Que recherche l’agence de notation Moody’s ?

Que recherche l’agence de notation Moody’s ?

En septembre 2010, l’agence de notation américaine Moody’s a mis en garde la France, les USA, l’Allemagne, la Grande Bretagne, sur le maintien de leur note AAA qui leur permet d’emprunter à un taux préférentiel sur les marchés internationaux. La France doit réduire ses déficits. Il est vrai que c’est un impératif avec un déficit de 6 à 7 % et une dette qui frise les 80 % du PIB. Mais Moody’s devrait méditer la fable de la paille et la poutre de la Fontaine.

Que constate t-on en effet aux USA ? La Maison blanche a prévu un déficit budgétaire record de 1 600 milliards de dollars pour 2010. Ce chiffre sans précédent vient s’ajouter aux difficultés du président Barack Obama, tiraillé entre la discipline budgétaire et les impératifs de la relance.

Dans son projet de budget, la Maison blanche prédit en outre un déficit de 1 300 milliards de dollars pour l’exercice fiscal 2011 qui a débuté le 1er octobre. Il serait ramené à 700 milliards de dollars en 2013 mais remonterait progressivement pour atteindre 1 000 milliards de dollars pour l’année fiscale 2020, dit-on de source parlementaire.

Barack Obama, s’efforce de trouver un équilibre entre la réduction des déficits à long terme et la lutte contre un taux de chômage désormais à deux chiffres, en stimulant l’embauche par des crédits d’impôts et en allégeant la fiscalité des classes moyennes.

Le président, que les républicains accusent de creuser les déficits, a promis de sortir les Etats-Unis du « gouffre budgétaire béant » où ils se trouvent, mais ce gouffre semble encore plus abyssal que prévu pour l’année fiscale 2010. Le Congrès l’avait évalué en septembre dernier à 1 350 milliards de dollars. Malgré l’écart assez conséquent avec les 1 600 milliards évoqués, les deux estimations tablent sur un déficit flirtant durablement avec les 10% du PIB, ce qui serait sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale. En 2009, le gouvernement a fait état d’un déficit de 1 400 milliards de dollars, soit 9,9% du PIB.

Le projet de loi de Finance prévoit un gel des dépenses de trois ans, qui devrait permettre d’économiser 20 milliards de dollars sur l’exercice budgétaire 2011 et 250 milliards de dollars au total d’ici à 2020. Les coupes prévues n’empêcheront toutefois pas le déficit US de rester très au-dessus des 3% du PIB prônés par la plupart des économistes. Malgré la reprise attendue, il devrait se situer aux alentours de 4,5% dans les dix ans à venir, pour se creuser à nouveau ensuite avec le départ à la retraite des « baby-boomers ».

Notre commentaire :

  • Prévoir 2011 est logique, mais extrapoler jusqu’en 2020 devient de la science fiction. Aucun établissement financier ne se hasarde à des prévisions dépassant trois ans.

  • Ce qu’il faut retenir, c’est que les déficits mondiaux n’ont pas de précédent depuis la deuxième guerre mondiale. Que se passerait-il si un accident géopolitique imprévu se produisait, alors que le Moyen Orient reste une poudrière ?

  • Comment Moody’s peut-il critiquer 40 % du PIB mondial sans connaître la politique du créancier : la Chine, qui tôt ou tard créera sa propre agence de notation ?

Hubert Beaufort,

Avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

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Comments (4)

  • ozone Répondre

    Bien sur tout cela en totaaale indépendance du gouvernement chinois

    4 janvier 2011 à 20 h 27 min
  • BugBreeder Répondre

    Quoi ???? "la Chine, qui tôt ou tard créera sa propre agence de notation"…

    Mais c’est déjà fait depuis 6 mois, et les notes sont réalistes en plus, elle s’appelle Dagong : http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/07/15/une-agence-de-notation-chinoise-abaisse-la-note-de-la-france_1388089_3234.html

    4 janvier 2011 à 3 h 25 min
  • ozone Répondre

    Elle éxiste déja l’agence de notation Chinoise,et d’entrée elle à demontré son "indépendence" en abaissant la note des USA juste avant le dernier G20;

    Du pareil au méme avec Moody’s et comparses vis a vis des banques,ça fait grimper les taux des rembousements et ça vide plus vite les "plans de sauvetages",les 750 milliads mis sur la table ouvre l’appétit;

    3 janvier 2011 à 22 h 16 min
  • françois Répondre

      Monsieur de Beaufort, l’histoire de la paille et de la poutre n’est pas une fable de La Fontaine mais une parole du Christ rapportée dans les Evangiles…

    3 janvier 2011 à 12 h 01 min

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