Sclérose de la société française

Sclérose de la société française

La sclérose est « l’induration pathologique d’un tissu », c’est-à-dire un phénomène pouvant toucher certaines parties de notre corps entraînant une immobilité plus ou moins totale. Cette pathologie s’applique hélas à notre pays touché par des agents sclérosants empêchant toute évolution de notre société.
Un des premiers est sans doute notre Administration pouvant être illustrée par l’Éducation nationale dont l’effectif et le budget sont les plus importants de nos finances, mais qui est toujours en tête pour grogner. La valse des ministres en est un parfait exemple et le terme de « mammouth » semble bien résumer l’état d’esprit qui règne dans cette corporation.
Nous ne reviendrons pas sur toutes les tentatives de réformes qui ont eu lieu, mais il est notable que rares sont celles qui sont passées quand ces fonctionnaires se sentaient menacés dans leurs privilèges. Deux exemples pour preuve. Le premier d’ordre national, fut celui du ministre socialiste, Allègre, qui pour revaloriser les enseignants des Zones d’Éducation Prioritaires (ZEP) avait proposé une augmentation de leur salaire ; la réponse du SNES et de la FSU fut négative, car elle ne s’appliquait pas à tout le monde : bel exemple de ces adultes devant enseigner le mérite à nos enfants !
Le second est plus anecdotique, mais plus pernicieux : dans un collège public du Rhône, des professeurs d’un CES ne sont pas allés en cours lors d’un vendredi de l’Ascension, et ont refusé de remettre des certificats médicaux (en avaient-ils d’ailleurs ?!) au principal. Où passent donc nos impôts ? Certes tous les éducateurs ne sont pas identiques, mais leurs « représentants » syndicaux refusent tous changements quand ceux-ci en impliquent dans leurs habitudes.
Un deuxième agent pathogène émane de nos politiques issus pour la plupart du même moule. Nos députés, censés représenter le tissu de la population, sont en grande majorité des fonctionnaires, et nos dirigeants des hauts fonctionnaires ; bref des gens dont l’emploi est assuré, et dont l’esprit n’est pas habitué aux prises de risques.
Nos représentants devraient sortir de la société civile dans son intégralité, mais il est plus facile pour un serviteur de l’État de prendre un temps de disponibilité pour exercer son mandat… Personnellement, mon premier vote fut pour les législatives de 1986, et dix-neuf ans plus tard, je retrouve les mêmes aux commandes, ou aspirant à le devenir: Jack Lang, Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac…
Bref, la politique dans notre pays est un véritable métier, où on fait carrière. Or il n’y a pas plus dangereux qu’un carriériste, plus enclin à durer qu’à risquer en tentant… Quand nous observons les discours de la plupart de nos politiciens, leur leitmotiv est : « Il faut écouter le message du peuple » pour pouvoir éventuellement prendre des décisions en fonction. Or, un vrai politique doit avoir des ambitions, tenter de convaincre et les réaliser le cas échéant, et non chercher à plaire à tout prix comme un vulgaire commercial ou une prostituée!
Tout aussi immobiliste est l’œuvre de nos syndicats, plus soucieux de défendre des acquis, faute de pouvoir dire des privilèges. Bien que représentant à peine 8% des salariés français, ils sont majoritaires dans la fonction publique. Bien que nécessaires pour défendre les travailleurs, ils peuvent devenir nuisibles quand ils agissent au nom d’une idéologie empêchant toute avancée.
L’exemple actuel de la SNCM illustre bien ce cas précis : les nombreuses grèves répétitives, la main-d’œuvre pléthorique et les coûts salariaux élevés ont entraîné progressivement la faillite de la compagnie maritime. Nos syndicats fonctionnent encore comme au bon vieux temps de la lutte des classes entre prolétaires et patrons, on préfère la confrontation plutôt que le dialogue : ne pas accepter d’évoluer, c’est se condamner à disparaître!
Enfin, et peut-être le plus navrant, est le devenir de notre jeunesse. Il y a quelques mois, un sondage affirmait que les jeunes Français avaient comme ultime ambition future : devenir fonctionnaire ! L’analyse immédiate de la plupart des nos médias et de nos dirigeants, a été de louer l’altruisme de cette jeunesse, prête à servir son prochain. La raison de ce choix me paraît bien plus prosaïque : l’assurance d’un salaire mensuel, l’assurance d’un travail, l’assurance de faire grève sans être inquiété et l’assurance pour les plus ambitieux de faire de la politique…
Oui la sclérose est bien en place dans notre France. Et, comme l’indique le Larousse de 1917, « la sclérose des tissus est un accompagnement presque normal de la vieillesse », et la vieillesse aboutit indubitablement à la mort !… 

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Comments (12)

  • camarade youri Répondre

    Bourbaki tu meriterai ta place au P.C. Tous à gauche et virons ces pseudos-gauchistes actuellement aux commandes de ce qui nous revient de droit le P.C français .

