Plan social chez PSA, c’est la faute de l’État !

Plan social chez PSA, c’est la faute de l’État !

Il est évidemment comique d’entendre des politiciens, qui n’ont jamais mis les pieds dans une usine de leur vie (sauf pour y serrer des mains de syndicalistes stipendiés), faire une leçon de bonne gestion industrielle à un groupe familial, qui, depuis plus de 100 ans, a démontré son savoir-faire. Et sa capacité à surmonter les épreuves et les crises.

Que n’avons-nous, en France, beaucoup de familles Peugeot ! Mais bien sûr, pour ce faire, il faudrait commencer par ne pas les insulter…
Des économistes de pacotille, et néanmoins péremptoires, viennent nous dire que le groupe PSA a commis au moins deux erreurs : il aurait dû s’orienter vers le haut de gamme ; et s’internationaliser davantage et plus vite.
C’est sans doute vrai. Les chiffres le prouvent.

Mais qui, sinon l’État et les commentateurs à sa solde (soi-disant professeurs d’économie, pseudo journalistes…), a poussé le plus fort notre industrie automobile à faire le contraire de ce qu’il fallait faire ?
Dès les années d’après-guerre, avec comme fleuron la Régie Renault, issue d’une spoliation éhontée (de type soviétique), la doctrine officielle ne voulait connaître que les « petites » voitures. Ce qui aurait été intelligent, si cela ne s’était pas accompagné d’un ostracisme à l’égard des « grosses » voitures.

Quand un gouvernement socialiste instaure la vignette en 1956, elle est progressive avec la puissance des véhicules. Et atteint des niveaux dissuasifs pour les grosses cylindrées, pour le motif avoué que celles-ci ne sont pas construites chez nous. Ce que nos éminences de l’époque n’avaient pas deviné, c’est que c’était aussi le meilleur moyen de n’avoir jamais de marché intérieur pour ces voitures-là, qui, aujourd’hui, font l’insolente prospérité des groupes Volkswagen, Mercedes, et BMW… Mauvaise stratégie populacière qui, sous différentes formes, perdure encore aujourd’hui.

S’agissant de l’internationalisation, la contradiction est encore plus évidente. Il fallait produire et exporter, mais surtout pas se délocaliser, et encore moins aller construire en Chine ou ailleurs. N’insistons pas sur ce point. Ce serait cruel…
Certes, le coup est rude : 8 000 emplois supprimés et une usine employant 3 800 personnes à reconvertir. Il faut souhaiter que beaucoup d’industriels se présentent pour embaucher au plus vite ces salariés souvent très qualifiés.

Mais qui aura ce courage, quand on entend un syndicaliste CGT, invité du 20 heures, déclarer que son organisation fera en sorte d’ôter aux industriels « l’envie de fermer des usines en France » ? Qui aura l’audace de créer une usine, si on lui interdit de la fermer un jour ?
Le président de la République a cru devoir dire que le plan présenté par le groupe Peugeot ne pouvait pas être accepté. C’est donc que, dans son esprit, s’agissant d’une entreprise 100 % privée, l’État commande et celle-ci obéit. À bon entendeur, salut !
Et vous dites que vous voulez favoriser la création d’emplois ? En matraquant les entrepreneurs, toujours assimilés aux riches ? Et donc en les faisant fuir…

Vous dites que le groupe PSA a reçu quelque quatre milliards d’euros d’aides publiques. C’est sans doute vrai. Et c’est toujours un grand tort pour une entreprise privée d’accepter le moindre centime d’argent public sale. Mais que voulez-vous, dans un pays où les entreprises sont aussi des vaches à lait, les industriels ont tendance à considérer ces aides comme de justes et modestes remboursements !

