Scandaleuses insultes de Muriel Pénicaud

Scandaleuses insultes de Muriel Pénicaud

Vous êtes chef d’entreprise dans le secteur des travaux publics. Comment avez-vous réagi aux propos de Muriel Pénicaud sur le manque de civisme des entreprises de ce secteur ?
Je trouve cela surréaliste. Nous nous faisons d’abord insulter par le président de la république parce que nous aurions été inconscients de nous promener le 15 mars, alors même que le gouvernement nous invitait à sortir de chez nous pour voter. Puis nous nous faisons à nouveau insulter par la ministre du Travail parce que nous écoutons le président et que nous nous confinons chez nous. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous subissons ce confinement, puisque cela représente un grave manque à gagner pour toutes les entreprises.

Mais comprenez-vous le point de vue de Mme Pénicaud qui dit, en substance, que les salariés doivent télétravailler sauf quand ce n’est pas possible, auquel cas ils doivent se rendre sur leur lieu habituel de travail.
Bien sûr que je comprends. Sauf que c’est typiquement un raisonnement d’énarque ! Nous ne sommes pas seuls à décider de l’ouverture d’un chantier : si nos fournisseurs et nos clients sont fermés, comment pouvons-nous travailler ? Par ailleurs, personnellement, je ne prendrai certainement pas la responsabilité de faire venir mes salariés sur un chantier sans assurance pour leur santé. En tant que ministre du Travail (et donc ministre en charge de compliquer toujours davantage la vie des entrepreneurs), Mme Pénicaud est bien placée pour savoir que c’est une responsabilité pénale pour le chef d’entreprise de s’assurer que tout a été fait pour préserver la santé de ses salariés. Il est évident que, si je demande à mes salariés de venir sur un chantier et que l’un d’eux attrape le virus, c’est moi, et pas Mme Pénicaud, qui passerai au tribunal ! Il est hors de question de mettre un salarié en situation de danger pour lui ou son entourage. La valeur de nos entreprises, ce sont les personnes qui y travaillent.

Mais n’y a-t-il pas quelque chose de vrai dans cette critique du manque de civisme de certains qui veulent profiter de l’épidémie pour profiter du chômage partiel ?
J’ignore dans quel monde vivent nos ministres, mais je ne connais personnellement pas un seul chef d’entreprise qui regarde avec plaisir son chiffre d’affaires s’effondrer. D’ailleurs, pour le moment, cette histoire de chômage partiel n’est pas très claire, puisqu’entre les annonces du président et la discussion de la loi au parlement, le périmètre a beaucoup évolué. De toute façon, le patron paie – alors qu’il n’a, par définition, aucune recette – toutes les autres charges qui ne s’arrêtent pas miraculeusement sous prétexte qu’un virus perturbe nos chantiers. Donc, non, ce n’est pas le manque de civisme des entrepreneurs qu’il faut incriminer. Les ministres pourraient d’ailleurs peut-être commencer par faire leur mea culpa : leurs ordres et contre-ordres ont rendu totalement inaudible le message d’Emmanuel Macron. Il est aujourd’hui impossible de savoir si l’épidémie est grave ou pas ; s’il faut aller sur les chantiers quand on le peut ; si l’État va aider nos entreprises à traverser cette mauvaise passe ; etc.

Que proposez-vous donc ?
Tout simplement qu’on laisse les entrepreneurs entreprendre ! Mais dans de bonnes conditions. Que l’État joue son rôle régalien. Par exemple en assurant la sécurité de nos concitoyens, et notamment la sécurité sanitaire. On peut ainsi se demander où sont les masques, les stocks de gel hydroalcooliques, les respirateurs, les tests.
Pour reprendre le travail, nos collaborateurs ont besoin d’être rassurés et protégés. Tout le monde ne peut pas faire du télétravail. Mais demander à des personnes d’aller travailler sans protection, comment est-ce possible ? Si la situation est gravissime, c’est aussi parce que nos entreprises sont fragiles. Les énarques estiment toujours qu’ils connaissent mieux que nous notre métier. La réalité, c’est qu’à force de concocter des lois idiotes et une fiscalité délirante, ils ont affaibli le tissu des PME françaises. La plupart des sociétés françaises n’ont pas la trésorerie suffisante pour tenir deux mois si le confinement se prolonge. Alors qu’il serait si simple de ne taxer à l’IS que les bénéfices que les actionnaires empochent et de ne pas taxer les bénéfices réinvestis dans la société ou laissés sur le compte courant de la société.
Arrêtez de penser que les patrons sont tous des tricheurs et des exploiteurs ! C’est nous qui embauchons et qui faisons vivre l’économie du pays, pas les fonctionnaires de Bercy !

