Taxer la spéculation et non l’investissement

Taxer la spéculation et non l’investissement

Je ne comprends toujours pas le bien-fondé de la taxe Tobin sur les mouvements de capitaux, et uniquement sur les mouvements (que cette taxe soit mo­dulée en pourcentage sur leur montant ou leur destination, ou non). Et encore moins une taxe sur les billets d’avion !

Je pensais que « les capitaux » devaient servir à créer de « la richesse » (avec la main-d’œuvre adaptée, bien sûr) et donc devaient être « investis », ou « placés », pour cela, et ainsi, ensuite, rapporter un intérêt ou un dividende par le résultat de cette création de richesse, avec, enfin, un remboursement de ces capitaux au bout d’un certain temps (« pay-back » ou « retour sur investissement », calculs simples ou complexes selon la précision et la justesse prévisibles requises).

Or, cela n’est possible que lorsque la richesse a commencé à être créée. Ce qui demande un certain temps – plusieurs années dans la majorité des cas, (expérience industrielle).

Si l’on veut éviter les mouvements rapides des capitaux, y compris à la milliseconde, il me semble donc qu’une taxation devrait intervenir d’abord sur la durée de « placement », ou « d’investissement ».

Car les mouvements des mêmes capitaux dans la même journée ou même sur plusieurs jours ou semaines ne sont pas des « investissements » et les acteurs ne sont pas des « investisseurs » !

Les boursicoteurs et les traders sont des exemples d’excès dont les marchés financiers et la société souffrent, et dont les médias se repaissent.
On pourrait, par exemple, taxer la plus-value à 90 % pour la revente d’un « placement » avant un an, 50 % avant trois ans, 30 % avant 5 ans… et 0 % après 8 ou 10 ans – en tenant compte de l’inflation.

Le concept de capital reprendrait alors son meilleur sens et surtout le plus juste pour la société.
L’ISF français devrait aussi être supprimé, car il n’est pas basé sur un capital actif et « productif » : on connaît les anomalies consécutives…
Quels seraient les difficultés ou les secteurs où ce genre de raisonnement ne pourrait être appliqué ?

Dans plusieurs « placements » officiels français, la durée de rétention ou de « blocage » du capital est cependant déjà bien prise en compte.
Quelles seraient les difficultés de mise en œuvre au niveau de la France, au niveau de chaque État, et au niveau mondial ?

Georges Colleter

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Comments (2)

  • QUINCTIUS CICINNATUS Répondre

    l’auto-régulation des Marchés , qui éviterait ou limiterait la spéculation , est une farce !
    pourquoi s’accrocher encore  à un pareil phantasme ?

    18 juin 2012 à 9 h 27 min
  • goufio Répondre
     
     

    Sur le bien fondé de la Taxe Tobin (elle avait un tout autre objet que de financer les folies dépensières de nos souverains, pour mémoire le développement des pays pauvres) ou plutôt la Taxe sur les Transactions Financières (TTF), je vous rejoins pour dire qu’elle est inepte, car elle taxe des mouvements, si tous les mouvements transactionnels devaient être taxés il y aurait une augmentation généralisée des prix (inflation-prix) payée par le consommateur final comme toujours.
    Le principe fiscal dans ce pays étant de taxer les gains, s’il on en vient à taxer les mouvements à quels dérapages pouvons-nous nous attendre ? Si tant est que la taxation des gains soit en soit une justice fiscale ou toute autre bouffonnerie qui sert seulement à augmenter la ressource du souverain pour vaquer à ses dépenses corporatistes et non républicaines.
     
    Le gouvernement précédent a pris pour motif que la spéculation déséquilibrait les marchés et créait des crises financières. Cette méconnaissance totale du fonctionnement des marchés financiers est inquiétant à ce niveau de pourvoir. Si les marchés financiers n’existaient pas, les entreprises (cotées ou non) ne trouveraient pas très rapidement les financements nécessaires à leur croissance et à un coût aussi bas, le retour à la banque pour obtenir des prêts serait archaïque, trop couteux et inefficace, de surcroît dans un marché mondialisé ; les Etats ne trouveraient pas régulièrement les capitaux nécessaires pour payer leurs fonctionnaires chaque fin de mois (en France, dès le mois d’avril …),…, il faudrait les inventer.
    WINSTON CHURCHILL ne disait-il pas qu’un un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit.
     
