Pas de qualité sans concurrence

Pas de qualité sans concurrence

Un de mes lecteurs, M. Guy de Lanouvelle (86 – Poitiers), me reproche d’avoir écrit que « tous les consommateurs du monde entier disposent de produits de plus en plus excellents et de moins en moins coûteux » et il dit que c’est exactement le contraire qui nous arrive…

Je pense que M. de Lanouvelle a globalement tort, mais il y a des points où il a raison.

Pour la nourriture : le lait, les œufs ou le riz que l’on achète aujourd’hui sont d’une excellente qualité, d’une immense variété et leur coût a fortement baissé.

Pour les transports, même constat : les automobiles, les trains ou les avions offrent, à des prix de plus en plus bas, des voyages de plus en plus faciles et sûrs.

Pour l’électronique, il suffit de voir l’évolution des prix et de la qualité des réfrigérateurs, des téléphones, de la télévision ou des ordinateurs.

En cinquante ans, la médecine est passée du Moyen Âge à la science-fiction. On commence à refaire des cerveaux à neuf. Le prix d’une césarienne permettait, en 1960, de payer le salaire d’un couple de domestique logé et nourri. Vingt ans plus tard, il ne suffisait plus pour payer le salaire d’une employée de maison.

Bien évidemment, seuls les pays développés profitent de cette merveilleuse évolution.

Par contre, dans les secteurs socialisés et transformés en monopoles d’État, comme les hôpitaux ou les écoles, on observe indiscutablement une régression des services rendus. L’absence de concurrence pousse ceux qui travaillent dans ces secteurs à ne pas chercher à fournir le meilleur d’eux-mêmes. Les hôpitaux publics sont sinistrés et pour longtemps. La socialisation a organisé la pénurie dans les hôpitaux français, comme elle l’organise partout dans le monde. Aujourd’hui, pratiquement plus un étudiant français ne choisit des spécialités aussi prestigieuses que la chirurgie ou l’obstétrique. Les contraintes de sécurité imposées, la judiciarisation deviennent insupportables et ce sont des étudiants venant de pays sous-développés qui assurent la marche de nos services, avec des qualifications bien inférieures aux qualifications françaises. Les 35 heures ont été le coup de grâce achevant le moribond. La mortalité des enfants à la naissance remonte. Quand une canicule arrive, l’hôpital est incapable de réagir avec efficacité.

Le secteur d’hospitalisation privé marchait beaucoup mieux. La concurrence y jouait et grâce à elle, dans les secteurs où la comparaison est possible, il coûte au pays deux fois moins cher pour une opération ou un accouchement… Mais les coûts de fonctionnement augmentent brutalement et les prix de journée sont bloqués. Les cliniques vont donc faire faillite et fermer et seuls resteront les hôpitaux, où les prix sont deux fois plus élevés.

L’Éducation nationale est totalement sclérosée et le nombre des illettrés fabriqués par le mammouth augmente régulièrement. Au lieu de mettre les écoles en concurrence, on maintient un système scolaire unique, rigide et coûteux. Et pour qu’il soit un peu mieux laïcisé, on y interdit le voile et la croix.

Il existe enfin un troisième secteur où indiscutablement, la qualité des services s’est dégradée sans que la socialisation en soit responsable : les voleurs ont des voitures leur permettant de disparaître rapidement, la société industrielle envoie ses déchets dans l’air, sur le sol ou dans l’eau. On ne peut plus prendre le café dans le jardin sans entendre des moteurs ronfler dans le ciel ou sur la terre. Ma vieille voisine fabrique encore de merveilleux fromages de chèvre, mais elle ne respecte absolument pas les normes sanitaires européennes. Quand elle mourra, ses fromages disparaîtront avec elle.

Que les hommes politiques rétablissent la concurrence et organisent avec efficacité la lutte contre les nuisances, et mon correspondant aura totalement tort. C’est possible.

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Comments (5)

  • Anonyme Répondre

    que dire à lire ces lignes, si ce n’est "n’importe quoi!" ou comment faire une analyse bcp trop facile. Il sufit de voir la qualité des services dans les pays ou la concurence est ouverte à tout-va pour sapercevoir que vos dires sont plus que ridicules. Mais bon… il est si facile de dénigrer sans connaître ni réfléchir un minimum.

    25 septembre 2008 à 10 h 09 min
  • raynaud Répondre

    Cher Monsieur Jolly, Apparamment les pays du tiers monde qui se plaignent sans cesse dans les conférences internationales des subventions et interventions agricoles dans le monde développé ne croient pas à “l’ultralibéralisme agricole” de ce monde là. Quant à la “planification raisonnée”, notre désordre est déplorable certes mais tellement plus satisfaisant que les planifications raisonnées faites dans des endroits aussi différents que l’Asie, l’Amérique latine, l’Europe centrale et orientale, et ce pendant des décennies. Le peu de libéralisme – liberté – qui existe encore chez nous, nous a sauvé de ces catastrophes de désolation, de gaspillages, de pollution affreuse et massive que vous connaissez. “Un coût économique et social délirant”. Rêvons avec Platon, mais ne passons pas à l’acte. Attendons d’avoir quelques centaines de millions d’années derrière nous comme les dinosaures avant de nous inquiéter pour savoir si le ciel va nous tomber sur la tête.