Entretien avec Christophe Machard
Chef d’entreprise et élu à la Chambre de commerce du Val-d’Oise

Partager cette publication

Comments (6)

  • OMER DOUILLE Répondre

    Dans la famille “couillons et compagnie”, vous avez, en plus de panicarde, un beau numéro qui, malgré sa flopée de titres dont on pourrait au moins attendre un peu de réflexion basique, ne dépare pas. Je parle de Lemaire.
    Celui là – qui vous racontera peut être, parce que c’est la mode – qu’il a “travaillé dans le secteur privé”, ah, ah… , n’a pas trouvé mieux que d’intimer aux entreprises l’interdiction, au moins morale, de distribuer des dividendes, alors que le “gouvernement” tente de ou va faire payer des gens à ne rien foutre à la maison pour cause de coronavirus et ce aux frais des boites. Pour un ministre de l’économie, c’est le gag de l’année.
    Sait il seulement que le coeur de l’économie française, comportant les boites les plus puissantes, est en majorité aux mains de fonds étrangers, y compris de boutiques genre Blackrock qui ne mettent pas leurs billes dans des entreprises pour jouer les assistantes sociales (c’est seulement bon pour ces couillons de français). Alors, leur expliquer qu’ils doivent être “citoyens, solidaires, partageux, toussenssembleu, etc…, ils doivent en pisser de rire. Et si, nécessaire, feront ce qu’ils faut pour ne pas se laisser mettre le grappin dessus, au besoin en délocalisant leur siège social.
    Quelque conseillé un peu moins éthéré a du ensuite le lui faire remarquer, de sorte que not’maire a tenté une pirouette rectificative en disant qu’il pensait surtout aux boites qui auraient besoin de l’aide de l’état.
    Punaise ! mais que leur apprend on dans toutes ses “hautes écoles de commerce, nanana”, autre que de sortir du baratin et de cultiver une absence complète de modestie ? La tchatche? Pour cela un bon camelot suffi et coute moins cher.
    Ca devient une calamité en France ces classes de super diplomés, naufrageurs d’entreprises , telles les Auvergeon/Fric ruineuse du nucléaire et juste bonne a servir de sherpa a tonton pendant qu’il vivait encore, avec son aversion pour les “males blancs éthérosexuels”.
    Comme on disait jadis dans ma province d’origine “avec de tels bestiaux, on n’est pas rendus”. J’ajouterais que nous sommes par contre bien dans la bouse.
    Pour obtenir une nouvelle espèce de marcheurs de combat, marrions Lemaire et Sibette , spécialistes en propositions loufoques et demandons leurs de nous garder des petits, lesquels pourraient faire des numéros de duettistes dans les futurs EPAHD, enfin vidées des blanchissures nauséabondes et remplacées par les nouveaux “français”. J’ai dit ” francais”? c’est un lapsus . Que voulez vous : a force de m’intoxiquer sur les infos de bfm-wc, je ne sait plus où j’en suis. Vite un cachet de chloroquinine, à tout hasard.

    30 mars 2020 à 2 h 05 min
    • Gérard Pierre Répondre

      Nos gouvernements, et la puissance publique d’une façon générale, ont de l’entreprise une vision systématiquement opportuniste !

      Elle constitue à la fois la cause et la solution à tous les maux qu’ils créent en réalité eux-mêmes !

      Ils la chargent au maximum en impôts et taxes, ainsi qu’en cotisations obligatoires et en contraintes onéreuses de toutes sortes, … et lui reprochent ensuite son manque de compétitivité, notamment à l’exportation ! … Mieux, ils la condamnent pour ses délocalisations alors qu’eux-mêmes favorisent l’importation de produits ne répondant pas aux critères qu’ils lui imposent en interne !

      C’est un peu comme exiger des athlètes français qui se rendent aux jeux olympiques qu’ils affrontent en treillis, rangers, casques lourds et sacs à dos chargés à 30 kilos, leurs concurrents étrangers en shorts, maillots et chaussures légères… pour leur reprocher ensuite de ne pas rapporter de médailles !

