Réflexion sur la concurrence

Réflexion sur la concurrence

Le 10 Décembre, en fin de soirée, sur Antenne 2, un reportage relatait les catastrophes dans lesquelles l’homme est responsable, survenues ces trente dernières années.

Les commentaires sont toujours les mêmes, la recherche du profit maximum est la cause de tous nos malheurs. Il est vrai que le but d’une entreprise est le profit : s’il n’y a pas de profit, il n’y a plus d’entreprise, et seuls les niais pensent le contraire.

Cependant, le particulier que je suis, quand il fait le plein de sa voiture ou de son cadi, cherche à le faire au meilleur compte : je ne suis certainement pas le seul dans ce cas, et l’on vous expliquera que c’est normal.

Que va faire le commerçant pour me satisfaire et me vendre des produits moins chers ? Il va faire des économies de gestion, licencier du personnel et rogner sur le salaire de la caissière, en attendant de pouvoir la remplacer par une caisse automatique. Il va surtout faire jouer la concurrence à l’achat des produits qu’il me vend.

C’est ici que le mécanisme devient pervers. Pour survivre et satisfaire ses actionnaires, qui souhaitent la juste rémunération de leur placement – et même si possible un peu plus –, le chef d’entreprise à qui mon commerçant demande de baisser ses prix va faire des économies afin de rester compétitif.

Dans un monde idyllique, ces économies ne devraient pas être réalisées sur la sécurité, ni sur les salaires du personnel, ni sur la fiscalité en fraudant, ni sur les sous-traitants. Ne reste donc que le profit des actionnaires et des dirigeants, rarement supérieur à deux pour cent net du chiffre d’affaire.

Hélas, nous ne sommes pas dans un monde idyllique.


Nous recherchons tous notre profit

Au cours de ma carrière dans le bâtiment, j’ai vu des chantiers traités après appel d’offre très en dessous du prix de revient, et les donneurs d’ordres le savaient. C’est pourtant les mêmes qui, le chantier terminé, venaient se plaindre de la mauvaise qualité de la prestation ou de la faillite de l’entrepreneur en cours de chantier, et quelquefois de la présence de travailleurs au noir dans l’entreprise.

Il en va de même dans la vie de tous les jours. Les agriculteurs à qui l’on demande de produire toujours plus pour être compétitifs ont fait la vache folle, les algues vertes sur les côtes d’Armor et ils empoisonnent l’environnement avec des pesticides.

Les pétroliers ont fait l’Erika.

Et si la Chine nous inonde de produits bon marchés, irréparables et de qualité douteuse, ce ne sont pas les importateurs, ni les entrepreneurs qui délocalisent qu’il faut accuser, mais bien nous-mêmes qui, sans discernement, depuis un demi siècle, cherchons toujours la meilleure combine pour avoir un produit moins cher.

Ce n’est pourtant pas cette forme-là de recherche du profit que dénoncent les bateleurs d’estrades qui nous informent sur le petit écran.

La France, quasiment en faillite, est en train de payer au prix fort  notre comportement déraisonnable. Nos politiques ne font rien pour améliorer les chose en dépensant notre argent sans retenue. S’ils étaient eux aussi soumis à la concurrence, il est probable que cela tournerait mieux…

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Comments (6)

  • Jean Claude LAMBERT Répondre

    Il me semble que je ne fais pas l’unanimité. C’était prévisible. Je suis désolé de devoir enfoncer le clou, c’est ce comportement en vigueur dans le monde depuis bientôt trente ans que le système s’est enraillé. Plus le consommateur cherche le prix bas, plus l’employeur baisse ses coûts et plus le salarié est pressuré. Ce serpent qui se mord la queue doit normalement en crever.
    Par contre je suis parfaitement d’accord, les politiques qui ont mis en concurrence débridée des pays au salaire minimum dix à quinze fois inférieur sont des débiles profond.

    27 janvier 2010 à 21 h 16 min
  • Jacques Répondre

    Antenne 2 diffuse encore en 2009 ?

