Rapport Gallois : un coup d’épée dans l’eau

Rapport Gallois : un coup d’épée dans l’eau

À l’heure où j’écris ces lignes, le fameux rapport Gallois n’est pas encore publié, mais vient d’être remis au Premier ministre.

À défaut de le connaître en détail, on en connaît les grandes lignes : l’ancien président de la SNCF et d’EADS propose de réduire les charges sociales (d’après les chiffres donnés par la presse : ces réductions concerneraient les salaires inférieurs à 3,5 fois le SMIC et s’élèveraient à 30 milliards d’euros).

Tout ce qui va dans le sens d’une baisse des charges va dans le bon sens.

Mais je crois qu’il serait assez vain d’attendre trop du rapport Gallois.

D’abord, parce que plusieurs caciques de la gauche ont d’ores et déjà (avant de l’avoir lu, donc !) signalé que leur ferme intention était de réserver à ce rapport le sort habituel : vieillir sereinement sur un rayonnage des Archives nationales !

Ensuite, parce que Louis Gallois, contrairement à ce qu’en dit la presse, n’est pas un entrepreneur et qu’il n’est pas certain qu’il comprenne les préoccupations des entrepreneurs : haut fonctionnaire du Trésor, directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement (qui n’était pas le moins marxiste de la bande…) en 1981, il n’a dirigé que des entreprises publiques.

Or, ces entreprises n’obéissent pas principalement à une logi­que de rentabilité : leur actionnaire principal, l’État, en attend certes des dividendes, mais il en attend surtout une bonne image pour les élections à venir.

Enfin, le Premier ministre n’a besoin de personne pour savoir que le coût du travail en France est colossalement plus élevé que dans la plupart des autres pays de l’OCDE.

Ce ne sont pas les informations qui lui manquent ; c’est le bon sens politique. Et cela, même Louis Gallois n’a pas le pouvoir de le lui offrir !

Pour sortir la France de l’ornière économique, ce n’est pas difficile : il suffit de libérer les énergies. Au lieu d’augmenter les taxes, il faut les baisser. Au lieu d’augmenter le volume de paperasses administratives imposées aux forces productives, il faut le diminuer. Au lieu de faire la chasse aux riches, il faut leur dérouler le tapis rouge – non pas parce qu’ils sont riches, bien sûr, mais parce que l’investissement de leurs richesses, ce sont les emplois de demain. Et au lieu d’encourager l’assistanat, il faut réduire drastiquement l’État-providence.

C’est simple. Mais c’est politiquement difficile pour un gouvernement socialiste. Si difficile que je doute fort que Jean-Marc Ayrault, affaibli par l’amateurisme de son équipe, en prenne le risque…

Partager cette publication

Comments (3)

  • philiberte Répondre

    la solution serait pourtant simple pour palier au manque à gagner des charges allégées: arrêter de donner de l’argent au premier pékin qui arrive en France les poches vides. il suffit de se rendre sur le site de la CAF et de faire le compte.

    9 novembre 2012 à 8 h 32 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Je voudrai rajouter que le rapport Gallois n’est pas perdu pour tout le monde. Lui et son associé ont du toucher un beau pactole pour accoucher de cette pile de feuilles scribouillées. Il serait intéressant de savoir si ces revenus vont être imposés au tarif du contribuable lambda.

    8 novembre 2012 à 12 h 06 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Diminuer les charges n’est pas prévu dans le logiciel socialeux. Autant demander à un âne de bouffer des morceaux de de parpaing.
    Un socialeux ne sait que dépenser même si pour le faire il lui faut piquer dans les sacoches des vieilles dames (voir Mme.Bettencourt).
    Sans scrupules cette clique d’envieux et de malfaisants!

    7 novembre 2012 à 11 h 17 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *