Pour une vraie politique monétaire

Pour une vraie politique monétaire

Chaque pays a son propre comportement inflationniste. Aujourd’hui, les Allemands ont par exemple un comportement nettement moins inflationniste que les Français. Les prix grimpent donc plus rapidement en France qu’en Allemagne.

Depuis 1999, les gouvernements allemand et français ont choisi en toute liberté d’unir leurs deux pays par une monnaie commune, l’euro. Ils ont alors choisi une parité liant chaque monnaie à l’euro. Après de longues négociations, on a décidé que la parité liant « éternellement » le franc à l’euro serait de 6,55957. Le choix d’un tel chiffre avec 5 décimales est ridicule : il montre à quel point les administrations fiscales européennes sont totalement en dehors des réalités humaines. De plus, il est évident que quelques jours plus tard, la parité fixée par les gouvernements ne correspondait déjà plus à la réalité du marché…

Depuis 10 ans, la parité liant le mark et le franc à l’euro, et le comportement inflationniste des peuples, n’ont pas changé. Enfin, cerise sur le gâteau, tandis que les gouvernements allemands réduisent les charges pesant sur leurs entreprises, les gouvernements français les augmentent. Les charges pesant sur les entreprises françaises sont aujourd’hui au moins deux fois plus fortes que les charges pesant sur les entreprises allemandes…

Les consommateurs européens, Français en tête, préfèrent les produits allemands moins coûteux aux produits français. C’est normal. Les investisseurs mondiaux, Français en tête, préfèrent investir en Allemagne où les bénéfices seront nécessairement plus importants qu’en France. C’est normal. Mais, avec moins de clients et moins d’investisseurs, les entreprises françaises sont éliminées les unes après les autres du marché. C’est normal. Le chômage grimpe donc en France.

Le déficit commercial français mesure ce manque de compétitivité. Tous les mois, ce chiffre augmente. Et il augmente de plus en plus rapidement. Le déficit n’était que de 5,69 milliards d’euros en septembre 2008, il dépasse 7 milliards en octobre.

Pour les 10 premiers mois de 2007, le déficit cumulé avait été de 30,32 milliards. Il est de 46,25 milliards pour les 10 premiers mois de 2008. Certains économistes, extrapolant les chiffres, prévoient pour les 10 premiers mois de 2009 un déficit de plus de 60 milliards. Ce sont des milliers et des milliers de chômeurs en plus…

Enfin, depuis moins d’un mois, les spéculateurs vendent massivement les bons du trésor français pour acheter des bons du trésor allemands. Malgré des rachats massifs effectués par la Banque de France pour faire remonter les cours, la dégringolade des bons du trésor français s’accentue chaque jour un peu plus. Et, le 19 décembre, l’écart entre le rendement des bons du trésor français et allemand a atteint 17,2 %, record historique… Les spéculateurs pensent donc que les parités choisies en 1999 pour le franc et le mark ne peuvent plus être poursuivies : elles perturbent trop l’économie de la France (et de l’Italie). L’intervention des spéculateurs a toujours mis fin à une parité fixe prolongée trop longtemps (crise monétaire européenne en septembre 1992 qui a chassé les Anglais de la zone euro, crise mexicaine en décembre 1994, crises asiatiques en cascade de la fin 1997, crise brésilienne en mai 2002, etc.). Ils semblent ne pas être déroutés par la monnaie commune.

Telle est la situation monétaire actuelle de la France, qui subit en plus, depuis juillet 2007, la crise financière mondiale. Changer rapidement la parité liant le franc à l’euro exigerait l’accord de 17 pays, donc de très longues négociations. C’est difficilement envisageable.
Il existe par contre une solution à la portée du gouvernement français : suivre l’exemple irlandais. Malgré une aide massive de l’Europe, l’Irlande était en 1985 dans une situation économique bien plus dramatique que celle de la France aujourd’hui. Elle a alors réduit massivement les impôts rendant ses entreprises non compétitives. Un an plus tard, la reprise économique était là. Les déficits budgétaires et commerciaux étaient pratiquement résorbés. Il faut oser. Une excellente année 2009 est encore possible…

Partager cette publication

Comments (8)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    dbp: <<"chacun sa merde "" d’angela merkel>>

    Entièrement d’accord: "Jedem seine Scheisse!"

    A commencer par celle de la France.

