Relancer la consommation sans argent

Relancer la consommation sans argent

Nicolas Sarkozy a présenté le 4 décembre son plan de relance pour répondre à la crise. Pour l’essentiel, ce plan se résume à ceci : 26 milliards d’euros pour encourager les investissements de l’État, des entreprises et des particuliers.

Il me semble que ce plan présente au moins deux difficultés. La première tient au montant. 26 milliards d’euros, même si cela paraît gigantesque, c’est dérisoire pour redonner de la confiance aux acteurs économiques. Par ailleurs, l’effet est encore amoindri par la déplaisante impression de saupoudrage qu’a donnée l’annonce du chef de l’État : 2 milliards pour l’automobile, 0,7 pour la prime pour l’emploi…
Si les centaines de milliards d’euros déjà injectés depuis l’été dans l’économie n’ont pas suffi à redonner de l’optimisme aux investisseurs, on voit mal comment 26 milliards d’euros y parviendraient !

Le deuxième problème tient à la nature même du plan de relance
. On a dit et redit qu’enfin le pouvoir politique reprenait ses responsabilités économiques. Jean-Paul Fitoussi, économiste keynésien réputé, s’est même félicité que ce soit le plus grand plan de relance jamais entrepris depuis 1981. Pardon, monsieur l’expert, mais ce n’est pas fait pour nous rassurer !

Dans l’état actuel des finances publiques, je ne vois pas où l’on va trouver ces 26 milliards d’euros. D’ailleurs, dans la foulée, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il renonçait à parvenir à l’équilibre budgétaire avant la fin du quinquennat. Je dis bien : équilibre budgétaire, et non résorption de la dette publique. Cette dernière va donc continuer à crever des plafonds.

Mais, surtout, je reste sidéré que personne ne fasse remarquer au Président que ces mesures sont de nature très différentes : la politique de « grands travaux » aurait un sens si elle reposait sur les budgets d’aide sociale et qu’elle remettait ainsi les chômeurs sur le marché du travail. Mais ce n’est pas de cela qu’il est question. Un pur « investissement » public, sans les moyens de les financer. Comme ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy semble drogué à la dépense publique et, pire encore, à la dette publique.

Un plan de relance véritable, c’est-à-dire reposant sur de vrais investissements effectués avec de l’argent réel, ne pourrait consister qu’en défiscalisation des entreprises. Si ces 26 milliards, au lieu de constituer des dépenses, avaient été « prélevés » sur les recettes fiscales, j’aurais applaudi. Au lieu de quoi, on rassemble les ingrédients de la crise à venir !

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Comments (13)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Florin: <<Commençons par les expliquer, Herr Hans !>>

    Il est vrai que je ne voulais pas alourdir ma réponse, mais puisque vous y tenez….

    L’explication risque d’être longue et je vais essayer de me concentrer sur les points essentiels, qui je le crois, contribuent au différentiel de prix entre la France et l’Allemagne.

    a) l’Allemagne est une république fédérale, les Länder ont de très grandes compétences sur les problèmes de société. Les décisions concernant les problèmes locaux sont prises au niveau du terrain administré et non de l’Allemagne entière, une faute commise fait donc moins de dégâts collatéraux. Il existe une saine émulation entre les différents Länder et les bonnes décisions de l’un sont presque toujours reprises par les autres dans les limites de leur possibilité naturellement.

    b) Les prix ne sont pas décrétés ou surveillés par l’état comme ils le sont de temps en temps en France mais soumis à la libre concurrence.

    c) Le système de distribution des marchandises allemand du fait de sa délocalisation est plus compétitif que le circuit français. Des prix très abordables en sont la résultante directe.

    d) la main d’oeuvre a un degré de professionalisme plus élevé que celle de la France, ce qui augmente la productivité et abaisse le prix de revient des marchandises produites (loi de l’offre et de la demande).

    e) la technicité des entreprises allemandes n’a pas d’égale au monde. L’Allemagne est de loin le pays qui exporte le plus de produits hi-tec à des prix qui défient toute concurrence. Le "made in Germany" a une signification tout autre que le "made in France".

    f) Le système éducatif et surtout éducatif-professionnel est performant. Voir les résultats du test Pisa où la France est moins bonne en dépit de l’hyper-activité du mamouth qui engloutit 1/4 du budget de l’état.

    g) les PME ne sont pas écrasées par les charges comme elles le sont en France et les prix à la distribution s’en ressentent (mais pas du simple au double). L’Allemagne est sutout un pays de PME qui en sont la trame industrielle. Ce sont pour la plupart des entreprises créés par de fortes individualités et toutes à forte valeur ajoutée.

    h) l’allemand moyen est conscient des problèmes de son pays (qui n’en a pas!) mais n’en fait pas une blockade pour autant. Les allemands sont en général des "Draufgänger" et pas des "Hosenscheisser".

    i) les décisions douloureuses de Hartz IV ont aidé à assainir le budget fédéral allemand. En France on s’est contenté de continuer à dépenser en toute insouciance pendant ce temps. Comment voulez-vous avoir des prix stables et performants avec un état qui ne sait que dilapider l’argent des cons tributables pardon des contribuables?

