Pour une libération de la protection sociale

Pour une libération de la protection sociale

Le thème de la protection sociale est le sujet que François Fillon a décidé de mettre au premier plan, le jour même de son élection comme candidat de la droite à la présidentielle.

Ce choix démontre un grand courage. Ignorant le contenu précis des réformes envisagées, nous souhaitons apporter au débat les éléments de réflexion suivants.

Les dépenses de protection so­ciale sont, de loin, le premier budget de la sphère publique : 228 milliards d’euros en 2016 pour les régimes de base d’assurance retraite (soit +36 % par rapport à 2007), loin devant l’éducation nationale (67 milliards, +12 %). Les dépenses des régimes de base obligatoires de la sécurité sociale représentent 478 milliards d’euros.
Ainsi, la croissance des dépenses de la « sécu » est supérieure à la croissance économique. Cette évolution doit être enra­yée si l’on souhaite mettre fin à l’augmentation des impôts.

Faire des économies sur la protection sociale ne conduira pas nécessairement à remettre en cause la solidarité nationale : il est possible de préserver les aides apportées aux plus mo­destes, tout en limitant celles apportées aux plus hauts revenus.

Cela suppose cependant de re­mettre en cause, dans un objectif de justice, le principe d’égalité du modèle français. Cette évolution a été rendue possible par le basculement du financement de l’assurance maladie vers la fiscalité. En effet, les impôts resteront dus même par ceux qui ne bénéficieront plus de la sécurité sociale et n’en acquitteront plus les cotisations.
C’est surtout l’occasion de rétablir une liberté fondamentale qui n’existe plus en France de­puis l’instauration de la sécurité sociale obligatoire en 1945 : la liberté de choisir sa protection sociale. Ce serait un gage d’efficacité : les caisses de sécurité sociale et les mutuelles seraient ainsi poussées à chercher les formules de soin les plus efficaces et les moins coûteuses.

Il est indispensable que chaque prestataire d’assurance maladie (mutuelle ou caisse de sécurité sociale) prenne en charge l’ensemble des risques. Les mutuelles ne doivent pas être exonérées des risques les plus coû­teux, car c’est là que la concurrence peut justement permettre de faire émerger les meilleures solutions. Et il serait inacceptable de condamner à la pénurie les caisses de sécurité sociale en ne leur confiant que les risques les plus lourds.

– Il ne s’agit pas de « libéralisme » : la liberté de choisir sa protection sociale fait partie des libertés fondamentales qui doivent régir les services essentiels comme la santé.

– Il ne s’agit pas de créer un régime à deux vitesses : recentrée sur un public plus limité, la sécurité sociale pourra améliorer ses prestations et reprendre les bonnes pratiques inventées par d’autres acteurs.

– Il s’agit d’inventer les pratiques médicales de demain : le monopole de la sécurité sociale s’est révélé incohérent avec la médecine libérale et l’excellence du système de soins.

Devant ces réformes majeures, il n’est pas pertinent de brandir les images des pays trop différents de la France. Les États-Unis ont un niveau de dépenses médicales si élevé qu’il est im­pensable que la France suive cette évolution. Inversement, le service public japonais, où la dépense est l’une des plus faibles des pays développés et où le niveau d’équipement est l’un des plus élevés, ne paraît pas transposable.

En revanche, l’Allemagne, dont le régime de protection sociale a inspiré les fondateurs de la sé­curité sociale française, a engagé ce type de réformes. S’il n’est pas possible de mettre en con­currence les caisses de sécurité sociale françaises comme les caisses des Länder, la concurrence peut être instaurée entre les caisses de « sécu » d’une part et les différentes mutuelles d’autre part. Si l’Allemagne im­pose aux personnes ayant les revenus les plus élevés de sortir de la sécurité sociale, on peut imaginer de permettre aux en­treprises françaises de choisir leur prestataire.

Ouvrir ce débat, c’est sortir de l’idéologie issue de la Libération de 1945 selon laquelle la solidarité impose un monopole de l’assurance maladie. C’est sans doute le principal défi de notre époque de trouver un nouveau mode d’organisation de la solidarité qui libère la créativité et responsabilise chaque maillon du système de santé.

Retrouvez la version intégrale de cet article à partir de ce lien.

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Comments (34)

  • Jacky Social Répondre

    Voici a quoi sert l’etat-providence…
    “UK Welfare Payments Help to Fund Islamist Terror Plots”
    Faites le copie-colle de ce titre dans Google et vous arriverez sur le New Media Journal ou vous pourrez lire le texte. On est foutu si l’on continue a financer la secu avec des impots interminables.

    8 décembre 2016 à 18 h 20 min
  • Jacky Social Répondre

    Voici pourquoi notre Schizoresse a tort. Qui trollera bien trollera le dernier…

    UBU-Pan, journal satirique belge – mercredi, 7 decembre 2016.

    Non, UBU-Pan n’est pas l’equivalent du tres nul Charlie Hebdo de l‘agit-prop officiel. UBU-Pan est plutôt un samizdat, car non subsidie.

    Notre système social jalouse de tous.

