Microéconomie et dévaluation

Microéconomie et dévaluation

Plusieurs de mes lecteurs m’ont attribué des qualificatifs désagréables du fait que j’avais parlé de dévaluation compétitive. Je tiens à leur raconter l’amusante petite aventure qui vient de m’arriver.

Je suis allé faire mon marché pour la semaine dans la « moyenne surface » voisine, avec une étudiante en droit de ma famille.

J’ai d’abord expliqué à mon étudiante en choisissant mes bananes que je suis un « vilain spéculateur ». Trop vertes, elles ne seront pas assez mûres dans les huit jours qui viennent. Je ne les achète pas. Trop jaunes, elles vont pourrir dans trois jours : je n’en achète que deux. Entre le jaune et le vert, j’en achète quatre ou cinq. Ainsi je fais monter ou baisser les prix des bananes. Nous avons acheté notre nourriture pour la semaine. Puis nous avons fait le menu de notre premier dîner. Crevettes, potage aux sept légumes avec un peu de lait, fromage et fruits.

Nous avons parlé économie à table et j’ai soutenu que, nos entreprises n’étant plus compétitives, nous achetions davantage de produits étrangers.

Nous avons alors eu l’idée de regarder l’origine des aliments que nous mangions. Les crevettes étaient espagnoles, la boîte de potage belge, la boîte de lait hollandaise. Quant aux fruits, ce fut l’effarement : les bananes venaient du Brésil, les raisins d’Israël, les framboises du Portugal, les dattes de Tunisie, et les clémentines d’Espagne… Même la nourriture pour ma chienne provenait de la Belgique !
Nous nous sommes heureusement consolés avec les fromages qui venaient de France, le vin (un bon bourgogne) que j’avais acheté chez un de mes voisins viticulteur et les pommes qui venaient de mon pommier.

Pour être complet, j’ai tout de même signalé à mon étudiante qu’il y avait dans le magasin des bouteilles de vin provenant de Nouvelle-Zélande. Leur vin avait la même qualité que mon bourgogne, mais il valait moitié moins cher. Quant à mes pommes, elles étaient délicieuses, mais de forme très irrégulière et elles pourrissaient cette année à une très grande vitesse.
Les chaussures de mon étudiante et ma chemise avaient été fabriquées en Chine.

Puis, pour enfoncer le clou, j’ai dit que la voiture que nous avions prise pour aller faire nos achats avait un nom français, mais pratiquement toutes ses pièces étaient fabriquées en République tchèque ou en Slovaquie. Malgré ce type de comportement, nos fabricants de voitures n’arrivent plus à être compétitifs. Quant à l’essence que nous mettions dans le réservoir, elle avait toutes ses chances de provenir d’un pétrole étranger et d’avoir été raffinée dans un port hollandais ou allemand.

Enfin, pour aller faire notre marché, nous avons emprunté la route rapide reliant à travers la Bourgogne les pays du nord de l’Europe à ceux de la péninsule Ibérique. Cette route, envahie par les camions, est actuellement transformée en autoroute. Plusieurs fois par an, je m’amuse à identifier la nationalité des cent premiers camions que je croise. Il y a vingt ans, ils étaient pratiquement tous français. En 2008, plus de la moitié sont étrangers : allemands, luxembourgeois, espagnols ou portugais. Ce sont ces camions étrangers qui transportent à moindre coût ce que nous mangeons. Ce sont aussi eux qui transportent, depuis une dizaine d’années seulement, les voitures neuves fabriquées en Europe. En effet, les chauffeurs de la SNCF refusent de rouler la nuit comme les camionneurs. Ils se mettent aussi en grève pour un oui ou pour un non. Les voitures sont immobilisées pendant tout ce temps, ce qui augmente leurs coûts. Les fabricants de voiture ont cessé d’être leurs clients. C’est normal.