    21 janvier 2004 à 9 h 50 min
  • raynaud Répondre

    Vous êtes beaucoup trop optimiste sinon aveugle en ce qui concerne l’état de la médecine moderne, dite publique ou privée. Un résultat élémentaire de la théorie économique, vérifié par l’expérience, est que, sur la longue durée, le monopole conduit à une baisse de la qualité et une augmentation des coûts. Un monopole est caractérisé par des barrières à l’entrée et des privilèges (lois privées au bénéfice de certains). Sur la longue durée un monopole ne peut se maintenir qu’avec l’aide de l’État. Pour la médecine cela fait plus d’un siècle que cela dure. Toute innovation médicale est interdite à tout acteur non médical, acteur ou patient. Toute vraie concurrence est interdite. Conclusion : nous avons une médecine trop chère et de mauvaise qualité –par rapport à ce que nous pourrions avoir. Aujourd’hui Jenner et Pasteur seraient plusieurs fois condamnés selon les lois en vigueur. Ce que nous perdons, nous ne le savons pas. Pas plus que ne l’aurait su le petit Joseph Meister. Son sort aurait été « normal ». Songez au cancer. Si des biochimistes ou des physiciens de génie, non médecins, avaient pu nous apporter quelque chose, nous ne le saurons jamais.

    20 janvier 2004 à 9 h 42 min
  • raynaud Répondre

    Votre conclusion : c’est possible. Non. Le fond de commerce de la politique moderne est l’intervention. L’intervention est à l’opposé de la concurrence puisque c’est l’imposition de règles identiques pour tous – ou de privilèges pour certains – en tous cas certainement pas de pratiques sélectionnées par l’usage et la concurrence.

    20 janvier 2004 à 9 h 40 min
  • Jolly Dominique Répondre

    Cher Bernard Trémeau, je souhaite réagir à votre article. La compétition, la concurrence augmente la qualité, fait baisser les prix. Une idée simple, une idée courte. Ce raisonnement a priori compréhensible par le l’homme de la rue moyen est tout simplement faux. Une notion est simplement oubliée, la notion de temps. Il suffit de connaître les processus de l’évolution (c’est un peu plus compliqué, désolé …) pour se rendre compte qu’à l’instant t, votre hypothèse peut être localement vraie. Pourtant dans la durée, il a été facilement démontré qu’un organisme hypersélectionné dans un contexte particulier va disparaître irrémédiablement car il va y avoir une peste (exemple de la banane actuelle qui après une hypersélection par nos génies productivistes de l’agroalimentaire et une disparition quasi générale des variétés “moins” rentables il y a quelques années, est menacée de disparition, c’est le problème de la monoculture résultat d’une concurrence féroce organisée par des tenants de l’ultralibéralisme agricole) ou un changement environnemental majeur. Au niveau sociétal, on retrouve le même problème dans les transports que vous évoquiez. Il y a en Europe une concurrence exacerbée entre les différents moyens de transport. C’est très bien dites vous avec une augmentation de la qualité (allez voir les chemins de fer britanniques; le métro Londonnien se caractérise-t-il par des prestations inégalées ?) et une baisse des prix. Je constate surtout une multitude doublons de liaisons avec la concurrence air-train par exemple sur les lignes intérieures. Cette concurrence entraîne des surcoûts en terme écologique qui nous mènent à l’impasse. Que dire de cette compétition effrénée entre transporteurs routiers, qui au mépris des conditions de travail (horaires des conducteurs démentiels), des règles de sécurité routière, des dégats écologiques dues aux pollutions atmosphériques et sonores? Tous ces effets ont un coût économique et social délirant qui est toujours passé à la trappe par des Monsieur-je-sais-tout simplistes et réducteurs. La complémentarité, la planification raisonnée des transports associée à un nouvel urbanisme est une nécessité absolue si on ne veut pas à moyen terme devenir comme des Dinosaures à la fin du Crétacé, c’est à dire des organismes en voie d’extinction suite à une catastrophe écologique dont les promoteurs ici auront suivi les préceptes de “penseurs” sclérosés, binaires et incompétents comme vous et vos affiliés. Dominique Jolly Professeur de Biologie Végétale, Institut des Sciences de l’Evolution Université Montpellier II

    20 janvier 2004 à 3 h 20 min

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