    Breaking news : Le revenu annuel moyen net des Belges a été de 17.684 euros en 2014. Ou encore 1.473,67 euros mensuels. En hausse par rapport a 2013, bien evidemment, histoire de souligner que tout va bien dans le Royaume de Philippe Ier. Comme toutes les moyennes nationales qui amalgament, on s’en doute, des emoluments aussi varies que ceux des independants, des fonctionnaires et des employes et les jetons de presence en intercommunales, on ne peut en sortir une verite revelee, mais on peut s’amuser a un petit calcul vu que toute le presse SS (servile et subsidiee) a repris ce chiffre sans aller beaucoup plus loin.
    Or donc, ce montant net, si l’on en croit n’importe quel simulateur syndical (non, ce n’est pas du persifflage) correspond a un salaire moyen brut mensuel de 1.792 euros. Ce qui represente des cotisations (patronales + ONSS – JS : ONSS est l’equivalent de l’URSSAF en France – les SS, on adore !) de 961,79 euros par mois pour couvrir vos petits bobos et votre pension (un concept vaporeux pour les plus jeunes de nos lecteurs).
    Avec le passage de l’age legal de la pension a 67 ans – une nouvelle donne pour presque tous les quarantennaires souriants de ce pays, ces cotisations sociales « moyennes » representent un pactole « moyen » de plus de 460.000 euros par salarie « moyen », sur une carriere de 40 ans.
    Hum…Simulons maintenant une assurance hospitalisation privee qui vous protege de tout, partout dans le monde, meme d’Ebola et des invasions de coccinelles, soit 559,52 euros en tarif…annuel pour un jeune homme de 26 ans en debut de carriere. Et 965,64 euros pour un cadre de 51 ans qui n’a jamais pris d’assurance auparavant…Apres 40 ans, on parle tout de meme pour notre jeune salarie, d’une depense de 22.380 euros…Il lui resterait en fin de carriere et a interet zero 440.000 euros. Pas mal non ? Et au fait, a quelle pension legale correspond ce salaire brut moyen de 1.762 euros mensuels ? Aux alentours de 997 euros par mois…Oui, vous calculez vite : il faudra a notre salarie « moyen » 37 ans de retraite heureuse pour revoir le total de ses cotisations sans interets. Avec une esperance de vie moyenne de 81 ans, il aura donc cotise inutilement pendant…23 ans, soit plus de la moitie de sa vie professionnelle. Et ca aussi, c’est tres moyen…

    8 décembre 2016 à 12 h 06 min
  • Jacky Social Répondre

    @Jaures: la treve est terminee. Meme en langage enfantin auquel j’ai du m’abaisser, vous ne voulez rien entendre. Aucune remise en question n’est possible. Votre ouverture etait donc feinte. Vous etes Annie Cordy: “J’voudrais bien, mais ch’peux point”. Votre message en resume dit qu’entre la capitalisation (politique de la fourmi) et la repartition (politique de la cigale), en bon socialo-fasciste, vous preferez la seconde. Et ca, c’est tres inquietant pour l’avenir. Vous vous dites partenaire social auto-proclame. D’abord, je choisis encore mes partenaires et puis avec des “partenaires” comme vous, on n’a pas besoin d’ennemis. “Lej jacky chochiauw chont noj ennemis pour la vie”.

    8 décembre 2016 à 8 h 35 min
  • C.B. Répondre

    “Jaures 7 décembre 2016 à 17 h 01 min” s’interroge: “Quels coûts sont donc moins élevés dans ces établissements privés ?”
    1) non, les salaires des enseignants du public et du privé (même sous contrat) ne sont pas les mêmes (cotisations différentes)
    2) Jaurès affirme “Les collectivités territoriales sont légalement tenues de mettre à disposition gratuitement des locaux aux normes et bien entretenus” sans préciser que “école” dans cette phrase est à entendre comme “école élémentaire” mais ne s’applique pas aux collèges et lycées, ni aux écoles maternelles ne dépendant pas d’une école élémentaire. Et cela ne vaut que pour les établissements sous contrat, donc ne s’applique pas aux écoles récemment créées qui doivent avoir fonctionné pendant 5 ans hors contrat (donc en ayant trouvé et financé des locaux ad hoc pendant cette période). Pour le second degré, les Régions sont bien plus généreuses pour l’enseignement public que pour l’enseignement privé (qui coûte donc moins cher aux finances publiques) dans un rapport de l’ordre de 3 pour 1, avec de très fortes disparités selon les régions (8 pour 1 en Limousin)

    7 décembre 2016 à 19 h 18 min
    • Jaures Répondre

      Je ne dis pas que le salaire est le même mais que celui-ci est pris en charge par l’Etat. Le coût salarial pour l’établissement privé est donc nul.
      Ensuite, vous commettez une erreur. J’ai bien parlé de collectivités territoriales, c’est à dire que les départements pour les collèges et les régions pour les lycées “doivent participer aux frais des établissement dans les mêmes conditions qu’ils participent aux dépenses de fonctionnement des classes correspondantes dans les écoles et les établissements publics d’enseignement public”. La loi est claire à ce sujet.
      Enfin, les établissements privés sont sous contrat pour 98% d’entre eux.

