Non au prélèvement à la source !

Non au prélèvement à la source !

La semaine dernière, le «Canard enchaîné» a révélé que le prélèvement à la source, censé entrer en vigueur en janvier prochain, n’était pas encore décidé avec certitude.

Aussitôt, nous eûmes droit à l’une de ces cacophonies dont la caste politico-médiatique a le secret.

Gérald Darmanin, la main sur le cœur, assura que l’hebdomadaire mentait.

Mais, juste après ce démenti solennel, le président de la république démentit à son tour les propos de son ministre.

Si bien qu’à l’heure actuelle, nous savons simplement que, moins de trois mois avant l’entrée en vigueur d’une mesure fiscale de première importance, celle-ci n’est toujours pas adoptée de façon certaine.

Voilà qui en dit longtemps sur l’amateurisme qui règne au sommet de l’État.

Mais ne boudons pas notre plaisir !

Si seulement les charlatans qui nous gouvernent pouvaient ouvrir les yeux et se rendre compte que cette réforme est désastreuse, nous serions prêts à pardonner – au moins momentanément ! – leur incompétence.

D’abord, rappelons à temps et à contretemps – car, décidément, ils ne comprennent pas ! – que ce que nous voulons, ce n’est pas un «choc de simplification», mais bien une baisse de la dépense publique.

Quant à la simplification, c’est une blague!

Les économies que la réforme pourrait engendrer à Bercy sont microscopiques. Il est timidement envisagé de supprimer 4 000 postes par an (soit à peine 2 000 de plus que ce qui se fait aujourd’hui). Et la plupart de ces suppressions – hypothétiques – n’ont aucun rapport avec le prélèvement à la source et tout avec la numérisation.

Au demeurant, les quelques économies budgétaires seront largement absorbées par le coût de mise en œuvre de la réforme (140 millions d’euros selon un rapport de l’inspection des finances).

En sens inverse, le prélèvement à la source va encore aggraver la faible compétitivité de nos entreprises.

Le même rapport de l’inspection des finances estime entre 310 et 420 millions d’euros la charge pour les entreprises, dont 75% à la charge des très petites entreprises. Un rapport effectué pour le sénat évalue, quant à lui, le coût de la réforme à 1,2 milliard d’euros !

Et ne parlons pas de l’essentiel : le fait que les contribuables vont assurer la trésorerie de l’État et le fait que tous les domaines qui vivent de la déduction fiscale (des associations aux emplois à domicile) vont sévèrement pâtir de la réforme. Il est encore temps de renoncer. Pour une fois, nous applaudirions l’annulation d’une réforme !

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Comments (4)

  • bettyboop Répondre

    Heureusement que nous sommes retraités. Il eut été plus simple de faire payer les gens mensuellement. Quel intérêt peut avoir Bercy de demander un prélèvement à la source. Avec le bordel qu’il y a en France, je ne vous dis pas si l’on se fait ponctionner plusieurs fois dans le mois. Il y a tout intérêt à ne pas laisser trop d’argent sur nos comptes car là c’est l’open bar.

    10 septembre 2018 à 10 h 33 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Une grande proportion de contribuables était déjà mensualisé, j’en suis.
      Les banques ont pour vocation de faire des transferts de fonds pour leurs clients, c’est leur métier.
      Le coût de ces opérations était minime.

      Ce nouveau gouvernement de fous a donc décidé de transformer chaque entrepreneur en collecteur d’impôts.
      Car ils n’ont rien d’autre à faire ces salauds de patrons.
      Pendant ce temps la pléthore de fonctionnaires fiscaux se tournera les pouces.

      12 septembre 2018 à 17 h 58 min
  • basta Répondre

    Vous avez parfaitement analysé @Hansim…

    7 septembre 2018 à 14 h 11 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Aux USA et au Canada les revenus sont taxés individuellement.
    Le prélèvement de l’impôt à la source marche sans problème.

    En France c’est le foyer fiscal qui paie l’impôt.
    Un logiciel qui doit en tenir compte est beaucoup plus difficile à mettre au point.

    Exemple:
    Si le conjoint A déclare le revenu du conjoint B à son employeur.
    Que se passera-t’il si le conjoint B fait la même chose en déclarant A à son propre employeur?
    Au pire ce ménage fiscal sera doublement imposé, la ristourne ne se fera qu’au mois d’août.

    Le cas ci-dessus est simple.
    Car des conjoints peuvent cumuler plusieurs emplois et là bonjour les dégats.
    Des erreurs se produiront sûrement.
    Le bordel est au bout de la rue, comme l’amour dans le pré…

    6 septembre 2018 à 21 h 14 min

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