On nous ment sur la situation économique

On nous ment sur la situation économique

Nous avons connu en septembre-octobre 2008 un krach bancaire et boursier exceptionnel, sans équivalent sans doute depuis celui de 1929, et peut-être même depuis celui de 1873, causé déjà par des prêts hypothécaires spéciaux.

On nous a longtemps laissé à penser que cette crise financière géante 2007-2008, d’abord américaine, puis, très rapidement mondiale, ne « mordrait » pas sur l’économie « réelle ». Mais on a dû reconnaître – aux États-Unis, avant l’été 2008 déjà – que les turbulences bancaires et boursières ne resteraient pas cantonnées à la sphère financière.

Et les différentes prévisions établies à cette époque par le FMI et l’OCDE allaient être revues en conséquence, les perspectives de croissance des États-Unis et des pays occidentaux, en particulier, prenant en considération désormais l’inévitable récession qui se dessinait.

La récession ? Elle se traduit par un ralentissement net du rythme de croissance. L’activité continue de croître ; nous avons une croissance positive, une croissance annuelle positive. Le PIB – en valeur absolue – continue d’augmenter, mais nous avons aussi une diminution du taux de croissance du PIB : nous avons une croissance « décroissante » !

C’est bien une récession que l’on a eu dans nos pays en 2008. L’affaiblissement de l’activité économique s’est en effet confirmé à la rentrée de septembre. La publication des résultats du deuxième trimestre 2008 était là pour témoigner que la récession s’était installée, plus accusée qu’on ne l’avait d’abord pensé. On devait par la suite – au vu de ces résultats plus mauvais qu’imaginés – avoir de nouvelles prévisions de croissance pour 2008-2009 (FMI, OCDE…) révisées en baisse, avec une récession encore limitée pour 2008, mais qui, désormais, s’approfondissait en 2009.

On se souvient que les mauvaises nouvelles n’allaient cesser de s’accumuler durant tout l’automne 2008. La publication, fin octobre-début novembre, des indices pour le troisième trimestre 2008, marquait que l’ensemble de l’économie mondiale freinait brutalement et que, en particulier, dans les pays développés – aux États-Unis notamment – la dégradation de la conjoncture économique était spécialement forte, dans des branches clefs de nos activités : l’immobilier, l’automobile et, par contrecoup, la sidérurgie…

Entrée en dépression

Dès lors, on comprend facilement – à partir de ces résultats effectifs préoccupants – que les différents instituts aient été amenés à nouveau à revoir à la baisse leurs prévisions de croissance qui, après avoir flirté, on l’a vu, avec la « récession » (« récession » de croissance), prenaient désormais en compte la perspective d’une « décroissance » pour 2009, c’est-à-dire d’une « dépression » pour 2009.

Nos pays sont bien en effet en 2009 en dépression
. On comprend que – compte tenu des souvenirs des années 30 –, on cherche à éviter ce terme de « dépression », pour ne parler toujours que de « récession », une « récession » qualifiée désormais, au vu des résultats, de « forte », voire de « très forte ». Mais c’est faux. La vérité, la clarté du débat, obligent pourtant à utiliser la notion de dépression, puisque c’est cela qui est en cause, malheureusement, pour 2009 dans nos pays – et en France aussi.

« La dépression », qu’est-ce que cela signifie ? En « dépression », il n’y a plus croissance, mais « décroissance », contraction du PIB (produit intérieur brut), baisse de la production.
On l’aura compris : la situation est plus grave en période de « dépression » qu’en période de « récession »…

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Comments (5)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Relevé sur le site de Claude Reichmann, commentaire sur la journée de libération fiscale du 15 juillet:
    <<Dans la zone euro, la journée de libération fiscale tombe en moyenne le 22 juin, soit trois semaines avant la France. Les Allemands ont été libérés le 11 juin, soit plus d’un mois avant les Français. Enfin, les Français travaillent deux mois de plus que les Japonais pour financer leurs dépenses publiques : ceux-ci ont commencé à bénéficier du fruit de leur travail le 17 mai dernier>>
    À méditer…

    20 juillet 2009 à 18 h 45 min
  • Daniel Répondre

    Hans:    "Les relations de cause à effet sont totalement occultées dans les discussions sur l’origine de la crise actuelle. On cherche des boucs émissaires, regardons nous tous dans la glace…"

    Exact.  Par exemple combien d’entres nous n’ont pas mis le fric en première position de leur système de valeurs? avec progressivement l’acceptation de n’importe quel fric, mérité ou détourné!.  Perte du sens de l’honneur = cancer de l’esprit . Le reste suit.  Et pour ce qui est de cette maladie perfide du cancer, que de points communs avec la crise dite économique. "Crise économique"c’est une conséquence. C’est la conséquence visible qui peut nous obliger à nous poser les bonnes questions; sinon, ce sera pire.

     

    18 juillet 2009 à 21 h 10 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<La vérité, la clarté du débat, obligent pourtant à utiliser la notion de dépression, puisque c’est cela qui est en cause, malheureusement, pour 2009 dans nos pays – et en France aussi.>>
    On n’arrive plus à appeler un chat un chat. Il est navrant de voir apparaitre des subterfuges comme croissance négative, conjoncture hostile, finances en folies, pour  désigner des maux auxquels nous contribuons tous. Comme si les faits pouvaient se développer d’eux-mêmes  mus par par une sorte de force surgie d’un "deus ex machina". Les relations de cause à effet sont totalement occultées dans les discussions sur l’origine de la crise actuelle. On cherche des boucs émissaires, regardons nous tous dans la glace…

    18 juillet 2009 à 8 h 09 min
  • Hebei Répondre

    Il faut effectivement parler de dépression des français. Ceux-ci sont découragés depuis qu’ils ont vu leur tout nouveau président sortir en titubant comme un adolescent d’un repas pris avec Monsieur Poutine. On en était au 2ème tour des législatives. L’avantage de l’UMP au 1er tour n’a pas permis à la majorité d’opposition du 2ème tour de rétablir la situation … Depuis, les français sont déprimés, font le gros dos en attendant la fin de ce régime obtenu par effraction. Avec 10 ans de retard nous reproduisons le désastreux scénarios des américains avec ce Monsieur Bush junior, qui a causé la dépression des Etats Unis. En conclusion, il y a tout lieu de craindre que la dépression française sera de 5 à 10 ans plus longue que celle des USA, selon le résultat des élections de 2012.

    18 juillet 2009 à 3 h 33 min
  • Daniel Répondre

    La dépression n’est pas pour tout le monde. Pour les uns c’est un risque vital, Pour d’autres c’est un avertissement sérieux qui sera vite oublié devant les "bonnes affaires" à réaliser au détriment de la masse affaiblie.

    Nous devons envisager l’idée que d’autres se réjouissent .  Leur crime est parfait puisqu’il s’est déroulé parfaitement selon leurs prévisions. Si leurs fortunes ont également diminué, leur  pouvoir a augmenté par la fragilisation et la déstabilisation du monde.  

    Il faudra bien se rendre à l’évidence: la solution pour le peuple ne réside pas dans une politique de gauche ou une politique de droite puisque leurs représentants respectifs sont d’autant mieux rémunérés que ça va mal.        

     

    16 juillet 2009 à 22 h 01 min

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