      8 décembre 2016 à 10 h 09 min
      • C.B. Répondre

        Seriez-vous, “Jaures 8 décembre 2016 à 10 h 09 min”, un lecteur à la lecture discriminatoire?
        Je parlais bien du coût pour l’état (autrement dit la charge pesant sur les impôts payés par les moins de cinquante pour cent de foyers fiscaux qui paient l’impôt sur le revenu), qui est moindre dans le cas du privé que dans le cas du public:
        1) concernant la rémunération des personnels: l’état rémunère moins un enseignant du privé qu’un enseignant du public, or le concours est le même (les sujets sont les mêmes, et quand le correcteur évalue une copie, il ignore si c’est une copie pour le privé ou pour le public)
        1 bis) quid de la rémunération des ATSEM (ou ASEM, ou autrefois “dames de service”…) des écoles privées? C’est la municipalité qui les rémunère? Si ce n’est pas le cas, voilà un nouveau paramètre qui rend l’enseignement privé moins coûteux pour l’état que l’enseignement public.
        2) la loi est peut-être claire comme vous le dites, mais il n’en demeure pas moins que l’apport des Régions est très loin d’être égalitaire.
        3) avant d’être sous contrat, un établissement doit se débrouiller par lui-même pendant cinq ans. Vous croyez vraiment qu’ensuite il va changer de lieux? Si les “collectivités territoriales” lui fournissent alors le local que vous imaginez, pouvez-vous me donner (ne serait-ce que quelques cas) des références de lieux où ce nouveau local a été effectivement utilisé par l’établissement privé (et sinon, ce qu’il est advenu dudit local? extension pour l’établissement public le plus proche? autre destination?)?

        8 décembre 2016 à 15 h 04 min
        • Jaures Répondre

          1) Le statut de l’enseignant privé n’est pas le même pour la raison que c’est l’établissement qui le recrute, non l’Etat. L’Etat est simplement garant de sa compétence par le concours.
          La rémunération brute est la même pour le privé ou le public. Les cotisations diffèrent car l’enseignant du privé peut voir son contrat non renouvelé. Il lui faut donc cotiser comme un salarié du privé.
          Vous pouvez demander que ces enseignants aient le même statut mais dans ce cas, les établissements privés ne seront plus libres de recruter leurs professeurs.
          2) Avez-vous des exemples de Régions qui ne respecteraient pas la loi et discrimineraient les établissements privés ?
          3) Il est tout de même normal qu’avant de subventionner pour la quasi totalité de son fonctionnement un établissement, l’Etat s’assure de sa bonne gestion. Etes-vous pour que l’Etat paye tout sans contrôle à qui que ce soit tout de suite ? Pas moi.
          Si l’école est déjà implantée, la collectivité territoriale devra s’acquitter des frais de fonctionnement comme pour un établissement public. L’école peut obtenir le prêt d’un local comme n’importe quelle association.
          Je n’ai pas d’exemples de ce type de cas car, encore une fois, 98% des établissements privés sont déjà sous contrat.

          8 décembre 2016 à 18 h 16 min
      • C.B. Répondre

        “Je ne dis pas que le salaire est le même mais que celui-ci est pris en charge par l’Etat.”
        Ah oui, le fameux “c’est gratuit, c’est l’état qui paie”.
        Il n’y a bien que les idéologues de gauche et ceux qui ne sont pas effectivement soumis au paiement de l’impôt (plus d’un foyer fiscal sur deux, où est l’UNIVERSALITÉ de la contribution au budget de l’état de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen?) qui utilisent un argument aussi stupide.

        10 décembre 2016 à 12 h 03 min
  • Boutté Répondre

    Le monopole conduit toujours à une extravagante augmentation des coûts . L’Etat est le moins bon de tous les gestionnaires. Partant de ces deux faits remarquables , privatiser les assurances de santé et de retraite semble une solution d’évidence. Reste à savoir comment y parvenir sans pénaliser les plus faibles mais en leur laissant connaître le prix des soins .

    7 décembre 2016 à 10 h 19 min
    • Jaures Répondre

      “privatiser les assurances de santé et de retraite semble une solution d’évidence”. Pour vous !
      Avant d’être aussi définitif, il vous faut nous proposer un système privé qui offre les mêmes prestations en terme de couverture et qui coûte moins cher.
      Pour l’instant, cela n’existe nulle part.

      7 décembre 2016 à 11 h 00 min
      • C.B. Répondre

        Il semble quand-même qu’en France au moins, le “privé” assure à moindre coût les prestations que fournit le “public”.
        C’est en tout cas le qu’il ressort des études sur “l’offre d’instruction”.
        Et peut-être aussi pour le téléphone ou l’énergie, non?
        Pourquoi en irait-il différemment pour la santé?

        7 décembre 2016 à 13 h 16 min
        • Jaures Répondre

          Ce que vous dîtes est très contestable.
          Vous ne pouvez comparer le privé et le public dans le système éducatif car ils n’ont absolument pas les mêmes contraintes et le privé a de multiples modes de fonctionnement.
          Ce qui ressort de toutes les études, c’est qu’à origines sociales des élèves identiques et s’il n’y a pas de sélection préalable, les établissements privés et publics ont des résultats pratiquement identiques.
          Pour ce qui concerne la santé, nous avons un exemple avec les Etats-Unis qui fonctionnent en grande partie sur le mode privé. Pensez-vous que ce système est plus efficient et moins coûteux ?

          7 décembre 2016 à 15 h 36 min
          • C.B.