    6 janvier 2009 à 9 h 49 min
  • Jean Répondre

    "Tout d’abord, il se fit aux agissements des spéculateurs pour connaître le montant des parités virtuelles entre des monnaies qui n’existent plus. Voilà un regard intéressant sur la vie économique !"

    Mais bon sang, cultivez-vous un peu. Les quasi-monnaies ou reliquats des défuntes monnaies des pays de l’UE existent toujours encore, il s’agit des bons des trésors nationaux à 10 ans.

     

    Jaures c’est de pire en pire post après post. Vous vous croyez probablement être un esprit vif doté d’une fine capacité d’analyse puissante, en réalité vous êtes effectivement un esprit vif mais qui n’y comprend strictement rien du tout aux problèmes économiques. Le comble étant que vous surenchérissez avec de la mauvaise foi (maintes fois démontée)

    J’admire Trémeau qui se décarcasse pour vulgariser un maximum (après on lui reproche d’être simpliste voir simplet…) mais il n’y a rien à faire lorsqu’on est confronté à une personne vivant dans l’inculture économique la plus crasse et refusant de s’améliorer. La preuve, vous ressortez toujours vos mêmes tirades contre l’actionnariat.

    Je ne peux que donner raison à mon compatriote HansImSchnoggeloch quand il met en exergue votre complexe de Fourier aigu.

    6 janvier 2009 à 2 h 30 min
  • Jaures Répondre

    Cher Hans, je ne sais d’où vous viennent vos informations sur ma vie, notamment professionnelle, mais je crains qu’on ne vous ait trompé. Mais bon, si ça vous fait plaisir…

    Pour le reste, je crains que les faits me donnent raison.

    5 janvier 2009 à 10 h 16 min
  • nonette Répondre

    Et si on nous expliquait plutot d’ou vient cette cette dette nationale qui embourbe nos entreprises et nos services publics, qui amene une surtaxe des citoyens à tous niveaux, et bien d’autres désagréments au niveau entreprenarial ?
    La moindre occasion doit être saisie pour parler de l’article 104 de Maastricht, et aujourdhui l’article 123 du traité de Lisbonne.
    Trahison, qui nous empêche de gérer convenablement nos patrimoines et vend nos labeurs aux banquiers du FMI.
    Et cela est valable pour chaque pays du monde endetté par les mêmes banques.

    Honnêtement, l’abruti qui a considéré en 1973 que d’être enchainé à une dette indûe, car générée sur du vent par d’autres, était un avantage devrait être pendu haut et court une bonne fois :)
    Pour ceux qui ne comprendarient pas l’enjeu, un docu à regarder : http://www.dailymotion.com/video/k51EsewP7F49ZvLqVG

    La directive Bolkenstein est réintégrée en douce dans le traité de Lisbonne…Est-ce pour le bonheur des entreprises de pouvoir payer une main d’oeuvre roumaine, en France, au tarif roumain ?

    Notre monnaie est liquéfiée par une masse monétaire artificielle, des milliards disparaissent, destruction des banques, de la finance, inflation pour affaiblir les monnaies…c’est un sabotage…
    Selon les calculs des plus grands economistes, la dette de l’état, créée en 1973 (citez moi le chiffre de la dette avant 1973…), ne devrait pas exister si l’état avait réellement le controle sur la monnaie.
    Ne vous étonnez donc pas de la failite de nos entreprises et de la crise monumentale qui va arriver.

    Faisons arreter l’impression de fausse monnaie par les banques internationales, cela me semble deja primordial. Aujourd’hui, avec 50€, on ne remplit meme plus le fond du caddy.

    Niveau entreprenariat, on nous vide tellement les poches qu’il est impossible de monter quelque chose de valable sans devoir profiter de subventions et des largesses d’impots de l’état sur les 1eres années…. c’est l’URSS ou quoi ? Liberté d’entreprendre ?
    Qu’ils nous rendent la planche à billets !

    5 janvier 2009 à 5 h 29 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures: <<Baisser les charges ? Les cadres dirigeants et les actionnaires auraient tôt fait, comme toujours, de se partager le butin plutôt qu’investir 1 euro !>>

    Comme toujours après nous avoir bassiné avec la catégorisation du genre humain dans le bulletin précédant, Jaures nous revient comme spécialiste économique. Pour un individu, n’ayant probablement jamais travaillé dans sa vie et ne sachant pas d’où vient l’argent, à part celui qui vient de la poche des autres, c’est vraiment le comble.

