Non, on ne peut pas être socialiste et libéral

Non, on ne peut pas être socialiste et libéral

de l'audace delanoeLe libéralisme est la doctrine qui enseigne le respect de la liberté de l’autre. Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoi que ce soit de lui par la coercition.

Un certain nombre de règles de comportement s’en déduisent par une logique implacable. Ainsi la responsabilité se déduit de la liberté et vice versa : si l’on veut que les autres soient libres, il faut assumer soi-même les conséquences de ses actes. En sens inverse, on ne peut être tenu pour responsable de ses actes que si on est libre de les commettre ou non.

De même, lorsque vous avez créé un bien par votre travail et votre raison, personne n’a le droit de vous le prendre, c’est votre propriété. En économie, rappelle le Petit Larousse, le libéralisme est « la doctrine économique de la libre entreprise, selon laquelle l’État ne doit pas, par son intervention, gêner le libre jeu de la concurrence ».

Le libéralisme est donc un ensemble cohérent dans lequel on ne peut pas pêcher arbitrairement les idées qui vous plaisent et rejeter celles qui ne vous plaisent pas, comme en témoigne la grande cohérence logique entre les écrits de tous les grands penseurs libéraux. On ne retrouve pas la même cohérence chez les grands penseurs socialistes, dont chacun a sa propre vision de la société idéale, à cela près que chacune est imposée par l’État.

Il est donc clair qu’on ne peut être à la fois socialiste et libéral, et, si les socialistes modernes empruntent de plus en plus d’idées au libéralisme, comme ils l’ont fait récemment pour l’économie de marché, cela n’en fait pas pour autant des libéraux.

M. Delanoë, qui n’est pas un homme politique négligeable, fait donc preuve de caractère en s’affirmant libéral dans un parti qui s’affiche hostile au libéralisme. Les libéraux doivent lui en savoir gré. Reste à savoir s’il satisfait véritablement aux critères évoqués plus haut. Dans son livre « De l’audace », il martèle nombre de points que ne récuseraient pas les libéraux. En voici quelques exemples parmi d’autres :

– Je ne condamne jamais un individu au nom d’une responsabilité collective […] Un individu n’est responsable que de lui-même […] Nous ne sommes plus au temps du marxisme qui raisonne sur des classes sociales et qui finit par broyer les hommes (p 22).
– Le droit à la liberté comporte le droit d’entreprendre, le droit de choisir les produits qui nous conviennent, le droit de constituer un patrimoine (p 38).
– Seule l’économie de marché crée des richesses nécessaires au progrès social (p 39).
– Le libéralisme, c’est dans le même temps l’idée que la liberté est une responsabilité (p 44).
– Un manager public […] doit fixer des objectifs conformes aux intérêts de la population – c’est l’esprit du service public – et ensuite rechercher le meilleur moyen de les atteindre, public ou privé (p 113).

Pour bien montrer qu’il ne s’agit pas seulement de mots, M. Delanoë illustre ces affirmations par divers exemples pratiques comme le Vélib, qu’il a confié à une entreprise privée.

Mais M. Delanoë ne va pas jusqu’au bout de la logique libérale. Pour lui, l’intervention de l’État dans l’économie doit rester importante. Cela est affirmé dans l’introduction, au sujet de la crise financière actuelle, attribuée seulement à la spéculation. Il ne sait manifestement pas que la crise des subprimes est la conséquence d’une série d’interventions malencontreuses de l’État. Il reste persuadé des bienfaits de l’intervention publique dans le logement.

Il ne voit donc pas à quel point cette intervention n’a fait qu’engendrer la pénurie et la laideur.

Le progrès dans les niveaux de vie comme dans la solidarité résulte du travail des individus et des millions d’interactions spontanées qu’ils ont les uns avec les autres. À l’État de veiller à ce que ces interactions se fassent en toute liberté, sans violence ni spoliation. Mais qu’il les laisse faire ! Dès qu’un fonctionnaire intervient dans ces interactions autrement que pour garantir toute absence de coercition ou de tromperie, il les complique, il les retarde, il en augmente le coût…

Or, que ce soit la pénurie de logements, le chômage, le manque d’infirmières, ou le déficit de la Sécurité sociale, il n’y a aucun des problèmes de la société française que la liberté ne puisse régler.