Telle est la réalité microéconomique en Bourgogne. Elle se traduit en macroéconomie par un chiffre précis, mais abstrait : le déficit de la balance commerciale. Elle montre à quel point nos entreprises ont un besoin urgent d’un changement de parité franc euro…

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Comments (27)

  • sas Répondre

    A jaures…..

    sauf que syndicaliste n’a  et ne sera jamais un "métier" ……au mieux une tare , une déviance……mais certainement pas un art , de recherche et de perfection tendant au parfait……verrier c’est un métier, forgeron est un métier ainsi que tailleurs de pierres etc,etc…..ca demande de la force et de la précision ,de la dextérité et du goût, de la patience et du savoir….

    ……syndicaliste exige juste de la gueule et du décibels , les même qualités qu’un gyrobroyeur en somme…….pour malaxer le même produit : la merde.

    sas 

    29 décembre 2008 à 22 h 29 min
  • chris Répondre

    des bons vins en Nouvelle-Zélande ? Des blancs, oui, excellents. Mais si vous parlez des rouges, merci de me donner les noms et fournisseurs. chris PS mon adresse mail vous indiquera dans quelle partie du monde j’ai passé quelques années….

    27 décembre 2008 à 22 h 19 min
  • Anonyme Répondre

    Jaures

    "De toutes façons, quel intérèt peut-on porter à une "analyse" économique de M Tremeau lequel, il y a quelques mois écrivait dans un dossier paru sur ce site "Le jour où l’Irlande est passée de la politique Keynesienne à la politique monétariste, le "miracle" économique a eu lieu".

    Aujourd’hui l’Irlande est la plus touchée par la récession. On se rend compte que le "tigre celtique" n’était qu’un tigre de papier dopé par les aides européennes, le dumping fiscal et la spéculation."

    J’avais déjà remarqué que tu n’y connaissais pas grand chose en économie, mais là toute ta crédibilité est partie en fumée en un post. Il fallait le faire, bravo!
    Pourquoi les gens (Jaures en est un parfait exemple) se sentent-ils toujours obligés d’avoir un avis sur tout et de l’exprimer, à fortiori quand ils n’y connaissent rien (qu’ils ont tort ; j’osais pas le dire pour pas que l’on m’accuse d’être prétentieux). Jaurès, tu es un bon francais.

    9 décembre 2008 à 18 h 53 min
  • UN chouka Répondre

    Merçi pour cette excélent article ,qui fait jaillir de bons comms que j’aimerais lir plus souvent .

    Les quelques comms "enrragés " indignés ,n’ont pu,il me semble, éluder la pèrtinance de la majorité des intèrvenants  sur cette note,qui comme "on" le sait semble se douter qu’il y a une ruse qui a l’air de s’éventer a toute vitesse parmis ceux qui regardent sans prendre vraiment parti ,puisque impuissant face a la force du "pouvoir ".

    9 décembre 2008 à 10 h 54 min
  • Jaures Répondre

    A Daniel: Je ne pense pas que votre commentaire s’adresse à moi qui n’ai jamais travaillé à EDF et sait à peine comment changer une ampoule. Par ailleurs, le métier de syndicaliste n’a rien de déshonorant.

    9 décembre 2008 à 9 h 01 min
  • Daniel Répondre

    "Ce qu’il y a de bien quand on est économiste, et c’est sans doute pour cela que Tremeau a préféré cette spécialité à la médecine, c’est qu’on peut dire n’importe quoi et son contraire tout en n’ayant jamais tort."  

    Comme les syndicalistes d’EDF … et qui en vivent! . 

    9 décembre 2008 à 7 h 44 min
  • Jaures Répondre

    De toutes façons, quel intérèt peut-on porter à une "analyse" économique de M Tremeau lequel, il y a quelques mois écrivait dans un dossier paru sur ce site "Le jour où l’Irlande est passée de la politique Keynesienne à la politique monétariste, le "miracle" économique a eu lieu".

    Aujourd’hui l’Irlande est la plus touchée par la récession. On se rend compte que le "tigre celtique" n’était qu’un tigre de papier dopé par les aides européennes, le dumping fiscal et la spéculation.

    Ce qu’il y a de bien quand on est économiste, et c’est sans doute pour cela que Tremeau a préféré cette spécialité à la médecine, c’est qu’on peut dire n’importe quoi et son contraire tout en n’ayant jamais tort.