     

    NB: Lieber Florin und sollte das nicht reichen um Sie zu überzeugen, dann steht Ihnen das ganze Internet auf  deutsch zur Verfügung! Dort werden Sie bestimmt die notwendigen Fakten bzw. die Bestätigungen zu meinen Äusserungen finden. Viel Glück wünsche ich Ihnen in Ihrem Unterfangen!

    14 décembre 2008 à 15 h 03 min
  • Florin Répondre

    "… certes une différence de prix … pour différentes raisons" …

    Commençons par les expliquer, Herr Hans !

    14 décembre 2008 à 1 h 03 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<le salarié se fait plumer >>

    Oui c’est vrai et il se fait surtout plumer par l’état. Salaire amputé de 45% de cotisations diverses! Sans compter une TVA aux taux supérieurs de ceux de l’Allemagne et en prime l’impôt sur le revenu.

     

    <<Pourquoi la bouffe au supermarché en France coûte-t-elle DEUX FOIS PLUS CHER qu’en Allemagne ??? Certes, les Allemands ne sont pas aux 35 h, mais quand-même …>>

    Ceci est une blague, il y a certes une différence de prix en faveur de l’Allemagne et ceci pour différentes raisons, mais certainement pas du simple au double. "Herr Florin Sie sind noch ein Spassvogel!"

    13 décembre 2008 à 11 h 12 min
  • Florin Répondre

    Allez voir ailleurs comment vont les choses : les prix, dans certains pays de l’Est, sont les mêmes qu’à Paris (pour tout, nourriture, hôtel, transports …) alors que les salaires sont 5-6 fois moindres.

    Cherchez l’erreur …

    La voracité des patrons n’y serait-elle pour rien ??? 

    Quand le client paie la même chose, et que le salarié se fait plumer … qui empoche le solde ???

    Pourquoi la bouffe au supermarché en France coûte-t-elle DEUX FOIS PLUS CHER qu’en Allemagne ??? Certes, les Allemands ne sont pas aux 35 h, mais quand-même …
    Que le fisc aie regarder cela de près … et que l’on publie les trouvailles.
    Vous verrez une émeute comme en Grèce.

    11 décembre 2008 à 20 h 01 min
  • Florin Répondre

    Au camarade LS d’Abu-Dhabi : même les Amerlocs (pas socialos pour deux sous) ont un SMIC (plus bas qu’en France). Ne cherchez pas, ça ne les empêche pas de vivre. Mais enfin, même chez eux, les emplois se barrent au Méxique à la vitesse grand V, surtout depuis la mise en place de l’ALENA (instrument destiné à contourner les barrières douanières des USA). Vous pourrez un jour payer à Houston 400 $ par mois – mais ce jour-là, vous n’aurez plus de marché américain, juste des affamés derrière des vitrines inaccessibles. Si c’est ça que vous voulez, allez dans n’importe quel pays d’Amérique Latine, vous serez servi.

    Quant à l’autorisation administrative de licenciement … ça fait plus de 10 ans qu’elle a été supprimée !!!
    (Il vous reste à demander, comme Trémeau, la dévaluation du franc …).

    Personne en France ne vous empêche de licencier (il suffit de respecter un minimum de formalités, c’est tout – et de payer un préavis, plus les congés payés restants). Sauf s’il s’agit d’un salarié à statut spécial (délégué syndical, membre du CE … et il y en pas de masses).

    11 décembre 2008 à 19 h 53 min
  • sas Répondre

    fausse economie de marché,fausse concurence,fausse entreprise…….du papier ,pas d argent…..soviétisation de la france depuis les accords de yalta….

    ……donc une relance sans flouze…..

    il est où le problème de notre économie virtuelle……ou l on balance des milliards que l on a pas a des banques pirates, on renfloue des banques etrangères avec des lois scélérates pour des garanties a hauteur de 5,6 milliards pour dexia……on balance des milliards au btp , et a l automobile……creusant les déficits public et la dette dejà abyssal d un etat sclérosé et corrompu……

    ……et pe,dant ce temps là: tout va très bien madame la marquise, tout va très bien , tout va très bien…..surtout pour les amis de naguy bocsa

    sas

    11 décembre 2008 à 14 h 43 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

       Pour relancer l’économie française en un temps record, de façon spectaculaire et durable, il suffit de se rappeler une toute petite chose certaine:

       la SEULE richesse NOUVELLE viendra du TRAVAIL de la population et de rien d’autre.

       Toutes les savantes considérations sur les épiphénomènes monétaires ou conjoncturels ou sur le réglage en finesse de thérapeutiques alambiquées sont des pertes de temps, comme à l’hôpital de compter les cachets d’aspirine alors que le patient est MOURANT.

        Partant de cette affirmation simplissime, le salut repose sur toutes les manières de faire sauter les verrous qui empêchent les gens de travailler.