    Quant à la spéculation, cette technique est nécessaire pour au moins trois bonnes raisons, c’est qu’elle permet de corriger les écarts des prix de tous les instruments financiers et matières premières, elle permet le financement à terme de quantités de marchandises et assure la liquidité instantanée de tous les marchés (matières premières, matières agricoles, animaux, devises, taux, actions, obligations etc.) La spéculation sert ainsi à fixer et/ou corriger les prix de l’économie. Le monde serait bien mal approvisionné de toutes choses si la spéculation n’assurait pas cette liquidité immédiate.
     
    Pour aller plus loin, prenons l’exemple du Trading à haute fréquence, avant de le blâmer, renseignons-nous sur son état et nous apprendrons que seulement 5 % des ordres sont exécutés, donc que le solde, je le cite quand même 95 % ne sont pas exécutés, alors où est le problème soulevé par des ignares, comme toujours près à hurler avec la meute d’ignorants qui veulent que le monde soit à leur image. Qui est capable d’expliquer pour le THF ses objectifs, moyens et résultats ?
     
    Je ne suis pas d’accord avec vous sur la taxation et encore moins avec vos exemples de taux, ces taxes ne servent aucun objectif salutaire, ceci n’est que du bruit fait autour pour détourner les populations de ce qu’elles devraient savoir. Pour en finir, taxer les spéculations, c’est taxer à terme le consommateur final, car cette taxe se retrouvera dans les prix finaux des produits financiers et ensuite dans le pouvoir d’achat amputé des consommateurs lambdas. Vilfredo Pareto ne disait-il pas qu’il est doux de prendre sa part d’un impôt qu’on ne paie pas, mais aussi Thomas Paine « Il y a deux classes distinctes d’hommes dans la nation: ceux qui paient des impôts, et ceux qui les reçoivent et en vivent » Et comment ne pas penser à H.L. Mencken  que « le progrès est indiscutable. Un citoyen moyen paye aujourd’hui deux fois plus d’impôts qu’il n’était payé autrefois », sans oublier Murray RothbardSi l’impôt, payé sous la contrainte, est impossible à distinguer du vol, il s’ensuit que l’État, qui subsiste par l’impôt, est une vaste organisation criminelle, bien plus considérable et efficace que n’importe quelle mafia « privée » ne le fut jamais. » qui écrivait que « 
     
    L’effet d’éviction des taxes sur l’épargne (TTF c’est 50 Mrds de prévu en année pleine, c’est d’autant moins qui peut-être investis dans l’économie) et d’autant moins en pouvoir d’achat. Ce qui est aussi intéressant de noter c’est que cette TTF est discriminante puisqu’elle n’est prévue que sur les achats-ventes d’actions sur le marché secondaire et exclue de son champs les produits dérivés et autres instruments à effet de levier qu’elle est sensé combattre. Etonnant non !
     
    Quand je disais quelques lignes plus haut, que les souverains détournaient l’attention des populations sur les sujets les plus prioritaires, je pensais à l’euro et à l’Europe (à 17 ou 27) construits par des politicards de seconde zone et non par des hommes d’Etat soucieux du bien d’autrui (65 millions de Français, 330 millions d’eurolandais et 550 millions d’européens). Si l’euro disparaissait corps et bien lundi 18 juin ou dans les jours ou semaines suivants, que ce passerait-il ce matin là pour acheter les biens de première nécessité, avec quelle monnaie des 330 millions d’eurolandais iraient acheter leur pain et le reste? Depuis trente moins que ces politicards essayent de sauver cette monnaie unique (inepte) étant donné qu’il n’est pas possible de la sauver, ils attendent tout simplement qu’un événement extérieur survienne pour le blâmer et dire qu’il a annihilé leur « efforts intelligents pour l’avenir des peuples », mais enfin, l’histoire est bourrée de leurs impérities qui se terminent souvent par la guerre, mais toujours par la ruine des peuples. Comment peut-on rester enfumés de la sorte, alors que la raison aurait été de créer une monnaie commune aux pays de l’UE, l’euro et de conserver nos monnaies nationales avec des taux de change flottants, qui auraient assurés le vrai prix des économies.
     
    Et je conclurai par cette citation dont je ne me souviens pas de l’auteur » Si vous pensez que les gouvernements créent de graves problèmes, attendez juste de voir leurs solutions »

    17 juin 2012 à 18 h 05 min

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