    8 décembre 2008 à 13 h 58 min
  • Anonyme Répondre

    Vous devriez lire un des livres que Pascal SALIN a écrit sur la monnaie avant d’essayer de nous faire croire aux mirages de la dévaluation, M. Trémeau.

    6 décembre 2008 à 21 h 19 min
  • Daniel Répondre

    007

    N’ayant pas signé mon post du 6décembre à 14H36, je complète.   Daniel.

    6 décembre 2008 à 20 h 59 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Iosa: <<Et pourtant le prix du carburant n’a pas été divisé par trois, donc les groupes pétroliers s’en mettent 3 fois plus dans les poches, tout comme la TIPP.>>

    Environ 40 cents *) du prix du litre d’essence vont aux producteurs, le reste à l’état. L’état n’étant pas encore inscrit à l’OPEC, n’a pas de scrupules à laisser ses taxes quasi inchangées de là la discrépance observée à la pompe. S’il y a un larron dans l’affaire ce n’est celui auquel vous pensez en premier.

     

    *) le cours du dollar s’est aussi apprécié entretemps par rapport à l’euro.

    6 décembre 2008 à 17 h 55 min
  • Anonyme Répondre

    007

    "Ne pensez vous pas que le culte de la diversité et du métissage, ces deux mamelles (au demeurant parfaitement antinomiques !) du "nouveau veau d’or libéralo-gauchiste", est devenu un autre rideau de fer, mental celui-là ?"   Bon résumé.

    Mais il me semble que la diversité n’est invoquée que dans les mots: pour justifier ses privilèges (selon un mérite qui n’existe pas!) à gauche,  et  pour conserver la liberté éventuelle d’écraser les plus fragiles à droite (selon un autre mèrite qui est un leurre dans beaucoup trop de cas!).

    Il n’y a pas plus va-t-en guerre que ceux qui veulent une Europe qui gomme les nations, donc les particularités et les différences. Les génocideurs n’ont pas changé sur le fond.  Ils se sont juste adaptés à une évolution qui a suffisamment repoussé le meutre de sang pour qu’il soit encore honorable d’y recourir.   Alors les irresponsables de tous bords organisent le nivellement selon une "morale" réécrite, mais adaptée à l’objectif à atteindre: l’intérêt individuel. Et à ce jeu criminel, contrairement à l’apparence, la super morale de coeur de gauche est beaucoup plus destructrice de l’Homme que celle de la droite.  

    Le rideau de fer mental est effectivement baissé et verrouillé. Le droit pense à notre place; il a installé comme axe de relations  une forme de racisme qui s’ignore et  nous passons notre énergie à nous apostropher sur la forme produite, détestable, mais sans chercher ce qui produit de telles aberrations. Comment Jaurès pourrait-il, lui qui intervient souvent avec coeur et humanité, saisir qu’il ne fait que participer activement à une nouvelle forme de racisme très bien organisé, dont on peut prouver qu’il est d’autant plus performant dans ses résultats qu’il est insidieux !. C’est d’autant plus difficile quand la droite perd ses valeurs sûres au fur et à mesure qu’elle s’installe à gauche.  

    Quand la gauche aura compris ce qui est bon et justifié à droite , et que la droite aura compris que ce qui tient aux tripes de gauche est à prendre en compte, nous pourrons ensemble construire ce monde libre que chacun appelle dans chacune de ses critiques.

     

    6 décembre 2008 à 14 h 36 min
  • IOSA Répondre

    Le baril de pétrole à 49,50 $ soit pratiquement trois fois moins cher qu’il y a quelque mois….

    Et pourtant le prix du carburant n’a pas été divisé par trois, donc les groupes pétroliers s’en mettent 3 fois plus dans les poches, tout comme la TIPP.

    C’est surement le plan de relance économique qui fait que l’on nous prenne encore pour des vaches à lait.

    Pour pouvoir devenir compétitif, il faut d’abord freiner les dépenses et il n’y a nul besoin de sortir d’ HEC pour le savoir.

