Pour les banques : halte au feu !

Pour les banques : halte au feu !

Le monde économique et médiatique semble avoir perdu tout bon sens : après un effondrement des bourses qui n’est pas en cohérence avec les résultats des entreprises, on assiste au massacre de plusieurs grandes banques françaises qui perdent 20 %, 30 %, et même 50 % dans le cas de la Société Générale, dégradé par Moody’s ainsi que le Crédit Agricole.

Pour ne retenir que le cas de la Société générale, son exposition aux dettes souveraines n’atteint que 5,3 milliards d’euros dont 1,6 milliard d’euros concernant la Grèce, somme qui ne peut, en aucun cas, déséquilibrer gravement ses comptes.

Alors, de quoi s’agit-il ? Campagne politique, campagne spéculative pour racheter à bon compte la banque : on reste perplexe.

Une certitude : la panique n’est jamais bonne conseillère et les politiques, le politique portent une part de responsabilité en cédant depuis des années à la démagogie, au cours terme, à l’endettement facile, au slogan « démocratie », employé à tort et à travers, comme en Afrique à l’heure actuelle.

Pour en revenir aux Banques, il est exact que banques d’affaires et banques de dépôts ont trop souvent mélangé les genres : les gains faciles et mirobolants des traders ont alors tenté et paralysé les conseils d’administration.

Il est clair que les fonctions traditionnelles des banques avec leurs dépôts qui financeraient les entreprises vont reprendre une priorité souvent oubliée.

En France une banque fait exception et bénéficie aujourd’hui de son statut particulier : c’est le Crédit Mutuel avec son organisation régionale et ses 25 000 administrateurs, tous issus du terrain et ayant les deux pieds dans l’économie réelle. Autre spécificité, ses comptes sont vérifiés par une agence de notation, l’agence Fitch. Des banques spécialisées comme Neuflize ne se lancent pas elles aussi dans la spéculation.

Les agences de notation jouent au pompier pyromane

S’il est logique que la vertu soit récompensée et que le Crédit Mutuel ne risque pas les foudres de Moody’s, les agences de notation devraient cesser de jouer les pompiers pyromanes. Pourquoi ? Nous vivons, heureusement ou malheureusement, sous le régime de l’opinion publique et une panique peut entrainer tous les passagers vers le même bord et faire chavirer le navire avec l’équipage !

Nous avons déjà déploré dans nos chroniques que les agences, certes bonnes techniciennes, n’aient pas une connaissance suffisante de la géopolitique et ne prennent pas suffisamment en compte l’effet systémique de leurs jugements. Nous estimons objectivement que les banques françaises ne méritent pas leur déclassement.

Reconnaissons que les gouvernants pratiquent rarement de leur côté l’objectivité qui serait pourtant indispensable dans les décisions prises. La Grèce a dû brutalement passer d’un vice truquant les statistiques, à une vertu rigoureuse relevant du pari impossible. Le purgatoire serait suffisant durant quelques années. Nos gouvernants doivent sauver la Grèce et l’euro pour éviter une crise aux conséquences incontrôlables et réfléchir ensuite, à froid, aux mesures à prendre aux niveaux nationaux et européens.

La perte du leadership américain et du dollar laisse un vide à la fois économique et géopolitique. Une Europe fédérale serait possible, si elle ne revenait pas à ses démons nationalistes et voulait bien prendre comme modèle les meilleurs élèves comme l’Allemagne, la Suède, la Norvège ou la Suisse.

En conclusion, les bons exemples ne manquent pas pour une bonne gestion du système bancaire comme pour la gestion des pays. Sachons faire preuve de lucidité et de volonté, avant que les évènements ne nous échappent. En priorité, aujourd’hui, il nous faut des pilotes dans nos avions.

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Comments (6)

  • Martin Répondre

    Nos responsables politiques ont presque tous une formation…d’avocat ! Pas étonnant que notre Sarko en 2004 ait vendu plus de 5OO tonnes d’or de la banque de France au prix de 400 $ l’once, or qui en vaut 1700 $ l’once aujourd’hui. Drôles d’économistes et résultat : c’est la ruine assurée.

    27 septembre 2011 à 18 h 36 min
  • vozuti Répondre

    lorsqu’un particulier est surendeté ,les banques ne lui disent pas "ne panique pas mon gars, tout va bien":   les huissiers débarquent sans ménagements.                   par contre quand les états et les financiers dilapident l’argent des épargnants, il faut fermer les yeux pour éviter la panique.      belle excuse.

