Sarkozysme rime avec socialisme

Sarkozysme rime avec socialisme

Entretien avec Michel de Poncins Président de l’association Catholiques pour les libertés économiques

Michel de Poncins, on connaît votre vigilance contre l’intervention abusive de l’État. Vous venez d’affirmer sur une radio que Sarkozy faisait une politique socialiste. N’allez-vous pas un peu trop loin ?

Les faits sont là. D’abord, la poursuite des dépenses avec leurs corollaires : endettement et impôts. Il a créé des impôts nouveaux, qui sont peu visibles, car souvent il s’agit de petits impôts. Citons une nouvelle taxe sur les paris hippiques, une contribution sur les stock-options et les actions gratuites, une surtaxation des dividendes en 2008. Ces jours-ci, on parle d’une taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées ainsi que d’une taxe, présentée comme « infinitésimale », sur le chiffre d’affaires des nouveaux moyens de communication, sans compter la taxe d’un euro sur certains médicaux.

C’est pour contribuer au comblement du déficit de la sécu…

Justement, toute action interventionniste repose sur une nécessité apparente. Ainsi de la politique industrielle : Michelin, Arcelor Mittal, Suez. Voyez le logement : la France sort péniblement de la loi de 1948 et l’on bloque les loyers ; le pouvoir poursuit l’extension des logements sociaux, ce que le tam-tam va faire connaître dans toute l’Afrique.
Un nouveau droit de préemption est accordé aux maires ; jusqu’à présent ils avaient un droit de préemption lors des ventes de logements, ce qui est très déjà destructeur du marché du logement. Maintenant, ils ont un droit de préemption sur les baux commerciaux : c’est une nouvelle atteinte gravissisme aux droits de propriété.
Le président vient de demander à Hervé Novelli, secrétaire d’État, de « mettre le paquet » sur le petit commerce. Cela conduit à des dépenses nouvelles avec la création d’un conseil d’orientation de la politique en faveur du commerce de proximité. Nous relevons cette création d’un organisme nouveau s’ajoutant à d’autres créations récentes.

Certains journaux observent que chacune de ces mesures correspond à des problèmes précis.

J’ai souvent montré que le socialisme se développe sur la base de calamités que le pouvoir crée ou laisse se créer ; pour prétendument les corriger, il crée de nouvelles calamités.
Ajoutons au tableau la mise sur orbite d’une « machine à créer du socialisme » ce qui ne s’était jamais vu ; ce sont les droits opposables. Ils conduisent à une obligation du socialisme, puisque l’État se contraint juridiquement à intervenir dans une foule de domaines qui devraient être laissés au marché. Outre le droit au logement opposable de la loi Dalo entrée en application le 1er janvier 2008, l’on parle déjà de nouveaux droits opposables comme le droit opposable aux crèches !
Notons ce que les énarques appellent les « dispositifs » ; en agissant sur tels ou tels des robinets de l’usine à gaz universelle, l’on créerait de la richesse là où il n’y en a pas. Les dispositifs sont par nature contradictoires les uns avec les autres et ils font l’objet de nouvelles lois. La « productivité » des 38 ministres est jugée à la fabrication de nouvelles lois : c’est l’avalanche législative. Un pouvoir libérateur devrait abolir une foule de lois et n’en créer aucune.
Une calamité de première grandeur est en préparation. La sécurité sociale comporte à présent trois piliers principaux : les accidents du travail, la maladie, la vieillesse : il serait question d’ajouter un quatrième pilier qui serait la dépendance ; le phénomène de la dépendance devrait être uniquement laissé au soin des familles, à condition évidemment qu’elles ne soient pas ruinées par les pouvoirs publics !
Signalons la vogue meurtrière des « Parlottes et fêtes » qui est l’objet et le titre d’un de mes livres. Rien ne marchant, le pouvoir convoque des assises ou des états généraux pour, le verre à la main, discuter de réformes qui n’auront pas lieu. Il est comique de constater qu’il a popularisé le nom de « Grenelle », terme qui évoque une période sombre de notre histoire récente.

Tous les gouvernements de droite n’ont-ils pas fait de même ?

Ce n’était pas des gouvernements de droite et, d’ailleurs, ils s’en défendaient. Sarkozy a été élu pour rompre avec ce triste passé : il avait le devoir et la possibilité de le faire dès juillet 2007. Il ne l’a pas fait et la France va en souffrir cruellement.

Voir aussi : http://rupturepolitique.over-blog.com/

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Comments (8)

  • Anonyme Répondre

    g po pigé mdr :) svp ki me dire un riime avec poursuit

    12 mai 2009 à 20 h 00 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Pour Small Blues: un autre son de cloche plus réaliste!

     

    In 1980, IBM first approached Bill Gates and Microsoft, to discuss the state of home computers and Microsoft products. Gates gave IBM a few ideas on what would make a great home computer, among them to have Basic written into the ROM chip. Microsoft had already produced several versions of Basic for different computer system beginning with the Altair, so Gates was more than happy to write a version for IBM.

    As for an operating system (OS) for the new computers, since Microsoft had never written an operating system before, Gates had suggested that IBM investigate an OS called CP/M (Control Program for Microcomputers), written by Gary Kildall of Digital Research. Kindall had his Ph.D. in computers and had written the most successful operating system of the time, selling over 600,000 copies of CP/M, his OS set the standard at that time.

    IBM tried to contact Kildall for a meeting, executives met with Mrs. Kildall who refused to sign a non-disclosure agreement. IBM soon returned to Bill Gates and gave Microsoft the contract to write the new operating system, one that would eventually wipe Kildall’s CP/M out of common use.

    The "Microsoft Disk Operating System" or MS-DOS was based on QDOS, the "Quick and Dirty Operating System" written by Tim Paterson of Seattle Computer Products, for their prototype Intel 8086 based computer.