    23 décembre 2009 à 23 h 22 min
  • ozone Répondre

    Les petits chinois sont le cadet des soucis des profiteurs de ce systéme

    23 décembre 2009 à 20 h 08 min
  • sylvainr Répondre

    En gros, vous nous accusez (et vous vous accusez vous-même) d’être responsables de cette petite descente en enfer… Donc, chacun cherche son intérêt, ce qui nuit à l’intérêt de la plurialité. Mais poursuivons votre raisonnement : pourquoi s’arrêter à la France ? Si se résoudre à acheter français peut-être profitable à tous, allons plus loins ! Que les Parisiens se limitent au produits parisiens et ils seront plus heureux ! Mieux : que les gens du 8e n’achètent que dans le 8e et ils frôleront les froufrous de la félicité ! Encore plus fort : et si nous nous autosuffisions tous ? Chacun pour soi me semble être le but vers lequel tend votre propos, non ? Évidemment, ces idées sont mauvaises. Parce que la spécialisation a, de tout temps, profité à tous. Étendre le commerce que font les Français à la planète ou étendre le commerce des Parisien à la France n’est pas différent : si le second est bénifique, le premier l’est tout autant. En fait, les deux le sont. Et votre fibre humaniste, vous n’en parlez pas ? Que les petits Chinois et les petites Chinoises puissent travailler 12 heures par jour dans une usine Nike pour 4 euros au lieu de se prostituer toute la journée pour rien, ça ne vous donne pas envie d’acheter chinois ? Moi, si. Mais je suis sans doute égoiste…

    23 décembre 2009 à 1 h 31 min
  • ozone Répondre

    Bien dit Troubadour.

    Il est curieux qu’on assume comme postulat que les dirigents d’un pays oeuvrent pour l’interet general de celui-ci et ses habitants,si on emprunte a tour de bras aux "riches",ensuite c’est la collectivité qui va payer les interets,si la politique est de favoriser les plus riches,il est logique que la dette augmente a vue d’oeil,les millieux financiers internationaux se léches les babines.
    Donc pas besoin de concurrence pour l’état,mais plus de volonté de regarder avant tout l’interet de la Nation.

    Concurrence doit plutot étre remplacé par guerre économique,et la guerre ça coute trés cher,pour ne pas passer sous controle d’un adversaire,une entreprise doit fournir des dividendes de plus en plus grands a ses actionnaires,son titre sera coté au plus haut,donc,plus dur sera le morceau pour un prédateur,a ce manége infernal on peut ajouter le fait aussi qu’il faut grossir par prise de controle d’autres entreprises,un peu partout dans le monde,il faut empecher d’étre avalé,et ça coute cher en dettes et il faut des munitions,là,c’est le client qui "participe" a cette guerre,hausse des tarifs divers,frais bancaires,factures de l’énergie,et un long etc.
    Et comme cela se joue au niveau mondial et que certains peuvent vous bouffer d’un croc grace a leurs réserves financieres ou des capacités d’emprunts dévergondées vous imaginez la suite.
    Et si ce n’était pas assez,il faut aussi des budgets publicitaires conséquents pour appater le chaland et lui faire croire qu’il paye moins cher avec ce systéme,un anestésiant pour qu’il puisse oublier que c’est lui qui régle aussi la note de la pub.
    Alors concurrence "libre et non faussée"??

    Racontez nous plutot un conte du petit Chaperon rouge,avec loup et tout.

    22 décembre 2009 à 20 h 33 min
  • Anonyme Répondre

     

    **** Non, les responsables sont les libéraux de ce forum,  libres échangistes mondialistes ****

    "Et si la Chine nous inonde de produits bon marchés, irréparables et de qualité douteuse, ce ne sont pas les importateurs, ni les entrepreneurs qui délocalisent qu’il faut accuser, mais bien nous-mêmes qui, sans discernement, depuis un demi siècle, cherchons toujours la meilleure combine pour avoir un produit moins cher."

    Non, les consommateurs sont poussés comme les producteurs vers le moins disant. C’est le système d’ouverture généralisée aux pays à bas coûts de main d’oeuvre qui en est responsable. Les consommateurs sont bien obligés d’ailleurs d’aller au moins disant compte tenu de la stagnation du pouvoir d’achat.

    Quand vous achetez une Peugeot 107, elle est fabriquée en Slovaquie, une renault Clio en Slovénie. Le consommateur est contraint d’aller au prix compétitif, donc à acheter cosmopolite.

    C’est le libre échangisme qui est en cause. Le protectionnisme a été diabolisé et traité de chauvinisme par les sectateurs du Nouvel Ordre Mondial et ils ont ouverts nos marchés sans considérations de nos coûts main d’oeuvre.

    Le consommateur est contraint d’aller au moins cher, jusqu’à la faillite finale par ruine des pays développés.

    Le coupable est le pouvoir supra national qui tient l’opinion par les cinq oligarques qui possèdent les médias français et donc malaxent l’opinion dans le sens mondialiste.

    Nous sommes en ploutocratie apatride.

     

     

     

     

    21 décembre 2009 à 14 h 03 min

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