Monnaie unique et régulation internationale

Monnaie unique et régulation internationale

La liberté d’opinion doit être respectée à tout prix. Elle ne doit cependant pas être invoquée pour travestir la vérité.
Par exemple, les démonstrations expérimentales lui échappent ipso facto. Ce n’est pas une « libre opinion » que de nier la loi de la gravité ou le principe d’Archimède.

Ainsi, la théorie selon laquelle une monnaie unique n’est pas viable dans une zone dont l’économie est structurellement non homogène, théorie présentée par Robert Mundell en 1961, a pu faire l’objet de toutes sortes d’objections, bien qu’elle fût étayée par la logique et des arguments sérieux.

Cependant, maintenant que l’expérience de dix ans de l’euro a démontré cette non-viabilité par la catastrophe actuelle, dont on ne sait même plus comment sortir, de telles objections ne sont plus admissibles. La méthode expérimentale, ici en grandeur réelle, permet d’établir une vérité avec certitude. Comme il ne peut, en aucun cas, exister deux vérités contradictoires, le contraire de la vérité est forcément une erreur, ce n’est plus une « opinion ».

On est donc frappé que de nombreux commentateurs et journalistes continuent, aujourd’hui, de raisonner comme si les faits n’existaient pas, comme s’ils discutaient une théorie incertaine. Certains, frappés par les manipulations malhonnêtes et réelles dont les monnaies ont récemment fait l’objet, prônent le retour à l’étalon-or.

Mais il faut bien rappeler que, depuis que la croissance économique est devenue très rapide (fin du XIXe siècle), l’étalon-or a toujours conduit à la récession. Le Franc Poincaré et l’échec du pool de l’or en 1968 sont encore dans la mémoire des Français.

Le désordre actuel vient du choix d’une déréglementation complète et du système de changes flottants, sans contrôles sur les mouvements de capitaux. Désormais, ces mouvements ne correspondent plus aux paiements des transactions internationales (marchandises et investissements), mais à la spéculation pure et simple, avec la bénédiction des banques centrales. Ce nouveau marché, alimenté par les capitaux non investis, dits « de court terme », procure d’énormes profits au système bancaire, mais déstabilise tout le reste de l’économie (on l’a vu avec l’opacité des produits dérivés dont certains sont clairement qualifiés de « toxi­ques »), et notamment les monnaies.

L’origine du mal est donc une mauvaise décision, et une malhonnêteté avérée dans la gestion monétaire. On peut être malhonnête aussi avec de l’or… 

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Comments (4)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ ozone

    je pense que vous avez mal formulé votre pensée :
    les échanges internationaux sont à 80 % liés aux  " biens réels "

    6 février 2012 à 12 h 02 min
  • ozone Répondre

    Moins de dix pour cents des échanges sont faits sur des marchandises et biens réels.

    Mais une fois a ce point il faut casser quelques cruches,de plus en plus d’analystes US s’accordent sur le fait que se sont les baisses d’impots des plus riches qui sont a l’origine du désordre,là aussi l’expérience est têtue,après huit années de Reagan crise d’octobre 1987 ou déjà les caisses d’épargne ont senti le vent du boulet,puis après huit ans de Bush,même pas la peine d’en parler.

    Et que dire des sommes venus des fonds de pensions?,encore des capitaux itinérants qui poussent au crime en attirant les pt’is copains pour grenouiller dans les limbes de la finance.

    2 février 2012 à 20 h 06 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    lorsque j’étais étudiant à l’Université Claude Bernard de Lyon existait un cours passionnant en troisième année de médecine : la pathologie expérimentale on y apprenait la physiopathologie expérimentale … cette matière n’avait donc rien de "dogmatique" ; elle ne faisait que constater des faits expérimentaux …puis elle tentait d’expliquer rationnellement  ces observations dans la mesure des connaissances médicales et/ou biologiques de l’époque …ce qui entrainait ipso-facto d’autres questions , sans réponses !
    l’expérimentation en grandeur nature voilà ce qu’est une démarche scientifique ; par exemple actuellement :  les mesures et les calculs  – toujours à Lyon – de la vitesse des neutrinos  …

    2 février 2012 à 18 h 11 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    excellent article
    un bon point à la rédaction
    vous entrez , enfin , dans le vif des sujets véritables
    c’est à dire loin des propos ( lénifiants ou "engagés" ) de bistrots , d’estrades , ou de salons …
    P.S. : curieusement ils ne semblent guère faire le "buzz" parmi votre lectorat !
    mais persévérez vous êtes sur la bonne voie : vous informez réellement le citoyen

    2 février 2012 à 17 h 38 min

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