    10 novembre 2005 à 19 h 20 min
  • Bourbaki Répondre

    “Ce qui crée le chomage, c’est, entre autre, le nombre bien trop élevé de fonctionnaire, car chaque emploi de fonctionnaire détruit entre 2 et 3 emplois dans le privé.” Démonstation, SVP… Si j’étais aussi simpliste que vous, je pourrais dire qu’un patron qui gagne mille fois le SMIC prend le pain de mille ouvriers. Mais vous refusez d’admettre cette évidence que le patronat organisé au niveau mondial, protégé d’une part par des états coercitifs entièrement au service des intérêts bourgeois, et d’autre part par des instances non démocratiques comme l’OMC, le parlement européen, etc., a réussi a mettre une politique antiouvrière qui, en générant chômage et insécurité sur tous les plans, met les salariés en concurrence, entraîne une diminution des coûts salariaux et par voie de conséquence décuple les profits comme jamais auparavant.

    22 octobre 2005 à 20 h 42 min
  • LESTORET Répondre

    Peut-être suis-je “demeuré” mais je voudrais que Mr Adolphos m’explique comment “chaque emploi de fonctionnaire détruit 2 et 3 emplois dans le privé”. Une démonstration me rendrait vraimpent service. Ceci dit, je crois qu’il serait bien que pour les fonctionnaires entrant en politique on supprime définitivement leur poste et leur salaire (comme pour le privé) en leur faisant signer une déclaration aux termes de laquelle ils renonceraient définitivement à leur statut de fonctionnaire. Invraisemmblable, bien sûr. Ah que l’Etat est bonne mère !

    22 octobre 2005 à 17 h 22 min
  • Adolphos Répondre

    ” Si les jeunes aspirent à être fonctionnaire, c’est tout simplement parce qu’il n’y a PAS de travail en quantité suffisante, ce qui n’est pas une fatalité, mais un choix délibéré des véritables dirigeants de ce monde, les grands patrons, qui en tirent tous les bénéfices : jamais l’économie, y-compris française, ne s’est mieux portée !” ?? Alors que plus de la moitier de l’économie est socialisé, venir accuser les grand patrons est un peu fort ! Pourquoi ne pas accuser aussi les clients de ne pas consommer plus, pendanrt qu’on y est ? Un patron est un client comme un autre, il achéte quand c’est son interet. Et puis pourquoi les “maitres du monde” s’acharneraient-ils sur la France ? C’est de la théorie du complot bien LCR &Co ! Ce qui crée le chomage, c’est, entre autre, le nombre bien trop élevé de fonctionnaire, car chaque emploi de fonctionnaire détruit entre 2 et 3 emplois dans le privé. Quand à l’économie “française”, tous ses indicateurs sont aux rouges..

    21 octobre 2005 à 6 h 37 min
  • jaegger Répondre

    pertinence d’analyse pour “sas” à propos de la génèse révolutionnaire de notre malédiction et son inéluctable et très proche destin. Espérons au moins que la chute sera moins festive et animée que son avènement en terme de massacres de masse et de décapitations publiques. Dans ce cas j’espère au moins que les fossoyeurs gauchistes et autres satrapes politicards qui ont tant oeuvré à notre disparition auront droit aux meilleurs places, ils le méritent. Pour ma part, j’espère mettre le plus de distance possible entre ma prochaine résidence étrangère et ce pays. J’invite les plus lucides à faire de même.

    20 octobre 2005 à 23 h 45 min
  • TL Répondre

    eh ben sur les deux, il y en a au moins un qui ne s’ennuie pas

    20 octobre 2005 à 20 h 24 min
  • Thierry Répondre

    Il est effectivement navrant que le rêve d’un jeune soit de devenir fonctionnaire mais quel exemple donnent nos grands patrons pour qu’ils se mettent à leur compte, entreprennent, innovent, s’enrichissent ? Dernièrement E.A Sellière affirmait “s’ennuyer au théâtre et à l’opéra” et “ne jamais avoir le temps d’ouvrir un livre”. Il y a quelques mois, Serge Dassault était interpelé en forêt de Rembouillet, debout sur son 4X4, tentant de braconner un cerf. Si c’est ça être riche et puissant, merci!