            “à origines sociales des élèves identiques et s’il n’y a pas de sélection préalable, les établissements privés et publics ont des résultats pratiquement identiques.”
            Or le coût de la scolarisation dans les établissements privés est en moyenne inférieur à celui des établissements publics.
            Et, contrairement à la santé, le système français ne laisse pas vraiment le choix aux parents ayant de petits moyens: alors que vous êtes remboursé d’un même montant pour une consultation médicale, que vous vous adressiez à un généraliste en libéral ou à un autre généraliste en centre médical ou en hôpital public (et s’ils pratiquent l’un comme l’autre le “tarif sécu”, le tiers payant fait que vous ne déboursez rien), il n’en va pas de même pour l’instruction des enfants: on peut légitimement le regretter.
            Évitez les comparaisons avec les États-Unis, les conditions, qu’il s’agisse de la santé ou de l’instruction des jeunes générations, sont trop différentes de celles que nous avons en France.

            7 décembre 2016 à 16 h 15 min
          • Jaures

            “Or le coût de la scolarisation dans les établissements privés est en moyenne inférieur à celui des établissements publics.”
            De quels coûts parlez-vous ?
            L’Etat prend en charge les salaires des professeurs des écoles sous contrat (l’immense majorité des établissements privés). Les collectivités territoriales sont légalement tenues de mettre à disposition gratuitement des locaux aux normes et bien entretenus et de doter des mêmes aides que les écoles publics.
            Quels coûts sont donc moins élevés dans ces établissements privés ?
            Je compare avec les Etats-Unis car c’est le seul pays développé où le système de santé est très majoritairement laissé au privé.

            7 décembre 2016 à 17 h 01 min
  • BRENUS Répondre

    Profond respect à JACKY qui parvient à ne pas se lasser des controverses stériles joraisiennes. Il y va même de bon cœur, chapeau bas!

    6 décembre 2016 à 19 h 23 min
  • C.B. Répondre

    Il semble urgent de dissocier les cotisations sociales de la rémunération des “humains travailleurs”, car les nombre de ceux qui seront rémunérés pour leur travail est amené à diminuer de manière radicale avec leur remplacement par des robots (qui eux n’ont pas besoin de couverture sociale, donc ne seront pas soumis à cotisation!).
    Ce n’est pas de la science fiction, mais un avenir proche.
    De la même façon qu’on a le choix de son assureur pour son domicile et son véhicule, on doit avoir le choix pour les autres types d’assurance.

    6 décembre 2016 à 11 h 46 min
    • Jaures Répondre

      D’accord avec la première partie de votre intervention une cotisation en fonction de la valeur ajoutée plus que sur le salarié.
      Par contre, une assurance santé n’a rien à voir avec une assurance automobile. Si vous n’êtes assuré qu’au tiers, vous perdez votre voiture en cas d’accident. Qui vous prendra en charge si vous ne pouvez faire face à vos frais de santé ? On vous laisse crever ?

      6 décembre 2016 à 13 h 03 min
      • Jacky Social Répondre

        @Jaures: je vois que vous ne comprenez les choses que de maniere statique. Bien sur que les assurances voiture et sante ne sont pas les memes choses. Idem pour les assurances vol et incendie et autres. Mais casser le monopole etatiste sur l’assurance-santé et les retraites doit etre serieusement envisage. Contrairement a ce que vous croyez, meme si je suis pour vous un “ultra-liberal”, ce qui est effectivement le cas, il s’agit moins d’ideologie ici que de la recherche du bien-etre et de la competitivite. Ce qui m’inquiete le plus est la facon d’envisager la transition d’un systeme a l’autre. Mais le tout a l’Etat a fait son temps. Quant a la pauvrete, l’etat n’arrive pas a l’endiguer, bien au contraire. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment son role. Si vous venez vers moi, j’irai vers vous. Lisez-bien ceci: Glenn Beck, ancien presentateur de FoxNews et dont je partage pas mal d’idees, declarait ceci sur Glenn-TV: bien sur que l’Etat a un role a jouer, mais cela doit etre le tout-tout-tout dernier recours, sinon on se fait tous syphonner par le systeme etatiste. Aux USA, on cherche aussi la solution aux problemes de sante. Ce qu’on sait, c’est que ce ne sera pas dans l’Obamacare que la solution se trouve. Mais on n’est pas des monstres, ni des fous. Un autre exemple, lorsque vous taxez tant et plus, vous savez bien que cela se repercutera tot ou tard sur le consommateur et ausi sur l’employe et l’ouvrier. Il faut bien que quelqu’un paie, car rien, abolument rien, n’est jamais vraiment gratuit. Cela peut sembler facile a comprendre. Mais apparemment non, puisquil y a encore des gens qui croient que si l’etat paie, c’est gratuit. Imaginez une situation ou l’assurance santé est mise en concurrence dans un cadre de l’offre (economie de l’offre) fournie par le secteur prive, croyez-vous vraiment que ce sera chacun pour soi. Non, les plus pauvres seront soutenus par un fonds de pauvrete alimente par les assureurs prives Tout cela est etre concu de maniere rationnelle et prudente. Mais l’etat, non mais allo quoi ! Quant au role des syndicats, si l’on peut parler plus serieusement avec vous, nous y reviendrons. Vous avez un role a jouer et devez bien sur faire entendre votre voix, mais l’antagonisme exploiteur-exploite, c’est perime. Je ne dis pas que cela n’existe pas ou plus, mais ca releve des tribunaux. Nous y reviendrons. Vous avez un role bien plus important et bien plus subtil et positif a jouer.

