Non, la France ne va pas mieux !

Non, la France ne va pas mieux !

Méthode Coué ? Le président, le gouvernement, la majorité des médias, et même une partie de l’opposition, nous affirment que la France va beaucoup mieux.

Les « mesurettes » de la loi travail qui se sont focalisées sur des détails, évitant l’abolition des 35 heures, la libéralisation du licenciement et la problématique des seuils, ne changeront pas radicalement notre Code du travail, ni, par conséquent, l’attractivité de notre industrie, principalement pour les PME.

Cette autosatisfaction générale vient d’être mise à mal, d’une façon impartiale et non contestable, par COE-Rexecode, institut d’étude économique au niveau mondial.

Sous le titre du journal « l’Opinion » du 19 janvier : « En France, la croissance sourit, mais l’industrie pleure toujours », une étude de cet institut démonte « l’euphorie » actuelle :
– La part de marché des biens et services en zone Europe est passée de 17 % en 2000 à 13,2 % en 2016. Et cette part de marché continue à fléchir (elle a atteint 12,9 % en 2017).
– Sans cette « dégringolade », le montant de nos exportations serait de 210 Mds €, c’est-à-dire que nous aurions une balance commerciale excédentaire de 150 Mds €, au lieu d’un déficit commercial de 60 Mds ! Cumulé depuis l’an 2000, le manque à gagner est de 1 700 Mds €.
– Sur la période 2000-2017, les exportations allemandes ont progressé de 10 % ; elles ont diminué chez nous de 24,2 % !
– Les coûts salariaux, dans la même période, ont augmenté de 51,9 % chez nous, alors que, chez nos voisins, cette hausse a été limitée à 35 % (merci les 35 heures !)
– Avec les 40 Mds € de baisse des charges du CICE, nous n’avons rattrapé que 25 % de l’écart de compétitivité. Mais ces 40 Mds seront néanmoins amputés de 5 Mds€ lors du passage en baisses de charge en 2019.
– Toujours sur la même période, la part des marges de l’industrie dans le PIB a augmenté de 7,4 % à 9 % en Allemagne et diminué de 5,9 à 4,2 % chez nous !
Malheureusement, aucune mesure n’est envisagée pour rattraper ce retard. Seul un soutien à la formation à hauteur de 15 Mds € est annoncé.
Résultats : nous avons perdu le leadership européen dans les domaines suivants :
– L’agriculture : nous sommes distancés par nos voisins allemands, et même par le Danemark !
– Le nucléaire nous échappe, suite à la gestion désastreuse d’Anne Lauvergeon !
– L’énergie, après avoir bradé Alstom à General Electric !
– Le train à grande vitesse est passé sous pavillon allemand avec Siemens (alors que l’inverse était prévu) !

Le seul leadership que nous ayons conservé est celui de la dépense sociale (750 Mds € par an) qui ampute nos capacités d’investissement dans l’économie.

Les conséquences de cette amputation sont criantes, lorsque l’on compare l’évolution de la bourse : Par rapport au plus haut du début des années 2000, le Dow Jones américain a augmenté de 116 % ; le Dax allemand de 66 % ; le CAC 40 français, lui, a baissé de 22 %.

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Comments (15)

  • HOMERE Répondre

    Exemple :
    Pinault avalise un montage d’évasion fiscale pour rémunérer le patron de Gucci via Kering : résultat =50 milions € (une misère)
    Pour le reste,il suffit de constater la qualité du management français et ses pratiques obsolètes pour être édifié sur son efficacité.On apprends çà a l’ENA et à l’X….vous êtes les meilleurs !!
    Le reste,s’il en reste,sont les héritiers des fortunes amassées et transmises par leurs généreux géniteurs et dilapidées par les compétences des successeurs…..tout le monde sait celà !!

