On ouvre des brèches pour ne pas faire les réformes

On ouvre des brèches pour ne pas faire les réformes

A droite, on entend actuellement toutes sortes de points de vue sur les nouveaux contrats de travail présentés par le Premier ministre Dominique de Villepin comme autant de progrès et de solutions pour résoudre le problème lancinant du chômage et en particulier celui des jeunes, domaine où l’impéritie de notre politique publique depuis au moins trente ans nous vaut une peu enviable lanterne rouge en Europe.

Le gouvernement a tout d’abord inventé le Contrat nouvelle embauche (CNE) réservé aux PME employant 20 salariés au plus. S’agissant d’entreprises où les syndicats sont à peu près inexistants, la levée de boucliers fut très limitée. En outre, le CNE afficha rapidement de bons résultats, puisqu’on estime aujourd’hui que plus de 200 000 contrats de ce type ont été signés depuis le mois d’août, sans qu’il soit possible de faire la distinction entre les contrats qui auraient été signés de toute façon et ceux qui, sans CNE, ne l’auraient pas été. Cet « effet d’aubaine » est en effet intrinsèquement non mesurable.

Sans doute, le chef du gouvernement fut-il le premier surpris du succès de son audace. Ce qui l’amena à entériner une nouvelle modification du Code du travail sous la forme du CPE : un nouveau contrat lui aussi d’une durée de deux ans, pendant laquelle l’entreprise est libre de licencier la personne nouvellement recrutée, mais s’appliquant cette fois-ci à tous les jeunes de moins de 26 ans.

Le CPE, c’est sa caractéristique principale, s’applique à toutes les entreprises, y compris les entreprises publiques dont on sait qu’elles sont les fiefs de nos chers syndicats. Du coup, la mobilisation politico-syndicale de la gauche a été d’une tout autre ampleur.

À l’Assemblée nationale, pour faire voter son texte, le gouvernement a dû recourir à l’usage du vote bloqué (article 49-3 de la Constitution). Et les adversaires du CPE ont promis qu’ils continueraient la guérilla contre cette innovation car, pour ces gens-là, ce n’est pas parce qu’une loi a été votée qu’elle doit légitimement être mise en œuvre…

Pour faire avaler la pilule à ceux qui, de bonne foi, critiquent le CPE, Dominique de Villepin, dans une interview accordée au quotidien « Le Figaro », lundi 13 février, a annoncé qu’au-delà de cette réforme, il n’y aurait sans doute pas d’autres modifications du Code du travail avant les élections présidentielles de 2007. Des commissions pourront bien continuer à réfléchir à une refonte générale du contrat de travail, les applications concrètes seront reportées au deuxième semestre de l’année prochaine.

Sans accorder à cette affaire une importance excessive, on est tenté de soutenir le gouvernement, non seulement parce qu’un certain nombre de jeunes trouveront ainsi un nouvel emploi, mais encore, parce que toute brèche effectuée dans la muraille d’un Code du travail se souciant comme d’une guigne de ceux qui piaffent pour entrer sur le marché du travail, est évidemment à encourager.

D’une façon plus générale, beaucoup de mes amis libéraux se disent partisans d’une « stratégie de brèches ». Que ce soit par rapport au Code du travail ou par rapport au Code des impôts. Faute d’obtenir immédiatement la simple liberté d’embaucher et donc de licencier, faute de l’avènement d’un système fiscal globalement moins spoliateur, toute exception, toute niche serait bonne à prendre. Et serait même le point de départ d’une évolution conduisant inévitablement à la réforme globale, soit du droit du travail, soit du Code général des impôts.

Ils disent aussi : c’est une sorte de fuite dans un système jusque-là étanche. Une façon de le vider de sa substance. Pour ma part, je suis plus que sceptique sur cette stratégie. Le CPE est bon à prendre tout comme n’importe quelle « niche » fiscale. Mais l’effet d’entraînement de ces mini-réformes sera à peu près nul. Les droits social et fiscal seront encore plus complexes et inégalitaires. Mais ces caractéristiques ne sont pas de nature à accélérer l’effondrement du système public français, lequel ne peut survenir que par les urnes.

