Retraites – la querelle « fonctionnaires d’État/agents du secteur privé »

Retraites – la querelle « fonctionnaires d’État/agents du secteur privé »

Sur les retraites, la querelle « fonctionnaires d’État/agents du secteur privé » est essentiellement artificielle et vient d’une vision erronée et d’une erreur de méthode.

Vision erronée : la logique de l’emploi des fonctionnaires de l’État et celle des salariés du secteur privé sont différentes et on ne peut comparer ce qui n’est pas comparable. L’État, qui est son propre assureur, verse directement à ses fonctionnaires prestations sociales et pensions. Cet argent ne sort des caisses de l’État qu’au moment où il est nécessaire. Il n’y a pas de caisse où seraient versées des cotisations qui ne figurent sur les bulletins de paie que par un désir de symétrie avec le secteur privé. L’employeur privé, lui, verse dans des caisses spéciales les cotisations de ses salariés et les siennes propres et ne peut disposer de ces sommes tant qu’elles ne sont pas utilisées.

Erreur de méthode : cette querelle repose sur l’utilisation exclusive de moyennes et de pourcentages, alors que la véritable comparaison devrait être faite entre les sommes dont bénéficient les personnels, à situation comparable.

Il est, en effet, tout à fait normal que la moyenne des traitements (et des retraites) des fonctionnaires soit supérieure à la moyenne des salaires (et des retraites) des salariés du secteur privé, puisque plus de la moitié des fonctionnaires sont des cadres et assimilés, alors que le secteur privé ne compte que 15 % environ de personnes dans cette situation… En fait, sauf pour les plus modestes (et peut-être pour les plus haut placés) des fonctionnaires, les traitements sont inférieurs aux salaires des salariés du secteur privé en situation comparable.

Les moyennes « mentent. » Mais les pourcentages « mentent » aussi : outre que des études récentes indiquent que le taux de remplacement réel est presque le même dans la fonction publique et le secteur privé, il vaut mieux bénéficier de 45 % d’un salaire important que de 75 % d’un modeste traitement.

Toute comparaison valable doit donc se faire à situation professionnelle comparable…

Marie Merlin

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Comments (6)

  • lequidampost Répondre

    La seule querelle est la discrimination en droits de ce système. Une logique de privilèges pour les uns et de pyramide de Ponzi pour les autres.
    .
    Aux USA, le fonctionnaire, le salarié ou l’indépendant comme O’Bama cotisent tous à la même caisse de retraite Oashdi.

    http://lequidampost.fr/liste-noire-de-la-foire-des-privileges-des-fonctionnaires/

    http://lequidampost.fr/halte-aux-cliches-un-retraite-aux-usa-est-bien-mieux-traite-quen-france/

    9 juillet 2013 à 17 h 53 min
  • VAULET Répondre

    Les syndicats ne sont plus crédibles.
    Ce n’est pas la peine de vouloir réformer les retraites
    SANS toucher aux régimes spéciaux.
    Au contraire ; pour être accepter de la majorité des Français,
    Il faut commencer par là.

    Pourquoi je ne suis pas d’accord avec les syndicats ?
    Pour eux, réformer les retraites, cela veut dire :
    Reformer le régime général
    Pour conserver les régimes spéciaux.

    Ils doivent bien comprendre :
    Les acquis l’ont été dans des périodes fastes.
    La Période n’est plus là :
    Les acquis doivent disparaitre
    Et s’aligner sur le régime général.
    POINT.

    6 juillet 2013 à 15 h 38 min
  • BRENUS Répondre

    L’auteur (e) a raison. Les fonctionnaires sont les meilleurs. C’ est donc normal qu’ils soient mieux servis. D’autant qu’ils représentent un très haut niveau intellectuel : ma belle soeur, coiffeuse, pas idiote, mais pas un aigle non plus, s’étant liée d’amitié a une fonctionnaire de haut niveau qui fréquentait son salon a pu entrer à l’Agriculture et passer une carrière de rêve. Elle aussi maintenant adore les fonctionnaires. TOUS FONCTIONNAIRES avec des schlagueurs pour faire gratter et payer les autres.

    5 juillet 2013 à 16 h 47 min
  • Mac'Adam Répondre

    La “querelle”, si il y a querelle est totalement fausse.

    Ce qui est dommage dans cet article, mais c’est malheureusement de plus en plus fréquent dans le journalisme, c’est que le regard ne porte que sur un seul point et non une globalité qui est de plus en plus criante de vérité et de réalité au détriment du privé et au bénéfice du public.

    Le sujet des retraites ?

    Bien, mais il faut TOUT y intégrer et ne pas regarder par le petit bout de la lorgnette uniquement ce qui est visible.

    Certes, l’article est correct, mais ne tient compte que de la partie visible de l’iceberg du fonctionnariat français.