Le président de la République fait également reproche au groupe d’avoir distribué des dividendes. Au demeurant plutôt modestes. Mais depuis quand une entreprise qui fait des bénéfices ne devrait-elle plus rémunérer ceux qui y ont mis de l’argent d’épargne à risque ? Voulait-il dire qu’une entreprise qui, une année, distribue des dividendes doit s’interdire l’année suivante d’annoncer des plans sociaux ?
Essayons de résumer la nouvelle philosophie économique et industrielle qui se dégage des premières déclarations de responsables politiques socialistes sur ce dossier PSA :
Les entreprises doivent obéir au doigt et à l’œil au gouvernement, mais, en même temps, faire strictement l’inverse de ce qui leur est demandé. Elles doivent créer des emplois et ouvrir des usines, en s’engageant à ne jamais licencier. Elles doivent se procurer des capitaux, sans les rémunérer. Si elles acceptent une subvention, elles doivent savoir que cela vaut mise sous tutelle.

Si vous n’êtes pas convaincu, c’est que vous n’avez pas compris ce que patriotisme économique socialiste voulait dire !

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Comments (14)

  • Florin Répondre

    @ F : "à contraintes égales", dites-vous … Soit !

    Renault et Peugeot – vous me l’accorderez, ces deux-là sont à contraintes (ou absence de … ) égales.

    Renault a eu une idée de génie : racheter pour une bouchée de pain des usines à l’étranger (pas bien loin, à l’intérieur de l’UE – pas folle la guêpe). Dacia a sauvé le groupe, qui en tirait une large part de sa marge. Derrière la donne comptable, il y a le concept, la voiture low-cost.

    Faut quand-même pas sortir de l’ENA pour comprendre que, STATISTIQUEMENT et globalement, notre peuple s’appauvrit, de par la réduction sur le très long terme de l’activité productive.

    Donc, il faut du low-cost, dans tous les domaines.

    Low-cost oui, mais pas de pots de conserve non plus !  Seuls les riches voyagent léger, pour les autres, il faut du volume, du coffre ("regardez-moi ce coffre, il y a de la place pour trois macchabées" – bon, là, ça se passait aux US). La Logan et la Duster ont été de bons compromis pour les plus modestes d’entre nous. Bon marché, mais grandes !

    Les bonnes idées, ça (se) paie; un manager comme Ghosn mérite largement ses millions, et son entreprise en profite, du vigile au directeur.

    En même temps, que faisait Peugeot ? Plein d’intentions louables, il "maintenait les emplois en France". Parfait ! D’autres le font aussi. MAIS PAS POUR DES PRODUCTIONS ORDINAIRES, sans intérêt et sans valeur ajoutée. Le ptit train-train pépère, ça ne marche plus, ni même chez les fonctionnaires.

    Il y a un problème de management, mais aussi, un problème d’actionnaire !!!

    Les Peugeots, la famille, sont TROP PEU gourmands !!!! Ils se contentent de quelques miettes, au lieu de faire le ménage et installer aux commandes des gens AMBITIEUX !!! Il faut des managers qui "ont faim", qui arrivent aux négociations couteau aux dents … Les papys style Quai d’Orsay n’ont rien à faire dans ce type de business.

    23 juillet 2012 à 21 h 08 min
  • F Répondre

     Florin
     OK, alors comparez la branche raffinage Total France ( déficitaire) à la branche raffinage Total ailleurs ( bénéficiaire).
      Et pour des sociétés différentes, ( mais dans la même branche) comparez à contraintes égales ( c’est à dire finalement au sein du même pays)…
      En fait, quand vous dites "qu’un échec n’est imputable qu’aux seuls dirigeants surtout quand on voit d’autres acteurs de la branche réussir", vous imputez l’échec du coureur à qui on a imposé de concourir en trottinette à lui seul alors qu’on a laissé ses concurrents libres de leur matériel…Moi je veux bien, mais votre affirmation péremptoire me semble un brin osée…

    22 juillet 2012 à 18 h 08 min
  • Florin Répondre

    @ F : les comparaisons sont pertinentes au sein de la MEME branche d’activité.

    22 juillet 2012 à 0 h 24 min
  • F Répondre

      " Un échec n’est imputable qu’au dirigeants surtout quand on voit d’autres acteurs de la branche réussir".
      A conditions de comparer à armes et à contraintes égales…
      Total, par exemple, fait presque tous son bénéfice à l’étranger. Pourtant, ce sont les mêmes patrons, la même politique et la même boutique…Mais les contraintes sont différentes.

