Sortir de la spirale du déclin

Sortir de la spirale du déclin

Les vues de M. Trémeau sur la situation économique de la France sont toujours intéressantes. Mais, au-delà des analyses, il est important de réfléchir à la meil­leure façon de redresser la bar­re.

Pour moi, un seul et même constat primordial, pour les USA et la France : un surendettement déraisonnable qui progresse en boule de neige. Or, nul pays ne peut vivre constamment au-dessus de ses moyens, même en employant des subterfuges fi­nanciers souterrains visant à produire un effet de richesse il­lusoire en immobilier ou en va­leurs mobilières, et permettant – comble de cynisme ! – de prélever des impôts sur du vent.

Les Américains ont, heureusement pour eux, des atouts que ne possède pas la France : ils sont plus féconds (meilleure démographie), plus travailleurs, plus créateurs, plus entreprenants, moins portés aux violences sociales, moins assistés, moins divisés politiquement, ce qui n’est pas rien ! Ils ont donc plus de facilité que la France pour sortir de la crise avec un gouvernement ad hoc, d’autant plus qu’ils pourraient fortement réduire leurs dépenses de guerre – encore que je craigne qu’O­bama ne soit pas l’homme de la situation.

Les Français, tout à l’inverse des Américains, sont de plus en plus englués dans une culture gauchiste collectiviste du moindre effort, avec un État-providence déresponsabilisant rendant pratiquement impossible l’adaptation au monde moderne.

Difficile de sortir d’une telle léthargie avec des partis qui font assaut de démagogie pour résoudre des problèmes purement arithmétiques qui dépassent, et de loin, toute querelle idéologique. Un consensus gauche-droite serait donc souhaitable, mais, à l’évidence, il ne pointe pas à l’horizon. À défaut, il faudrait qu’un gouvernement fort accepte de prendre des mesures très impopulaires mais indispensables.

La condition sine qua non de toute action réformatrice réelle (et non de réformettes utiles, mais sans grande portée) est de porter le fer là où le bât blesse le plus et où le bénéfice à attendre pour le plus grand nombre de Français est le plus grand. Trois actions me semblent essentielles, quoique très amères à absorber :

Remettre au pas les syndicats et les institutions qui crachent sur la France en les recadrant dans leurs vraies fonctions et en les empêchant de nuire au pays en quasi-permanence en se­mant la haine et la discorde. Comment ? En leur coupant to­talement ou partiellement les vivres et en réduisant leurs prérogatives. Bien sûr, une forte campagne de communication s’avérerait indispensable pour préserver la cohésion sociale.

Restreindre d’un bon tiers le poids de l’État, des collectivités publiques et de la CEE (dont les bureaucraties sont inefficaces et ruineuses) et, d’une bonne moitié, toutes les lois paralysantes qui nuisent aux entreprises et aux citoyens sans aucun profit pour la collectivité.

Couper court à l’immigration des pauvres du monde entier, friands de nos lois sociales trop hospitalières, en supprimant toutes les aides qui les attirent en toujours plus grand nombre, non par xénophobie, mais par nécessité vitale.
Mission impossible ? Peut-être, mais pas d’échappatoire, d’autant que cela n’est qu’un préalable indispensable, mais insuffisant.
Si l’on excepte en effet nos grands groupes multinationaux bien adaptés au monde moderne, mais qui peuvent du jour au lendemain se dénationaliser, la France glisse de plus en plus vite dans l’arriération. Que ce soit au niveau de l’État ou des collectivités, à celui de l’Agricultu­re, de l’Industrie, de l’Éducation ou de la Recherche publique, un immense effort de remise à ni­veau par rapport aux meilleurs est à entreprendre au plus vite.

Notre président va certes dans ce sens, mais à une allure de tortue et ce qu’il fait pour combattre l’endettement est plus que compensé par des ambitions sociales, généreuses mais que la France n’a plus les moyens de soutenir.
Quant à la question de revenir ou non à une pleine autarcie pour se défendre contre nos concurrents, elle n’a guère de sens dans le monde où nous vivons. Les effets pervers seraient infiniment plus lourds que les effets bénéfiques.

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Comments (4)

  • er59000 Répondre

     

    Ce serait un bon début…

    Par contre "Notre président va certes dans ce sens…" Alors là je pense que vous vous fourvoyez car à mon avis aucun membre de l’UMPS n’est à la hauteur de la tache…

    21 janvier 2011 à 17 h 13 min
  • françois Répondre

      Monsieur Douplitzky, j’achète votre programme sans marchandage!
     Juste un point, vous avez oublié une  qualité majeure des Américains dont nous semblons manquer:
           ILS SONT PATRIOTES ET FIERS DE LEUR PAYS!

    19 janvier 2011 à 17 h 43 min
  • Euréka Répondre

    Nos élites socialistes ont semble-t’il trouvé la parade à la morosité économique de la France et de l’Europe :

    CONSTRUCTION  DE L’EURAFRIQUE

    délocalisations vers le continent africain, un seul pôle pour contrer les géants chinois, américain et asiatique et indien. Selon eux, pour peser dans la mondialisation, il faut au moins compter 1 milliard d’individus. 

    En prime, l’Europe ferait une bonne action en contribuant étroitement au développement du continent africain.

    Quelques questions : 1) qu’en disent les peuples européens ? seront-ils consultés ? il semble que non selon Mme E. GUIGOU qui a présenté le projet dans l’émission de Thierry Ardisson. En effet, tout serait déjà acté dans les instances de l’union européenne.

    2) n’est-ce pas une manière de faire main basse sur les ressources minières africaines ? du néo-colonialisme ?

    3) les Africains seront-ils d’accord pour qu’on les dépouille ?

    La vidéo :

    http://www.fdesouche.com/165663-elisabeth-guigou-ps-batir-un-ensemble-regional-euro-africain/comment-page-1

    Le socialisme est vraiment une tare, et leurs élites des illuminés.

    19 janvier 2011 à 16 h 03 min
  • Euréka Répondre

    Il n’y a plus d’argent dans les caisses de la France, alors quand la réalité nous aura rattrapés, il faudra bien réduire les dépenses et couper le robinet des aides. J’espère que ce sera pour très bientôt.

    J’ai lu que les grosses entreprises françaises du CAC ne payaient pas d’impôt sur les bénéfices… et à contrario, on étrangle les PME bien de chez nous. Des artisans mettent la clef sous la porte chaque jour. Tant que la Sarkozie et le PS mépriseront les petites entreprises (ce sont elles qui donnent du travail) pour privilégier prestige et frime via les multinationales, nous continuerons à nous engluer dans la paupérisation.

    19 janvier 2011 à 1 h 08 min

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