M. Delanoë a donc encore un peu de chemin à parcourir pour être un vrai libéral. Souhaitons-lui d’y parvenir. Il y trouvera un jour sa récompense, comme en témoigne l’épopée de David Lange en Nouvelle-Zélande, de Tony Blair en Angleterre, et de Mart Laar en Estonie.

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Comments (11)

  • sas Répondre

    trichons,trichons……

    nous en obtiendrons bien quelque chose…..

    quel beau modèle ripoublicain issu de notre que trop) parfaire democrassouille…….

    a chier le msystème français asservi….

    sas

    ConTinuons a nous faire diriger par des minorités incompétentes , sectaires et apatrides….

    24 novembre 2008 à 12 h 06 min
  • Anonyme Répondre

    Pour ceux que le sujet intéresse sérieusement, rappelons :

    Français, n’ayez pas peur du libéralisme

    de Pascal Salin, aux éd. Odile Jacob – Mars 2007

     

    Un livre d’une exceptionnelle clarté, écrit par un économiste dont la pensée décapante ignore les idées reçues.

    Message d’espérance quelque peu utopique, non pas en raison de l’irréalisme des principes et méthodes enseignées, mais compte tenu du point où est parvenue la France, et bien d’autres pays, dans leur marche vers un collectivisme qui s’ignore le plus souvent.
    Il y est démontré, une fois de plus et avec brio, que l’économie est porteuse du social, dans le sens où la création de richesses est indispensable au financement du progrès en tout, et non le contraire. 

     Est-ce une nouvelle utopie, que celle qui consiste à penser qu’il pourrait être mis fin à la complicité de politiques et de fonctionnaires de toutes tendances dans la spoliation des actifs, et dont le pouvoir dans l’état repose sur la démagogie pratiquée à l’égard de citoyens trompés, dont l’ignorance n’a d’égal que celle de maîtres qui devraient être leurs serviteurs ? Peut-être pas, car au mieux, une réaction de simple bons sens, dictée par la nécessité, se traduira par une révolution (pacifique ???) au terme de laquelle les valeurs seront remises en ordre ou, au pire, lassés d’être spoliés, les actifs fuiront dans de telles proportions que l’économie des pays concernés y perdra le minimum de dynamique nécessaire à leur existence. La crise actuelle , comme le naufrage de la gauche, sont riches d’enseignements à ce propos.

     Citations :

    – Toute richesse est nécessairement créée par des efforts humains de travail, d’épargne, d’imagination.
    – Les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils n’arrêtent pas d’en créer.-

    – Les incantations permettent de se passer de la compréhension de la réalité.


    23 novembre 2008 à 7 h 19 min
  • Daniel Répondre

    "On ne peut pas être socialiste et libéral"…

    Cependant, faut-il croire les yeux fermés que le libéralisme n’a que des vertus? Certainement pas.  Faut-il affirmer  que le libéralisme ne peut être qu’au service de l’homme? Faut-il  faire une totale confiance à un principe qui a déjà démontré amplement qu’il rend aveugles et criminels ceux qui n’ont plus que le fric comme système de valeurs.  

    En comparaison du socialisme perverti, effectivement, la comparaison est facile. Facile d’autant plus que le socialisme même dans son état théorique et idéal,  est déjà fondé sur la discrimination et l’appauvrissement spirituel de l’homme réduit à l’état d’homme objet au service d’un système. Mais le libéralisme a aussi besoin de régles morales bien analysées et bien comprises pour qu’il serve l’intérêt général et que chacun y participe en connaissance de causes. La transition pour passer d’une culture socialiste à  une culture libérale mériterait une saine argumentation publique et une réflexion collective. 

     L’exemple du socialo Sarko qui s’empresse d’assurer son avenir avec les finances publiques avant d’avoir démontré qu’il était bon, efficace et prévoyant dans le rôle qu’il a prétendu être capable d’assumer,  est  précisément la démonstration du libéralisme dévoyé que peuvent désirer des socialistes: le pouvoir avec un gros salaire sans conditions de mérite!   …  avec un parachute doré en récompense d’un échec.   Si le peuple en crève, bof… c’est son destin…!. Le racisme est profond et a mille visages. 

    Tout l’intérêt et le sens du libéralisme repose sur la responsabilité personnelle, choisie, voulue, revendiquée en cas d’échec.     Tout les aspects moraux à diffuser découlent de cette conscience forte que la responsabilité élève la pensée et ramène chacun face à ses limites.  Je vois beaucoup d’individus prétentieux qui se valorisent d’avoir "des" responsabilités mais trés peu qui  revendiquent "la", "leur" responsabilité comme étant leur code de l’honneur.

    Ce n’est pas avec un libéralisme pollué, exploité pour le pire,  que l’on peut donner des leçons au socialisme et voir disparaitre la méfiance de ceux qui votent à gauche à défaut d’une droite libérale cohérente  intellectuellement et moralement.  

    22 novembre 2008 à 21 h 48 min
  • sas Répondre

    nouvelle preuve ce jour……..avec le faux suspense entre 2 connes…..

    une vierge qui marche sur l eau …….et une autre dite gazon maudit…..

    c’est pitoyable……et c’est pas la peinne de se demander comment 12 ans de socialomarxisme nous ont installé la clown de neuilly…..

    les franaçais sont des cons , ils n ont que ce qu’ils méritent……..

    PS:  francais si il en reste……

    sas

    22 novembre 2008 à 12 h 44 min
  • Rosanov Répondre

    Tordant le résumé de notre ami SAS. Mais c’est un peu exagéré. Il y a quand même un peu plus de 20% des socialos qui ont voté pour Hamon, le seul qui parait dépareiller complètement au PS.  Comme quoi, 20% des socialos pourraient ne pas être des attardés mentaux.

    Quant-aux autres, c’est vrai qu’ils sont diablement cons. Non contents d’avoir ruiné deux générations, ils sont prêts à mandater des Delanoe, Royal ou Aubry pour qu’ils ruinent allègrement une génération de plus  ! Deux exemples peuvent donner un peu plus la mesure de l’incommensurable connerie qui siège au PS.  

    Primo Royal a le culot de se présenter comme la tête du renouveau (Aubry aussi d’ailleurs pour faire bonne figure). Pourtant elle a participé à tout depuis l’ère Mitterand.   Elle s’inspire d’Obama, mais Obama était quasi inconnu, il y a seulement quelques mois.  En outre, elle se targue de comprendre les "povres" mieux que personne.  Elle est bien placée en effet, étant à la fois énarque, fille de militon colonial de haut rang et embourgeoisée jusqu’aux ongles.

    Un autre exemple est celui de Delanoe (qui se veut le maire de la ville des lumières, où les tarlouzes du monde entier se sentiraient tellement chez elles). A coup de pubs incessantes, il a réussi à persuader toute la gauche, et même une partie de la droite, qu’il était un bon gestionnaire.  Or le gaspillage est véritablement obsessionnelle chez lui.   

    Guillermo et Chouka ont complètement raison : les socialos ne fonctionnent que sur gaspillage. De l’un à l’autre, seul l’emballage diffère.  Chez Delanoë, le gaspillage est obsessionnel : il y a tous les jours une nouvelle connerie pour jeter le fric par les fenêtres.  Chez Royal, il prend la forme d’une madone qui a si bien compris les pauvres et qui est tellement généreuse avec l’argent de ceux qui bossent, qu’une fois au pouvoir, elle serait capable d’amener tout le pays à la famine en quelques semaines.

    Devant ces évidences, se demander si certains socialos sont libéraux, c’est aussi sérieux et productif que de s’interroger sur le sexe des anges.

    22 novembre 2008 à 6 h 07 min
  • sas Répondre

    Il est vrai que l on ne peut etre socialiste et libéral…. en revanche ,il nous est prouvé que l on peut etre socialiste et diablement con….

    sas

    21 novembre 2008 à 11 h 35 min
  • Ludovic Répondre

    Cher Jacques,

    Je ne vous connaissais pas si audicieux, et je vois que l’inquisition libérale ne vous a pas loupé dans les quelques commentaires que vous avez recueillis…

    Les libéraux auront gagné une grande bataille politique lorsque la gauche se sera débarrassée du socialisme. Même si on peut leur reconnaître beaucoup de tords, c’est le combat que mènent chacun à leur manière Delanoe ou Royal en ce moment contre des éléphants démodés: Mélanchon, Fabius, Aubry, …

    Amitiés,

     

    Ludovic

     

    21 novembre 2008 à 0 h 23 min
  • ozone Répondre

    "Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoi que ce soit de lui par la coercition."

    Il arrive de quelle planéte enchantée please…?

    20 novembre 2008 à 19 h 35 min
  • UN chouka Répondre

    Ces gens là, etaient crédibles aussi longtemps que les citoyens élècteurs ne s’appèrcevaient pas que leur "socialisme de façade",  etait basé sur une dette pèrvèrse qui  ruine la nation .

    Ces gens là, sont libéreaux lorsque cela les arrangent (leurs intérets pèrsonnels )et partageux avec les fric des autres ?

    A mon avis, je ne vois aucune raison d’en faire des vedettes dans les médiats au moins :-) 

    20 novembre 2008 à 10 h 02 min
  • Guillermo Répondre

    Article idéologique par excellence. Par son coté totalement réducteur l’auteur me rappelle les communistes : "le communisme est la solution à tout; demain sera plus beau : plus de maladies, les hopitaux marcheont mieux, plus de famines…. " et j’en passe.

    De là découle un second argument en trompe-l’œil : celui qui fait l’amalgame entre le libéral et le bon gestionnaire. Bref que Delanoê soit un libéral ou non, voilà bien un sujet à la mode certes mais le sujet débile par excellence. 

    Delanoë a fait appel à des boites privées.  Doit-on en déduire qu’il penche vers le libéralisme ? Foutaises : même les mairies communistes font appel au privé.

    D’un autre coté, il fait des travaux à tout va.  Doit-on conclure qu’il ne serait pas vraiment libéral ? Sans doute. Mais ce n’est pas le problème.  Que l’on se rappelle du maire de Tours (Royer candidat à une élection présidentielle). Ce type qui était bien à droite faisait des travaux à tour de bras, tout en faisant payer des impôts locaux élevés. Mais il était plébiscité parce qu’il était honnête et que ses travaux étaient très bien pensés.  

    Par contre Delanoê est totalement irresponsable : il casse pour casser et refaire souvent moins bien qu’avant. La voirie parait sortie de la tête d’un fou : bus roulant tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt au milieu.  Ne parlons pas des mannes filées aux associations homos-gouines.  On peut aussi voir la quantité de fric gaspillé dans la pub la plus effarante : par exemple des panneaux glacés invitent à ne pas gaspiller l’eau du robinet.  Mais tous les jours toutes les vannes d’eau sont ouvertes partout (on se demande pourquoi).   

    Autre exemple : un jour je vis une nuée de jeunes habillés en rouge qui se promenaient en ville.  J’ai pensé d’abord à un groupe de supporters d’une quelconque équipe de footeux.  En m’avançant, je vis qu’ils avaient tous marqué dans le dos : "Mairie de Paris : médiateur".    Voilà le genre de débilité à laquelle s’amuse le maire de Paris.

    Alors la question n’est pas de savoir  s’il est <des nôtres> simplement parce qu’il s’est déclaré ‘libéral’, c’est-à-dire parce qu’il a prononcé le mot, qui est actuellement le sésame pour la droite bien-pensante. (Au demeurant, il est déjà d’une autre communauté à laquelle il s’enorgueuille d’appartenir bien plus qu’à la famille des libéraux).  

     

    20 novembre 2008 à 7 h 51 min
  • Rosanov Répondre

    Ce commentaire sur Delanoe est totalement farfelu.  On ne juge pas un type à ses bouquins mais à ses actes.  

     

    19 novembre 2008 à 22 h 22 min

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