      Après quoi, dès qu’ils ont un problème social, … dont ils sont systématiquement à l’origine avec leurs règles inadaptées, … ils l’implorent de créer des emplois !

      LEUR INCONSCIENCE, … EN MATIÈRE D’ÉCONOMIE, … EST ABBYSSALE !

      Un exemple, parmi d’autres, … vécu personnellement :

      Depuis la fin de la guerre d’Algérie, nos ”zélus” n’ont eu de cesse de réduire le format, ET LES MOYENS, de nos Armées jusqu’à ramener le tout à ce qu’étaient nos forces après l’armistice de 1940 !

      Or en tant que réserviste plutôt actif, j’ai vécu la fin du service militaire obligatoire, … (merci Chirac) … et ses conséquences directes pour mes confrères d’active : … le tarissement progressif des ressources au niveau de la réserve !

      Qu’à cela ne tienne, nos penseurs, jamais à cours d’idées les plus hors sol, ont imaginé d’engager un « dialogue » avec ‘l’Entreprise », auquel ont poliment accepté de participer, … (au début), … quelques représentants de Chambres de Commerce et d’Industries, et de Chambres des Métiers.

      Le deal était d’obtenir de « l’Entreprise » qu’elle libérât, le temps d’effectuer quelques périodes annuelles, les réservistes travaillant au sein de son personnel,

      En chefs d’entreprise pragmatiques, les partenaires économiques demandèrent quelle serait la contrepartie d’un tel sacrifice !

      Ils s’entendirent alors parler d’entreprises citoyennes, … voire de labels officiels attestant ladite qualité, … et même, de décorations que pourraient se voir attribuer les patrons les plus « méritants » !

      Il fallut alors que les réservistes qui, comme moi, étaient issus du secteur privé, … (pour régler la question, je prenais jusque là, chaque année, quinze jours de congés payés pour satisfaire à mes deux convocations verticales) … leur expliquent que, dans un bilan d’entreprise, les labels les plus louangeurs et les décorations, fussent-elles prestigieuses, ne trouvaient aucune place où loger des nombres financiers marqués du signe « + » !

      …… et nous sommes restés sur une incompréhension ! …… Les patrons restaient décidément des « profiteurs » sans états d’âmes, des exploiteurs, des spéculateurs, des délocalisateurs apatrides, des suceurs de sueur inciviques, … ! …… Bref, toute la litanie gauchiste ne manqua pas de ressurgir à leur endroit, alors qu’un minimum de bon sens aurait permis de comprendre la stupidité des espérances des représentants du monde étatique !

      30 mars 2020 à 13 h 03 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Les responsables du BTP ne sont que d’infâmes profiteurs des circonstances !

    Hein ma’me Pénicaud que c’est vrai ?

    Enfin quoi !

    Ça ne doit quand même pas être si dur que ça que de creuser des tranchées dans le sol, que d’amasser des parpaings les uns sur les autres en interposant entre eux des couches de ciment, que de bitumer une route, que de plâtrer des murs, que de poser des éléments de couverture, que de peindre une façade, …… etc, …… en télé travaillant depuis chez soi … ! ! !

    On est à l’ère du numérique, … oui ou non ?

    C’est-y pas l’ordinateur qui faut qui fait tout maint’nant ?

    Vraiment, quelle mauvaise volonté !

    Continuez comme ça, ma’me Pénicaud ! … en période de confinement, vous nous faites au moins rire ! …… Pour une fois que vous pouvez vous rendre utile !

    25 mars 2020 à 12 h 29 min
    • Hagdik Répondre

      M’enfin Gérard Pierre, z’êtes pas au courant ?
      Les bétonnières ont été remplacées par des imprimantes 3D, on vous l’a montré à la télé !

      26 mars 2020 à 18 h 18 min
      • Gérard Pierre Répondre

        Mince alors ! …… ça m’a échappé !

        …… Pourtant ma télé est en braille !

        27 mars 2020 à 19 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    bon chacun sait qu’ elle a un yaourt à la place du cerveau comme l’ autre ex – D.R.H. à la Banque européenne y a un bonnet de bain !

    24 mars 2020 à 16 h 23 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *