Relance: ne pas se tromper de politique

Relance: ne pas se tromper de politique

Les Français sont très inquiets pour leur avenir. Beaucoup pensent même que leurs enfants seront plus pauvres qu’eux. L’économie marche mal. Prenons pour exemple l’automobile. Les voitures étrangères envahissent la France. La Tata, vendue 1500 euros aux Indes,va envahir le Marché européen. Les fabricants français de voiture s’installent à l’étranger. Des milliers de voitures neuves invendues s’alignent dans les parkings de nos usines. Le chômage technique envahit tout le secteur automobile. Les troubles sociaux apparaissent.
Sauver les banques n’est pas suffisant. Il faut maintenant relancer l’économie. Comment ?

1) Augmenter les salaires. Pratiquement tous les partis politiques français prônent cette relance. Mais une augmentation des salaires serait surtout bénéfique à Volkswagen, les voitures étrangères étant déjà moins coûteuses que les Peugeot. Et une augmentation des salaires rendrait les voitures françaises encore moins compétitives.

2) Diminuer la TVA (comme les Anglais l’ont fait), de 5% par exemple. Le niveau de vie augmenterait immédiatement de 5% et il n’y aurait pas d’augmentation des salaires dans l’automobile. Mais la TVA est actuellement pour la France et l’Europe la seule protection possible contre la concurrence étrangère, puisque les droits de douane sont abolis. Plus la TVA est élevée, plus le prix des voitures importées est élevé. Il faut augmenter la TVA, non pas la baisser…

3) Diminuer les taux courts de la BCE sans diminuer avant les charges inflationnistes pesant sur les entreprises ne peut pas donner de relance : ça ne peut donner qu’inflation , puis chômage.

4) Donner une prime à la casse. Elle peut être donnée à l’acheteur. Une voiture vaut 10 000 euro. L’Etat donne 1000 euro à ceux qui achètent une voiture neuve. Cette vente procurera en plus 1800 euros de TVA à l’Etat. Elle réduit donc le déficit budgétaire, mais elle ne fait pas baisser les prix et profite surtout aux voitures étrangères moins coûteuses…
La prime à la casse donnée au constructeur est plus intéressante : Peugeot qui a des milliers de voitures en stock abaissera automatiquement son prix à 9000 euros pour liquider ses stocks très coûteux. Les constructeurs étrangers sont éliminés, l’inflation est réduite et la BCE peut réduire ses taux. Mais cette mesure est contraire aux directives de Bruxelles. Elle doit être européenne.

5) Réduire les charges touchant les entreprises et augmenter de façon équivalente de la TVA. (la fameuse TVA sociale) L’augmentation de la TVA associée à une réduction des charges pesant sur les entreprises aboutit à une baisse des prix. Il n’y a pas de réduction immédiate du pouvoir d’achat et la baisse des prix en France exporte le chômage en Allemagne. Mais elle permet à la banque centrale de baisser ses taux courts, donc d’augmenter le pouvoir d’achat des Européens. C’est ce qu’a fait Schröder en Allemagne en 2002. La reprise a été forte en Allemagne ,moins forte en Europe. Mais la « TVA sociale » a coûté une trentaine de députés à l’UMP…

6) Réduire les charges pesant sur les entreprises françaises sans augmenter la TVA. (Suppression par exemple de la taxe professionnelle). Une telle action augmente en principe le déficit budgétaire. Mais elle donne aux entreprises les moyens de baisser leurs prix tout en gagnant autant d’argent. Les prix baissent , le pouvoir d’achat augmente immédiatement et l’on vend plus de voitures. Peugeot et Renault redeviennent compétitifs. Notre déficit commercial est réduit d’autant.
Surtout, les prix baissant, la BCE peut réduire ses taux sans être inflationniste : le pouvoir d’achat des Européens va augmenter. L’Irlande a réalisé une telle opération en 1985. Un an plus tard, une croissance de 5,9 % avait augmenté les rentrées fiscales de l’Irlande…

7) Supprimer les impôts pénalisant le capital (type ISF). Ces impôts font en effet fuir à l’étranger les capitalistes et les capitaux dont les entreprises ont besoin pour investir et innover. Donc réduisent fortement la progression de notre pouvoir d’achat.
Il ne faut pas supprimer les paradis fiscaux comme le Luxembourg ou le Liechtenstein. Il faut au contraire supprimer les enfers fiscaux responsables du chômage. La relance dans les mois qui viennent est tout à fait possible. En faisant les bons choix.

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Comments (7)

  • JL Répondre

    Il y en a qui on la solution miracle: augmenter les salaires.
    Décidément les temps, comme les oeufs, sont durs et la betise n’a pas de limite

    18 mars 2009 à 3 h 03 min
  • Seraphin Répondre

    Belle analyse… dogmatique !!!

    Des dogmes, encore des dogmes, toujours des dogmes !

    Quant à relancer l’économie en quelques mois… Même les experts en économie et en sociologie, n’y croient plus !

    La crise est bien là, installée, et ce n’est qu’en fin 2012 voire plus, que l’on pourra peut être voire le bout du tunnel !

