Peut-on parler en France de l’immigration ?

Peut-on parler en France de l’immigration ?

Pendant des années, j’ai vécu à côté de millions d’émigrants potentiels, en Asie, et en Afrique. Tous veulent fuir leur pays et se réfugier en Europe de l’ouest. Pourquoi ? Parce que dans leurs pays, c’est le règne de l’incurie et d’une corruption généralisée. Je me souviens de l’un d’entre eux qui me confiait : « En « clandestant », on est toujours gagnant. Vous, à notre place, vous auriez déjà émigré… » Je me souviens aussi de cette aide alimentaire distribuée aux populations misérables d’Afghanistan et que j’ai retrouvée sur les marchés du Pakistan ; un chapitre que je serais en mesure de développer…
Je me limiterai à rappeler que la corruption dans les pays dits « en développement » aurait coûté cent milliard de dollars à la Banque mondiale, selon le sénateur américain Richard Luger, dans sa déclaration devant le Sénat américain le 14 mai dernier.
Aussi bien, suis-je stupéfait de lire et d’entendre tant de responsables, tant de commentateurs, à longueur de colonnes et d’émissions de télévision, disserter sur l’immigration sans en citer les causes. Qu’ils aillent voir ce qui se passe entre Beyrouth et Islamabad, qu’ils aillent se promener sur le continent africain qui a connu depuis les indépendances 28 guerres importantes, génocides inclus – et cela continue – et 29 coups d’État.
« C’est hélas vrai, dit-on, au plus haut niveau. Eh bien ces pauvres gens, nous allons les aider, nous allons assurer leur développement et tout heureux, ils vont rester chez eux ». Mais voilà quarante ans qu’on entend ce refrain. Qu’est devenue l’aide financière prodiguée à l’Afrique où la misère est bien plus grande qu’au temps de la colonisation ? Elle s’est transformée en « coffre-fort ambulant », selon l’expression de Bernard Kouchner parlant d’un chef d’État d’Afrique centrale archi-milliardaire, mais dont les populations crevaient de faim. Qui peut garantir que des hommes politiques au pouvoir dans les pays donateurs n’ont pas, en retour, bénéficié de cette aide généreuse puisée dans la poche du contribuable ?
Il faut donc émigrer et par tous les moyens, les plus chanceux avec un visa, que la France distribue à tour de bras, les autres grâce à des passeurs qu’ils doivent payer très cher. Les allocations de toutes natures sont là pour attirer toute la misère du monde. Que l’on se reporte à l’article d’Ivan Rioufol dans le Figaro du 18 novembre qui fait connaître que le coût de l’immigration et de son intégration s’élèverait en France à 36 milliards d’euros par an, soit 80 % du déficit public…
Bref, si l’on fait le compte, il devrait arriver en France quelque mille nouveaux immigrants par jour, en majorité des jeunes dont la plupart viendront grossir les effectifs des clandestins déjà au nombre de 200 000 ou 300 000. On n’en sait trop rien. Il est, au demeurant, assez étrange, que l’administration d’un pays organisé ignore, à 100 000 ou à 300 000 unités près, le nombre d’étrangers vivant illégalement sur son sol, et vivant comment ?
Tout ceci étant malheureusement vérifié, on va, me dit-on encore, aider ces pauvres gens. On va lancer une politique de la ville et des banlieues. On va y mettre, cette fois-ci, le paquet, des milliards. Fort bien, mais voilà des années que j’entends la même chanson. 34 milliards d’euros, me semble-t-il, ont déjà été dispersés dans les banlieues des grandes villes depuis 2000. Le résultat, c’est depuis le 1er janvier 2005, 35 000 véhicules incendiés appartenant le plus souvent à des gens de condition modeste et qui, de ce fait, se retrouvent dans la gêne. C’est cela la politique sociale de la ville !
De grâce, assez de balivernes, d’hypocrisie, d’illusions, de mensonges et d’erreurs. La vérité, c’est que ces populations immigrées sont désormais trop nombreuses pour être assimilées. De la volonté d’intégration, elles sont passées à la volonté d’agression pour d’évidentes raisons ethniques, sociales et religieuses. La situation actuelle ne peut que s’aggraver. La guérilla urbaine sera incessante avec des éruptions de violence et sur tout le territoire national. On commence à récolter aujourd’hui ce qui a été semé depuis trente ans, avec le risque d’interventions islamistes qui trouveront très logiquement leur place dans un pays désormais constamment menacé par le chaos.
Certains me disent : « Vous êtes bien sévère. » Je ne le suis pas plus que le général De Gaulle, qui disait à Alain Peyrefitte le 5 mars 1959 : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayer d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. »

Un mot encore avant de terminer. Par souci d’objectivité, je n’appartiens à aucun parti politique.

Christian Lambert
Ancien Ambassadeur de France

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Comments (1)

  • grandpas Répondre

    Pourquoi des gens tel que vous n’ont pas plus soivent la parole,votre lettre devrait être publiée dans les grands journeaux nationaux.

    5 décembre 2005 à 21 h 56 min

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