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Comments (22)

  • Charles Répondre

    A Jaurès : En vous lisant, j’ai vraiment l’impression qu’on ne fait pas parti du même monde…Ou plutôt, que vous ne faites pas partie DU monde… Vous êtes très certainement fonctionnaire, qui plus est syndicaliste….Vous devez défiler régulierment (2 à 3 fois par an) dés qu’une ébauche de mesure risquant de vous faire perdre une once de vos privilèges, est évoquée…Moi, je travail dans le privé, autrement dit, je travail pour vous Jaurès…Pour payer vos grasses retraites (les caisses de nombreuses administration viennent se servir dans celle du privée…, durée de cotisation plus courtes et retraite calculées de façon beaucoup plus avantageuse pour le public), je paye vos jours de grèves (on sait très bien que pendant de nombreuses années, les jours de grèves du public leur étaient payé). Vous êtes un anachronisme cher monsieur, vous et la multitude de parasite suceur de sang que conte la fonction publique (je sais il y a des exceptions….mais cela reste des exceptions qui confirment cette réalité). Comment s’appel celui qui vie sur la sueur et le sang d’autre personne ? Ne serait-ce pas une nouvelle forme d’esclavagisme ??? Ca ne dérange pas trop vos grandes idées et vos grands sentiments de profiter des autres et de vivre sur notre dos alors que tout le monde sait que ce système kafkaïen va bientôt imploser ? Bravo M Jaurès, et continuez à nous faire la leçon… « Tant que je gagne je joue »….mais jusque à quand allez vous gagner ?

    1 mars 2006 à 9 h 54 min
  • grandpas Répondre

    Pour Jaures, Les 35 heures existent bien dans le privé et elles n’ont pas crée d’emploi,difficile a admettre quant on est de gauche et pourtant c’est vérité.De plus cette mesure a couté trés cher à l’économie française surtout pour les petites entreprises comme l’artisanat,premier employeur en France.Posez donc la question à votre boucher ou boulanger,si votre idéologie ne vous aveugle pas,vous finirez par comprendre la nullité de cette mesure,promis d’ailleurs depuis 1975 par les socialistes el leur emblélatique François III.

    27 février 2006 à 10 h 09 min
  • sas Répondre

    Pour toutes ces “avancées” dites sociales et pour le pouvoir d’achat des ouvriers….merci les syndicats communaux gauchos. SAS

    25 février 2006 à 13 h 00 min
  • bruno Répondre

    Je reviens brièvement sur “les lieux du crime”, étant intervenu en tête de gondole. A la lecture des autres commentaires (on est toujours un peu à l’affût des approbations ou éventuelles injures après coup), je vois une petite querelle idéologique, avec un socialiste du début du siècle passé se ruant à la défense du prolétariat opprimé de France. Ce qui est très noble, certes. Mais tient-on compte des bêtes réalités objectives, des 1400 milliards d’€ de dettes à rembourser un jour, des déficits continuels, etc? Je citerai une phrase trouvée la semaine dernière, concernant le programme commun de la gauche dont nous vivons les conséquences: Michel Rocard se rappelle encore de 1981 avec lucidité : « Je craignais que tout cela ne finisse comme le Front populaire, dans le drame financier, la honte et la crise. J’avais conscience d’avoir raison dans la bagarre menée contre ce programme économique dangereux. Oui, je l’avoue, au soir du 10 mai 1981, j’avais peur, j’étais inquiet. Cette inquiétude était fondée sur le fait que moins de 1 % du personnel directeur du PS avait une idée claire de ce qu’était une balance des paiements. Leur inculture économique me terrifiait. » Il a eu raison. Il a toujours raison. Il vaudrait mieux sans doute, en effet, avoir quelques idées claires des choses avant de foncer au sentiment. Enfin, ce n’est qu’un avis.