        6 décembre 2016 à 14 h 02 min
        • Jaures Répondre

          Cher Jacky, sachez déjà que j’apprécie ce ton qui est plus celui du dialogue que les insultes auxquelles vous m’avez habitué.
          Je vous réponds donc avec d’autant plus d’attention.

          Je ne suis pas un idéologue de l’Etat. Si un système privé d’assurance maladie permettait à chacun d’être couvert pour sa santé et pour un coût moindre, je l’adopterais sans attendre.
          Or, l’expérience nous apprend le contraire.
          Si l’on regarde le système américain, Obamacare ou pas, on constate que la gestion de la santé par des assurances privées mises en concurrence aboutit à une moindre couverture pour un coût très élevé.

          Contrairement à ce que vous écrivez, la sécurité sociale française n’est pas étatiste mais mixte. Un tiers des remboursements est assuré par des complémentaires privées. Vous avez le choix de votre médecin qui n’est pas un fonctionnaire. Vous pouvez choisir un hôpital privé ou public.
          En ce sens, le système français est bien moins étatique que les systèmes britanniques ou suédois.

          Vous dîtes que le système public “a fait son temps” mais je ne vois pas pourquoi. Bien au contraire.
          Vous craignez de “vous faire siphonner par un système étatique” mais pensez-vous que le système privé vous coûterait moins cher ? Regardez les prix des assurances santé aux Etas-Unis, des prestations médicales. Seriez-vous dans cet état d’esprit idéologique qui vous ferait choisir le privé, même si c’est moins performant et plus cher, uniquement parce que c’est le privé ?

          Rien n’est gratuit, nous sommes bien d’accord. Ce que nous payons, c’est notre couverture santé. Pareillement, quand le coût des réparations automobiles augmentent, vos cotisations augmentent. Nous vivons plus longtemps, nous souhaitons être traités quand nous sommes gravement malades, nos cotisations doivent être en rapport avec ces exigences.
          Le système public fait que chacun contribue non pas en fonction de sa volonté personnelle mais selon ses moyens. Cela permet qu’une personne soit soignée quelle que soit sa situation sociale. Si les plus riches sont exclus de ce système, ce sera une sécurité sociale des plus pauvres dotée de pauvres moyens.
          C’est ce qu’il en serait d’un fonds abondé par les assureurs privés. Qui gèrerait ce fonds ? Ces assureurs ne finiraient-ils pas par dire avec leurs clients qu’ils n’ont pas à payer pour ceux qui refusent de prendre une assurance ?
          Je trouve plus clair le système de cotisation selon ses moyens avec la certitude d’être traité quels que soient ses revenus.

          La question syndicale n’est pas d’un antagonisme “exploiteur-exploité” mais la reconnaissance que les intérêts des salariés et des actionnaires sont contradictoires dans le partage des richesses produites et qu’il vaut mieux régler cela par la négociation que par le conflit.
          Les tribunaux n’interviennent que quand la loi n’est pas respectée. Si la loi supprime les 35h, un employeur pourra ne plus payer les heures supplémentaires au taux majoré. Ce sera légal et ne dépendra donc pas des tribunaux. Par contre, cela pourra donner lieu à un conflit social. Il conviendra donc plutôt de négocier car personne n’a à y gagner.

          6 décembre 2016 à 16 h 01 min
          • Jacky Social

            @Jaures: vous avez semble montrer un signe d’ouverture. Qu’il vous soit rendu en retour, car cela me change de votre fermeture habituelle ou ce qui est percu comme tel et qui a le don exceptionnel d’en enerver plus d’un sur ce site, y compris moi-meme. Bon, concernant le systeme americain que vous evoquez souvent, nous n’en voulons pas, qu’il s’agisse de l’Obamacare ou du systeme precedent encore en vigueur. D’ailleurs, si ce systeme avait ete bon, il n’y aurait pas eu d’Obamacare. Cependant, les choses devraient evoluer vers l’etablissement de comptes prives. Ceci n’existe pas encore. Il reste a le creer et a en etudier les tenants et les aboutissants. Ce qui est certain, c’est notre systeme est a bout de souffle et en faillite (pourquoi faut-il des assurances complementaires si le modele est bon – il y a donc un probleme). Vous nous soutenez que le modele n’est pas en faillite. Non, il est perime. Evidemment, l’etat en tant que tel ne fait jamais veritablement faillite Ceci dit, ce systeme appele “modele social” mine fortement la competitivite de nos entreprises et notre pouvoir d’achat parce que l’etat n’est pas gere. Comment pourrait-iI l’etre avec des gens elus qui ne cherchent qu’a etre reelus. L’etat ponctionne 50% de la richesse produite chaque annee, ce qui tend a transformer la societe qui travaille en esclave pour “sauver le modele”. Avez-vous vu l’etude du Lancet concernant l’efficacite des soins de santé en France? Avec ce que vous payez/nous payons (en Belgique, ce n’est pas mieux), ne croyez-vous pas que nous devrions obtenir beaucoup mieux. Je ne parle de la qualite de nos medecins. Je parle de tous les services hospitaliers et ce qui les entoure. Maintenant, pour faire court, le role des syndicats est un role d’alerte et de veille sur les defis economiques present et a venir. Le cote “groupe de pression” reste important mais ne doit pas se reduire a cela. Exemple: qu’ont fait les syndicats après la chute du Mur de Berlin? Ou avec l’eveil de la Chine et d’autres pays emergents? Rien, sauf pleurer pour qu’on ferme les frontieres par peur de la concurrence et cracher sur le “capitalisme sauvage”, ce qui n’est pas tres malin, ainsi que vous l’avez vous-meme suggere en parlant des droits de douane. Il n’y a eu aucune remise en question pragmatique du systeme, pardon, du fameux modele. Les syndicats ont loupe le coche. Vous me direz que c’etait au Medef de s’occuper de ca. Certes, mais le role des syndicats est aussi de defendre l’emploi et de prevoir en restant attentif et vigilant. Je sais que certaines entreprises veulent toujours plus de profit en fermant pour s’installer ailleurs alors qu’elles sont deja rentables chez nous. Mais lorsque vous faites vos achats, je suppose que vous ne choisissez pas necessairement les denrees les plus cheres sous pretexte qu’elles sont fabriquees en France. Je ne dis pas qu’il n’y aurait pas eu de chomeurs, je dis qu’il y aurait moins de chomeurs et beaucoup d’entreprises n’auraient pas quitte le territoire. Par ailleurs, les PMEs ont besoin d’air. Vous parlez de subsides, mais non je ne suis pas d’accord car l’argent des impots n’est pas la pour subsidier l’economie. Vous avez un bon business plan ou pas. Si les banques ne pretent pas ou si elles pretent moins facilement qu’avant, c’est aussi lie au probleme de concurrence et au risque fiscal. Tout se tient. C’est aussi pour cela que nous ne serons pas d’accord.

