Pétrole, alcool et atome

Pétrole, alcool et atome

Depuis Malthus, la pénurie d’énergie est un des thèmes favoris de tous ceux qui ne croient pas en l’intelligence de l’homme, ou qui aiment faire peur.

Or, les prix du pétrole flambent. On nous fait donc croire que l’on n’aura bientôt plus d’essence à mettre dans notre voiture. Oubliant que, si les prix du pétrole flambent, ce n’est pas la rareté du pétrole qui les fait flamber (les réserves connues sont de plus en plus vastes), mais ce sont les troubles politiques qui menacent sa production au Moyen Orient, en Afrique ou au Venezuela. Si la paix revenait dans le monde, le pétrole se vendrait 15 dollars le baril au lieu de 57…

Bien avant que le prix du pétrole flambe, l’alcool et l’atome se développaient.

Selon une dépèche de l’AFP repérée par Jean-Pierre Chevallier, le premier avion volant à l’alcool, l’Ipanema, est maintenant produit en série au Brésil par la Société Embraer, quatrième producteur mondial d’avions commerciaux. Cet avion est utilisé pour répandre des produits sur les champs des agriculteurs brésiliens.

Le coût d’utilisation de l’alcool est bien inférieur à celui de l’essence, le moteur est plus puissant, ce qui permet une utilisation plus efficace de l’avion. Cet avion est beaucoup moins polluant que l’avion à essence. L’alcool utilisé sera tiré de la canne à sucre, comme le rhum, et la canne à sucre pousse bien au Brésil. Ce type d’alcool est à consommer sans aucune modération…

Une récente conférence au Creusot d’un responsable de la recherche sur la fusion nucléaire française à Cadarache permet de faire le point sur cette autre source d’énergie. Tandis que la bombe A tire son énergie de la fission de l’atome, la bombe H tire la sienne de la fusion.

On en est encore au stade de la recherche, et d’immenses problèmes techniques doivent être résolus. La fusion, par exemple, ne se fait que vers un million de degrés. Comme aucun récipient ne peut résister à une telle température, on est obligé d’enfermer dans un champ magnétique le plasma utilisé. Ce n’est pas simple.


Bientôt la fusion

Mais la recherche avance à grands pas, en France, en Angleterre, aux USA ou au Japon. De l’énergie par fusion nucléaire a déjà été produite en toute petite quantité. On en est arrivé au stade ou un réacteur expérimental peut et doit être construit. Mais sa construction est une entreprise colossale. En pratique, tous les pays du monde vont se réunir pour financer un tel projet. Un bâtiment plus haut que l’Arc de Triomphe l’abritera. C’est le fameux programme ITER. Les négociations sont toujours en cours, mais la construction à Cadarache semble très probable. Le programme ITER est le type parfait de la nécessaire intervention d’un État dans l’industrie…

Les centrales atomiques utilisant la fission de l’atome présentent un risque évident : elles peuvent exploser. Il ne faut pas oublier Tchernobyl. Les centrales utilisant la fusion ne peuvent pas exploser. Aussitôt qu’un réacteur produisant de l’énergie par fusion est endommagé (par une panne ou une bombe), la fusion s’arrête, donc la production d’énergie s’arrête.

Contrairement à la fission, la fusion nucléaire est très peu polluante. Les déchets radioactifs à stocker sont donc très peu volumineux.

De plus, avec la fusion de l’atome, la production massive d’hydrogène devient possible. Le moteur à hydrogène non polluant pourra remplacer le moteur à essence très polluant.

La mer fournit les matières premières nécessaires à la fusion, la fusion nucléaire peut être classée sans hésiter dans les énergies renouvelables.

Il y a deux ans, on voyait difficilement la fusion devenir opérationnelle avant l’an 2100. Le conférencier nous a très prudemment avancé que ce devrait être réalisé avant 2050. Mais une de ses diapositives avait retenu la date de 2035…

Les puits de pétrole fermeront avant d’avoir été vidés. Comme toujours, l’intelligence humaine trouve la solution du problème bien avant qu’il devienne dramatique.

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Comments (5)

  • melouan Répondre

    les réserves de pétroles ne sont pas infinies, et seul un baril à 60 USD peut permettre de nouvelles prospections en Alaska ou en Sibérie. Sans controle international ce sera toujours le consommateur lambda qui l’aura dans le … . Business is business §

    28 mars 2005 à 0 h 36 min
  • LESTORET Répondre

    Il existe dans les vieilles écritures une règle que les Sages ont découverte, à savoir que Dieu, dans la nature, a créé le remède avant que le mal ne naisse. Or nous voyons aujourd’hui le pétrole devenir de plus en plus cher tandis que nombreux spont ceux qui pensent que les réserves s’épuisent. Eh bien, repoussons les soucis: d’autres énergies existent qui sont en voie de mise en place ou de création: l’alcool végétal, la fusion et l’énergie atomique, sans parler de l’électricité et de la force des éléments naturels comme le vent, l’eau, les vagues, les marées etc… La possibilité de remplacer le pétrole existe donc sans aucun doute; il suffit qu’un véritable projet industriel ou économique soit mis en place. Mais il faudrait que les Sociétés pétrolières dont l’influence politique est loin d’être négligeable dans nos démocraties,cessent de mettre un frein au développement et à l’utilisation des énergies nouvelles.

    27 mars 2005 à 19 h 53 min
  • NuDD Répondre

    “ce n’est pas la rareté du pétrole qui les fait flamber (les réserves connues sont de plus en plus vastes)”. Peut être mais nous consommons ce pétrole des centaines de fois plus vite qu’il ne se créé depuis de nombreuses années… de plus la pluspart des spécialistes sont en accord pour dir que le pétrole vas manque à moyen terme, ce ne sont pas les hommes politiques qui en parlent. M’enfin heureusement il y a des alternatives…

    27 mars 2005 à 17 h 12 min
  • stf Répondre

    “Si la paix revenait dans le monde, le pétrole se vendrait 15 dollars le baril au lieu de 57…” Ca me parait un peu rapide… Il ne faut pas oublier que de grandes puissances émergentes (la Chine à elle seule…) sont des consommatrices à l’appétit dévorant. Face à cette forte croissance de la demande, l’OPEP a pour l’instant refusé d’augmenter ses quotas de production. C’est un facteur important qu’il ne faut pas occulter je pense. Si la paix revenait dans le monde, enfin surtout au moyen-orient, en quoi celà permettrait de revenir à un coût utopique du barril? Peut-être celà permettrait une stabilisation du prix autour des 50 dollars. Peut-être même un peu moins. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’en Irak la production de pétrole est certes ralentie, mais nullement arrêtée. Les réserves mondiales sont des estimations et d’ici à 2035, comment faire des prévisions précises. L’Asie est seulement en train d’émerger et elle a déjà des besoins colossaux. La terre va devoir nourrir une nouvelle bouche, et il me parait difficile d’affirmer si facilement que l’homme a la situation bien en main.

    27 mars 2005 à 16 h 53 min
  • R. Ed. Répondre

    Avant de vider les réserves de pétrole pour chauffer la population, pour l’éclairer et finalement pour lui permettre de se déplacer, il conviendrait de les utiliser aux usages plus particulier de celui-ci: nourriture, habillements, chimie, médicaments et tout le reste.

    27 mars 2005 à 13 h 54 min

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