     

    6 décembre 2008 à 9 h 42 min
  • Anonyme Répondre

    hahaha vous ne trouvez que la mauvaise foi pour lutter contre Trémeau. Rien de construit, rien d’instructif, que du vent à l’image du francais de base: un veau

    6 décembre 2008 à 5 h 42 min
  • Guillermo Répondre

    Un peu compliquée la pensée de notre dragueur Trémeau. Même Joresse a l’air de pas avoir compris. C’est dire qu’il y a un problème.

    Finalement quelques questions me taraudent l’esprit.

    1/ – Trémeau sait-il que le franc n’a plus cours ?

    2/ – Est-ce qu’il pense (dans le cas où le franc existerait encore) qu’une dévaluation inciterait nos cheminots à bosser la nuit  ?

    3/ – Et qu’est-ce que vient faire une étudiante en droit dans la démonstration ? On aurait compris l’intéret de citer la profession de l’accompagnatrice, si elle avait été économiste par exemple voire étudiante en éco,  mais là ….  Après nous avoir parlé de son jean et de sa chemise, pourquoi ne pas nous indiquer aussi sa marque de rouge à lèvres, de son mascara, de sa chemise de nuit, ou encore mieux de son parfum; histoire de nous confirmer un peu plus que tout fout le camp. 

    Décidément les voies des raisonnements de Trémeau sont impénétrables.

     

     

    5 décembre 2008 à 21 h 19 min
  • Anonyme Répondre

    JCTHIALET@

    "(1) je mets ce "nos" entre guillemets car – je ne cesserai de le répèter – aucun de mes bulletins de vote n’a concerné l’un des "partis gouvernementaux" : UMP, PS, UDF – devenue MoDem et Nouveau Centre -, Verts, PC"F", radicaux, etc. – Sans parler, bien sûr des LCR, et autres partis du même tonneau !"

    J’ai beau me frotter le front, je vois pas le parti qui manque ?

    A bordeaux, il y a une statue d’une bonne femme à cheval avec une armure…

    Bof! tant pis, je n’ai plus le temps de réfléchir, j’ai un paquebot à prendre à la Marine.

    5 décembre 2008 à 18 h 45 min
  • 007/** Répondre

    << Les puristes vont me dire qu’avec l’europe ont circule mieux et on à une monnaie unique ,moi je dis " quel bordel l’europe; on ne produit plus rien ,tt quasi vient de Chine ( de la m….),ou des pays de l’est >>

    J’ajouterai qu’une Europe métissée, standardisée, uniformisée ne m’intéresse absolument pas. Quel intérêt de pouvoir circuler librement dans un Shengen dont les frontières sont devenues plus oppressantes parce que mentales, où l’on parle la même novlangue en haut de l’échelle et les mêmes onomatopées sphinctériennes en bas, et où les veaux comme leur habitat sont devenus aussi semblables qu’hideusement désespérants ? Ne pensez vous pas que le culte de la diversité et du métissage, ces deux mamelles (au demeurant parfaitement antinomiques !) du "nouveau d’or libéralo-gauchiste", est devenu un autre rideau de fer, mental celui-là ?

    5 décembre 2008 à 17 h 08 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Mr. Thialet a bien raison d’être inquiet.

    La course aux milliards de subventions avec en bonus un ministre en plus (merci St Nicolas pour un chômeur en moins) n’est que la partie visible de la terreur qui s’est emparée du pouvoir. Il est vrai qu’avec des entreprises en situation de faillite comme le sont la plupart des entreprises françaises le risque de banqueroute de l’état, qui doit craindre pour ses impôts ne rentrant plus, est certain.

    De là, la frénésie à essayer de sauver toutes les vaches à lait qui peuvent encore l’être. Mais il est à craindre que ce soit trop tard, ce plan de relance sans correction préalable de la situation de la France va agrandir la dette et ne servira à rien du tout.

    Mme Merkel l’a bien compris et a refusé de prendre ce chemin de la facilité en Allemagne. Je laisse les paris ouverts pour voir qui de la France ou de l’Allemagne se redressera la première.

    5 décembre 2008 à 16 h 09 min
  • Anonyme Répondre

    Bonsoir ou bonjour,selon quand vous me lirez !.