            6 décembre 2016 à 18 h 59 min
          • Jaures

            Je ne peux m’exprimer sur ce que vous souhaitez comme système de santé car, en dehors du fait que vous ne voulez plus d’Etat, comment en voyez-vous l’organisation ?
            Car nous sommes d’accord qu’on ne peur s’assurer pour la santé comme pour une voiture: en cas de maladie, on ne vous laissera pas mourir si vous n’êtes pas couvert.
            Aussi, qu’en sera-t-il ? Je vous laisse m’expliquer votre vision.

            On ne peut dire que “l’Etat ponctionne 50% de la richesse”. Cela correspond à des prestations ou des choix politique.
            Renoncez par exemple à l’école maternelle et à la dissuasion nucléaire, comme l’Allemagne, vous économisez 35 milliards, soit 10% du budget de l’Etat.
            Les Américains qui ne payent pas directement leur sécurité sociale mettent la main à la poche pour 60% de plus que les Français.
            Ce qui compte, ce n’est pas qui on paye mais pour quoi on paye. Que la sécurité sociale soit perfectible, je ne le nie pas, mais quand un diabétique, quel que soit son revenu, est pris en charge à 100% rien qu’en montrant sa petite carte verte, je vous prie de croire qu’il fait des envieux au-delà de nos frontières.
            J’attends qu’on me montre un meilleur système. Je suis prêt à en discuter.

            Pour ce qui est de la concurrence, nous n’avons jamais proposé de fermer les frontières. Cela jouerait au final contre nous car il y aurait des rétorsions et si nous produisons plus cher en confectionnant tout chez nous, nous perdrons à l’export les emplois gagnés sur place.
            Et sans devises, comment acheter ce que nous ne pouvons produire sur place ?
            Non. Ce qu’il faut c’est jouer la carte de la formation et de la recherche pour réaliser des produits à forte valeur ajouter.

            6 décembre 2016 à 19 h 53 min
          • Jacky Social

            @Jaures: je n’ai jamais dit que je ne voulais plus d’état, mais que l’etat s’occupe des domaines regaliens. Les soins de sante et les retraites n’en font pas partie, c’est tout. J’ai dit par contre qu’un autre systeme base sur le secteur prive pouvait et devait etre developpe simplement pour une question d’efficience. Aujourd’hui ce qu’on entend souvent des que le sujet est simplement effleure, c’est tout de suite “NON, ce n’est pas possible, c’est du fascisme, de l’egoisme, du chacun pour soi”, et autre etc. alors qu’il vaudrait la peine de se pencher serieusement sur le role de l’etat qui est devenu un probleme en ces domaines. Vous parlez de justice sociale. Je ne discuterai pas votre bonne foi, mais il ne me semble pas juste de voir les prestations sociales ajustees au gre du vent par l’arbitraire d’un ministere parce qu’ils ont bourde ailleurs. Il n’y a pas de contrat et on ne peut donc rien faire. L’etat fait ce qu’il veut et nous sommes a sa merci, ce qui est inacceptable vu que l’on nous dit que nos impots scandaleux servent soi-disant a financer le social. Vous nous direz qu’il faut se mefier des banques, ce n’est pas faux, mais les banques n’obligent personne a entrer dans des plans foireux. Je crois que nous cherchons a garder la viabilite d’une securite sociale efficace et digne de ce nom et on ne peut que vous feliciter d’avoir cette preoccupation. Mais pour cela, il faut que les finances soient saines (ne sous-estimez pas cela), ce qui est loin d’etre le cas. Sinon la qualite du service s’en ressent. Nous devons redevenir competitifs dans l’economie mondiale. Et donc s’il y a moyen de limiter les depenses publiques par l’instyauration d’un systeme prive plus efficace tout en gardant un niveau identique de prestations, cela vaut diablement la peine d’une serieuse remise en question. C’est une affaire de specialistes et non de politiciens qui voudront tirer la couverture a eux avec 36000 arguments pour ne rien faire. La France a 6 millions de chomeurs. C’est toute la population de la Flandre belge. Combien de temps est-ce que ce cinema va-t-il encore durer afin de sauver un systeme devenu indigne de par son fonctionnement et ses methods de financement ?