    25 février 2006 à 12 h 42 min
  • Jaures Répondre

    A grandpas. Il y a effectivement 2 smic en vigueur dans la fonction publique mais dû surtout au fait que l’augmentation du point d’indice ne suit pas celui du smic.Pour être en phase avec la loi, l’état est obligé d’accorder un supplément à ses agents payés en dessous du smic. Les 35 h sont évidemment enterrées car on peut maintenant effectuer des heures supplémentaires sans réelles bonification (10%). Le fameux adage libéral “travailler plus pour gagner plus” est donc peu crédible.La réalité est celle du Medef: “travaillez plus quand on le veut et gagnez des clopinettes”. Sans oublier les chantages à la délocalisation qui ont amené les travailleurs à renoncer aux RTT sans compensation. A quand la remise en cause des congés payés?

    24 février 2006 à 18 h 36 min
  • sas Répondre

    A jc ? puisque les français sont définitivement cons….que penses tu d’accélérer le changement de polpulation qui est programmé et en marche ???? ….la France sans les français…voilà un rêve de chirac accompli. sas

    24 février 2006 à 2 h 08 min
  • grandpas Répondre

    Pour Jaures Supression? Dans quel pays vivez vous? Elles sont toujours en vigueur dans la fonction publique,il y a même deux smig en vigueur,et je peux vous assurer que dans le privé,cette application n’a causé que des soucis. Mais,il me semble qu’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Etes vous maintenant,un admirateur de la Dame du nord qui n’ose pas avouer sa filiation avec son européen de pére.

    23 février 2006 à 13 h 46 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    SAS. Je crains que changer de capitaine et d’équipage ne suffise pas. Il faudra aussi changer les mentalités des électeurs qui, d’élections en élections, d’alternance en alternance, ont placé à la tête du “France-Titanic” les lâches et incapables qui l’ont conduit au naufrage… Et je crains que ces mentalités aient pourries à vie par la classe médiatico-politique comme par l’Education (pas du toutà Nationale. Il faudra sans doute je ne sais quel tsunami pour que les autruches, après un véritable lavage de cerveau, ouvrent enfin les yeux et les oreilles… Bon courage en tout cas au capitaine et à l’équipage courageux qui accepteront de prendre la barre d’un navire sinistré… Cordialement, Jean-Claude Lahitte

    23 février 2006 à 12 h 11 min
  • sas Répondre

    Il convient de changer le capitaine et l’équipage de suite, totalement incompétent et traitre depuis 40 ans…ils préfèreront couler ou echouer le FRANCE…que de pouvoir ou que de laisser d’autres le remettre dans le chenal… sas

    22 février 2006 à 18 h 55 min
  • Jaures Répondre

    A grandpas. Les 35 heures n’existent plus. Leur supression n’a effectivement créé aucun emploi.

    22 février 2006 à 14 h 12 min
  • grandpas Répondre

    Pour Jaures, Les 35 heures devaient créer elles aussi des emplois!On attends encore les effets de cette réforme extraordinaire.

    21 février 2006 à 17 h 41 min
  • Simplette Répondre

    Pas de “démocratie”, de l’esclavage ! Plus de coups de fouet, la pub à la place!!! Je m’amuse à écouter le tg de 20h de tf1 : de l’information?! CNE,CPE…ensuite sera le TET. Pour ceux qui auraient du mal à déchiffrer:travaille et tais-toi. Nos “vrai” soucis? Mais Monsieurs et Dames: les pitt-bull, fameux chiens méchants, les jeunes , fameux casseurs, et surout le dessin…alors là, ne dessinez-pas! Dites, donc, et après tous ces énormes soucis auxquels les pauvres politiciens doivent faire face, nous leur demandons encore du travail? Sans coeur!!! Ils viennent de “créer” des nouvelles appellation : CPE ce n’est pas rien quand même!!…le contenu sera pour plus tard…ouff!!! Simplette

    21 février 2006 à 9 h 27 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    Je me bornerai à paraphraser John Fitzerald KENNEDY : “A vouloir éviter les réformes, on rend inévitables les révolutions violentes”.” Attendons-nous au pire en voyant depuis des lustres les gouvernants UMPS (UMP + PS) différer les réformes en profondeur, appliquer de fausses réformes ou des réformettes, comme des cautères sur des jambes de bois. Et prenons-nous en à toutes les autruches qui d’élections en élections, de fausse alternance en fausse alternance, ont constamment ramené au pouvoir des lâches et/ou incômpétents qui leur promettaient le changement*… Cordialement, Jean-Claude Lahitte * ce que le “petit Nicolas” appelle, pour changer, “la France d’après” !