    27 septembre 2011 à 16 h 35 min
  • Le Ket de Bruxelles Répondre

    A quelques mois d’échéances électorales importantes dans plusieurs pays d’Europe, le mot d’ordre des dirigeants en fonction est : "Circulez, il n’y a rien à voir !"

    Qui nous parle des hors-bilans des institutions financières ? Celles-ci ont leurs tiroirs débordant d’emprunts, d’obligations et de titres pourris. Les banksters depuis 2008 n’ont rien changé à leurs méthodes qui s’apparentent plus au casino qu’à une gestion en bon père de famille. L’ensemble du système financier, de retraites et d’assurances est en train de vaciller sur ses bases et  son effondrement est proche par manque de courage et de volonté des mondialistes qui sont à la manoeuvre.

    La commission européenne, garante de l’application des traités et du contrôle de la gestion des états, a laissé faire et refusé les sanctions prévues pour les mauvais élèves, car  protégeant  les camarades responsables ! Maintenant il faut régler l’addition et celle-ci sera lourde : fin des Etats Providence et retour à la réalité; la fête est terminée et vivre à crédit aussi ….

    27 septembre 2011 à 16 h 05 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ci joint l’exposition à la dette souveraine au 31/12/2010 (en milliards d’euros) de la B.N.P.
                                   (source le quotidien "La Croix" début Septembre 2011)
                                     Grèce 5    Portugal 2    Espagne 3.9   Italie 24.1 !
               d’où Monsieur de Beaufort peut il bien tirer ses informations lénifiantes ?

    d’autre part si on considère la valeur marchande (c’est à dire réelle) des entreprises du C.A.C.  40  il est raisonnable de penser que celle ci ne dépasse pas l’indice 3300 points …

    27 septembre 2011 à 10 h 07 min
  • ozone Répondre

    Parait que le directeur de Standard and poors a démissioné,et le gouvernement à certainement quelque chose a voir dans la décision,avis aux amateurs donc,aux States on ne badine pas avec les "traitres".

    Pas chez nous,ou l’on préfére s coucher devant les avis de ces institutions dont on loue leur rigoureuse vertu.

    La verité est que dans la situation actuelle elles semblent se comporter en parfait petits soldats des banqsters gringos avec leurs communiqués a répétition,rendez vous compte,un avis de leur part et les gouvernements se chient dessus et une banque se retrouve massacrée en bourse.

    Combien de grandes banques américaines on eu droit aux commentaires de ces" juges"?

    En tous cas pas avant la "crise",dans une des precédentes Andersen était passé a la trappe.

    Les autres sont t’elles plus vérTUEUSES .?

    Sait’on si des actions des dites banques ont étés achetés en quantité au moment de la baisse?,

    Par qui?

    Quelqun a t’il eu la curiosité de verifier ?

    Une menace de la part de l’état de rentrer dans le capital de telle ou telle banque ferait cesser rapidement ces agissements.

    26 septembre 2011 à 21 h 26 min
  • Clément Répondre

     

    Sans commentaire! TOUT va BIEN!!!! Les entreprises ont de bons résultats!!! Avec des financements dus à un endettement constant des banques et des clients (En France) dont les revenus viennent à 60% des fonds publics (Donc de l’endettement). Mais TOUT va BIEN!!!

    Et bien non! Le niveau de compétence est au plus bas, du à l’esprit revendicatif des personnels et à leur niveau désatreux de culture générale. Les banques ont des chargés de clientèle dont les connaissances en gestion sont indignes et si la moyenne des entreprises se maintient c’est grâce à l’informatique et aux générations de 50/60 ans qui sont encore là.

    Il est invraisemblable qu’au lieu de demander aux gens lucides de se préparer à l’inéluctable on les abreuve de fadaises et d’affirmations semblables à la célèbre déclaration de Paul Raynaud "Nous vaincrons parceque nous sommes les plus forts!"

    Quand on pense que le journal "Investir" titrait il y a quelques mois "Le CAC 40 en route pour les 4500 points" cela montre le sérieux et l’inconséquence de ces spécialistes!

     

    26 septembre 2011 à 17 h 00 min

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