    Je suis dans le privé et pourtant CONTRE toute nouvelle réforme des retraites et POUR un échec considérable de cette réforme !

    Pourquoi ?

    1.L’intérêt est actuellement de privilégier pour l’état les régimes spéciaux et l’ensemble du système des retraites du public.
    2.Par un ECHEC de la réforme, nous pourrons faire table rase du passé et construire quelque chose de neuf !
    3. Les avantages insidieux, injurieux et néfaste du fonctionnariat français.

    A ce titre, on peut citer quelques points facilement vérifiable :
    1. Pension de retraite plus importante dans le public que dans le privé
    2. Le premier point est notamment obtenu en raison d’un emploi à vie dans le public. (Il faudrait alors y intégrer pour le privé toutes les périodes non travaillées en les portant au BENEFICE du salarié du privé !, chômage notamment !)
    3. Journée de carence : 1 seule pour le public, 3 pour le privé
    4. Nombreux avantages (primes, préfon…) pour le public
    5.Possibilité de quitter un an l’emploi pour se consacrer à d’autres tâches (emploi dans le privé, politique…). Avantages qui n’existent pas (trop difficile !!!) dans le privé
    6.Au bout de 20 ans de travail, une femme ayant eu 3 enfants peut demander la retraite = Public bien entendu
    7.Police, armée, contrôleurs aériens, SNCF… pouvant partir avant le délai légal de 55 ans, soit à partir de 51 ou 52 ans !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    Etc

    Il est dommage que cet article ne soit écrit que par le petit bout de la lorgnette sans tenir compte des avantages faramineux des fonctionnaires.

    En cela, je suis CONTRE toute réforme actuelle… Sauf à la condition expresse que l’on tire un trait définitif sur tous ces avantages.

    De plus, je ne parle même pas des agents de la poste, ou anciennement des PTT et bientôt de France Telecom que le régime général DOIT supporter en raison du fait QUE JUSTEMENT l’Etat ne se préoccupe jamais de ses propres employés !

    Le régime général des retraites est en déficit ?
    FAUX !!!!!

    Il l’est uniquement parce que l’Etat le veut et ne fait rien pour abonder les sommes nécessaires absentes.

    Il suffirait déjà de 2 choses :
    1. L’Etat verse une somme définitive de 50 milliards au régime général (somme estimée manquante ou détournée par l’Etat (35 h, anciens fonctionnaires…)
    2. IMPOSITION FISCAL TRES LOURDE sur les grandes entreprises qui ne versent JAMAIS pour la plupart les sommes exigibles aux différentes caisses.
    La SG qui pleure tant sur ce qu’a pris Kerviel a eu jusqu’à une année de retard pour les URSSAFF.
    Qu’une PME, TPE ou un auto-entrepreneur fasse cela !

    Je conseille donc Madame Merlin, auteur de cet article, de bien analyser la situation actuelle des retraites et de démontrer point par point que “Toute comparaison valable doit donc se faire à situation professionnelle comparable” n’est pas réel dans l’article énoncé et ne tient point la route en raison des éléments que j’ai apporté dans cette réponse, un peu longue, mais totalement et “gravement” vrai !

    A bon entendeur

    5 juillet 2013 à 11 h 28 min
  • Michel Répondre

    Les suppressions de postes dans la fonction publique de l’Etat touchent majoritairement les petites catégories, alors que les cadres et cadres supérieurs (A+) sont souvent remplacés par des contractuels d’établissement dont les salaires sont plus élevés que les traitements des fonctionnaires.
    Il semble y avoir confusion entre le salaire brut et le net pour les petites catégories qui sont au niveau du SMIC et légèrement au-dessus grâce à des primes qui ne comptent pas pour la retraite.
    Les baisses d’effectifs font que des agents de catégorie C (plus petite catégorie) ont des responsabilités de catégorie B et que des agents de catégorie B exercent les fonctions de catégorie A ; tout cela sans aucun avantage.
    Il y aussi confusion : l’Etat n’est pas son propre assureur, il n’est pas assuré ; il ne tranfert pas le risque sur une banque. Mais cette situation tend à disparaître, de nombreux services ont des contrats avec des assureurs, ce qui est plus rentable et plus net en cas de contentieux ; mais cela n’a rien à voir avec le régime des pensions.

    4 juillet 2013 à 8 h 32 min
  • Rouletabille Répondre

    L’auteur de ce petit article a bien raison.
    Le véritable scandale est que, faute d’avoir provisionné les futures retraites, celles-ci sont laissées, une fois de plus, à la charge des générations futures.

    Ainsi,à la dette de l’Etat qui est de 1900 milliards au jour d’aujourd’hui, il faut inclure 1800 milliards de retraites futures non provisionnées.

    4 juillet 2013 à 7 h 38 min

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