Une mauvaise réforme de l’apprentissage

Une mauvaise réforme de l’apprentissage

La réforme de l’apprentissage présentée par Edouard Philippe est une mauvaise réforme. C’est une réforme qui loin de conduire au développement de l’apprentissage va limiter son développement.

Cette réforme va créer de véritables fractures territoriales dans l’accès à l’apprentissage entre les zones métropolitaines et non métropolitaines. Ce n’est guère étonnant, le mépris pour l’aménagement du territoire devient une marque de fabrique de l’ère Macron.

Les CFA (centres de formation d’apprentis) vont s’éloigner des territoires renforçant l’abandon de toute une partie des Français.

Comment imaginer que le transfert de l’apprentissage à 500 branches professionnelles inorganisées sur le plan territorial ne va pas conduire à une complexification et à un essoufflement du système ?

La formation professionnelle dans les lycées va également être victime de ce projet qui va les éloigner des CFA. La bonne réforme aurait été de rapprocher ces deux types de formation. La voie suivie par le gouvernement va dans le sens inverse.

Cette réforme donne le sentiment non pas de privilégier l’intérêt général, l’intérêt des jeunes et des territoires mais d’être le fruit d’un deal entre le pouvoir et le Medef.

Alors que l’apprentissage est une voie d’avenir, le gouvernement va sacrifier cette voie de formation à quelques marchandages.

Bruno Retailleau

Président du groupe LR au Sénat

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Comments (9)

  • BRENUS Répondre

    Si cela était possible, la meilleure chose a faire pour l’apprentissage en France serait de le confier aux Compagnons du Devoir. Avec le rythme qui va avec : boulot sous la houlette d’un compagnon le jour, 2 heures de “trait” chaque soit et le samedi. Tout cela controlé en interne par la “Mère” de la maison d’accueil. Evidemment, il ne faut pas avoir un poil dans la main et ce n’est pas trop recommandé aux NTM. Pour l’abstraction que QC se tranquillise : l’approche des compagnons de la géométrie dans l’espace ferait rougir bien des BTS et autres supposés intellectuels.

    13 février 2018 à 21 h 00 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      vous reprenez mon idée qu’ il existe une hiérarchisation dans les métiers qu’ on dit ” manuels ” … vous parlez de métiers ” traditionnels ” mais presque chaque année apparaît un ” nouveau ” métier et les Compagnons du Devoir , héritiers … socialistes à la Prudhon des … Corporations, n’ y sont pas forcément préparés de même que leurs formations ne s’ adressent qu’ à … l’ Aristocratie des Métiers ***; sans compter qu’ il existe une culture nationale pour certains métiers ( ainsi pas de meilleurs ouvriers en chauffage, plomberie et sanitaire que les Allemands et les Hollandais )

      *** l’ artisan charpentier ancien Compagnon de mon village a eu deux enfants : un polytechnicien et une vétérinaire de Maison Alfort

      14 février 2018 à 8 h 00 min
      • BRENUS Répondre

        A Q.C. Il faut mettre votre logiciel a jour, concernant les possibilités de formation des compagnons du devoir (respect à eux). S’il est exact qu’ils représentent l’élite du monde ouvrier (au sens le plus noble) et n’ont pas d’équivalent dans les métiers “traditionnels”, leur palette est beaucoup plus large actuellement que vous semblez le penser. Quand vous passerez à Paris (en faisant bien attention a ne pas marcher sur les rats), allez dans une de leurs maisons. Il y en a une très intéressante derrière le Mairie de Paris. Quant à savoir si Proudhon y a mis son nez : je m’en fous. Je constate seulement que cette voie est à l’honneur de la vraie classe ouvrière. Vous savez, celle que vous regardez de haut. En passant il n’est pas nécessaire d’aller chez les chleus pour devenir un véritable orfèvre en matière de plomberie, couverture, etc… Les Compagnons français font cela très bien. D’ailleurs, puisque vous avez des connaissances en milieu professionnel germanique, demandez leur leur avis sur la valeur des maitres compagnons français : vous serez surpris de les voir lever leur chapeau. Même les “zimmerman” teutons ont beaucoup de considérations pour nos “renards”.

        15 février 2018 à 17 h 11 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          je n ‘ ai aucun mépris pour les travailleurs de leurs mains, j’ ai eu un frère qui a débuté comme ajusteur … d’ autre part ce n’ est certainement pas le seul compagnonnage qui sauvera le travail ” manuel ” … quant aux maçons français voici ce que me disait, il y a de cela déjà trente ans, un maître-maçon d’ origine italienne : ” quand je fais passer le C.A.P. ils sont une minorité à savoir utiliser CORRECTEMENT le fil à plomb, l’ équerre et le niveau ” je ne pense pas que cela se soit beaucoup amélioré avec les … Turcs ( un maître serrurier meilleur ouvrier de France me disait il y a … trente ans qu’ il était obligé, de déposer les portes et reprendre les chambranles avant de pouvoir ajuster ses fermetures ) quant à la plomberie allez faire un tour en Allemagne ou en Hongrie : certaines ont plus de … 100 ans