            7 décembre 2016 à 8 h 58 min
          • Jaures

            Jacky, encore une fois, je ne suis pas pour un système public de sécurité sociale par dogmatisme. L’expérience américaine montre que le privé fonctionne moins bien sur ce point: coût plus élevé, importance de la population non couverte, coexistence d’une médecine du pauvre (free clinics) avec des hôpitaux haut de gamme réservés aux riches,…
            Si vous pouvez me décrire un système crédible basé sur le privé qui coûte moins cher et permette une couverture universelle de la population, je suis prêt à me laisser convaincre. Mais il vous faudra de solides arguments pour voir les Français renoncer à leur sécu pour un système différent.

            Pour le reste, je suis pragmatique. Si je paye 100 d’impôts pour une prestation et qu’on me la remplace par une prestation privée qui me coûte 110 ou 120, je préfère en revenir à la première proposition.
            Je ne partage pas votre discours sur l’Etat qui devrait se limiter aux fonctions régaliennes. Il s’agit là d’une opinion. Je préfère que l’offre publique existe, pas forcément sous forme monopolistique, concurremment à l’offre privée, sur des prestations qui, à mon sens, ne sont pas des produits comme les autres mais des besoins indispensables à satisfaire (transports, énergie, éducation, formation, santé, logement, crédit, …).

            Les finances saines ne sont pas l’apanage du privé. On a vu récemment qu’il a été nécessaire que l’Etat intervienne pour sauver nombre de banques ou d’entreprises.
            Madoff n’était pas un agent public.
            Il existe pour le public une Cour des Comptes qui évalue la gestion de l’Etat. Si les électeurs sont mécontents, ils peuvent changer les élus et voter pour une gestion différente. Fillon demande moins d’Etat, Mélenchon et M Le Pen plus, d’autres autant,…C’est aux électeurs-contribuables de choisir le niveau d’intervention de l’Etat.
            Et je ne crois pas que le niveau de chômage soit en rapport avec l’intervention publique: l’Espagne n’a pas deux fois plus de services publics que la France.

            7 décembre 2016 à 10 h 56 min
          • Jacky Social

            @Jaures: Madoff est un escroc et n’a rien d’un capitaliste, ni d’un liberal. C’est un Ponziste autant que la CQ de l’etat est ponzistoide. Lorsque vous dites qu’un systeme prive n’existe nulle part, pourquoi ne pas devenir pionnier en la matiere? Vous etes tres definitif vous aussi. Ca fait plus de 60 ans qu’on essaie le socialisme en tout genre avec a la clef une economie keynesienne ruineuse. Pourquoi s’acharner avec l’echec? Les memes recettes produisent pourtant toujours les memes plats. Selon vous, le liberalisme ne marche pas, alors que celui-ci n’a jamais ete en vigueur veritablement. L’experience de la revolution industrielle n’est ni capitaliste, ni liberale. Il s’agit juste d’une mutation profonde de la societe, car les ingredients de ce qui fait une economie liberale ne sont pas reunis. Entendons-nous bien sur les mots.

            7 décembre 2016 à 12 h 33 min
          • Jaures

            Cher Quinctius, vous avez compris ce que j’appelle une expérience hasardeuse.
            Le système de sécurité sociale (qui, encore une fois n’est pas un Ponzi mais une assurance: les cotisations payent les prestations), malgré ses défauts, permet de donner une couverture maladie à la quasi totalité de la population.
            Si demain vous êtes malade, vous serez traité avec les mêmes soins qu’un cadre supérieur ou un homme d’entretien. Une bonne mutuelle (entre 75 et 100€/mois) vous assurera transport gratuit, chambre individuelle, aide à domicile,…
            Et si vous avez une maladie grave ou invalidante, vous serez pris en charge à 100%.
            Pourquoi risquez tout cela pour une chimère ?
            Essayons simplement d’améliorer le système.

            7 décembre 2016 à 15 h 45 min
          • Jaures

            Excusez-moi: je voulais dire “cher Jacky”.

            7 décembre 2016 à 15 h 50 min
        • Boutté Répondre

          Même Hollande le croit !

          7 décembre 2016 à 10 h 23 min
  • Jaures Répondre

    Tout ceci est bien nébuleux.
    L’objectif de la sécurité sociale est lui clair et précis: oeuvrer pour que l’accès au soins soit le même quel que soit sa situation sociale. Un ouvrier doit profiter de la même qualité de soins qu’un millionnaire si son cas l’exige.
    Je ne suis pas pour que cet accès aux soins diffère selon son revenu. Chacun contribue à la sécurité sociale selon ses moyens et chacun doit profiter du même accès aux soins.
    Il faut se le dire: si l’on veut vaincre les maladies et vivre plus longtemps, il faudra accepter de payer plus pour sa santé. La meilleure potentialité d’économie est la prévention qui par manque de courage et de conviction n’a jamais été vraiment mise en oeuvre. Lutter contre le tabac et l’alcool, la pollution, la sédentarité,… amèneraient bien plus d’économies à long terme que des réorganisations hasardeuses.