     Que dire de plus de l’analyse de Mr J-C Thialet,ben rien de plus car  J-C Thialet à vraiment compris dans quelle m…pétrin la france se trouve,nous les français  l’avons voulu ce changement avec l’europe,entre-autre,ont s’est fait  ‘avoir’ avec l’euro,quoique l’on dise ,une belle arnaque que voilà, plus la mondialisation ,la libération des prix,l’abandon à tt va de nos valeurs,la privatisation ; nos grand-parents doivent se retourner dans leur tombes;j’ai 63 ‘balais’ .Je me demande quel avenir se profile pour nos enfants,petits-enfants;en tt cas ce sera une société môdèle à l’américaine/anglaise ,gare! à ceux qui ne pourront pas ‘suivre’ dans cette société là oû tout sera privé,et il faudra ,pour imager un peu,payer pour aller pi…. .

    Les puristes vont me dire qu’avec l’europe ont circule mieux et on à une monnaie unique ,moi je dis " quel bordel  l’europe; on ne produit plus rien ,tt quasi vient de Chine ( de la m….),ou des pays de l’est.Et je parle pas des délocalisations  à foidson qui se font sans  que nôtre gouvernement ‘bling-bling " ne fasse ou réagisse ,sinon par des éffets d’annonce .Ah ils ont beau jeu lors des séance à l’Assemblée ou ,à la maison de retraite qu’est le Sénat, de s’apostropher,en nous prométtant  des chôses qu’ils ne peuvent de toute façon tenir.Pour finir,je ne suis pas certain que l’euro durea autant que n^tre précédente monnaie;mais ceci n’engage que moi.

    Cordialement.

    5 décembre 2008 à 2 h 56 min
  • Caligula Répondre

    Soyons sérieux. Chaque chose en son temps. Avant de pouvoir dévaluer le franc, il faut d’abord dévaluer la livre parisis. D’aucuns objecteront «et le sesterce, hein?»  A ceux-là je réponds: à chaque millénaire suffit sa peine.

    5 décembre 2008 à 1 h 22 min
  • Daniel Répondre

    Article évidemment intéressant jusqu’à la conclusion qui vient comme un cheveu sur la soupe… sauf explication de l’auteur. Merci d’avance.

    4 décembre 2008 à 18 h 52 min
  • VITRUVE Répondre

    AVE

    trés plaisant votre article Mr Trémeau, et oh combien juste! Même les idées de nombreux fidèles des 4V viennent de l’étranger: des USA, d’Angleterre, d’Allemagne, voire même pour certains d’Israël ( ça va encore gueuler! ) et on va me répliquer que d’autres tirent leurs idées de Téhéran et de Moscou, voire même de France!!… C’est ça la mondialisation!

    Cordialement

    VALETE

    4 décembre 2008 à 18 h 15 min
  • Anonyme Répondre

    Je poste ci dessous le commentaire que j’ai laissé sur le site web de mon quotidien régional. Ca sera plus clair pour Florin.

    ""Les francais sont des veaux" (cf le Général de Gaulle)

     

    Un effet ciseaux pointe le bout de son nez. Le plan Sarko prévoit une augmentation des dépenses et donc du déficit (car ces dépenses ne sont pas couvertes par des impôts), ce qui alimentera la dette.

     

    Parallèlement, les rendements des bons du trésor 10ans francais augmentent par rapport au Bund allemand, ce qui signifie que les investisseurs spéculent sur une défaillance plus grande de l’Etat francais par rapport à l’Etat allemand et demandent donc en conséquence des taux plus élevés, ce qui engendrera méchaniquement un renchérissement de la dette francaise (engendre déjà, pardon!).

    Ces écarts entre les bons du trésors (qui sont des quasi-monnaies) des différents pays de la zone euro reflètent aussi les dévaluations potentielles du franc francais par rapport au deutschmark si l’euro n’existait pas. La dévaluation du franc francais devraient être de l’ordre de 12,5% par rapport au deutschmark pour rétablir les équilibres macro-économiques. Ces 12,5% sont en gros la competitivité qu’il nous manque et la raison pour laquelle les usines qui ne peuvent pas se permettre de soutenir cette utopie qu’est l’euro ferment ou délocalisent. Les patrons agissent rationnellement. De ca on en parle jamais. "Vilains patrons!"

