Macron : Tout ça pour ça!

Macron : Tout ça pour ça!

L’écrivain italien Giuseppe Tomasi de Lampedusa, dans son unique œuvre «Le Guépard», fait dire à son personnage politicien Tancredi: «Il faut que tout change pour que rien ne change.»

Jeudi soir, notre Président Macron en a pris le contre-pied en nous faisant croire à l’inverse « qu’il fallait que rien ne change pour que tout change»!
C’est peut-être là l’effet «Waouh» annoncé à grand renfort de communiqués.

Après bientôt 6 mois de manifestations des Gilets Jaunes, un grand débat de trois mois et un mois de réflexion, pendant lesquels la France était pratiquement à l’arrêt, on ne peut s’empêcher de penser: «Tout ça pour ça!» Et on ne peut que regretter ce gâchis.

M. Macron, encore une fois, par manque de courage, vous venez de faire perdre une nouvelle mandature présidentielle à notre pays qui, je le redoute, lui sera fatale. Je m’explique:

Nous vivons une période où la puissance d’une nation se mesure d’abord par son poids économique dont l’industrialisation est la condition indispensable.

Or, dans votre discours, à aucun moment, vous ne faites allusion à cette réalité fondamentale.

Pire, vous prenez encore une fois l’entreprise comme variable d’ajustement pour vos engagements «populistes»: une baisse de 5Mds € d’impôts compensée par une nouvelle ponction sur les entreprises.

Qu’en sera-t-il donc de notre industrie dans les toutes prochaines années, au moment où on nous annonce une révolution industrielle, grâce à la robotique et l’intelligence artificielle qui demandent des investissements importants?

Ces investissements, nous ne pourrons les faire que si l’entreprise en a les moyens, c’est-à-dire si elle dégage des résultats au moins équivalents à ceux de nos concurrents étrangers.

Déjà, les entreprises allemandes disposent de trois fois plus de robots que les nôtres. Cela a été possible pour elles parce qu’elles dégagent, grâce à une ponction beaucoup plus faible, trois fois plus de profit que nous, donc trois fois plus de budget d’investissement!

Qu’en sera-t-il donc lorsque l’on sait que, d’ici 2021, c’est-à-dire demain, le nombre de robots doublera dans le monde («Les Échos» du 26avril)?

Qu’en sera-t-il de nos «champions français» de l’intelligence artificielle qui n’ont, faute de possibilité pour nos entreprises de les retenir, que la solution de s’expatrier aux États Unis?

Lors de votre discours, vous avez plusieurs fois dit aux Français: «Nous devons aller plus loin. » J’ai peur que nos grandes entreprises l’interprètent au second degré, c’est-à-dire plus loin géographiquement.

C’est déjà une réalité pour nombre d’entre elles qui ont compris que ce n’est pas dans notre pays qu’elles réaliseront les meilleures marges.

Malheur donc à nos PME qui n’en ont pas la possibilité, encore une fois par manque de capacités financières.

Depuis le début des années 2000, la part de l’industrie dans le PIB a été divisée par deux. J’ai bien peur qu’elle diminue encore fortement dans les toutes prochaines années, entraînant ainsi notre pays dans un déclassement européen et mondial.

M. Macron, vous avez brigué le poste de Président de la République pensant pouvoir réformer la France. Vous semblez abandonner cette ambition:

– Renoncement à faire les économies que notre pays est le seul des grands de ce monde à ne pas avoir engagées. Je rappelle que ces économies sont indispensables avant toute réforme d’envergure.

– Renoncement à réduire un effectif pléthorique de fonctionnaires. Certes, «en même temps», vous annoncez vouloir supprimer, je cite, «beaucoup d’organismes inutiles». Mais que voulez-vous faire donc de cet «effectif de dingue» qui nous sert d’administration devenue inopérante?

– Renoncement à prendre les mesures indispensables sur la durée de temps de travail des Français dans le privé, mais surtout dans le public.

Je rappelle qu’un fonctionnaire allemand est aujourd’hui embauché à 42heures par semaine et que, durant toute sa vie active, il travaille 30% de plus que son homologue français.

Oui, il faut revenir sur les 35heures.

Oui, il faut rallonger à 65 ans l’âge de la retraite de tous les Français.

Et oui, encore, il faut réformer le principe d’allocation-chômage qui permet à un chômeur de gagner plus que s’il travaillait.

Alors, M. Macron, faites le «job», réformez la France ou partez si vous ne voulez pas être le fossoyeur de notre pays!

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Comments (9)

  • Gérard Pierre Répondre

    « … M. Macron, faites le « job », réformez la France ou partez si vous ne voulez pas être le fossoyeur de notre pays ! »

    Tout faux !

    Monsieur Macron ne partira pas ! …… Il n’a pas été élu pour réformer la France et peu lui chaut d’être le fossoyeur de notre pays !

    Monsieur Macron a simplement passé un deal avec quelques ‘’mandataires‘’ qui ont largement subventionné son coup d’État électoral et en attendent le « juste » retour sur investissement.