          à cette occasion savez vous que le ” made in Germany ” avait été inventé par les … Anglais à la fin du XIX ième siècle pour discréditer la production germanique naissante comme n’ étant qu’ une camelote ! les ” Teutons ” ont su en faire une appellation de haute technologie comme plus tard leurs homologues ès qualité japonais

          ce n’ est pas en se glorifiant toujours et soi-même qu’ on s ‘élève … il faut surtout un travail obstiné sur soi pour devenir le meilleur

          15 février 2018 à 21 h 48 min
          • BRENUS

            Je vous parle des Compagnons du Devoir et vous faites semblant de ne rien comprendre, tellement vous ignorez le domaine “manuel” et sa noblesse. Je parie que vous, le grand intellectuel si inbut de lui même seriez totalement incapable de calculer, tracer et produire une charpente en trois dimensions comme celles que l’on peut admirer à la Maison des Compagnons. Votre copain de centre de formation italien est d’une énorme crédibilité quand il vous assure que ses élèves ne savaient pas se servir d’un fil a plomb : il faut croire qu’il était encore plus mauvais que ceux qu’il controllait puisqu’il n’était pas foutu de transmettre cette technique de base. Maintenant, j’arrête car vous me fatiguez à vouloir toujours vous mettre en avant. Il n’en reste pas moins que les maitres compagnons sont partout respectés pour la qualité de leur travail et l’honneur qu’ils lui portent. Mais, cela, pour les arrogants à prétention intello, ça n’arrive pas au cerveau.

            16 février 2018 à 16 h 40 min
          • quinctius cincinnatus

            Brenus essayez d’ abord de lire sans déformer leur pensée ce que les autres écrivent puis, si cela vous est possible, et je pense que cela l’ est, de COMPRENDRE …

            ” inbut ” s’ écrit IMBU …et un but à zéro pour moi !

            16 février 2018 à 19 h 17 min
  • G De Sorne Répondre

    Vite vite, re-ouvrons les collèges techniques sanctionnés par un VRAI Bac technique…
    Laisser aux COMPAGNONS d’une profession l’éducation des futurs artisans et surtout sortir du foutoir ces “intellos” de l’ENA qui se feraient mal avec un marteau!
    On peut être MANUEL et “intellectuel”… Mon meilleur diplôme, mon CAP ajusteur, m’apprit que l’angle droit a 90 degrés, pas plus et pas moins ! Très utile dans ma vie d’ingénieur electronicien, de directeur et enfin de patron. Encore merci à Monsieur Lemaire, notre instructeur d’atelier fer, au Mans, à 81 ans, je pense toujours à vous !

    13 février 2018 à 18 h 02 min
  • Paul Répondre

    Je m’étonne qu’ici on publie un communiqué qui prétend que l’apprentissage serait en de meilleures mains dans celles d’une administration qu’en celles des entreprises !
    Ce n’est pas là que pèche cette réforme mais dans ses liens socialistes qui ne lui permettent pas d’aller au bout de sa logique.
    Il est avéré que les élèves entrant au collège et qui n’obtiennent pas la moyenne aux évaluations ne suivront pas une scolarité générale favorable. Les maintenir comme aujourd’hui en un collège unique est une aberration. Ces jeunes doivent être orientés rapidement vers ce qui leur correspond le mieux, c’est à dire l’apprentissage, voire une entrée directe progressive dans la vie active. Il est à ce sujet révoltant d’entendre les bien-pensants s’insurger contre le travail des moins de 16 ans alors qu’ils achètent en toute conscience des produits fabriqués ailleurs par des enfants dans des conditions épouvantables.
    Et que demande-t-on aux jeunes à l’école sinon de travailler ? Certains s’épanouissent plus dans des travaux productifs que dans l’étude de notions abstraites. Les laisser au collège est une coercition violente.
    Il faut en finir avec le collège unique et orienter dés après la primaire les jeunes non aptes aux études vers les entreprises où ils pourront progressivement entrer dans la vie active. Comme dans le cas des apprentis, leur rémunération progressera en fonction de leur expérience. Ainsi, ils pourront commencer à gagner un peu d’argent, apprendront à respecter les horaires et la hiérarchie, comprendront que pour évoluer dans l’entreprise il faut se former et se perfectionner.
    Continuer dans l’état actuel c’est admettre un chômage de masse permanent et des jeunes en rupture scolaire qui rejoignent le flot des délinquants et des terroristes.

    12 février 2018 à 12 h 00 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      on ne peut être qu’ en accord avec vos remarques ; cependant l’ apprentissage d’ un métier ” véritable ” à toujours demandé et demandera plus encore dans l’ avenir des connaissances ” abstraites ” ( lecture d’ un plan, calculs, réglages etc … ) et donc un entraînement au raisonnement logique ; ce qui signifie qu’ il y aura toujours une hiérarchie dans les métiers … sans compter qu’ une certaine polyvalence sera elle aussi un facteur important dans le choix de l’ employeur de même que le sera la formation continue … en la matière il faut prendre le modèle de la Confédération helvétique

      12 février 2018 à 14 h 02 min

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