Mes doutes sur la loi El Khomri

Mes doutes sur la loi El Khomri

À travers le projet de loi sur le travail, je dénonce les manœuvres du gouvernement socialiste pour détourner l’attention des Français et faire croire à de vraies réformes économiques et sociales, à 370 jours de la fin du mandat.

Les bonnes intentions initiales se sont évaporées sous les pavés de groupuscules violents et sous l’influence des vapeurs qui s’élèvent de la place de la République.

Les plus de 5 000 amendements déposés confirment qu’une réforme est plus que nécessaire et qu’il y a une vraie attente, notamment parce que les précédentes lois n’étaient que cosmétiques.

Cela témoigne aussi d’un texte flou, sans ligne claire.

La majorité est perdue, elle ne sait plus dans quel sens aller. Cette situation d’instabilité est à haut risque et ne représente qu’un très mince espoir de contribuer au redémarrage économique.

En outre, selon le rapporteur, il manque encore 40 voix de la majorité pour adopter ce texte. Je me demande donc comment le gouvernement peut convaincre les Français et l’opposition des prétendus bienfaits de ce texte, quand il ne parvient pas à s’assurer du soutien de sa majorité !

Pourtant, je ne serai pas que dans le commentaire ou l’opposition : je dépose plusieurs amendements pour redonner de l’oxygène aux entrepreneurs ou lutter contre le fléau que représentent les dérives de la directive européenne sur les travailleurs détachés.

Il faut également dénoncer la volonté de la majorité socialiste de surtaxer les CDD, qui provoquera encore plus de rigidités sur le marché du travail, en dé­courageant les employeurs d’avoir recours à ce contrat. Cette mesure est d’ailleurs en totale contradiction avec les déclarations de simplification.

De même, la volonté de monopoliser la représentation syndicale pour les artisans me semble un piège dangereux. Les spécificités de ces métiers ne peuvent être effacées dans une seule entité.

Enfin, je crois qu’il faudra être particulièrement vigilant pour éviter des amendements-surprise, notamment ceux cherchant à légitimer des pratiques religieuses communautaristes dans les entreprises.

À 370 jours de la fin du mandat, qui peut croire que le présent projet de loi pourra, même avec la bonne volonté des députés de l’opposition, avoir un quelconque impact sur la situation économique et la fameuse courbe du chômage ?

Yannick Moreau
Député LR de Vendée

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Comments (7)

  • gazinu Répondre

    Chuttt ! Il ne faut pas que l’on sache que Lanaja comme Elkomri sont de simples pantins qui cachent leurs tireurs de ficelles, lesquels ne tiennent vraiment pas à être connus.

    14 mai 2016 à 16 h 04 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour ma part je n’ ai aucun doute sur les bénéfices ” à attendre de la loi el Khomri : finalement et à force d’ amendements elle serrera finalement encore un peu plus le noeud coulant au cou des entreprises pour le plus grand bénéfice du chômage

    10 mai 2016 à 14 h 57 min
  • Nicolas Répondre

    @Bistouille Poirot, ne soyez pas si optimiste. Le 49-3 gera passer en force. Pour ND des Landes, les rapports étouffés ressortent et sont publiés . C’est juste une super-combiné d’élus pour rétro-commissions. Leur souci, ils ont déjà touché une partie ?. Ils doivent assurer le service apres -vente pour :1- ne pas rembourser leurs valoches 2- pour toucher la suite.
    Conclusion, si les citoyens ne reprennent pas la main, ils sont morts. Et les prévaricateurs font fortune.

    10 mai 2016 à 10 h 47 min
    • Bistouille Poirot Répondre

      Saint Nicolas, priez pour nous..

      10 mai 2016 à 10 h 55 min
  • Nicolas Répondre

    En conclusion, je crains, cher Monsieur, que la seule solution ne soit une reprise en main par les citoyens français . Pour le moment, Nuit Debout est un parfait canalisateur . C’est une diversion. La gôôôche affidée feint de ne rien voir. C’est une réussite parfaite. Les gens regardent le doigt qui montre la lune et ne voient pas la lune.
    Le rôle de Lordon n’est pas ce que pense l’un de mes proches, genre assoiffé de notoriété , idiot utile… Je pense depuis le début que c’est beaucoup plus grave.

    10 mai 2016 à 10 h 38 min
  • Bistouille Poirot Répondre

    Par mutations successives subies ou voulues, cette loi se décompose pour finir mal comme tous les projets hollandistes. Cette horde assise entre deux sièges prend une telle importance qu’il faille en assurer l’équilibre en multipliant les tabourets. La nouvelle mise en scène risiblement voisine d’une séance de “chaises musicales” nous laisse à penser qu’à chaque tour de manège, s’élimine un participant condamné à rester debout, les fesses à l’air, sous l’oeil attendri d’un vice président de l’Assemblée Nationale. Tout ça sent l’affaire du barrage, celle de Notre Dame ds Landes. Du pur jus socialo qui comme à l’habitude se terminera en jus de boudin….

    10 mai 2016 à 10 h 29 min
  • Nicolas Répondre

    D’accord dans les grandes lignes mais vous n’allez pas au bout du raisonnement. La loi machin-truc a été rédigée à Bruxelles pour le bénéfice exclusif des muti-nationales. Non seulement les TPE/PME n’en bénéficient pas, alors, que rappelons-le, ce sont elles qui font la richesse de nos territoires, mais elles y sont brimées. Le régime va au bout de sa logique, détruire le tissu productif réel de notre territoire au profit des grands groupes.
    Ensuite, soyons logiques : une loi permettant de détruire des emplois va générer de l’emploi ???
    Euh… Un ministricule disait, il y a peu (naïf ou cynique ? Mais vrai) “il n’a jamais été question de créations d’emplois, la loi est faite pour restaurer les marges des entreprises “. (Il n’a pas dit “des multinationales “.
    A la demande de Bruxelles , c’est la mort des conventions collectives. Dumping social.
    Pour le communautarisme en entreprise, point n’est besoin d’amendements, l’article 6 prévoit déjà tout. Ca ne tuera que les TPE/PME.
    Bien à vous

    10 mai 2016 à 10 h 26 min

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