    On peut aisément deviner le contenu de la lettre de mission qu’il a reçue en contrepartie de leur O.P.A. au sommet de l’État. Lorsqu’il précise qu’il ne changera pas de cap, il faut décrypter « Chers ‘’généreux‘’ mandataires, je suis VOS directives à la lettre ! »

    S’il avait voulu réformer la France, il se serait entouré de femmes et d’hommes compétents, et non pas de ces godillots qui tapissent ses fonds de salle lorsqu’il discourt publiquement, trop heureux de l’aubaine que leur médiocrité ne leur aurait pas permis d’espérer en des temps plus normaux. Ils courbent l’échine en se disant intérieurement « accroche toi à ton écuelle, chaque jour qui passe est un jour de gagné ! »

    La nature de la communication de Macron avec les Français rappelle étrangement le passage où, dans « La femme du boulanger » Raimu affecte de parler à la pomponette mais s’adresse en fait subliminalement à sa femme !

    C’est ce schéma qu’il faut toujours avoir en tête lorsque le théâtreux déclame !

    5 mai 2019 à 1 h 15 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Emmanuel Macron a bien fait savoir urbi et orbi que s’ il avait ” choisi la Banque ” ( dans une réalité bien plus trivial, c’ est la Banque qui l’ a choisi ! ) c’ est parce qu’ il avait la conviction ” personnelle ” que pour faire … progresser la France ( ici le fameux ” progressisme libéral ) l’ important c’ était la Finance et non l’ entrepreneuriat ( la responsabilité dirigeante d’ une industrie par exemple ) pour lequel disait il il n’ avait aucune appétence … c’ est un choix que n’ ont pas fait les Allemands qui, eux, ont privilégié l’ entreprise et pas seulement leur C.A.C. 40 !

      6 mai 2019 à 21 h 54 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    s’ il continue dans cette voie Macron va décevoir ses généreux … ” contributeurs ”

    LIRE de

    Michel Pinçon § Monique Pinçon – Charlot

    ” LE PRESIDENT DES ULTRA -RICHES ”

    collection Zone éditions de ” La Découverte ” 14 euros

    une plongée dans les eaux glauques où les requins de la ” botte ” de l’ E.N.A. qui forment la Haute Administration s’ allient à la Haute Finance apatride ( banquiers, assureurs, trusts etc … ) pour multiplier encore davantage les privilèges des uns et des autres en finançant la campagne d’ un jeune progressiste aux dent acérés et plein de promesses … de retour sur investissement !

    une bonne compilation de ce que nous savions déjà, pour ceux qui s’ intéressent au bien public, mais de façon plus fragmentée, sur l’ OLIGARCHIE qui VOUS gouverne

    3 mai 2019 à 23 h 07 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    politiques et revendications vintages : …

    le plus important est dans ce que nous montrent aujourd’ hui les reportages : des manifestants de plus en plus ” jeunes ” du type étudiant en sociologie ou en lettres modernes accompagnés de vieux chevelus et barbus nostalgiques , bref sans avenir, qui attendent de l’ Etat qu’ il leur donne un ” emploi ” ( pas un travail mais un emploi et si possible à vie ) durant lequel ils pourront s’ exercer à la philosophie post-marxiste et ” canabisante ”

    bref un électorat post – soixante huitard représentant au mieux 15 % de la population et qui se prend pour le Che ; c’ est devant ça qu’ a cédé Macron !

    1 mai 2019 à 20 h 50 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ah j’ oubliais : ils ont une ” conscience politique ” !

      1 mai 2019 à 20 h 53 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    mais si tout a changé !

    Bayrou qui s’ y connait, parle même d’ une Révolution : abandon total, en rase campagne … européenne, d’ un début timide de ” rigueur ” budgétaire: dette(s) à … gogo(s) et pour arriver à un (pseudo) équilibre ponction accrue sur les ” riches “, ceux qui produisent de la richesse par leur … travail, leurs investissement(s) et un peu par leurs économies

    la question sur la finalité de ces largesses reste inchangée : nos impôts, taxes et autres prélèvements seront ils mieux ” employés “, en un mot seront ils ” productifs ” ? non, ils assureront le ” fonctionnement ” d’ une machinerie socio-économique à bout de souffle !

    il ne reste plus qu’ à espérer qu’ une nouvelle crise financière ne déboule pas, là, comme ça, à l’ improviste, parce qu’ alors on serait très très mal ( les Allemands aussi d’ ailleurs avec leurs banques en quasi faillite )

    30 avril 2019 à 14 h 22 min
  • goufio Répondre

    Une révolution va tout nettoyer, mais pas du style des rencontres orchestrées avec les black blocs, une vraie révolution où les aristocrates seront pour le coup la bande des énarques et syndicalistes qui ont pillés notre pays

    30 avril 2019 à 12 h 35 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      les ” révolutions ” nettoient … dans un bain de sang !

      1 mai 2019 à 15 h 06 min
  • goufio Répondre

    CQFD mais il est sourd. On dit qu’il ne l’entend pas de cette oreille parce qu’à l’ENA on apprend pas le secteur privé autrement que comme la vache à traire et le peuple que comme un bulletin de vote une fois tout les … Ils s’en foutent tous autant qu’ils sont, ils veulent seulement gagner les prochaines élections, à coups de mensonges, sauf que si ça ne prend plus avec les riches et les entrepreneurs ça n’a plus l’air non plus de prendre avec les Gilets jaunes. Il ne reste que la base des dépendants de l’état et ses énarques. bientôt le roi…telet sera nu

    30 avril 2019 à 11 h 37 min

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