    20 février 2006 à 18 h 08 min
  • sas Répondre

    a d oro….à 20 ans tu grévais ??? et bien danse maintenant…ou explique à tes gosses combien t’était c..à cette époque qui annoncait grandement là où l’on voulait nous mener.. sas qui imposerait au soixantehuitard à bouffer…LA MERDE qu’ils ont semé…

    20 février 2006 à 15 h 58 min
  • Jaures Répondre

    Au risque de déparer dans ce paysage “libéral”, et ne serait-ce que pour vous rappeler que tout le monde ne “pense” pas comme vous,je me permets d’apporter ici quelques éléments de contradiction. Les CPE et CNE ne créeront aucun emploi. Seule la croissance en crée. Ces contrats n’ont vu le jour que pour satisfaire une clientèle électorale précise en vue des prochaines élections. Pour relancer la croissance, il faut que l’état intervienne comme en 1997 par, notamment, la création des emplois-jeunes. Rappelons modestement que de 1997 à 2001 le taux de chômage est passé de 12,5% à 8,1%. Et pas en radiant à tour de bras. En créant 1,5 million d’emplois!

    20 février 2006 à 14 h 04 min
  • D'Oro Répondre

    Intéressant tout ça…et alors?! Dans les année 68 il me semble qu’on avait tandence à définir ce type de commentataires “savants “et “pleins de contenu politique” …masturbation mentale…opsss! Pardon ça m’a échappé!! …pardon pardon!!!..et alors?! Contester pour contester …bof!!! Et alors?! Quand j’avais 20 ans les discours-type m’enflammaient et je descendait dans la rue contribuer aux grèves, aujourd’hui j’en ai 50 et je vois avec désarrois la société faire des grands pas en arrière et …j’ai des enfants : et alors?!…qu’est-qu’on fait?! Ma prochaine signature: Simplette…et je rentre dans le choux…ops!! Pardon , ça me reprends, désolée!!!

    20 février 2006 à 10 h 31 min
  • Olivarus Répondre

    Villepin et Sarkozy contre Chirac. Il me paraît évident que nos deux concurrents à l’Elysée en feraient plus s’il n’y avait pas le gauchiste Chirac au sommet. L’élu de toute la gauche ne l’oublions pas. On finirait par avoir de la sympathie pour ses mesurettes, compte tenu de l’immobilisme du dinosaure de l’Elysée. Devinez à quoi rêvent nos deux comparses. A Brutus, sans doute !

    19 février 2006 à 18 h 07 min
  • Mancney Répondre

    Bruno: ” il faut un optimisme délirant pour espérer quoi que ce soit par la voie politique de cet élevage de veaux mentalement anesthésiés par les médias et les clercs, et qui depuis soixante ans ne sont pas sortis de leur parc et ne pensent même pas qu’on puisse en sortir.” Well, clairement exprimé, vous ne machez pas vos mots, mais ce qui me gene, c’est que cela pourrait etre vrai. A-t-on atteint en France la “limite” de la Democratie? Hope not. Best, Mancney

    19 février 2006 à 16 h 31 min
  • D'oro Répondre

    Je félicite M. Bruno pour son apport ,ça a été un plaisir le lire, toutefois je crois que l’intérêt de ce type de “page” c’est de se rapprocher de M. et Mme TOUTLEMONDE…considérez cela comme un’invitation à un maximum de simplicité et de positivité. Quelles solutions possibles?! Pour ,moi une des possibles solutions (à long terme) c’est la revalorisation du savoir, une école performante et non vidée de tout contenu telle quelle est aujourd’hui. C’est demander aux acteurs économiques comme par exemple les banques, d’épouser la flexibilité du monde du travail ( qui existe déjà de fait depuis un certain moment) , bien évidemment en sens large , non pas par rapport aux “nouveaux” types de contrats , mais par rapport à une flexibilité qui existe déjà pleinement. Personnellement j’ai travaillé que sur une succession de CDD…alors…!