    Vos insinuations pernicieuses sur les cadres et actionnaires exposent bien votre jalousie et votre frustration. Et vos comparaisons avec l’Allemagne ne valent rien du tout, vous ne connaissez d’ailleurs ce pays que par ce que les bien-pensants français veulent bien traduire pour rester dans la pure ligne de la pensé unique.

    Doof!

     

     

    4 janvier 2009 à 18 h 22 min
  • dbp Répondre

    la phrase de l année séléctionnée par eric zemour :
    ""chacun sa merde "" d angela merkel
    ce qui en dit long sur " l europe "

    pour ce probleme de monnaie et d économie : site   jp chevallier
    ( étant dans le fond de la classe pres du radiateur  , je ne comprends pas tout  ses propos )

    4 janvier 2009 à 10 h 56 min
  • Jaures Répondre

    Economiste dilletante, Tremeau mélange un peu tout afin de sortir une confiture conforme à ses a priori.

    Tout d’abord, il se fit aux agissements des spéculateurs pour connaître le montant des parités virtuelles entre des monnaies qui n’existent plus. Voilà un regard intéressant sur la vie économique !

    Par ailleurs, son obsession pour l’Irlande, leit motiv des libéraux il y a encore quelques mois, est quelque peu passée de mode. Celle ci est en récession sévère depuis 3 trimestres et montre à quel point ses chiffres flatteurs de croissance étaient virtuels. Aujourd’hui, l’Irlande essaye de sauver ses banques en déroute par des interventions étatiques dont elle se riait l’an passé. Elle prend ses décisions sans se donner la peine d’en informer ses partenaires qui ont payé son dumping fiscal pendant 15 années. Comme du Royaume Uni, des dizaines de jeunes français attirés par " le tigre celte" reviennent en France pour bénéficier de son aide sociale.

    Enfin, en ce qui concerne les différences entre l’Allemagne et la France, je n’en citerai qu’une: l’investissement. Renault, par exemple, préfère licencier 1000 ingénieurs et techniciens et donner 1 milliard d’euros à ses actionnaires plutôt que préparer l’avenir.

    Baisser les charges ? Les cadres dirigeants et les actionnaires auraient tôt fait, comme toujours, de se partager le butin plutôt qu’investir 1 euro !

    3 janvier 2009 à 19 h 55 min
  • Florin Répondre

    Contrairement à ce qu’affirme M. Trémeau, le déficit commercial français n’est pas tellement le reflet d’un prétendu manque de compétitivité des produits français dû à leur prix, mais plutôt la conséquence d’un manque d’innovation.  Les Allemands se positionnent très souvent sur  des marchés de niche, où le prix importe peu, dès lors qu’il n’y a pas ou peu de concurrents sur le marché. Pour les achats de machines-outils hyperspécialisées, il n’y a souvent aucun choix que de traverser le Rhin …

    Là où Trémeau jette la pierre à l’Etat et à ses taxes, il faudrait plutôt regarder du coté du patronnat,
    qui s’est contenté – en France bien plus qu’ailleurs – à pousser à l’importation de main d’oeuvre,
    afin d’éviter les investissements qui auraient augmenté la productivité, tout en faisant en même temps pression sur les salaires.

    Doit-on rappeler que l’on vit mieux avec 100 euros en poche en Allemagne qu’en France ? Sait-on que le salaire BRUT horaire est plus elevé en Allemagne qu’en France, même avec les 35h ? Avez-vous remarqué les prix ridiculement bas de l’immobilier allemand, notamment à Berlin – prix dignes d’une sous-préfecture en Dordogne ? (on me dira que Berlin n’est pas l’Allemagne … certes. Tout comme Paris n’est pas la France. Mais pour ceux qui y habitent, y’a pas d’autre choix que de payer …).

    Comparez les prix sur Internet entre un supermarché allemand (tiens, Globus, pour ne pas choisir un low-cost) et ce que nous payons ici. La banane (qui n’est ni française ni allemande) : 1,50 euro en France, 0,80 en Allemagne. Faudrait bien m’expliquer qui empôche la différence … j’ai ma petite idée, mais voyons voir … Un pot Oréal : 9,90 ici, 3,80 là-bas, strictement le même. Je pourrais continuer à l’infini. Sans parler d’une petite bière au comptoir …

    2 janvier 2009 à 2 h 48 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *