Normes automobiles, écologie et hypocrisie

Normes automobiles, écologie et hypocrisie

C’est peut-être d’avoir traîné mes guêtres trop longtemps dans les bureaux d’études automobiles qui me fait discerner beaucoup d’hypocrisie, d’incompétence et de peur dans les affaires de rejets polluants qui sont le lot, ces temps derniers, de Volkswagen et de Renault, en attendant peut-être Ford et Opel.

Les voitures que nous utilisons sont majoritairement propulsées par des moteurs thermiques qui, comme leur nom l’indique, sont le siège de combustions – lesquelles, imparfaites par nature, produisent des rejets solides (particules d’imbrûlés) ou gazeux (dont oxyde de carbone).
L’accumulation de ces rejets, là où la densité de la circulation est très importante (et seulement là), a été jugée dangereuse pour la santé publique et le législateur s’est donc préoccupé d’en limiter l’importance par le moyen d’un contrôle, d’une norme qui fixent des valeurs maximales à ne pas dépasser.

L’important dans une norme technologique est essentiellement d’être réitérable dans le temps et dans l’espace pour que les exploitations statistiques des résultats soient possibles.

Mais ce n’est nullement de singer une exploitation pratique soumise, quant à elle, à des variables changeantes, non maîtrisables et non reproductibles (route, climat, style de conduite et autres).

Les résultats que l’on retire des tests normalisés ne sont cependant pas inutiles, loin de là, car les ingénieurs les utilisent avec profit pour valider les performances des configurations technologiques diverses qu’ils étudient et les comparer entre elles.

Mais il est pour le moins hasardeux et illusoire d’en attendre des résultats numériques applicables aux situations d’usage courant.
Une situation du même genre est rencontrée avec les consommations de nos automobiles.

Si un client lit une notice technique qui indique qu’une voiture A consomme X litres aux cent kilomètres et une autre pour une voiture B qui indique Y plus grand que X, il ne peut aucunement en déduire que celle qu’il achètera consommera strictement X (ou Y), mais seulement que la voiture A est plus économe que la voiture B…

Il en résulte que les tentatives du ministre de l’Écologie de substituer des relevés sur le terrain aux tests normalisés mé­connaissent la nécessité de ré­pétitivité évoquée plus haut et témoignent soit d’une surprenante incompétence, soit d’une fameuse hypocrisie.

De quoi Mme Royal se préoccupe-elle aujourd’hui ? Des émissions de CO2.
De quoi ne semble-elle pas se préoccuper sur le fond ? De l’ensemble des nuisances supportées par les habitants des villes (gaz, odeurs, particules et bruits).

Si elle avait envisagé la question dans son ensemble, elle aurait probablement, dans sa grande sagesse, fait étudier par ses services hyper-compétents d’autres lois et règlements qui auraient donné lieu à d’autres normes aussi critiquables que celle qui met en ce moment Renault, Volkswagen et consorts en délicatesse avec la Bourse (pas forcément avec ses clients qui se ressaisiront rapidement).

Si on y regarde bien, puisque la pollution automobile est à la fois localisée (périphériques urbains à certaines heures et grands axes certains jours) et techniquement multiforme, il est dommage que Volkswagen et Renault, succombant peut-être au syndrome victimaire fréquent à notre époque, aient d’emblée fait profil bas et battu leur coulpe.

Il eût été plus judicieux de fournir à leurs clients et à l’opinion une information complète et sereine, ce qui aurait préservé tout le monde du troisième comportement signalé en tête de ce billet : la peur.

Est-ce cette peur qui aurait gagné la bourse et incité les investisseurs à perdre confiance dans la compétence et la réactivité des constructeurs ?
Ou ont-ils craint que le client lambda, saisi par une peur incontrôlée, renonce à des achats et mette ainsi en danger les bilans des entreprises et, par voie de conséquence, leurs dividendes ?

Nous n’en saurons rien, mais nous ne pouvons que constater le fossé qui sépare l’industrie de la finance. On ne se serre pas les coudes entre industriels et actionnaires par les temps qui courent…

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Comments (2)

  • Claude Roland Répondre

    Il est évident que la consommation d’une automobile dépend surtout du style de conduite. En tant que pilote, je connais bien le principe de la conservation d’énergie, mais je vois que très peu le connaissent : ils consomment donc plus et conduisent mal. Maintenant, si on sait gérer l’état de son moteur, on sait qu’il existe des additifs qui le nettoient, facilitant ainsi son fonctionnement et réduisant sa consommation donc les émissions de gaz et particules. Je l’ai vérifié par expérience. Il existe aussi du carburant diesel avec additif un peu plus cher que le standard mais plus efficace. Le diesel reste néanmoins le moteur thermique ayant le meilleur rendement. Et dans les automobiles modernes, des dispositifs capturent les particules et sont efficace à 5000 °C, bien entendu.
    Maintenant pour les émission de CO2, on sait aussi, à moins d’être ignare et de mauvaise foi, que la planète à eu par le passé des masses de CO2 dans son atmosphère bien plus importante que de nos jours, et il n’y avait pas d’industrie humaine. Quand commencerons-nous à comprendre que le réchauffement climatique est un simple cycle dû à une activité solaire remarquable conjointement avec une ceinture électromagnétique de Van Halen qui s’étiole autour de la terre ?

    3 mars 2016 à 12 h 02 min
  • Raùs Répondre

    Ségol – parait qu’elle couchait avec Crosne von Renolt

    2 mars 2016 à 15 h 20 min

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