    Mais, dans une crise, les choses sensées ne se produisent jamais, c’est un fait ! mais seules les idées dangereuses "par pour tout le monde se réalisent.

    Un sociologue disait dernièrement sur une radio :

    "Il est certain que la France, comme la plupart des pays, ne pourront faire l’économie d’une augmentation importante des salaires, non pas sur un chiffre, mais certainement sur 2 CHIFFRES, de 30 à 40 % !
    (…) Les salaires sont une variable d’ajustement depuis bien trop longtemps et il sera nécessaire aux états de passer par une augmentation des salaires, au risque de troubles sociaux considérables !"

    Je vous laisse juger de cela !

    Un autre élément :

    Vouloir apporter des aides aux banques, aux entreprises… c’est bien et nécessaire !

    Mais, c’est ouvrir la boîte de Pandore, avec tous les risques qu’il faudra assumer !

    Ne vous leurrez pas… La gestion de l’économie d’un pays passe surtout et avant tout par son peuple ! Tout le reste n’est que littérature !

    16 mars 2009 à 13 h 51 min
  • Florin Répondre

    @sdez :"Récupérer notre souveraineté monétaire (intérêts sur la dette à plus de 40Md par an-plus de 1100Md payés par les contribuables sur 35 ans soit 50 fois les pertes du Crédit lyonnais: belle escroquerie non?…)

    Monsieur, sauf à faire comme l’URSS en 1917 … une dette est une dette !!! Lorsque vous devez des trillions, OUI, il y a des intérêts à payer à ceux qui vous ont prêté le pognon … Et OUI, sur des décennies, les intérêts ça commence à chiffrer …

    Si, pour vous, récupérer la souveraineté monétaire consiste à faire comme l’Allemagne des années ’20, qui chauffait les rotatives pour imprimer des billets par wagons entiers – alors soyons lucides : liquider la dette de cette façon signifie liquider aussi l’épargne … je doute fort que le pays a besoin d’une telle "solution", pire que le mal qu’elle est censée traiter …

    12 mars 2009 à 18 h 39 min
  • sas Répondre

    Pour relancer…c’est comme au pocker: il faut du gros pognon…..

    comment va on relancer, lorsque les CDS (credit default swaps) vont nous tomber sur la gueule d ici la fin de l’année….3 500 milliards de dollards

    avec des cailloux ou des coquillages peut être……

    mais non,mais non le club med va nous refiller ses vieux stocks de collier"bonbon"…nous pourrons ainsi faire du troc….

    patachons and co….voilà ce qui préside à nos destinées….haaaa bonne nouvelle LAGARDE l’avocate d affaire anglo/saxone vient de comprendre enfin que  lon rentait dans une récession sévère…..

    …..faut donc pas désespéré….et notre gouvernement prend des mesurs à la hauteur , il vient d interdir la vente de "cigarettes en chocolat" aux mineurs….

    sas ignorait même qu il nous restait e,ncore des mines….

    sas

    12 mars 2009 à 12 h 55 min
  • sdez Répondre

    Balayer les niches fiscales(manque à gagner pour l’Etat 50Md). Récupérer les presque 10Md perdus lors de la vente des concessions autoroutières. Récupérer notre souveraineté monétaire (intérêts sur la dette à plus de 40Md par an-plus de 1100Md payés par les contribuables sur 35 ans soit 50 fois les pertes du Crédit lyonnais: belle escroquerie non?…). Fondamentalement, changer de gouvernants, comme à la fin de la seconde guerre mondiale!

    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com

    11 mars 2009 à 19 h 59 min
  • Jaures Répondre

    La solution de Tremeau ? Baisser les salaires, exonérer les plus riches de l’impôt, encourager le secret des placements et revenus et ainsi…vous serez dans la situation de l’Irlande: + 42% du chômage en un an, baisse de 30% des exportations, déficit budgétaire à 9,5% du PIB, croissance à – 6,5%…et cette fois-ci, inutile de compter sur les subsides européennes.

    Voilà une perspective enthousiasmante !

    11 mars 2009 à 16 h 52 min
  • Florin Répondre

    Et c’est reparti comme en ’14, M. Trémeau nous reparle de l’Irlande … et de 1985 … (certes, parler de 2009 aurait été indécent !).

    Et on nous reparle de l’ISF et de la fuite des capitalistes …

    Erreur Monsieur ! vous mélangez capitaliste et rentier.

    Le capitaliste EST EXONERE d’ISF, car son capital est son outil de travail (lisez le Code … celui des Impôts, je précise).

    Le rentier ne l’est pas, lui. Donc, le grand patron parti à la retraite s’exile automatiquement. A Bruxelles, de préférence. Les Belges ont un système fiscal à l’opposé du nôtre : ils taxent lourdement le travail (demandez  les taux d’IR – vous serez tristes pour la semaine …) et ne taxent pas le patrimoine. A nous les capitalistes et travailleurs, à eux les p’tits retraités miliardaires.

    11 mars 2009 à 11 h 04 min

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