Modifier les parités fixes entre les monnaies

Modifier les parités fixes entre les monnaies

Dans mon dernier article, j’exposais les 8 mesures économi­ques que doit prendre notre futur gouvernement, quelle que soit sa couleur politique. La mondialisation de l’économie est une réalité in­contournable.

La première mesure que je proposais était la suivante :

« Il faut modifier les parités fixes liant entre elles les anciennes monnaies européennes. Elles ne correspondent plus à la réalité économique. On peut le faire, soit en revenant aux monnaies nationales et en laissant le marché déterminer la valeur relative des monnaies ; soit en conservant l’euro. Une dévaluation d’au moins 16 % semble nécessaire. Nos entreprises redeviendront alors compétitives. »
Actuellement, les prix français sont supérieurs de 18 % environ aux prix allemands. Il faut donc « dévaluer » de 18 % environ le « franc » par rapport au « mark ». Mais le franc et le mark n’existent plus. Seul l’euro existe. Il existe cependant deux façons de procéder à une telle dévaluation.
Soit on revient aux monnaies nationales.
Soit on conserve l’euro, en modifiant seulement les parités liant entre elles les anciennes monnaies depuis 1999.

1) Retour aux anciennes monnaies
C’est la première solution possible et la seule solution acceptée par tous mes lecteurs. L’Alle­magne récupère son mark et la France récupère son franc.
Pendant quelques mois, les gouvernements laissent le marché déterminer les valeurs relatives des deux monnaies. On confie alors aux « changes flottants » le soin de ce travail.
On peut ensuite conserver les changes flottants. Les changes flottants existent, par exemple, entre le dollar et l’euro.
Mais, si on le fait, le prix pour un Français d’une voiture allemande ou le prix d’une bouteille de champagne pour un Alle­mand va changer tous les jours. Producteurs, vendeurs et acheteurs seront donc incapables de faire une prévision précise pour les mois qui suivent.
Les gouvernements allemand et français vont donc préférer lier les deux monnaies par une « parité fixe ». Ce qu’ils ont pratiquement toujours fait depuis 1945. Et ils dévalueront le franc, au besoin, tous les deux ou trois ans.
Une telle opération contraint tous les Européens à changer une fois de plus de monnaie.
Et il était, par ailleurs, bien agréable d’aller à Berlin, à Naples, ou en Andalousie, sans avoir besoin de passer à la banque pour changer de monnaie.

2) Changement des parités liant entre elles les anciennes monnaies.
Les anciennes monnaies n’existent plus, c’est évident. Mais, depuis 1999, la même parité fixe lie le franc et le mark à l’euro. Et cette parité n’a pas été modifiée depuis 12 ans, alors que les prix augmentent plus rapidement en France qu’en Allemagne.

Les ministres des Finances des 17 pays doivent donc se réunir et modifier ces parités qui ne correspondent plus à la réalité économique.
Des organismes internationaux officiels comme l’OCDE ou la BCE publient tous les trimestres les valeurs relatives probables des anciennes monnaies. Les responsables politiques savent donc de combien il faut dévaluer toutes ces monnaies par rapport au mark.

De nombreux lecteurs ne sont pas d’accord avec cette deuxième solution. Ils pensent que ce que je propose est utopique et ne servirait à rien.

Ma réponse est simple.
Personne ne conteste le retour aux monnaies nationales. Et personne ne conteste l’utilisation, au bout de quelques mois, de la parité fixe pour lier entre elles ces 17 monnaies.
Rien, absolument rien, n’empêche alors certains de ces pays européens de créer entre eux, à nouveau, une monnaie commune, un « nouvel euro ».

Il est très compliqué pour les gouvernements, les banques nationales et les peuples européens d’aboutir à une deuxième monnaie unique en passant d’abord par les monnaies nationales.
Il est très simple de le réaliser sans passer par les monnaies nationales, en modifiant les parités fixes datant de 1999.
Mais, pour certains, le retour aux monnaies nationales redonnerait une plus grande liberté aux peuples qui ont fait ce choix.
Affaire à suivre…

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Comments (4)

  • Florin Répondre

    Ce que M. Trémeau veut dire – mais n’ose pas :

    on prendrait les actifs bancaires de tous, entreprises et particuliers, pour les charcuter selon la formule ‘t’avais 10 euros ? on t’en laisse 8, et on fait "évaporer" la différence de 2’.

    Seulement, M. Trémeau, ce que vous faites à l’actif, faudra bien l’appliquer au passif aussi, sinon la balance ne s’équilibre pas.

    On dira au banquier : ‘Dupont vous doit 1 000 ? Hé bien, à partir d’aujourd’hui, il ne vous doit que 800’.

    Et là, le banquier fait IMMEDIATEMENT faillite.

    Et je ne vous parle même pas des non résidents investisseurs, qui partiraient en courant …

    Tout cela est RIDICULE.

    14 avril 2012 à 11 h 20 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ François
     
    votre dernière suggestion est la bonne !
    ou si vous le voulez , on n’est pas économiste parce que sa famille vit depuis des lustres de loyers !

    12 avril 2012 à 13 h 21 min
  • R. Ed Répondre

    Changer la parité, c’est à dire la valeur de la monnaie d’un pays par rapport à un autre.

    La France et l’Allemagne (par exemple) ont la même monnaie, l’euro.

    A part les pièces, qui sont emblématiques, les billets sont tous identitiques.

    Donc, dévaluer " l’euro " " français ", disons de 20 % par rapport à l’allemand, on fait comment ? On diminue le salaire de tout le monde, le patron paye 800 euro à la place de mille ?

    Là, c’est sûr, le Français qui fera ses courses en Allemagne va vite s’apercevoir du changement.

    Quand il essaiera de faire le plein à la pompe,en France et ailleurs, aussi !

    Le paysan qui vend ses légumes, il va les vendre 20 % moins cher ? Les prix vont baisser de 20% chez Mammouth ?

    La seule solution, ce serait d’imprimer de nouveaux billets, des euro français par exemple, peut-être en mettant un "s" sur les billets ?

    Il faudra donc donner un billet de 10 euroS pour recevoir un billet de 5 euro et 3 pièces de 1 euro ( mais pas de pièces avec La Semeuse dessus, elles ne valent plus que 80 % des pièces avec un aigle dessus.

    12 avril 2012 à 10 h 26 min
  • François Répondre

     Monsieur Trémeau, il faudrait que vous preniez la peine UNE FOIS d’expliquer clairement cette affaire à des gens qui ne sont pas des spécialistes. Je n’ai toujours pas compris.
       – Comment changer la parité Franc/Euro alors que le Franc n’existe plus et que l’Euro est commun à tous et en circulation?
       – Comment une monnaie qui n’existe plus peut elle avoir une influence sur celle qui a cours?
       – Créer un "nouvel Euro" à partir de l’ancien en changeant les parités entre pays? Je ne comprends pas davantage cette proposition que celle qui consisterait à changer la parité de l’Euro entre la Bretagne et l’Alsace par exemple.
     Vous répétez la même rengaine à longueur d’articles. Une explication simple nous permettrait peut être de nous sentir moins idiots et votre discours gagnerait en crédibilité.
      A moins que l’explication n’existe pas?
     Pour l’instant, j’ai l’impression que vous me tenez un discours dans le langage des sourds-muets sans sous-titrage.

    11 avril 2012 à 11 h 12 min

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