     

    Venons en aux solutions: il n’existe que deux solutions à ce problème:

    -arriver à faire quelque chose qui ressemble à une dévaluation compétitive sans en être une en réduisant massivement la charge fiscale qui pèse sur les entreprises de l’hexagone pour nous redonner la compétitivité qu’il nous manque (ce qui au passage ne sera pas fait dans un avenir proche ni à moyen terme vu les préjugés qu’a la population sur l’eutrepreneuriat dans ce pays, ce qui nous amène donc directement à la deuxième solution)

    -sortir de l’euro et retrouver notre franc dévalué avec tout le désorde que cela engendrera. Vu que l’euro est un système de change fixe, il n’y a là aussi que deux solutions possibles: rester dedans ou sortir. Aucune dévaluation n’est possible. Tôt ou tard il faudra en sortir, mais plus on attend plus ca sera douloureux, à l’image de la crise de peso argentin. Avant, lorsqu’on avait encore le franc, on dévaluait environ tous les 4 ans. 

    Le côté positif dans tout ca c’est que certains pays de la zone € ont plus de soucis à se faire que nous (ex la Grèce, l’Italie).

     

    Depuis qu’existe la monnaie unique, les divergences entres les pays sont croissantes, contrairement à ce que l’on pensait avant sa création. Il existe un tas d’autres raisons qui font que je prédis depuis le début l’éclatement de la zone €.Cela peut encore prendre quelques années, mais ca arrivera. Les chocs mondiaux seront fatals à l’euro. Oui je suis un paria dans l’univers de la pensée unique des médias bonimenteurs.

     

    Quant au plan de relance, il ne sert à rien du tout, juste à rassurer. Aucun plan de relance n’a jamais fonctionné. Il faut attendre que la reprise s’amorce d’elle même."

    Cf jpchevallier

    4 décembre 2008 à 15 h 30 min
  • Jaures Répondre

    Ah ! Les belles histoires de l’oncle Tremeau !

    Comme si la dévaluation de la monnaie était le remède à tous les maux économiques ! Mais, comme le dit Florin, on peut dire n’importe quoi à propos d’une monnaie qui n’existe plus.

    Question: la Californie dont le gouverneur vient de lancer un appel désespéré à l’Etat Fédéral compte tenu de l’abîme de son déficit doit-elle créer une sorte de "dollar CFA" qu’elle dévaluerait afin de relancer la machine californienne au prix d’un spectaculaire plan de rigueur ?

    4 décembre 2008 à 11 h 30 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    "Les-4-Vérités" – 04 12 08

    La belle démonstration que nous fait là le Bourguignon Bernard TREMEAU ! Que n’a-t-il le courage (à moins qu’il ne nous réserve la suite dans une prochaine chronique) de nous expliquer pourquoi nous en sommes-là …

    NOUS EN SOMMES LA parce que "nos" (1) Gouvernants – ceux de la fausse Droite comme ceux de la Gauche "en poil de chameau" (2) n’ont cessé d’ouvrir à tous vents nos frontières à des produits fabriqués le plus généralement dans des pays où la main d’oeuvre est sous payée et où la règlementation en matière sociale, écologique, sécuritaire et sanitaire, etc. est largement inférieure… Tout cela, sans exiger la moindre contrepartie des pays exportateurs qui nous inondent de plus en plus (pour répondre aux exigences en matière de prix d’importateurs qui s’en mettent plein les poches) de produits frelatés ou "mal-faits", sans parler de contrefaçons. Sans prévoir les écluses" qu’il y a plus de dix ans, Bruno MéGRET avait astucieusement préconisé – dans le programme du "FRONT NATIONAL" (3) pour réguler la marée des importations et le courant des importations. Les Gouvernements occidentaux – les "français" en particulier qui veulent toujours être à la pointe du faux progrès  –  atteints par le virus du mondialisme (de la mondialisation, pour ceux qui préfèrent), du néolibéralisme, du "mélange des cultures" et du "métissage",  et sans doute prisonniers de la Finance apatride(4), ont ainsi ouvert incondisérément les portes de leur pays en provoquant les fermetures, les faillites, et les délocalisations qui ont jeté sur le pavé –  continuent à jeter – des centaines de milliers de salariés. Et ce n’est pas les beaux discours d’un Nicolas SARKÖZY, pas plus que les constats d’un Bernard TREMEAU qui y changeront quelque chose.