    21 juillet 2012 à 23 h 00 min
  • Florin Répondre

    "Privatisons les profits, nationalisons les pertes" … hé oui, ça a du bon … ce qui est à moi est à moi … mais si les vagues sont trop fortes, "au secours, je me noie".

    Ailleurs dans le monde, on les appelle "too big to fail" – trop gros pour crever. On vide les caisses des Etats (et surtout, les poches des con-tribuables) pour les sauver. Bien TROP souvent, derrière un gros qui boit la tasse, se cache un PDG repu, avec ses discours à deux balles, "we are the best, et on n’a pas de leçon à recevoir, de personne", suivi servilement par son "board".

    Rappelons-nous de Kodak, qui n’a pas vu venir la caméra numérique … Est-ce la faute de l’Etat (et lequel ???), des ouvriers, du vigile à l’accueil, du fisc, de l’URSSAF, … ?

    Soyons sérieux : un échec n’est imputable qu’aux seuls dirigeants, surtout lorsqu’on voit d’autres acteurs de la branche réussir.

    M Dumait nous parle des 100 ans d’histoire de Peugeot. La bonne gestion, la créativité, l’innovation, l’intelligence et le bon goût ne se transmettent pas, cher Monsieur, de génération en génération. (Dans le cas contraire, tout ça serait soumis à la taxe sur les successions).

    M Dumait nous parle de la vignette auto, introduite en 1956 et pénalisant les grosses cylindrées, en obérant, par la même, l’avenir des constructeurs automobiles français en détruisant le marché des limousines… M Dumait, navré de vous le dire, la plupart de nos rues, en ville ou à la campagne, sont tellement étroites que la seule chose qui saurait s’y glisser est la Fiat 500 ou assimilées. La limousine reste un rêve – facile à vivre, en vacances aux US …

    D’autres constructeurs, japonais et coréens, se sont parfaitement adaptés à ce grand écart, entre un marché national de pots de conserves, et un marché américain friand de limousines et de confort (clim, boîtes auto, etc).

    La tristesse de ces restructurations industrielles, c’est que, d’habitude, les seuls à en payer le prix sont ceux qui ont le moins d’emprise sur le cours des choses. (J’irai pas jusqu’à dire que je vais acheter une Peugeot pour les soutenir …).

    21 juillet 2012 à 15 h 08 min
  • F Répondre

      C’est extraordinaire!
     Ceux qui critiquent les entreprises qui délocalisent sont les mêmes qui admirent Renault d’avoir une usine en Iran et critiquent Peugeot de ne pas l’avoir fait…
      Et les mêmes critiquent ceux qui boycottent la dictature iranienne alors qu’ils donnaient des leçons à Sarkozy quand il promouvait le commerce français avec la Lybie ou la Chine!…

    21 juillet 2012 à 10 h 15 min
  • IOSA Répondre

    Gwendoline@…

    "Peugeot paye le prix de l’actionnariat GM "7%"…les lobies américains ont imposé le boycott des activités commerciales avec l’État Iranien.
    Renault à dit merde au boycott, leurs ventes ont progressés de 100% en Iran en 2011."

    Et lorsque l’on sait que Renault est détenu principalement par l’ Etat au contrario de ses autres concurents ?

    IOSA 

    21 juillet 2012 à 2 h 04 min
  • Anonyme Répondre

    @ quinctius cincinnatus

    Et vous oubliez l’escroc tous azimuts notoire Jacques Attali, brillantissime major de L’Ecole Polytechnique de Paris, mais nullissime politicaillon qui n’a aucune excuse puisqu’il est naturellement doué. Ses conseils ont toujours fait porter des bas de plomb à l’économie française. La soie est pour ses molets sensibles à lui.