    29 janvier 2018 à 12 h 40 min
    • Paul Répondre

      Je ne partage pas votre avis. Les patrons français ne sont pas moins compétents que les autres. D’ailleurs, nombre de ceux formés par les écoles que vous citez travaillent pour des groupes étrangers. Laurent Solly, sorti de l’ENA, par exemple, dirige Facebook France. Pensez-vous que cette firme américaine mettrait un incapable à sa tête en France ?
      C’est dans l’organisation économique du pays qu’il faut voir les tares de l’entreprise en France, pas dans les prétendues incompétences des entrepreneurs.

      30 janvier 2018 à 10 h 01 min
  • Henri de Montfort Répondre

    Bien dit … et la chute continuera avec entrain et allégresse ,
    parceque nous sommes les plus forts et les plus intelligents!

    25 janvier 2018 à 14 h 37 min
  • BRENUS Répondre

    Dire que les “patrons français ” sont mauvais – patrons au sens de dirigeant d’entreprises, y compris industrielles – c’est aller un peu vite même si mon expérience professionnelle, principalement dans le domaine naufragé en France du matériel industriel, m’a donné l’occasion de voir de belle ratées. Mais ce ne fut pas toujours ainsi et nombre de technologies tant vantées par les allemands ont trouvé leur origine dans des boites françaises, mal gérées, pourries par les syndicats, massacrées par le fisc, etc… Savez vous par exemple que, en région parisienne, la Plaine Saint Denis, aujourd’hui grand réservoir d’immigrés et descendants de, désertifiée sauf pour certains sièges qui y trouvent des loyers avantageux – et pour cause! – fut en machines outils une zone de production de très haute qualité avec de nombreuses boites de rféputation au moins européenne. De grandes marques françaises aujourd’hui disparues n’avaient rien à envier aux marques allemandes de part leur technologie et la qualité de fabrication. A cette époque, il n’y avait pas grand chose en allemagne pour égaler les tours à métaux Cazeneuve, par exemple. En machines a bois automatiques des techniques vantées par les constructeurs teutons ont été inventées des décennies avant par des fabricants français dont les marques ont elles aussi disparu. La grue (de batiment, pas les putes) a été une spécialité française. Qu’en reste t il? Et en dépit de leur arrogance, les ingénieurs allemands n’ont pas à rire du niveau des notres au moins aussi “ingénieux” . C’est tout un contexte qui nous plombe et en particulier le financement d’une immigration de peuplement, véritable boulet, alors que les teutons, eux, recherchent ceux qui peuvent les servir et non se servir, comme chez nous.

    24 janvier 2018 à 18 h 17 min
  • Paul Répondre

    Analyse lucide mais les propositions qui en découlent sont insuffisantes. Supprimer les 35h ne suffira pas: nombre d’entreprises allemandes y sont déjà tout en accumulant les profits. C’est que le mal est encore plus profond: on a renoncé à mettre l’entreprise au coeur de l’économie comme on a oublié l’église au milieu du village. Tout doit être sacrifié à l’entreprise et on doit supprimer toutes les aides sociales inutiles pour permettre une baisse significative des charges afin de rétablir notre compétitivité et encourager l’investissement.
    Un exemple parmi d’autres, les APL doivent être supprimées: c’est uniquement le marché qui doit décider du montant des loyers. Cela économiserait 18 milliards d’euros ce qui correspond à 60% de l’impôt sur les sociétés. Autant d’argent qui reprendrait le chemin de l’économie.
    Pareillement, l’assurance chômage doit être une initiative individuelle qui ne peut être supportée par l’entreprise. Sa suppression baisserait le coût du travail de 4%. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres.

    23 janvier 2018 à 19 h 33 min
    • HOMERE Répondre

      Pas du tout d’accord
      D’abord ce sont les employeurs français qui sont mauvais ou bien font des “coups” ou spéculent…
      A charges égales,les allemands restent largement au dessus de nous.
      Nous n’exportons pas et faisons de la mauvaise qualité.
      Pas de stratégie à moyen et long terme,pas d’investissements productifs,aucune vision de l’évolution des marchés et pas d’adaptabilité aux changements de plus en plus rapides (le cas Carrefour est symptomatique)
      La recherche est en panne et le développement congru.
      A ce train,nous allons tout droit dans le mur !
      Croyez vous que les constructeurs/promoteurs immobiliers font actuellement autre chose que des profits somptueux par la spéculation foncière et les côuts salariaux au plus bas ? vous voulez des exemples ?
      Les patrons français sont simplement mauvais ….vous voulez des exemples ?