    6 décembre 2016 à 10 h 29 min
    • Jacky Social Répondre

      @Jaures: et la liberte? Qui vous parle de reorganisation hasardeuse? Le systeme est en faillite.

      6 décembre 2016 à 15 h 49 min
      • Jacky Social Répondre

        @Jaures: comment savez-vous que ce sera hasardeux? Quelle preuve avez-vous?

        6 décembre 2016 à 15 h 51 min
      • Jaures Répondre

        Non. Vous ne pouvez dire que le système est en faillite. Ou alors, toutes les assurances sont en faillite.
        Ce que propose Fillon, sortir les plus riches du système, est effectivement hasardeux car cela ruinerait le système et aboutirait à une sécurité sociale des pauvres.

        6 décembre 2016 à 16 h 07 min
        • Jacky Social Répondre

          @Jaures: C’st pour ca que je ne suis pas d’accord avec Fillon. Il faut sortir tout le monde de la secu d’état.

          6 décembre 2016 à 18 h 29 min
        • Comité Cicéron Répondre

          Le système est en faillite car les dépenses d’assurance maladie de la sécu progressent plus vite que le PIB: que ce système soit financé par la TVA ou par les charges sociales, liées au PIB, le déficit ne peut donc que se creuser.

          Vous avez raison sur le point que naturellement les dépenses de santé augmentent. C’est justement pour cela qu’il faut limiter plus qu’aujourd’hui la part laissée au secteur public: vous indiquez que les mutuelles prennent en charge 1/3 des remboursements, c’est vrai, mais c’est insuffisant.

          Au Royaume-Uni, dont vous remarquez que le système étatiste est bien présent et de qualité, l’Etat ne représente pas plus de 50% des remboursements, et c’est déjà énorme !

          La réforme de Hollande-Touraine consistant à imposer aux entreprises de proposer une mutuelle à tous leurs salariés permet aujourd’hui de mettre en concurrence la sécu et les mutuelles sur les assurances de base. C’est à dire que les entreprises pourront choisir le prestataire qui apporte le meilleur service au meilleur coût.

          Pour moi c’est réellement une question de justice: aujourd’hui les entreprises qui marchent bien proposent à leurs salariés des assurances prévoyance incroyables avec des couvertures de risques impensables… alors même que la protection de base n’est plus assurée: les hôpitaux publics sont rationnés, les médecins sont condamnés à recevoir 50 patients par jour avec un risque élevé de ne pas bien comprendre vraiment leurs problèmes de santé.

          Les USA que vous citez en contre-modèle ont évolué vers un niveau de dépenses de santé extrêmement élevé en apparence mais c’est parce qu’ils incluent là-dedans des dépenses de confort, et aussi parce que les entreprises acceptent de payer des contrats d’assurance santé mirobolants dont bénéficient les médecins américains en facturant leurs prestations extrêmement cher.

          Leur système de santé reflète leur société, et ce sera le cas en France: en permettant aux mutuelles de créer leur propre régime de protection de base en lien avec des réseaux de médecins et des hôpitaux et cliniques, on verra apparaître des offres de soin innovantes.

          Certes il y aura des offres extrêmement chères, mais c’est déjà le cas !! De nombreux médecins sont maintenant totalement sortis de la sécu, et croyez moi ils vivent bien !! Leurs patients n’ont pas besoin d’assurance santé, ils payent cash. Pourquoi pas ?

          Les mutuelles n’iront à mon avis pas sur ce créneau de médecine très coûteuse, au contraire elles joueront leur rôle pour orienter les patients vers les services efficaces, en les payant peut être plus cher qu’aujourd’hui mais c’est juste de récompenser ceux qui travaillent bien et de leur permettre de se développer.

          On touche là à la compétitivité du système de santé: avec un régime de concurrence de la protection de base, les hôpitaux publics qui fonctionnent bien recevront davantage d’argent car les mutuelles seront capables de payer ce que la sécu ne peut plus financer. Il n’y aura pas forcément deux systèmes car les mêmes établissements et médecins pourront (et devront) soigner, comme aujourd’hui, tout le monde: mais ils seront remboursés par la sécu pour certains patients et par les mutuelles pour d’autres.

          Enfin, la sécu pourra augmenter ses tarifs sans augmenter ses dépenses globales si elle couvre moins de personnes et bénéficie de l’amélioration de l’efficacité du système de soins. Comme le dit l’article, elle restera financée par tout le monde (la CSG pèse sur tous les revenus), mais elle ne remboursera que la fraction de la population qui aura choisi de garder son assurance de base à la sécu.

          Sortir du monopole de la sécu ce n’est pas d’abord de l’idéologie, c’est du pragmatisme. C’est au contraire le monopole qui est devenu une idéologie: on s’y accroche par peur et non par raison. On croit que ça nous protège contre les risques de la mondialisation. C’est comme la ligne Maginot: système extraordinaire de technologie et incroyablement coûteux, que seuls les Français ont expérimenté. Il n’est finalement pas adapté et ne protège pas autant qu’une stratégie offensive…

          7 décembre 2016 à 6 h 21 min
    • Boutté Répondre

      Et la “responsabilité” ? Est-il sain que le client ignore ce que coûte le soin reçu ? C’est une des cause de la faillite actuelle

      7 décembre 2016 à 10 h 26 min

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