Sauver l’euro ou sauver les Français ?

Sauver l’euro ou sauver les Français ?

Jamais le titre du Monde du 07 août (« Nicolas Sarkozy joue son quinquennat sur le sauvetage de la zone euro ») n’aura été plus agaçant. Qui faut-il sauver : M. Sarkozy, l’euro, ou les Français ?

Depuis quelques jours, nous avons l’impression que notre chef d’État se comporte dans l’Euroland, comme un joueur malchanceux dans un casino, persuadé que le prochain coup sera le bon et qu’il ne peut que se refaire. Les mises volent, augmentent, la frénésie ne paraissant pas avoir de limite, sauf celle de l’Allemagne qui vient de dire pouce, en refusant d’alimenter de nouveau le Fond Commun.

Pour les profanes que nous sommes, il y a quelque chose d’incompréhensible à remettre aux dirigeants des pays en difficulté des sommes colossales, dans l’espoir qu’elles serviront à désintéresser, ou au moins à calmer, leurs créanciers, aux premiers rangs desquels les banques françaises dont on nous dit qu’elles sont dangereusement engagées dans la dette de ces pays. Pourquoi alors passer par des « intermédiaires », des États  que l’on a accusés d’avoir triché sur la présentation de leurs comptes pour entrer dans l’Union Européenne et dans la zone euro ? Désintéressons nous-mêmes ces créanciers en leur prêtant l’argent que l’on s’apprête à donner aux États débiteurs, car nous aurons plus de chance pour le récupérer.

Pour les esprits chagrins que nous sommes, il y a quelque chose d’incompréhensible à admettre que des sommes folles roulent sur le tapis, que des milliards d’euros partent en fumée lors des séances de la bourse, et que la France persiste à arroser des déserts. Ainsi, tout récemment, le 15 juillet, notre premier ministre annonçait que « la France débloquera pour la Côte d’Ivoire trois milliards d’euros, sous forme d’aide et d’allègement de dette, à partir de la mi-2012, cela en plus des 400 millions d’euros déjà promis depuis la chute de Laurent Gbagbo » (site France Inter).

Pour les contribuables que nous sommes, à qui est annoncé un nième (depuis 2007 !) train d’impôts et de taxes, nous nous réjouissons cependant que, parfois, les cadeaux soient offerts à des Français… comme à M. Tapie.

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Comments (7)

  • Lévy Répondre

    Je retiens la phrase de M. Sembour, comme un compliment : "Il est tellement difficile de gagner de l’argent honnêtement en France que ceci mérite respect". Pour ma part, je n’ai pas de "sympathie" pour ceux qui "ont bénéficié d’un redressement de 660.000 €",

    16 août 2011 à 10 h 02 min
  • ozone Répondre

    Je me souviens d’une intervention de Tapie sur un JT de 20 heures au moment de la déconfiture de BTF,une telespectatrice s’est interréssée auprés de lui pour ses économies,la reponse fut séche et courte dans le genre c’est comme ça les affaires.

    Ou traduit;allez pleurer ailleurs.

    Et bien si Tapie n’a pas été capable d’évaluer la valeur réelle de son entreprise c’est son affaire.

    PAS LA NOTRE

    15 août 2011 à 13 h 33 min
  • Anonyme Répondre

    @ M. Levy

    Rien sur l’article de Wikipedia concernant Bernard Tapie ne semble renvoyer au Directeur de cabinet de Christine Lagarde. Vous ne citez pas même son nom.

    Il s’agit de l’énarque Stéphane Richard.

    Il faut énormément se méfier des gens qui on fait l’ENA, surtout s’ils deviennent Inspecteurs des Finances. La France doit presque toute sa mauvaise gouvernance aux énarques et particulièrement aux Inspecteurs des Finances.

    Ceci étant ce M. Richard me parait sympathique par le simple fait qu’il ait réussi à gagner de l’argent en vendant profitablement ses parts de Nexity. Il est tellement difficile de gagner de l’argent honnêtement en France que ceci mérite respect.

    Le fait qu’il ait « bénéficié » d’un redressement fiscal de 660 000 Euros me le rend encore plus sympathique. Cela prouve au moins 2 choses : 1- il n’a pas pu (ou voulu) se servir de sa position pour éviter ce redressement ou même éviter qu’il soit connu. 2 – Le Ministère des Finances est capable de traiter tout le monde avec sévérité.

    Ceci dit je sais personnellement ce que « valent » les redressements du fisc français. C’est une vaste fumisterie. Ils sont aussi fantaisistes que boursouflés et qu’arbitraires. Le taux de recouvrement peine à atteindre 40% (d’autres disent 10%). Luc SEMBOUR a été redressé de 8 millions de FF en 1992 (au titre de l’IRPP) et n’a jamais payé un centime. La totalité du système fiscal français est à revoir par suppression de presque tout. C’est le moteur-même de l’usine communiste française de création de la pauvreté auto-entretenue.

