Sortir de l’euro, le seul vrai choix pour la France

Sortir de l’euro, le seul vrai choix pour la France

Qui se souvient au­jourd’hui des festivités qui ont accom­pagné l’entrée dans l’euro ? Pourtant, les avertissements n’ont pas manqué. Moi-même, alors membre du Conseil de la politique monétaire, je dé­nonçais l’euro-béatitude, qui con­sistait à penser que l’euro résoudrait toutes nos difficultés.

C’est bien évidemment l’inverse qui s’est produit, de l’aveu même du président Van Rompuy.

Hier, c’était la Grèce. Aujour­d’hui, c’est l’Irlande et le Portugal. À quand le tour de la France ?
Et, finalement, n’est-ce pas l’Alle­magne qui choisira de sortir la première ? Si j’étais Allemand, je supporterais difficilement d’être obligé de financer le laisser-aller des autres pays…
Pour nous, la conclusion est claire. Il n’y a pas, pour notre pays, d’autre solution que la sortie de l’euro.

Que nous a apporté l’euro ?

– Un million de chômeurs en plus à cause d’entreprises non compétitives !
– L’euro est surévalué par rapport aux autres monnaies du monde, d’environ 20 à 30 %.
– Une augmentation des prix, alors qu’on nous affirme le contraire. Et les baisses de l’indice des prix sont la conséquence de la concurrence chinoise et du dumping du dollar.
– Un déséquilibre gravissime de notre commerce extérieur. Con­trairement à ce qui nous a toujours été dit, il y a une diminution de la part de la France dans l’économie mondiale.
– Enfin, et c’est peut-être le plus grave, une aggravation sans précédent des inégalités. Quand comprendra-t-on que la mondialisation au travers de l’euro égalise les prix des facteurs de production dans le monde ? Pourquoi les ouvriers français, seraient-ils mieux payés que les ouvriers chinois au moins aussi travailleurs et aussi efficaces ?

Tout cela, je l’avais dit comme membre du Conseil de la politique monétaire de la manière la plus officielle, ainsi qu’au cours de toutes les conférences que je faisais partout dans le monde, en tant que président du club des numéros un français à l’exportation. À l’époque, l’euro n’avait pas encore créé de dégâts. Aujourd’hui, la plupart des gens commencent à l’admettre, mais nous sommes sur un champ de ruines.

Les seuls Français qui ont bénéficié de l’euro, ce sont les banques – pas toujours pour en faire le meilleur usage –, les sociétés du CAC 40, et les dirigeants des organismes internationaux. Ce sont Jean-Claude Trichet, Pascal Lamy, Dominique Strauss-Kahn, qui apparaissent à toutes les pages des magazines économiques, avec l’air préoccupé. Ces hommes et ces femmes sont des pyromanes. Ils font croire qu’ils veulent éteindre un incendie, alors que c’est le feu qui les fait vivre. Ils ajoutent de la monnaie, dans laquelle ils nous demandent d’avoir confiance, alors que cette confiance est déjà largement obérée par leurs décisions.

L’Europe est une belle et noble ambition, mais l’euro qui était censé la faire progresser, va entraîner sa désintégration.
Alors, nous dit-on, vous avez sans doute raison, comment feriez-vous ? Paradoxalement, ceux qui nous disaient hier qu’il n’y aurait pas de problème pour la création de l’euro, nous disent aujourd’hui que sa suppression en créerait d’énormes. Alors qu’à mon sens, la création a été extraordinairement difficile et que la sortie le serait beaucoup moins.

Les mêmes nous disent aussi que nous jouons contre la monnaie. Mais vous, Messieurs, ne jouez-vous pas contre votre pays en vous entêtant dans une politique monétaire digne de Law, ce financier écossais de sinistre mémoire.

J’affirme avec force que la sortie de l’euro est techniquement possible.

1) Historiquement, la quasi-totalité des unions monétaires ont disparu au profit de la recréation des monnaies nationales (l’union monétaire latine, la Tchécoslovaquie, les républiques de l’ex-URSS…).

2) Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, il n’y a pas un euro, mais des euros. Il y a l’euromark, l’euro franc, l’euro peseta…
Dès lors, la solution est extrêmement simple. Elle se passe en deux étapes.

Dans un premier temps, les euros deviennent des euros francs, des euromarks selon la nationalité de leurs détenteurs.
Immédiatement après, les différents pays procèdent aux ajustements monétaires nécessaires pour rééquilibrer le différentiel de compétitivité accumulée de­puis 12 ans (pratiquement 100 % pour la Grèce, 35 % pour la France, 50 % environ pour l’Espagne).
Et l’euro resterait l’unité de compte qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.

Jean-Pierre Gérard
Vice-Président de DLR
Ancien membre du Conseil de
la politique monétaire

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Comments (15)

  • sas Répondre

    SOLUTION faire passer en justice la poignee ou quarteron de banquiers5(50 a 100 familles au monde…) qui ont crée ABUSIVEMENT ET ILLEGALEMENT LA BULLE SPECULATIVE et les faux produits financier ou monnaie virtuelle…..servant a racheter l ensemble du monde industriel, politique et religieux des nations…..leur laissant en contrepartie que des dettes monstrueuses et artificielles …..contre la cessions des reichesses naturelles de ces pays a leurs propres usuriers sauveurs…..le tout sur fond de chantage à la euine economique…..

     

     A lire et faire suivre sans moderation…….
    sas
    10 décembre 2010 à 16 h 57 min
  • Anonyme Répondre

    Jean Pierre Gerard : " Dans un premier temps, les euros deviennent des euros-francs, des euromarks selon la nationalité de leurs détenteurs."

    –      Exactement. Apres, les euros francs vont devenir des francs-provencaux, des francs-bretons, des francs-aquitains, etc….. Il n’y a pas de raison que l’Auvergnat "paie" pour ce paresseux de Marseillais qui joue a la pétanque tout l’année, n’est-ce-pas? Non mais!

    Mancney

    10 décembre 2010 à 14 h 21 min
  • sas Répondre

    sas a homere…..

    ………mais non homère…rassure toi personne ne veut flinguer le boutiquier oriental….

     

    arf,arf,arf…..

     

    sas

    nb tout juste le faire piquer….

    5 décembre 2010 à 13 h 37 min
  • ozone Répondre

    Brennec à bien raison,l’euro est une abérration économique et une filouterie politique ourdie par les parrains de l’UE.
    Chez Jaures se heurtent les contradictions dues au fait que cette aventure "euresque" a été l’alibi qu’avait trouvé Tonton pour masquer l’échec du programme commun en 1983,et si les anglais vont mal aussi c’est normal,ils étaient l’éxemple a suivre pour la commission,le borgne qui guide les aveugles.

    3 décembre 2010 à 22 h 41 min
  • brennec Répondre

    Sortir de l’euro serait sans doute une bonne idée, l’euro a plombé notre compétitivité et nos exportations, ces dernières ne sont pas d’assez bonne qualité pour qu’on puisse vendre aussi cher, l’euro a permis aussi a nos gouvernants, qu’ils sont bons, qu’on les aime, de creuser le déficit et la dette a des taux très bas, nul doute que si on avait gardé le franc on n’aurait jamais pu s’endetter autant: les taux auraient grimpé aux rideaux bien avant. Cependant de mon avis, il est trop tard: notre dette est exprimée en euros, sortir de l’euro = dévaluation immédiate du franc de 20 ou 30% et augmentation d’autant de notre dette, a moins qu’on décide de rembourser en francs (donc de ne rembourser que 70 ou 80% de la dette) auquel cas bonjour les taux pour l’emprunt suivant.

    2 décembre 2010 à 19 h 31 min
  • Jaures Répondre

    Si l’euro est la cause de tous les maux, les pays européens qui ne l’ont pas adopté devraient se porter au mieux.

    Ainsi le Royaume Uni ne devrait connaître ni chômage, ni déficit, ni endettement.

    Et l’Islande devrait afficher croissance et optimisme.

    Si ce n’est pas le cas, ceux qui désignent l’euro comme bouc émissaire sont donc au mieux dans l’erreur, au pire dans la mauvaise foi.

    2 décembre 2010 à 15 h 10 min
  • HOMERE Répondre

    Je me marre….dévaluer l’Euro peseta de 50%…….vous vous rendez compte…quelle connerie…et l’Euro grec de 100% ? on est en plein délire ……DLR c’est quoi ? une secte ?

    2 décembre 2010 à 11 h 01 min
  • HOMERE Répondre

    Quand on veut tuer son chien……

    Le bouc émissaire Euro est l’expression irrémédiable du pays qui a échoué en terme économique.L’Allemagne se satisfait de l’Euro et ne veut pas en sortir,pour preuve qu’un pays sérieux et déterminé reste renforcé par une monnaie forte.Le contraire aurait été le maintient du Mark,ce qui n’a pas été le cas.

    La France échoue non pas à cause de l’Euro,mais à cause de son laxisme industriel et de sa redistribution sociale.La France est une grande machine à importer des immigrés qui l’appauvrissent par la généralisation de mesures sociales qui deviennent intenables financièrement. En sus, les entreprises qui hurlent aux charges insoutenables,feraient mieux de performer leur gestion et leur agressivité sur les marchés extérieurs.Nous sommes un pays de pleureurs patentés qui s’évertue à chercher des responsabilités où se trouvent les siennes…

    L’Euro, les banques, la spéculation, les élites, la Commission Européenne,….voilà les ennemis et les responsables….les français sont en dehors de çà ! Bizarre que les autres pays laxistes y trouvent les mêmes poncifs….sauf l’Allemagne bien entendu !!!

    Ah….où est le temps béni ou l’inflation était à deux chiffres et la dévaluation compétitive l’arme absolue !!

    2 décembre 2010 à 10 h 55 min
  • sdz Répondre

    Les mouvements politiques sont de plus en plus nombreux à vouloir le retour au Franc, et il ne peut y avoir d’exclusive. L’ IRC en fait partie mais propose un double système pour se préserver des attaques spéculatives qui suivraient forcément:

    -le Franc-Or, uniquement pour l’Etat central, focalisé sur ses missions régaliennes… (parité 6 pour 1 avec le Franc courant)

    -le Franc courant (parité 1 pour 1 avec l’euro)

    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com

    2 décembre 2010 à 9 h 36 min
  • fradet Répondre

    mais que pouvait donc être un euro sans Europe?

    2 décembre 2010 à 9 h 36 min
  • pi31416 Répondre

    Dans un premier temps, dites-vous, les euros deviennent des euros francs, des euromarks selon la nationalité de leurs détenteurs.

    Selon la nationalité de leurs détenteurs?  Disons que je suis suisse, ou britannique, ou danois, ou… Je détiens des euros. Que deviennent-ils? Suisses, britanniques, danois? Et si j’étais chinois?

    2 décembre 2010 à 8 h 36 min
  • ozone Répondre

    Ayant voté NON a Mastrich,tout cela souléve ma colére,toutes les craintes se concrétisent,surtout celle de la tentation,ou la décision,prise par tout ces eurocrates,utiliser la situation actuelle pour accomplir les déssins réels de l’UE,tenir les nations par l’endétement envers les autorités financiéres pour pouvoir realiser les buts politiques prévus de longue date.
    Pour ce qui est de la France,Mittérrand voyait dans l’euro le moyen d’attacher l’Allemagne et de l’empécher de prendre le large sur son térritoire naturel de centre Europe,Moby Dick trainant les chasseurs imprudents,voilà le résultat.
    C’est a cela que doivent servir les garanties de 750 milliards mises sur la table,le peuple Irlandais sent bien ça.
    Chez nous,les dirigents suivront comme des toutous jusqu’au désastre final,aprés tout,le plus glorieux "fait d’armes" de Fillon a été d’affirmer qu’il était a la téte d’un état en faillite,du pain béni pour la coupole UE et ses hordes de spéculateurs.

    1 décembre 2010 à 21 h 45 min
  • grepon Répondre

    "Et, finalement, n’est-ce pas l’Alle­magne qui choisira de sortir la première ? Si j’étais Allemand, je supporterais difficilement d’être obligé de financer le laisser-aller des autres pays…"

    Effectivement, la fin de l’euro comme compose actuellement etant inevitable pour la raison donnee ci-dessus, la question pour chaque pays (ou groupe de pays ayant interets et economies alignees) devient comment se retirer, au mieux, de ce carcan avant que les degats depassent l’irreperable. 

    1 décembre 2010 à 15 h 59 min
  • sas Répondre

     

    Mais on trouve aussi quelques pépites croustillantes. Notamment un épisode qu’on ne se lasse pas de rappeler. Ministre de l’économie et des Finances du gouvernement Raffarin, en 2004, Nicolas Sarkozy cherche des sous partout et décide de mettre en œuvre avec le gouverneur de la Banque de France une gestion « plus active » des réserves d’or de l’Etat qui dorment à 30 mètres sous terre. Un matelas encombrant, « stérile », qui ne rapporte aucun intérêt et qu’il serait temps de faire fructifier.
    C’est le raisonnement du Maître de Bercy. Sarkozy vendra 550 tonnes d’or soit un sixième des réserves de l’Etat. Un beau magot dont la valeur a plus que…triplé depuis. Au cours du lingot d’or aujourd’hui la France a « perdu » 18 milliards d’euros dans cette opération !
    Depuis, la politique dorée de gestion active établie par Sarko se poursuit. En 2009, la Banque de France vendait encore 56 tonnes d’or pour 1,3 milliard d’euros, histoire de doubler ses bénéfices. Au total, ce sont là 600 tonnes d’or qui seront bradées…

     

    sas

    1 décembre 2010 à 15 h 14 min
  • Maximilien Répondre

    Sortie de l’€ ?

    Une véritable très bonne idée !

    Voir cette adresse :

    http://www.u-p-r.fr/qui-sommes-nous/

    Ce mouvement est un peu plus crédible que DLR, et c’est d’ailleurs chez eux que DLR a piqué l’idée !
    Alors, et comme dirait l’autre, pourquoi ne pas prendre l’original plutôt que la copie ?….

    1 décembre 2010 à 13 h 25 min

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