Pour la suppression du ministère du Logement

Pour la suppression du ministère du Logement

En préambule, j’ai le souvenir de deux anecdotes révélatrices de la désinvolture avec laquelle le logement est traité.

Tout d’abord, Manuel Valls, alors Premier ministre, se déclara fier du nombre record des logements sociaux.

Cela revenait à tirer une fierté de l’appauvrissement des Français!

Évoquons ensuite le ministre Julien Denormandie qui, lors de ses vœux, surprit son auditoire en alignant les contre-vérités.

La plus savoureuse étant d’affirmer que les promoteurs étaient encore soumis à l’obligation de prévoir des conduits de cheminée dans les logements collectifs, et qu’avec lui au ministère, tout ceci serait révolu. Évidemment, il s’agissait d’une fable!

Ces deux anecdotes sont révélatrices du manque de sérieux de l’ensemble des responsables politiques qui ont amené la France dans une crise profonde du secteur du logement.

L’avènement d’une politique pragmatique, authentiquement nationale et de bon sens, devrait permettre la suppression de ce ministère.

Évoquons trois mesures pour atteindre cet objectif: l’inversion des flux migratoires, l’orientation d’une quote-part de l’épargne vers le logement neuf et la suppression de la loi SRU.

L’inversion des flux migratoires permettra de soulager la demande dans des proportions considérables.

Comment justifier qu’un pays qui n’arrive déjà pas à loger convenablement sa propre population continue d’accroître le nombre des candidats au logement – qui plus est insolvables?

Une mesure simple consisterait à imposer à l’ensemble des collecteurs d’épargne d’investir une quote-part de leurs fonds dans le logement neuf destiné à la location libre.

Rappelons que la France détient un record en matière d’épargne et que les souscripteurs n’ont pas d’autre choix que de laisser les banques investir à leur guise.

Cette mesure permettrait de soulager la demande et d’attirer des locataires dans des logements neufs et durables.

La Loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) doit être abrogée.

Elle n’a jamais démontré la moindre efficacité et s’avère totalement injuste.

En effet, elle ne considère que le stock de logements sociaux communal, sans tenir compte des flux. Ainsi, les communes qui ne parviennent pas à faire les efforts, faute de foncier disponible, se trouvent pénalisées.

Par ailleurs, ce quota de logement social a un effet pervers sur le prix du marché accession.

En effet, les logements sociaux, dans le cadre des programmes mixtes, sont souvent vendus à perte aux bailleurs.

C’est donc à l’accédant à la propriété de compenser et de payer pour l’incurie des gouvernements.

Rappelons que le bâtiment est une des très rares industries de main-d’œuvre non délocalisable.

Les dispositifs fiscaux successifs pour soutenir cette industrie ont gonflé artificiellement le marché et ont décorrélé l’offre de la demande.

Les seuls véritables gagnants dans cette affaire sont les grands promoteurs qui courent au volume et se satisfont de cette politique de gribouille.

Pour conclure cette ébauche de programme, il faut réviser en profondeur l’empilement normatif qui pénalise la grande majorité des acteurs du marché.

Même les mesures qui partent de bons sentiments finissent par se trouver contre-productives et démagogiques.

Qui oserait supprimer la «réglementation handicapés»? Pourtant, je prétends que ce serait une mesure de bon sens. Il ne s’agit pas d’être insensible au handicap, mais d’y répondre de manière pragmatique. Aujourd’hui, cette réglementation ne s’adresse qu’à un seul type de handicap (les personnes en fauteuil roulant), sans tenir compte des autres. Et cette norme s’avère très pénalisante, notamment dans les petits logements. Ceci a une grave incidence sur le pouvoir d’achat de l’ensemble des ménages et notamment des primo-accédants à la propriété.

Il suffirait pourtant d’imposer aux promoteurs d’abonder à une caisse, dont les fonds seraient spécifiquement dédiés à l’adaptation des logements.

Le surcoût de construction pour les personnes handicapées serait donc pris en charge sans nuire à la qualité générale des logements.

Évidemment, notre sujet nécessiterait d’autres développements.

Toutefois, ici comme ailleurs, il serait opportun que le bon sens l’emporte.

Bon sens qui manque cruellement, eu égard à la situation du logement en France.

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Comments (2)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le ministère du logement?
    Installons le au palais de l’élysée.
    N’y a-t’il pas 365 chambres dans cet édifice, de quoi y loger du monde.
    Chiche?

    14 avril 2021 à 13 h 13 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    supprimons tout ! …

    ” du passé faisons table rase ! … “

    14 avril 2021 à 9 h 53 min

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