient à notre capacité à lever trop facilement de la dette à des taux qui frôlent l’irrationnel, alors que nous nous rapprochons à grands pas de l’insolvabilité.
J’entends dire souvent que la France serait un système communiste qui aurait réussi.

Communiste, oui. Mais je dirais plutôt: qui n’a pas encore échoué. Et je pense que ça ne va pas tarder!

Les gouvernements successifs ont tous privilégié la démagogie plutôt que les réformes indispensables qui, à force d’être reportées, deviennent de plus en plus douloureuses et donc de moins en moins envisageables. C’est une fuite en avant suicidaire.

Il est évident que le monde de la finance va nous lâcher quand les taux augmenteront ou, pire, si nous sommes contraints de sortir de l’euro. En effet, l’Union européenne ne nous laissera pas, avec raison, profiter de la protection de l’euro en nous exonérant des contraintes légitimes que nous avions acceptées.

Notre Président, qui est incontestablement un homme intelligent avait, je le pense sincèrement, l’ambition de prendre les mesures indispensables en réformant notre pays avec la méthode dite «Schroeder».

Hélas, son dernier discours est un revirement. Je le prends comme un aveu de sa part, après l’épisode des gilets jaunes, qu’il est trop tard et donc impossible de mettre en place le plan de la dernière chance pour la France.
Notre pays présente tous les symptômes d’une descente aux enfers:

– Une violence inouïe se développe dans les villes et campagnes.
– Une augmentation inquiétante des zones de non-droit.
– Une industrie en destruction ou soldée à nos concurrents étrangers.
– Un délitement des nantis de notre administration qui cherche souvent à contrecarrer le pouvoir politique.
– Un système éducatif à la dérive qui recule régulièrement dans le classement Pisa.
– Un système de santé qui, malgré des moyens colossaux, est de moins en moins efficace.
– Un système de retraite à la dérive.
– Des médias trop souvent complices relayant un semblant d’optimisme gouvernemental.
– Un gouvernement pris de panique qui n’a plus de cohérence et qui navigue à vue, fait des marches arrière, ou renonce à ses engagements en fonction de la pression de la rue.
– Un gouvernement qui, en faisant des demi-réformes, s’étonne de n’avoir, au mieux, que des quarts de résultats.
– Un gouvernement qui a donc cassé la confiance d’une majorité de nos compatriotes.

Telle Notre-Dame de Paris, c’est la France tout entière, faute de «rénovation», qui risque de s’embraser d’un seul coup.

Notre «flèche», en l’occurrence notre gouvernement, s’écroulera mais il faudra beaucoup plus de 5 ans pour tout reconstruire!

Il ne nous reste plus qu’une prière: encore une minute, Monsieur le bourreau !

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Comments (2)

  • Magne Répondre

    C’est un revirement pour mieux passer l’obstacle des européennes . Après les élections , il reviendra à sa politique . Il n’a pas , à mon avis , l’étoffe d’un réformateur . Il analyse bien la situation , mais n’a pas les moyens d’y faire face . Il va de soi qu’en présence d’un pareil déficit budgétaire de la France ( sans parler de la dette ) , ainsi que commercial , aggravé par le déficit de la balance des paiements , tout Chef d’Etat responsable devrait réagir . Aucun ne l’a fait. M. JUPPE avait bien tenté en son temps de le faire , mais il a vite compris que la tâche était trop ardue pour lui .Il y a bien un ancien Ministre qui aurait l’étoffe nécessaire ( je ne vois personne d’autre ), mais est-ce que ce sera suffisant , d’autant plus qu’il faudrait qu’il soit élu .

    Le Général de Gaulle avait dit , je crois: ” L’élection présidentielle , c’est la rencontre d’un homme et d’un pays , d’un homme et d’un peuple ” . C’est probablement exact , encore faut -il qu’il ait à sa disposition un parti fort et organisé . Qui vivra , verra !

    11 mai 2019 à 20 h 36 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ce n’ est pas un ” revirement ” c’ est ” en même temps ” ***

    en France il faut savoir faire feu de tous bois mais surtout ne rien changer, surtout ne rien changer !

    *** les doctes spécialistes politiques du Media français disent avec toute la retenue qui est nécessaire lorsqu’ on parle du puissant [ encore ] en place que son programme est ” ambigu “

    8 mai 2019 à 21 h 27 min

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