    Enfin et surtout, pour revenir à M. Tapie, le fait que M. Richard ait été un jour fiscalement redressé avec pénalités pour mauvaise foi, ou que quelqu’un vienne nous raconter qu’il l’a vu de ses yeux rue St Denis, dans un panier à salade de la police, chaussé de talons hauts, habillé en travelo, et pris en flagrant délit de prostitution, ne change rien à mon opinion de l’affaire Adidas. Il faut s’en tenir aux faits, et ne pas battre la campagne en se lançant dans des procès d’intention infinis en scrutant des à-côtés improbables et/ou insignifiants.    

    14 août 2011 à 22 h 33 min
  • Lévy Répondre

    M. Sembour invite les contribuables à se référer  :" à l’historique résumé de l’affaire sur Wikipedia".

    Les contribuables, qui consulteront le site conseillé, ne manqueront pas de faire aussi  le détour par le chapitre de la biographie du directeur de cabinet de Madame Lagarde. Ils apprendront "qu’Il a fait l’objet en octobre 2007 d’un redressement fiscal de 660 000 euros, montant , comprenant « une pénalité de mauvaise foi d’un montant de 5 % »[6]. Sont-ce des qualités pour occuper la fonction et  justement en 2007 ?. Mais est-ce vrai ? M. Sembour, qui semble connaître l’affaire, ne manquera pas d’y répondre.

    13 août 2011 à 9 h 38 min
  • Audrey Répondre

    C’est vrai que les contribuables sont particulièrement heureux de savoir que le préjudice moral d’un seul homme, le Sieur Tapie, est, en espèces sonnantes et trébuchantes, beaucoup plus important que ne pourrait l’être le préjudice moral de 65 millions de français tous réunis ! Il s’agit là d’un record du Monde qui ne sera jamais égalé.

    13 août 2011 à 4 h 39 min
  • Anonyme Répondre

                M. Levy fait semblant de défendre le Contribuable. Ici il s’attaque au contribuable. D’abord si les décisions de justice ne lui plaisent pas, il n’a qu’à s’en prendre au système judiciaire, qui pourtant plusieurs fois a donné raison à M. Tapie. Voir historique résumé de l’affaire sur Wikipedia.

    Il est objectivement certain que M. Tapie avait été une victime dans cette affaire. Le CL s’est comporté avec une malhonnêteté flagrante, et avec l’arrogance habituelle des grandes institutions « intouchables ». Pour cette fois, ils ont mordu la poussière.  

    Le fait que dans beaucoup d’autres épisodes de sa vie, M. Tapie soit souvent catalogué comme escroc, ne change strictement rien à l’affaire présente.

    Mme Lagarde est probablement le 1ier Ministre des Finances de la 5ième République à avoir une véritable expérience des affaires. En 2002, elle fut votée 5e femme d’affaires européenne par le Wall Street Journal Europe. De 2004 à 2005 elle fut  présidente du comité stratégique mondial de Baker & McKenzie, l’un des plus grands cabinets d’avocats d’affaires au monde (4600 collaborateurs dans 35 pays).

    Ses décisions concernant l’affaire Tapie peuvent être considérées comme un moyen d’avoir limité la casse pour stopper là les prétentions (justifiées) de M. Tapie qui aurait pu prétendre à beaucoup plus que ce qu’il a eu. Le fait que le CDR verrait ses monstrueux déficits couverts par le contribuable a été décidé il y a plus de dix ans, bien avant que Mme Lagarde ait pu imaginer avoir un jour le pouvoir d’en limiter les conséquences. Si scandale il y a, cela remonte à la négociation entre le Crédit Lyonnais et l’Etat, pour la création d’une agence destinée à refaire une virginité à une banque-fripouille en faillite, tout ça sur le dos du malheureux contribuable qui ne devrait rien avoir à faire avec cette industrie particulière que sont les banques.

    Maintenant, que le CDR perde en justice contre l’Etat de Californie ou contre M. Tapie est parfaitement indépendant de ce scandale initial. La Justice n’a pas à changer sa religion en fonction du payeur, selon les vieux réflexes étatistes français. Quand on se mêle de reprendre le passif d’escrocs, il faut se préparer à ouvrir son chéquier. Les juges ne regardent pas (ne devraient jamais regarder) qui du CL ou de l’Etat paye une indemnité due.

    Que M. Bayrou fasse de cette histoire Tapie une canne à pêche pour glaner quelques voix, afin d’occuper le vide de son aventure politique : une improbable voie entre 2 pôles (PS et UMP, d’ailleurs aussi nuls l’un que l’autre), est une chose. Que Contribuable Associés avale l’hameçon avec le flotteur, en est une autre.

    12 août 2011 à 23 h 27 min
  • ozone Répondre

    J’ais bien peur que les choix soient déja faits,manifestement les fameuses agences de notaion feront tout pour ne pas couler Sarkozy,ce qui s’est passé cette semaine semble le montrer,leur trés rapide reaction il y a deux jours sont là pour le prouver,juste maintenir une pression pour "sidérer" les citoyens et ainsi pouvoir lancer les "réformes" dont ils révent depuis …1936

     

    12 août 2011 à 19 h 20 min

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