    21 juillet 2012 à 0 h 30 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ SEMBOUR

    comme le disait une de mes vieille cliente ( d’origine Suisse ) ancienne Résistante dès l’âge de 17 ans : " en deux ans ( en 1947 ) ils ont réussi à se faire à nouveau détester " … c’est un malheur pour ce Peuple , si jalousement envié et  si justement admiré , d’avoir de pareils individus sensés être , pour les media ,  leur élite  ; je veux parler de  D.S.K. , B.H.L.  , Kouchner , Lang … etc . Heureusement il y a tous les autres qui fertilisent de leur intelligence et de leur haute valeur  morale l’espèce humaine …  n’admirons donc  qu’à ces derniers

    20 juillet 2012 à 10 h 38 min
  • Oldney Répondre

    Voilà un propos sacrément bien envoyé !

    Je vote doublement pour.

    20 juillet 2012 à 0 h 32 min
  • Gwendoline Répondre

    Peugeot paye le prix de l’actionnariat GM "7%"…les lobies américains ont imposé le boycott des activités commerciales avec l’État Iranien. 

    Renault à dit merde au boycott, leurs ventes ont progressés de 100% en Iran en 2011.

    19 juillet 2012 à 22 h 52 min
  • Anonyme Répondre

        Quand on considère le parcours de carrière de Pierre MOSCOVICI, on mesure à quel point ce genre de personnage est l’incarnation même du politocard nuisible. Confit dans l’idéologie d’extrême gauche par ses parents, avec un père membre du Parti Communiste Roumain (dont on connait les effets bénéfiques pour la Roumanie), une mère qui signait le manifeste du Parti Communiste Français (auquel la France doit tant), Pierre Moscovici, ancien élève de la méprisable ENA, est resté membre , jusqu’en 1984 de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) d’Alain Krivine.
        Soucieux de se ménager un avenir politique, il n’a d’autre ressource que de passer au PS, où il grenouille et gargouille depuis. Vivant avec sa jeune « compagne » depuis qu’elle a eu ses 20 ans, (elle a 24 ans en 2012), il ne semble pourtant pas avoir la vie de patachon de son ancien professeur DSK. Pour moi, et comme DSK, il est pourtant l’expression de ce que la communauté juive peut produire de plus abyssalement négatif, sournoisement destructeur, positivement rédhibitoire, et objectivement dangereux pour la cause économique française. A part Martine Aubry, il n’y avait pas pire candidat pour le portefeuille du Ministère des Finances. Le renard fut nommé gardien du poulailler.
        Je doute fort qu’il y ait le moindre atome crochu entre lui et les responsables de la famille Peugeot. Je souhaite à ces derniers de pouvoir tirer leur épingle du jeu. Ils ont effectivement voulu jouer la carte des petites voitures et donc obligatoirement de la délocalisation. L’heure des grandes décisions approche pour eux. Ils pourraient tout vendre en bloc à ce gouvernement de demeurés, qui ont bien quelques dizaines de milliards à perdre pour « prouver » qu’on peut faire des voitures du peuple en France, comme Hitler faisait des Volkswagens. 

        Effectivement, tout va devenir possible le jour où la France aura achevé son parcours de tiers-mondisation avec des salaires enfin compétitifs, suffisamment proches de ceux qui se pratiquent au Maroc ou dans les pays de l’Est.

    19 juillet 2012 à 15 h 29 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    je n’aimerai pas être à la place du Sieur  Moscovici , feu député du Doubs , l’un des rares départements français a posséder encore ( mais pour combien de temps ? ) un tissus industriel puissant ( sans doute le plus important dans l’hexagone par rapport à sa population active car n’oublions pas que la fonction publique rentre dans les statistiques de la prospérité française selon l’INSEE le fameux P.I.B. ! )

    excellent article de Monsieur Alain Dumait , mais que pèse t il face à la médiatisation des positions cégétistes ? ***

    on remarquera que lors des reportages télévisés les ouvriers ( O.S.  pour dire manoeuvres sans qualification ) sont en grande majorité maghrébins et qu’ils sont les plus disons hargneux !

    18 juillet 2012 à 17 h 32 min
  • F Répondre

      Monsieur Dumait, je n’aurai qu’un mot: BRAVO!

    18 juillet 2012 à 12 h 53 min

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