Où vont les dettes des Etats ?

Où vont les dettes des Etats ?

L’agence de notation Moody’s lance un avertissement aux Etats Unis : sa note d’excellence triple AAA n’est pas encore menacée, mais ses déficits deviennent inquiétants. Il est vrai que la Maison Blanche n’hésite pas à faire fonctionner la planche à billets, car le Congrès à majorité républicaine ne veut pas entendre parler de hausses d’impôts et a dans le collimateur le programme de couverture santé du président Obama.

Cet avertissement a pris une curieuse résonnance avant la visite à Washington du président chinois, principal créancier des Etats Unis, alors que l’agence de Pékin, Dagong, lui a enlevé un des trois A et annoncé une faillite possible dans deux ans !

Rappelons les conséquences des notations des trois agences américaines : les bons élèves empruntent autour de 3 %, les moyens à 5- 6 % et les cancres ou considérés comme tels, (la Grèce et l’Irlande), à 9 % ou davantage.

Constatons d’ailleurs un paradoxe : les Etats en difficulté ne reçoivent pas une bouée de sauvetage, mais une ceinture de plomb qui rend plus difficile encore leur remise à flots.

Rappelons aussi que désormais le Portugal et l’Espagne sont aussi touchés. Certes le fonds de soutien européen et la Banque Centrale limitent les dégâts, mais en dernier recours, ce sont les prêteurs qui décident de leur taux. Une évidence qu’il faut rappeler.

Pour en revenir aux Etats Unis, il faut savoir que leur taux de prélèvement n’est que de 35 % du PIB, contre 44 % en France. Sur le papier il ne serait pas déraisonnable de voir les USA monter à 37 %, taux que nous avions à la fin des 30 glorieuses, en 1974.

Economiquement et socialement, notre grand allié possède une marge dont nous pourrions rêver.

L’Europe est différente, c’est vrai, et financièrement cette Europe repose sur une Allemagne solide qui tient l’euro et donne l’exemple d’une industrie dynamique avec un excédent commercial qui fait rêver.

Chers compatriotes, l’Histoire semble le plus souvent léthargique et brusquement, elle galope. Cela semble le cas aujourd’hui. Qui prévoyait la chute du régime tunisien ? Personne. Qui prévoyait que le baril de pétrole frôlerait les 100 dollars ? Quelques rares économistes peu écoutés.

Les réformes et le redressement restent possibles si les réalités économiques et sociales chiffrées sont exposées, comprises et admises par l’ensemble de la classe politique.

Rappelons les deux défis :

– Les dépenses publiques françaises sont supérieures de huit points de PIB (160 milliards d’euro) à celles de l’Allemagne.

– Notre industrie est moitié inférieure à celle de notre voisin d’outre-Rhin en pourcentage de PIB et nous avons perdu un million d’emplois en vingt ans. Une des raisons en est connue : nos coûts de main d’œuvre sont 12 à 15 % supérieurs à ceux des entreprises allemandes.

Nous pouvons répondre à ces défis en faisant admettre à nos responsables politiques que la production de richesses est la condition première à la réduction du chômage et à l’amélioration du niveau de vie. C’est une priorité pour les réformes du présent et du futur.

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Comments (2)

  • IOSA Répondre

    Ou va la dette des Etats ??

    Mais tout simplement dans la poche des copains et consorts via le système d’enveloppe en retour !!!

    IOSA

    6 février 2011 à 13 h 22 min
  • Anonyme Répondre

    Personnellement, je ne vois pas pourquoi les sociétés ou entreprises en France embaucherai, les millions de chômeurs officiel et officieux permettent de maintenir la pression sur ceux qui ont un job.
    Qui prendrai le risque de quitter son emploie avec le nombre de chômeurs existant ?
    Les 39 heures devenus 35 H, il faut faire le même travail en moins de temps..
    Le non remplacement des départ en retraite, idem..
    Le monde industriel crée depuis longtemps les employés jetables, comme un stylo, comme un rasoir.
    Il y a un réservoir inépuisable de remplaçant potentiel.
    Un employé se suicide à cause du stress, le seul soucis de la boite, l’image de marque, et le fait de chercher un remplaçant.
    Cordialement

    5 février 2011 à 10 h 44 min

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