    19 février 2006 à 15 h 28 min
  • sas Répondre

    A D’ORO…bien vu, tu as envie de reprendre en main l’éradication nationnale et sa cogestion syndicale calamiteuse ???? Comment tu fais???sans leur rentrer dans le choux??? Pour mr dumait….le préalable de votre article c’est que devillepin de galouzeau dont le frère ou cousin germain est un droit commun(les demons du credit agricole 5 7 00 000 sociétaires floués) veuille prendre des mesures chérentes et vertueuses pour la situation des jeunes “non cooptés”(stages,emplois jeunes,grand frères artiqtiques et sécuritaires) etc,etc,etc)ou de l’économie française….il faut ête myro pour pas comprendre que seul son plan de carrière personnel est visé dans cette affaire. A chier tout cela sas

    19 février 2006 à 13 h 15 min
  • D'Oro Répondre

    Encore une fois je me retrouve à lire des lignes et des lignes sur les contrats, sur le chômage, on parle des jeunes…mais c’est un faux problème! Regardons de près nos jeunes, notre société: l’illettrisme augmente à pas de géant! ..et ce phénomène est bien soutenu par des volontés politiques, un peuple d’ignorants est décidement “mieux” qu’un peuple savant…bien sûr le chômage est là, mais pour l’affronter il faut soigner la carie, sinon de toute façon il faudra dévitaliser la dent, n’importe comment nous l’arracherons, CPE.etc… Je crois que nous avons le devoir précis d’aider réellement nos jeunes à se former correctement pour qu’ils puissent affronter correctement le marché européen ou mondial ou national (et là aussi c’est un faux problème) du travail..et cela commence en maternelle!!! Le reste suivra . Une femme de cinquant’ans, une mère, pas trop de diplômes, seulement un peu de bon sens.

    19 février 2006 à 7 h 34 min
  • bruno Répondre

    Monsieur Dumait, vous avez certes raison face à l’optimisme de vos amis libéraux. L’inutilité foncière des réformettes s’est démontrée depuis 1945, au fil de tentatives ponctuelles. N’oublions pas que depuis cette date, la France est en régime collectiviste. Tous les leviers du pouvoir économique ont été livrés au Parti. L’énergie, les transports, la poste, les télécoms, l’imprimerie, l’information, l’enseignement, la presse, l’acier, l’armement, les ports, tout aux mains de la CGT ou des autres courroies de transmission de la Place du Colonel Fabien. Par ce que de Gaulle était persuadé, sans jamais l’avouer ouvertement, que face à la puissance de lEmpire Soviétique et à l’emprise de ses complices sur la société, la seule solution était une finlandisation rampante. Et ce système est massivement vérrouillé dans les têtes et dans les institutions. Ce fut sa politique constante, et celle de ses successeurs “gaullistes”, à la grande joie de leurs “adversaires” de gauche, dont le pouvoir réel sur le pays n’a jamais été remis en cause par aucune élection. Ce qui devrait, à votre tour, tempérer votre optimisme politique. Quand des électeurs envoient quelques vrais libéraux, genre Madelin, au parlement, leur action est vite limitée à presque rien. La seule fois où le peuple de ceux qui travaillent vraiment, et paient pour les autres dans le système parasitaire collectiviste, se sont électoralement révoltés, ce fut le poujadisme. Il fut étouffé et réprimé avec virtuosité en peu de temps. La petite résurgence que permit la proportionnelle promise démagogiquement par Mitterrand, avec les députés du FN, fut aussi vite étouffée, et la proportionnelle remise au placard. Alors, excusez-moi de devenir presque inconvenant, il faut un optimisme délirant pour espérer quoi que ce soit par la voie politique de cet élevage de veaux mentalement anesthésiés par les médias et les clercs, et qui depuis soixante ans ne sont pas sortis de leur parc et ne pensent même pas qu’on puisse en sortir.

    19 février 2006 à 7 h 28 min

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