Pour rétablir la confiance

Pour rétablir la confiance

(suite aux propos de Thomas Jefferson, Président des Etats-Unis d’Amérique, 1801-1809) Sachant combien le Président Obama aime se référer aux Pères Fondateurs des Etats-Unis, le texte ci-dessous de Thomas Jefferson peut servir d’argument au Président Sarkozy à l’appui d’une application exigeante des accords passés hier au G20 de Londres :
 
« I believe that banking institutions are more dangerous to our liberties than standing armies. If the American people ever allow private banks to control the issue of their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and corporations that will grow up around the banks will deprive the people of all property until their children wake-up homeless on the continent their fathers conquered ».
Thomas Jefferson, 1802
 
« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées créent de la monnaie, ces banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise. »
Thomas Jefferson, 1802
 

Deux siècles après Jefferson, les banques et autres institutions financières ont inventé les produits dérivés, la titrisation, le crédit immobilier type sub-primes, le crédit à la consommation de détail, etc. Ce faisant, donnant sans s’en rendre compte raison à Jefferson, elles ont « battu de la fausse monnaie » dont la prolifération débridée et incontrôlée, à une échelle quasi planétaire, a été l’une des causes principales de la crise mondiale catastrophique que nous connaissons.

Pourtant, la cupidité tant vilipendée des banquiers, des financiers et de certains dirigeants d’entreprises – qu’il est certes nécessaire d’encadrer et de moraliser avec rigueur – n’est pas seule en cause : Aucune des nombreuses grandes institutions officielles, nationales ou internationales, n’a tiré le signal d’alarme. Certaines banques centrales, et notamment la FED d’Alan Greenspan, ont baissé leurs taux au-delà du raisonnable, inondant les marchés de liquidités. De par le monde, les gouvernements de droite comme de gauche sont restés passifs, croyant pouvoir bénéficier indéfiniment de cette avalanche d’argent venant de toutes parts, qui stimulait leurs économies. En particulier, les Démocrates américains ont longtemps cru pouvoir se féliciter de leurs lois facilitant à des millions d’ américains pauvres l’accès à la propriété de leurs logements, lois qui ont donné naissance à l’industrie pernicieuse des sub-primes. Et les Républicains américains ont longtemps cru qu’il n’y avait pas matière à introduire de la surveillance et de la réglementation dans les domaines financiers.

D’où l’ importance des mesures de régulation et de moralisation lancées par le G20 à tous les niveaux, mesures qu’il faudra maintenant mettre en œuvre avec vigueur et discernement, et compléter au fur et à mesure des besoins jusqu’à un assainissement complet du monde de la finance et au rétablissement de la confiance.

Claude Razel

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Comments (2)

  • Jean Claude LAMBERT Répondre

    C’est la fausse monnaie créée par l’endettement des ménages Américains qui est la petite graine qui a fructifié dans les grandes banques qui est la cause de la crise que nous traversons. Pour soigner le malade nos dirigeants politiques se sont empressés de faire tourner la machine à billet encore plus vite. Nous courrons à la catastrophe, il n’y a pas de pilote dans l’avion.

    11 octobre 2009 à 23 h 16 min
  • Gérard Pierre Répondre
    Ce texte prémonitoire de Thomas Jefferson a beaucoup circulé sur le web depuis l’éclatement de la « bulle américaine » et les secousses qui se répercutèrent sur les économies européennes.
     
    Il ne faudra pas compter sur la seule volonté des grandes banques pour éviter un second effondrement. L’exemple insolent de la rémunération des traders illustre s’il en est besoin la nécessité vitale d’encadrer très strictement les pratiques financières par des décisions politiques internationales dont la mise en application devra être suivie, contrôlée et recadrée au moindre dérapage.
     
    Pour que les peuples des nations, développées ou en voie de l’être, retrouvent confiance dans le capitalisme industriel et commercial, il faudra tenir fermement le mors au capitalisme financier.
    8 octobre 2009 à 22 h 43 min

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