Retraites : un système à l’agonie

Retraites : un système à l’agonie

En 1945, le système par répartition était la solution : beaucoup d’actifs, peu de retraités, pas de chômeurs, des caisses vides, les actifs cotisant pour les retraités. En 1979, l’évolution démographique s’étant inversée (plus de retraités, un allongement de la durée de vie, du chômage, moins d’actifs), le système par répartition, en se déséquilibrant, allait « dans le mur ».

Les investisseurs institutionnels (grandes compagnies d’assurances) avaient averti le gouvernement français et les instances européennes que le système de retraites par répartition français devait être remplacé. En 2019, nous sommes au pied du mur. Une transformation dans la douleur doit obligatoirement se faire. Les grèves actuelles en sont l’illustration.

Il aurait fallu maintenir une petite partie de retraite en répartition, mettre le reste en capitalisation – comme les parlementaires l’ont fait pour eux-mêmes ! – avec des cotisations libres et déductibles (comme cela existait dans les années 1980 et l’introduire progressivement. Cette solution aurait évité les problèmes d’âge de départ en retraite, de durée de cotisation et aurait généré un fonds monétaire disponible pour les emprunteurs. Les cotisations aux régimes complémentaires dans le système par répartition, ainsi que les cotisations chômage disparaîtraient, les salaires pourraient être augmentés, incitant, avec la déduction fiscale, au versement de cotisations aux retraites complémentaires par capitalisation.

Les politiques étant d’abord intéressés par leur réélection, rien n’a été fait, de peur d’indisposer et de perdre une partie de l’électorat attaché aux utopies de gauche. Engendrées et entretenues par des syndicats politisés, non représentatifs et minoritaires (les « partenaires sociaux », avançant de faux arguments non démentis par une grande presse subventionnée par le pouvoir en place, occultant la vraie information), ces grèves ne prendront fin que lorsque le gouvernement aura cédé sur certains points. Une information objective par les grands journaux aurait appris à de nombreuses personnes la réalité de la situation.

Les grévistes veulent défendre leurs avantages. Ces avantages sont supérieurs à ceux du régime général, sinon ils n’auraient pas besoin de faire grève. Le problème est le niveau trop faible des salaires dans certaines professions. Lors de la grève des contrôleurs aériens américains, le 3 août 1981, le président Reagan avait donné le choix aux grévistes de respecter leur statut s’ils reprenaient le travail ou perdre leur statut et leur emploi. Trois jours après, la grève avait cessé. Quand aurons-nous des dirigeants ayant le courage de prendre de telles décisions ?

Le système à points ne simplifiera pas la situation. Des aménagements sont déjà prévus, l’égalité ne sera toujours pas atteinte. La nécessité de modifier le régime date de 1979. Reporter sa mise en œuvre à 2025, par un gouvernement éventuellement réticent à la solution décidée par un gouvernement de tendance différente, la rend déjà illusoire. Mais renvoyer les difficultés aux successeurs est une habitude en France.

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