    24 juin 2008 à 21 h 14 min
  • Small Blues Répondre

    La « productivité » des 38 ministres est jugée à la fabrication de nouvelles lois : c’est l’avalanche législative. Un pouvoir libérateur devrait abolir une foule de lois et n’en créer aucune. Voilà qui me fait penser à l’histoire d’IBM. IBM mesurait la productivité de ses programmeurs au nombre de lignes de code écrites. Quand Bill Gates y est entré avec sa petite équipe pour développer DOS (par piston: sa mère connaissait bien un des gros pontes d’IBM), la direction d’IBM a été horrifiée: ces gamins avaient une productivité négative! Ils te vous prenaient un bout de programme de 1000 lignes et le ré-écrivaient en 100 lignes. Gates et sa bande n’ont survécu que de justesse, puis ils ont roulé IBM dans la farine pour créer l’empire que l’on sait. C’est miracle qu’IBM ait survécu. (L’histoire est racontée dans “Big Blues: The Unmaking of IBM” de Paul Carroll, que je vous recommande chaudement si vous êtes intéressés) L’Histoire se répètera-t-elle?

    23 juin 2008 à 3 h 30 min
  • WULFGAR Répondre

    A SAS  ,

    Le Front National  il ne se proclame pas de droite .Un de ses slogans, pas si ancien , c’était :" ni droite ni gauche  , Front national ! "

    son progamme social flatte les bas instincts d’assistés des Français :garder le monopole de la Sécu , garder le RMI, les allocs , ne pas supprimer l’ISF …Le  PEN , il a renié tous les idéaux de la droite ( liberté , responsabilité , refus de l’assistanat…

    Lors de la derniére campagne présidentielle LE PEN s’est placé à la gauche de Sarko  ( par exemple en allant faire la danse du ventre sur la dalle d’Argenteuil ) , avec le résultat  électoral  qu’on connait…

    une dernière chose : qu’on ne compte pas sur LE PEN  pour renflouer la dette du FN avec son propre argent , sa pingrerie est bien connue .

    19 juin 2008 à 10 h 02 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    En construisant cette gigantesque usine à gaz socialiste qu’est l’Etat français 2008,  toujours au bord de la catastrophe, le gouvernement est condamné à une fuite en avant sans fin, « fructueuse » en création de postes de fonctionnaires.

    Puisque les millions de conduites, durites, pipelines, tuyaux, circuits sous pression sont susceptibles de s’obstruer ou d’exploser au hasard à tout moment, mais avec une probabilité croissante, les politiciens et les fonctionnaires ont toujours plus de facilité à se dire indispensables « pour éviter le pire ».

    L’usine a tellement dénaturé le fonctionnement des marchés de tous ordres qu’il n’existe plus de repères pour même deviner ce qui se passerait si l’on revenait en arrière pour recréer un environnement libéral.

    Abroger assez de textes législatifs, court-circuiter et démanteler des batteries entières de tuyaux dont personne ne se rappelle plus la raison exacte d’exister si ce n’est qu’il y entre plus d’énergie qu’il n’en sort, est clairement très au-delà des forces de M. SARKOZY qui n’y comprend rien. Désormais le maintien de la pression dans tous les tuyaux est la seule raison d’être du gouvernement, quitte à en rajouter autant que nécessaire « pour des raisons techniques ».

    A quand le Bhopal français?

    LS

     

     

    19 juin 2008 à 3 h 11 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Du point de vue spectre politique Nicolas Sarkozy est sur le même longueur d’onde que Kurt Beck en Allemagne. François Hollande quant à lui peut serrer la main à Oskar Lafontaine.

    Il n’existe malheureusement pas encore d’Angela Merckel en France. Dès qu’elle sera libre de son poste de chancelière je propose que le peuple français la choisisse pour redresser le pays.

    18 juin 2008 à 18 h 37 min
  • sas Répondre

    Il est évident, que IZNOGOUDE tel super menteur sont des hommes de gauche…..mieux des hommes de gôôôôôches……de veritable bobo…..argent facile,blingbling voyant et tonitruant….SUBVERSIFS ET DESTRUCTEURS…….

    Pour s’en convaincre il n’y a qu’à regarder son entourage, à part quelque ministres alibis de double obédience….le reste demeure de la racaille de gauche , sans idées, dépensières, ineptes et gesticulatrice…..

    C EST POUR CETTE RAISON PRECISE QUE NOMBRE DE CADORES EN RECHERCHE DE STRAPONTINS SONT PASSES AVEC ARMES ET BAGAGES DANS LE CAMPS ADVERSE……

    Seule le front national représente la véritable droite en france….

    sas  CQFD

    18 juin 2008 à 14 h 00 min
  • Roger Répondre

    Beaucoup de vrai dans cette intervention. Sauf le titre. "Sarkozysme rime avec Socialisme" n’a rien d’original. Ce qu’il faut dénoncer, c’est le culte de la personnalité qui ajoute le suffixe "isme" à l’ensemble des partisans d’un homme politique. La gauche vous dira que Sarkozysme rime avec libéralisme ou avec capitalisme. Le véritable problème est que la France, éduquée dans le mythe du marxisme, est profondément socialiste et que ses dirigeants l’ont été et le seront tous plus ou moins simplement pour survivre. Tout en exprimant mon accord avec les critiques de Michel de Poncins, je me permets de soutenir les réformes de notre société qui me paraissent aller dans le bon sens, dont certaines sont même attaquées par les députés et sénateurs de l’UMP, lesquels sentent bien que leurs électeurs ne sont pas tous de la droite pure et dure. Je n’accepterai pas de ne voir affubler de l’étiquette "sarkoziste" pour autant.

    18 juin 2008 à 10 h 16 min

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