      24 janvier 2018 à 12 h 01 min
      • Paul Répondre

        Curieuse croyance que celle de penser qu’un chef d’entreprise serait mauvais selon la rive du Rhin où il vit !
        La France a à autrefois su être aussi, parfois plus, performante que l’Allemagne. Si le coût du travail rejoint aujourd’hui peu à peu celui des Allemands, le mal est fait et nous ne pouvons nous exonérer d’un effort que nos voisins, eux, ont réalisé voilà deux décennies. En diminuant drastiquement le coût du travail vous incitez à investir, c’est à dire à équiper les entreprises, à favoriser la recherche et l’innovation. Sans cela, vous ne pourrez créer des produits de qualité. Les résultats n’apparaissent pas en quelques mois. Mais, malheureusement, nous n’en sommes pas encore là et Macron nous fait croire qu’il peut soigner une leucémie avec de l’aspirine ! Millière nous le disait récemment dans un de ses brillants articles: il nous faudra une période de sang, de sueur et de larmes. Les Français devront se désintoxiquer d’avantages acquis à crédit qui étouffent l’économie et retrouver enfin le goût de l’effort derrière leurs chefs d’entreprise.

        24 janvier 2018 à 15 h 55 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        comme le dit si bien Cohen :

        ” l’ industrie française propose à l’ international des produits du niveau qualité de la gamme espagnole à des prix … allemands ”

        ça bricole, ça bricole

        quand l’ économie ira vraiment mieux cela se lira alors clairement sur le chiffre de la balance … commerciale

        c’ est d’ ailleurs la raison pour laquelle ils sont tous aussi ” discrets ” sur la position actuelle de l’ aiguille

        24 janvier 2018 à 16 h 02 min
        • Paul Répondre

          Monsieur, c’est exact. Il convient donc de prendre le contrepied en proposant des produits de qualité allemande à des prix espagnols. Vous verrez les statistiques s’éclaircir doucement.

          24 janvier 2018 à 16 h 42 min
          • quinctius cincinnatus

            et les ouvriers , s’ ils veulent avoir ” le ” travail, devront en plus travailler gratuitement

            je ne vois pas d’ autre solution qui soit économiquement viable

            le problème c’ est la formation et LES ” mobilités “

            25 janvier 2018 à 17 h 51 min
          • Paul

            Vous ne croyez pas si bien dire. Revenir aux 39h (voire plus) serait déjà, par rapport à aujourd’hui, une forme de travail gratuit. N’oublions pas que des civilisations dont nous nous réclamons étaient bâties sur l’esclavage. Le Moyen-Age est passé par le servage avant que se développent le commerce et l’industrie. Ces modes de productions doivent être analysés sans idées reçues et leurs aspects positifs reconsidérés comme il en est du colonialisme.

            26 janvier 2018 à 13 h 13 min
  • HOMERE Répondre

    C’est assez bien vu,mais la réalité est pire.
    Pour résumer,en 2022 nous serons 9èmè puissance mondiale,derrière La Corée du Sud,le Royaume Uni,L’Inde….
    Deo gratias

    23 janvier 2018 à 18 h 10 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      bon ! mais, le R.P.R. , l’ U.M.P. , L.R. ne sont pas non plus étrangers à cette débâcle … annoncée

      25 janvier 2018 à 17 h 53 min
      • HOMERE Répondre

        Vous avez oublié le PS

        26 janvier 2018 à 15 h 12 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          il allait de soi que le P.S. et ses Pieds Nickelés étaient les vedettes de cette farce économique … mais ne pas dédouaner, non plus, notre droite la plus bête du Monde

          26 janvier 2018 à 22 h 59 min

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