        Or il existe 2 verrous évidents, extraordinairement efficaces, formidablement  gênants et si incroyablement faciles à faire sauter, qu’on croit rêver:

       – le SMIC,

       – l’interdiction de licencier à volonté.

        Ils sont d’ordre bureaucratique: un trait de plume et ils disparaissent. Il suffit d’avoir une main très déterminée pour tenir la plume.

        Adopter en plus une fiscalité simplifiée à l’extrême du type estonien ou russe (flat tax) achèverait de faire de la France un nouvel El Dorado économique européen. Tout les autres réformes s’enchaîneraient alors plus facilement.

    LS

     

    11 décembre 2008 à 3 h 09 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Quand 45% d’une paye sont confisqués par toutes sortes de prélèvements que voulez-vous qu’il reste dans l’enveloppe à la fin du mois. Et si un patron veut augmenter le salaire d’un collaborateur, les 45% sont de nouveau prélevés sur cette augmentation.

    De plus le travail est rationné, as-t’on déjà vu une irrationalité pareille au monde? Quel sont donc cet état et ces dirigeants anti-démocratiques qui peuvent décréter de pareilles inepties?

    Les Français se prétendent supérieurs au reste du monde mais en réalité ce sont des moutons qui se laissent tondre docilement par leurs gouvernants peu importe qu’ils soient de droite ou de gauche.

    Décidemment ce pays ne changera jamais et on peut tranquillement dire qu’il mérite son sort.

    10 décembre 2008 à 22 h 08 min
  • Anonyme Répondre

    Mais cela a été réalisé et pas qu’un peu ! Depuis le passage à l’€, les salaires ont bien été convertis pile poils. Par contre les prix de consommation courante ont été largement arrondis à la hausse. Prix de la boulangerie, les produits laitiers etc… Les hausses salariales annuelles ont été réduites autant que possible, mais cela n’a pas empêché les prix de monter. D’ailleurs, les touristes étrangers l’ont senti nettement et deviennent exigeant vu les prix à la qualité de service qui aurait du suivre …

    Dans le même temps, les loyers, les montants des acquisitions ont pris 20 %. Le taux du livret A a baissé mais pendant ce temps là, les banques ont incités les petits et moyens joueurs à spéculer avec leurs économies pour aider les investisseurs. Oui, mais comme ces actionnaires étaient en droit d’obtenir un retour sur leurs investissements d’au moins 15%, il était hors de question d’augmenter les salaires de ceux qui produisaient dans ces Entreprises. Déjà, qu’avec la concurrence mondiale, le coût du travailleur est tellement élevé à cause de toutes les charges sociales, que l’Entreprise ne délocalise que ce qui n’est pas le coeur de métier !!! Et, puis c’est qu’ils sont rétifs ces Français, quittent à payer un loyer, pourquoi ne quitterait-il pas la ville, pour aller ailleurs où c’est moins cher ! Mais, là bas en province, y-a-t-il de l’emploi pour gagner de quoi le payer, même s’il est moins cher ?

    Hé, Oô ! Voyez, je peux réagir comme vous ! Arriver au 21 ème siècle, et constater que des gens pensent ainsi, m’angoisse. Que vont devenir nos enfants et petits-enfants ? Où est la pensée des Français ? Deviendrions-nous plus idiots que d’autres populations ? Au secours, où est ma grotte ! Être inculte n’est pas grave quand au moins on a du coeur, une compréhension des autres. Mais cela devient dangereux quand on croit savoir !

    10 décembre 2008 à 18 h 53 min
  • chevalier teutonique Répondre

    Ce qu’il se passe quand on augmente la masse monétaire : les salaires restent les mêmes —> l’argent des riches augmente.

    10 décembre 2008 à 18 h 47 min
  • Florin Répondre

    Au chevalier : les salaires vont baisser, tout en augmentant le pouvoir d’achat …

    Certes ! le pouvoir d’achat de Francis, Vincent, François et encore 5-6 personnes dans ce pays AUGMENTERA. Comme la masse monétaire ne subira aucune modification, le "plus" chez eux sera du "moins" chez nous.

    C’est simple pourtant ???

    Et la marmotte continua de mettre sous cellophane les tablettes de chocolat …

    10 décembre 2008 à 17 h 17 min
  • VITRUVE Répondre

    AVE

    entièrement d’accord avec vous François le teutonique, commencez donc par ramener vos revenus au niveau su SMIC, qu’on voie comment vous réagissez et survivez …après on verra…

    VALE

    10 décembre 2008 à 16 h 22 min
  • chevalier teutonique Répondre

    Pour relancer la consommation et supprimer le chômage, il suffit simplement de laisser aux salaires la possibilité de baisser, ce qui fera baisser les prix : le pouvoir d’achat augmentera puisque la masse monétaire ne baissera pas !!!

    C’est simple pourtant ?! Qu’en pensent tous nos " économistes " ?

    IL N’Y A PAS BESOIN DE CREUSER LES DEFICITS.

    10 décembre 2008 à 9 h 39 min

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