    Alors, que faire, continuer à nous lamenter, en souhaitant au mieux que cela dure au moins aussi longtemps que nous (ce qui est vrai pour les personnes âgées, ce qui est mon cas) sans se soucier de l’avenir de nos enfants et/ou de nos petits-enfants ? Ou faire la Révolution de tous les honnêtes gens en descendant dans la rue par millions poiur dire aux princes qui nous gouverent, "ça suffit ! prenez les mesures qui s’imposent, déchirez les traités internationaux que vous, ou vos précédesseurs appartenant aux partis que vous représentez , avez signés inconsidérément.Sinon, c’en sera vite fini de la France. Et même du vin de Bourgogne dont on sera obligé de laisser les raisins pourrir sur pied (rien à voir avec la "pourriture noble" !) jusqu’à ce que nos vignobles (des vignobles que l’on doit généralement au long et patient travail de défrichage de moines dont il est bin de se gausser jusque dans ces colonnes !) tombent en friche, et qu’ensuite les monuments qui font la gloire de notre pays  – à commencer par certain "Palais des Ducs de Bourgogne" – se transforment en ruines, faute d’avoir les moyens de les entretenir  …

                                         Cordialement, Jean-Clauee THIALET

    P.S.. Je ne sais pourquoi, mais après avoir écrit ces lignes, je songe à un article qu’avait rédigé "L’ILLUSTRATION" en juin "40" sur l’entrée des Allemands à Paris. Cet article  – comme celui de Bernard TREMEAU – était écrit sans la moindre trace d’émotion comme si son auteur, débarqué d’une autre Planète, se contentait de relater des faits plus ou moins étranges (étrangers, même !) qui se déroulaient sous ses yeux !

    (1) je mets ce "nos" entre guillemets car – je ne cesserai de le répèter – aucun de mes bulletins de vote n’a concerné l’un des "partis gouvernementaux" : UMP, PS, UDF – devenue MoDem et Nouveau Centre -, Verts, PC"F", radicaux, etc. – Sans parler, bien sûr des LCR, et autres partis du même tonneau !

    (2) du poil de chameau importé 

    (3) ce qui avait évidemment provoqué les ricanements de tous les "spécialistes" aussi bien les "libéraux" que les "socio-libéraux" ou "libéro-sociaux" qui ont jeté le pays dans la m…. et qui continueront à ratiociner à perte de vue, à grands coups d’analyses et d’expertises  sur la … Crise, avec un "C" majuscule jusqu’à ce que le "FRANCE-TITANIC" ait sombré définitivement… pavillon bas !

    (4) celle qui se réserve le droit de faire fabriquer et de produire aux salaires qui lui conviennent le mieux dans les pays de son choix …

    4 décembre 2008 à 11 h 18 min
  • Florin Répondre

    Combattre les idées fixes – une cause noble, que j’assume. Que M. Trémeau m’explique en quoi le changement de parité monétaire (absurde en soi, mais passons) changerait le problème du frêt à la SNCF (problème du au refus, à en croire M Trémeau, des cheminots à rouler la nuit …)

    4 décembre 2008 à 1 h 57 min
  • Florin Répondre

    Quelqu’un peut-il expliquer à M. Trémeau que le seul franc qui existe encore est le franc suisse, que le nôtre appartient malheureusement à l’Histoire, et que donc changer sa parité reviendrait à déménager un mort d’une tombe à une autre (le gars ne ressusciterait pas pour autant, sauf erreur de ma part) ? Merci.

    4 décembre 2008 à 1 h 54 min
  • 007/** Répondre

    Assez rigolo la conclusion. Car ce que montrent les faits observés, c’est que la bourgogne (et plus généralement la France ?) ne produit quasiment plus rien !

    Le problème n’est-il pas plutôt dramatiquement là ?

    3 décembre 2008 à 18 h 24 min

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