    20 octobre 2005 à 19 h 13 min
  • grandpas Répondre

    Pour Bourbaki, Il y a du travail mais il est mal rémunéré,un mot de plus est je vais me prendre pour le camarade Youri. Mais il faut reconnaître qu’être dans un bureau est moins fatigant que de passez huit heures sur une fraiseuse ou dix aux champs. Dans le metropolitain je vois des publicités ou des conducteurs de train parlent de leur époque,ils ont 100,102ans,la fonction publique maintient la vie longue et genereuse envers leurs serviteurs. Le choix est donc une simplicité toute bête.

    18 octobre 2005 à 22 h 05 min
  • sas Répondre

    La sclérose actuelle n’est que le principale symptôme d’une incurrable maladie contractée en 1789….l’agonie va être lente mais innéluctable. sas le médecin

    18 octobre 2005 à 14 h 46 min
  • Bourbaki Répondre

    Si les jeunes aspirent à être fonctionnaire, c’est tout simplement parce qu’il n’y a PAS de travail en quantité suffisante, ce qui n’est pas une fatalité, mais un choix délibéré des véritables dirigeants de ce monde, les grands patrons, qui en tirent tous les bénéfices : jamais l’économie, y-compris française, ne s’est mieux portée ! J’espère au moins que M. Sadot, fidèle à ses grands principes de risque-tout, se rend à moto à ses saines occupations, à fond les manettes, sans casque et en grillant les feux rouges…

    17 octobre 2005 à 14 h 50 min
  • SAS Répondre

    A sadot et lahalle….vous venez de vous apercevoir que nos politiques étaient souvent des fonctionnaires…bravo…vous auriez poussez vos investigations un peu plus loin et vous auriez pu préciser que souvent ce sont des fonctionnaires de l’EN…effectivement…glandouille…disponibilité…vacance..leur permettent de tout faire de front…voir même de se mettre en dispo…et lorsque les urnes les renvoient à la niche, ils reprennent le chemin de leurs administrations ou se font voter une rente à vie jusqu’à la retraite comme senateur…ou propulser dans une officine quelconque fonctionnant sur fond publics…bon…bravo…et alors ??? Car joel a raison ,il n’y a qu’un moyen pour mettre un terme définitif à cde bordel planifié et controuvé… sas adepte du manche de pioche.

    16 octobre 2005 à 22 h 48 min
  • Philippe Lahalle Répondre

    Bonjour, Je trouve que l’analyse de Philippe Sadot est fort juste. Dès qu’un ministre ose faire preuve de bon sens et sort des sentiers battus (= sentiers définis par quelques syndicats qui ne représentent que eux-mêmes), il se fait immédiatement démolir. Je peux en témoigner suite à la visite en septembre 2005 du ministre de l’Education Gilles de Robien à Cholet, où il a “osé” rendre visite à un collège privé en plus d’un collège public. Suite à cette visite, j’ai pu lire la volée de bois vert de certains “syndicats d’enseignants” du public … sans parler des journalistes d’une certaine presse parisienne qui sont capables de relater des faits sans même les connaître. Si vous voulez plus de détails, je vous propose mon point de vue de parent d’élève, validé par tout un conseil d’administration de parents d’élèves du privé (donc, à priori, plutôt représentatif du point de vue des parents d’élèves) : http://www.apel-lycee-stemarie-cholet.org/enseignement-prive/syndicats-FSU-SGEN-UNSA.htm Au passage, je vous invite à admirer l’accroche utilisée sur le site des concours d’emplois de fonctionnaires, http://www.concours-emploi-fonctionnaire.com/ , pour attirer nos jeunes vers la fonction publique : “Pour assurer votre emploi et votre qualité de vie, face aux licenciements et délocalisations, devenez fonctionnaire grâce aux concours de la fonction publique.” Sans commentaire … Bien amicalement, Philippe Lahalle Pdt des parents d’élèves du lycée Sainte-Marie de Cholet http://www.apel-lycee-stemarie-cholet.org/

    16 octobre 2005 à 9 h 47 min

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