Suicidaire stratégie des syndicats d’Air France

Suicidaire stratégie des syndicats d’Air France

En d’autres circonstances, l’incroyable feuilleton de l’été qui anime nos réseaux de transport et, plus particulièrement, la compagnie Air France aurait pu égayer nos lectures de plage ou nos heures passées dans les bouchons d’autoroute à écouter France-Info !

Comme Susan à la fin de l’été 1985, Air France cherche PDG désespérément !

Souhaitons-lui, sans trop y croire, de découvrir une star telle Madonna qui avait profité de ce rôle pour exploser.

Mais cette recherche n’est pas une comédie de boulevard.

Il s’agit de l’avenir de l’un des plus beaux fleurons de notre industrie.

En 2004, Air France lançait une offre publique d’échange sur les actions de KLM qui aboutissait à la fusion des deux sociétés, devenant alors la première compagnie mondiale en termes de chiffre d’affaires et la troisième pour le nombre de passagers transportés.

Le groupe qu’Air France formait alors avec KLM faisait d’elle une société privatisée, même si l’État français détenait encore des parts importantes du capital, pour le meilleur et pour le pire !

Certes, une entreprise privée n’est pas à l’abri d’un mouvement social. La grève que subit Ryanair en est l’illustration.

Mais les grévistes d’Air France feraient bien de comparer leurs salaires, conditions de travail et autres avantages avec ceux de la compagnie irlandaise pour mesurer le gouffre qui les sépare.

D’ailleurs, aucune compagnie aérienne n’est éternelle.

Sabena, Swissair et bien d’autres ont disparu, sans parler des géants américains TWA et Panam.

La compagnie française nous joue aujourd’hui un drame épouvantable.

Comme un avion sans pilote, elle perd de l’altitude et menace à tout moment de s’écraser au sol.

Depuis le départ de Jean-Marc Janaillac, la compagnie est en pilotage automatique, avec à sa tête Anne-Marie Couderc, qui n’a d’autre mission que de trouver au plus vite un PDG, alors que chaque candidat potentiel est presque immédiatement rejeté, soit par les pilotes, soit par l’État actionnaire (le dernier en date était le numéro 2 d’Air Canada, refusé par les pilotes).

Ces deux acteurs ayant des buts diamétralement opposés, il est évident que trouver l’homme ou la femme providentiel(le) se révèle chaque jour une mission de plus en plus impossible.

Alors que nous prenons l’avion aujourd’hui aussi facilement que le train, il est facile de constater qu’Air France et la SNCF se ressemblent de plus en plus.

Les cheminots nous ont habitués aux exigences du corporatisme qui gangrène la compagnie ferroviaire depuis des lustres.

Et, comme les conducteurs de train pour le rail, les pilotes d’Air France sont au premier rang des grévistes, tant il est vrai qu’un moyen de transport sans chauffeur n’est pour l’instant pas envisageable. Leur syndicat, le SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne), est tout-puissant. En fait, il gère de facto l’entreprise, avec pour principale stratégie la défense de leurs avantages, et pour moyen de gestion, les grèves !

Pour s’en rendre compte, il suffit de se rendre sur le site internet du SNPL.

Le syndicat met toute la responsabilité du chaos sur « l’incompétence d’une direction générale qui ne comprend pas les problématiques d’une compagnie aérienne et qui est incapable d’anticiper ses besoins. Si l’annulation de très nombreux vols a des origines multiples, la part la plus importante revient aux conséquences des projets d’entreprise fondés uniquement sur la baisse de tous les coûts, y compris les investissements les plus vitaux pour le fonctionnement opérationnel de l’entreprise, et les purges dans les effectifs que les dernières Directions successives imposent depuis des années. »

Très clairement, ceux qui pilotent de moins en moins leurs avions (car toujours en grève) se croient compétents pour piloter l’entreprise.

Pour justifier sa position, le syndicat se dit « soucieux de l’avenir de la compagnie ». C’est un peu l’histoire du fou qui se tape sur la tête avec un marteau en hurlant : « C’est tellement bon quand je m’arrête. »

La seule différence, c’est que ces irresponsables ne semblent avoir aucune intention de s’arrêter – certains que leur entreprise ne sera jamais en faillite car l’État actionnaire les sauvera du désastre.

Un pays comme la France ne peut pas ne pas avoir de compagnie aérienne, n’est-ce pas ?

Mais, hormis le nom peint en grandes lettres sur le fuselage d’avions qui restent cloués au sol, la France a-t-elle encore une compagnie aérienne ?

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Comments (14)

  • BRENUS Répondre

    Le conseil d’administration vient de mettre tout le monde d’accord. Après avoir provoqué le départ du précédent PDG les syndicats vont devoir s’en goinfrer un payé 3 ou 4 fois de plus. D’accord vont-ils répondre : ce fut une erreur, mais éraré et manomètre, n’est ce pas.
    (Correcteurs à vos claviers!)

    18 août 2018 à 1 h 04 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le problème est que les ” souverainistes ” [ D.L.F. ] veulent sauver A.F. [ en soutenant le syndicat de pilotes ] parce que la compagnie est une image emblématique de la France

    Versailles victime de l’ incurie de l’ état français, n’ a été ” sauvé ” de la ruine que grâce aux Américains, Japonais et autres donateurs

    il est vrai que Berl, le Violet Leduc ” luxembourgeois ” de Macron, portait encore ces pampers !

    17 août 2018 à 8 h 09 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      La CGT vient d’annoncer des grèves, le nouveau PDG un Canadien placé semble-t’il par Delta Airlines (un des actionnaires d’AF) ne leur convient pas.
      On peut penser que la CGT va finir par achever la compagnie,.
      Pour le contribuable lambda cela serait une bonne chose.

      17 août 2018 à 18 h 29 min
  • Tintin Répondre

    Crash d’avions presque tous les jours…avec des pilotes sous payés, des avions autres qu’Air Bus, des compagnies n’assumant pas les révisions trop coûteuses autres qu’Air France…

    Comme les déraillements fréquents de trains à l’étranger…

    La sécurité, elle a un coup.

    Comparaison : à l’étranger, dans d’autres pays, il y a aussi des hôpitaux, mais ni médecins ni médicaments. Ça coûte moins cher !

    15 août 2018 à 13 h 12 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      // La sécurité, elle a un coup. //

      Un coup dans l’aile comme Air-France probablement?

      15 août 2018 à 15 h 10 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        ou un coup de pied là où je pense encore que, comme certain, je ne pense pas penser par là !

        17 août 2018 à 12 h 13 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le monde peut très bien vivre sans Air-France, il y a assez de concurrence pour les remplacer.

    Après tout vous ne voulez aller que du point A au point B.
    Risquer d’être bloqué à l’aéroport à cause d’une grève de dernière minute n’est pas une option

    14 août 2018 à 20 h 12 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      à force de vivre par la grâce ( enfin la … ” grâce ” si on veut !) des autres et …par la dette on fini par mourir … d’ épuisement monétaire

      17 août 2018 à 12 h 17 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        on fnit mieux avec un ” T”

        17 août 2018 à 12 h 18 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          T wie Tot!
          Schluss, Ende.

          17 août 2018 à 13 h 23 min
          • quinctius cincinnatus

            fertig … kaputt !

            17 août 2018 à 20 h 17 min
  • De Sorne Répondre

    Cette année, les cons voleraient aussi ?

    14 août 2018 à 19 h 09 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      oui ! et en escadrilles !

      17 août 2018 à 20 h 18 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Attention aux éoliennes cela fait mal quand on les touche.

        18 août 2018 à 11 h 21 min

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