Parité fixe et déficit de la balance commerciale

Parité fixe et déficit de la balance commerciale

Ce texte essaye de répondre à ceux qui m’ont interrogé sur le rôle des « parités fixes ».
Actuellement, les médias français parlent souvent du déséquilibre budgétaire, de la dette de la France, car la France dépense bien plus qu’elle ne gagne et doit emprunter pour financer ses dépenses.

Mais un silence pratiquement total de nos médias concerne le deuxième déséquilibre de la France, celui de sa balance commerciale. La France achète bien plus à l’étranger qu’elle n’y vend. Ce déficit est apparu en octobre 2004 et, depuis, il s’accentue régulièrement. Il atteignait 30 milliards en janvier 2006. Il monte à 68,5 mil­liards cette semaine. Du jamais vu depuis 40 ans !

La raison de ce déséquilibre est connue : les entreprises installées en France ne sont plus compétitives. Et les patrons français qui ne veulent pas déposer leur bilan et qui veulent continuer à exister vont installer la totalité ou une partie de leur entreprise à l’étranger.
Les responsables économiques français croient, en effet, encore aux idées de Marx : les « riches » actionnaires, qui ne produisent rien de leurs dix doigts, gagnent bien plus que les « pauvres » salariés qui, eux, travaillent dur. Les salariés sont « exploités ». Le gouvernement doit donc prendre de l’argent aux entreprises et aux actionnaires pour le redistribuer à ceux qui travaillent.

Et la France est le pays du monde qui semble le plus imposer ses entreprises. Or, Karl Marx a écrit « le Capital » en 1870 et, depuis, la science économique a fait d’immenses progrès.

La balance commerciale française s’effondre, alors que la balance commerciale allemande est excédentaire. Et le salaire moyen des Allemands est supérieur au salaire moyen des Français. Deux comportements des responsables français sont à l’origine de cette situation.
Les responsables français continuent à croire aux idées de Marx et les gouvernements français augmentent les impôts de leurs entreprises, alors que les Allemands ou les Espagnols les réduisent systématiquement. Moins imposées, les entreprises allemandes restent compétitives en réduisant leurs prix et en investissant dans des produits plus performants. Elles ont les moyens de le faire.

Un deuxième comportement alimente ce déficit. Et un silence médiatique pratiquement total occulte ce deuxième comportement depuis l’existence de l’euro. Depuis 1999, une parité fixe lie les anciennes monnaies à l’euro, donc entre elles. Un euro vaut par exemple 6,55 francs ou 1,95583 mark.

Et, chaque fois qu’une nouvelle monnaie rejoint le club de l’euro, une parité fixe lie cette nouvelle monnaie à l’euro. La drachme grecque, par exemple, est entrée en 2001 dans la zone euro avec la parité d’un euro pour 340,750 drachmes.

Quand un garagiste français achète une Volkswagen allemande, sa banque tient compte de cette parité fixe pour régler le producteur allemand.
Or, depuis 1945, tous les ans, les coûts de production en France augmentent de 2 à 3 % de plus qu’en Allemagne. Ainsi, aujourd’hui, au bout de 12 ans, les voitures fabriquées en France valent entre 20 et 30 % plus cher que les voitures fabriquées en Allemagne. Les Alle­mands n’achètent plus de voitures françaises et les Français achètent des voitures allemandes. Bien que pour rester compétitifs, Peugeot et Renault installent une partie importante de leur production en Répu­blique tchèque ou en Roumanie. La balance commerciale devient déficitaire et le chômage envahit la France.

Après 12 ans, les banquiers in­ternationaux estiment qu’il faut modifier les parités liant les monnaies européennes entre elles. Une dévaluation de 20 à 30 % du franc par rapport au mark leur semble nécessaire. Et ils chiffrent à plus de 100 % une dévaluation de la lire italienne par rapport au mark.

Comme on ne parle absolument pas de modifier les parités fixes, vieilles de 12 ans, les banquiers internationaux sont persuadés que les entreprises des pays européens à forte inflation sont condamnées.
Les bourses du monde entier ont chuté et chutent encore. Par contre, l’or est devenu une fois de plus une valeur refuge. Il dépasse largement les 1 800 dollars l’once.

Comme les responsables européens refusent de modifier les parités fixes, ce sont les financiers internationaux qui vont le faire, en les obligeant à reprendre leurs monnaies nationales !

Partager cette publication

Comments (2)

  • BENJAM Répondre

    Merci pour votre article qui me fait prendre conscience que 1euro français n’est plus l’équivalent d’1 euro allemand. Question pratique: Pensez-vous que l’ouverture d’un compte en Allemagne pour y déposer ses liquidités permet de se prémunir d’une dévaluation?

    24 août 2011 à 17 h 19 min
  • dsz Répondre

    "Depuis 1999, une parité fixe lie les anciennes monnaies à l’euro, donc entre elles. Un euro vaut par exemple 6,55 francs ou 1,95583 mark."

    Vous soulignez juste qu’il existe surtout un système contraignant pour le profit des pays les plus forts… en l’occurrence l’Allemagne! Toute l’inanité du dispositif est révélée par la comparaison avec un système de monnaie commune, une parité entre les monnaies étant régulièrement redéfinie.

    Question:  Puisque nous avons la profondeur de champ nécessaire concernant la France, que signifie ce sabordage en règle sur la durée? pourquoi nos élites ne servent pas les intérêts des Français? Quel est leur véritable agenda, celui qu’elles suivent mordicus sans tenir compte du vote souverain du peuple? http://www.la-France-contre-la-crise.over-blog.com

    17 août 2011 à 17 h 43 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *